Et si la contradiction, n’était pas une simple coquetterie de philosophes ou d’instructeurs spirituels trop (ou trop peu) intellectuels ?
Certains, parlent même d’une nouvelle logique !
Et si la contradiction, était la seule façon d’essayer d’expliquer mentalement, ce qui appartient à la sphère du vécu pur, direct… des ressentis profonds ?
Et si la contradiction, était l’ultime moyen intellectuel, d’expliquer l’inexplicable ?
Pourquoi tant d’enseignements anciens et récents, comportent autant de contradictions ?

Ce qu’il faut comprendre, à propos des contradictions dans l’enseignement spirituel… c’est que ce sont des contradictions en apparence, en surface…
Et donc lorsqu’on va en profondeur, on se rend compte, plus facilement de l’unité de base, qui crée les éléments « contradictoires » qui la constituent… ; on se rend compte que les éléments « contradictoires » ne sont que des aspects, d’un élément primordial, qui est à la fois le point de départ et le point d’arrivée, de ses éléments « contradictoires »…
Cet élément primordial est créateur, révélateur de ses aspects en apparences séparés et opposés et est simultanément la résultante des noces de ces derniers.

Il ne s’agit pas obligatoirement de cultiver la contradiction, comme beaucoup peuvent le penser. Mais dans un enseignement de qualité, souvent la contradiction s’impose d’elle-même, quand il s’agit d’essayer de traduire, au niveau mental, des expériences de l’intériorité profonde, tant le langage peut être inapproprié pour faire comprendre un vécu profond, un vécu absolu.

Ce qui, en apparence peut être perçu comme une culture de la contradiction, est plutôt pour certains instructeurs, le moyen de faire en sorte que vous puissiez vous entraîner à conserver en vous deux concepts opposés, deux affirmations antinomiques, sans trop d’inconforts intérieurs ; dans le but de pouvoir justement faire l’union, la « fusion » de ces informations antithétiques en vous.

Prendre divers point de vue « extérieur » et s’exercer (s’amuser) à trouver, à ressentir, le point de fusion (élément-primordial-créateur) de tous ces points de vue, est le signe d’une grande intelligence et d’une grande maturité spirituel !

Tout ceci, nous permet de commencer à mieux appréhender, les comportements étranges, absurdes, insensées… des éveillés zen d’antan.

Beaucoup d’écrits dans divers domaines, beaucoup d’enseignements, font allusion à ces contradictions et à ces paradoxes !!!

Même certains de vos auteurs spirituels favoris (qui ne sont pas forcément les miens) parlent de ces contradictions (apparentes) inhérentes à de nombreux enseignements spirituels.

Quelques exemples :

(…)

Hier soir vous avez utilisé l’adjectif « incolore » pour qualifier la conscience. Je me demande où la compassion et l’amour apparaissent dans ce tableau.

Les mots que nous utilisons pour décrire l’indescriptible doivent être consommés sur place. Si nous les utilisons à contretemps, ils perdent leur saveur et nous aboutissons à des contradictions apparentes. Une histoire me revient en mémoire à ce propos : Un maître Chan’ se contredit lui-même (en apparence) une bonne douzaine de fois en l’espace d’une heure. Excédé, un disciple présent décortique les contradictions successives sous les regards amusés et bienveillants du maître qui, pour toute réponse, dit simplement, sans chercher à se justifier en aucune manière: « En effet, comme c’est étrange et merveilleux ! Je n’arrive pas à comprendre pourquoi la vérité se contredit sans cesse ! »

(Dialogue avec Francis Lucille – Une tornade de liberté)
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Il faisait nuit quand la femme se tut.
Ils restèrent là à regarder ensemble la lune qui se levait.
« Il y a plus d’une contradiction dans ce que tu m’as dit », remarqua-t-il.

Elle se leva.
« Adieu, dit-elle. Tu savais que les cloches au fond de la mer n’étaient pas une légende; mais tu n’es parvenu à les entendre que lorsque tu as compris que le vent, les mouettes, le claquement des feuilles de palmiers, tout cela faisait partie du tintement des cloches.

« De même, le guerrier de la lumière sait que tout ce qui l’entoure – ses victoires, ses défaites, son enthousiasme et son découragement – fait partie du Bon Combat. Et il saura recourir à la stratégie adéquate au moment où il en aura besoin.
Un guerrier n’a que faire de la cohérence. Il apprend à vivre avec ses contradictions. »

– « Qui es-tu ? » demanda-t-il.
Mais la femme s’éloignait déjà, marchant sur les vagues en direction de la lune qui se levait.

(Paulo Coelho – Manuel du Guerrier de la Lumière)
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… Vous voulez comprendre quoi ? Je ne dis rien de profond. Je répète la même chose tout le temps, jour après jour. Pour vous, c’est rempli de contradictions. Je dis quelque chose -que vous ne comprenez pas- et puis je dis le contraire. Vous y voyez une contradiction. En fait, il n’y en a pas. Ce que j’ai dit en premier lieu n’a pas exprimé ce que je voulais dire, alors la deuxième affirmation est une négation de la première; et la troisième est une négation des deux premières; et la quatrième une négation des trois premières. Non que j’aie quelque chose à dire. Non que j’aie dans l’idée de vous communiquer quoi que ce soit. Il n’y a rien à transmettre. Seulement une suite de négations. Non qu’il y ait quelque chose à dénier. Vous voulez comprendre. Voyez-vous, vous voulez comprendre. Il n’y a rien à comprendre. Chaque fois que vous croyez y voir un sens quelconque, j’attire votre attention sur le fait que ça n’est pas ça. Ce n’est pas non plus la doctrine du neti-neti.

(U.G. Krishnamurti)
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Dan Millman: la vie a à peine trois règles ?
Socrate: et tu les connais déjà …
Dan Millman: le paradoxe, l’humour, et le changement.
Socrate: le paradoxe …
Dan Millman: La vie est un mystère. Ne perd pas de temps à essayer de comprendre.
Socrate: l’humour …
Dan Millman: garde le sens de l’humour, surtout sache rire de toi-même. C’est une force au-delà de toute mesure.
Socrate: les changements …
Dan Millman: Sache que rien n’est immuable.

(Dan Millman, Le Guerrier Pacifique)
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Les trois voies de la sagesse sont: L’humour, Le paradoxe, Le changement.

(Dan Millman)
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La mort n’est pas triste. La chose triste est que : la plupart des gens ne vivent pas du tout !!!

(Dan Millman, Le Guerrier Pacifique)
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Le temps est un grand paradoxe car il s’étire entre un passé et un futur qui ne sont pas réels, sauf dans notre esprit. Le concept du temps est une convention intellectuelle et linguistique, une convention sociale. Mais la vérité profonde, c’est que nous disposons que de l’instant présent.

(Dan Millman)
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… Tout-ce-qui-Est, simultanément et sans fin, se crée lui-même. C’est seulement dans votre cadre particulier de référence qu’il semble y avoir contradiction entre action simultanée et action sans fin. C’est principalement le résultat des distorsions inévitables naissant de votre concept de temps et de l’idée de durée, parce que cette dernière présuppose, selon vous, l’existence continue dans une structure temporelle impliquant commencements et fins.

L’expérience hors de cette référence ne dépend pas de ce que vous entendez par durée. Il n’y a pas de « fin parfaite » pas de perfection complète au-delà de laquelle l’expérience ultérieure serait impossible et sans signification. (Longue pause.) Tout-ce-qui-Est est une source d’action simultanée et sans fin. Chaque chose arrive en même temps ; il n’y a ni commencement ni fin au sens où vous l’entendez.

(Jane Roberts – L’enseignement de Seth)
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Les écrits de Neale Donald Walsch :

Conversations avec Dieu Tome 1 :

A certains moments, tu devras abandonner Qui Tu Es afin d’être Qui Tu Es.
(…) Ainsi, afin de devenir un homme de paix, tu devras peut-être abandonner l’idée que tu es un homme qui ne part jamais en guerre. L’histoire a demandé à des hommes de prendre de telles décisions.
La même chose est vraie dans les relations les plus individuelles et les plus personnelles. La vie te demandera peut-être plus d’une fois de prouver Qui Tu Es en démontrant un aspect de Qui Tu N’Es Pas.
Si tu as vécu quelques années, ce n’est pas si difficile à comprendre bien que, pour les jeunes idéalistes cela puisse sembler l’ultime contradiction. Avec la perspective qu’offre la maturité, cela peut apparaître comme une divine dichotomie.

(…) Cela veut tout simplement dire que le fait de laisser un autre infliger un tort continuel n’est peut-être pas le plus grand geste amoureux, envers ton Soi ou envers l’autre.
Cela devrait enterrer certaines théories pacifistes selon lesquelles le plus grand amour interdit toute réponse vigoureuse à un mal apparent.

(…) Tu te définis par ce que tu appelles le mal — et par ce que tu appelles le bien. Par conséquent, le plus grand mal serait de dire qu’il n’y a rien de mal.

En cette vie, tu existes dans le monde du relatif où quelque chose ne peut exister qu’en relation avec autre chose. C’est à la fois la fonction et le but des relations personnelles: fournir un champ d’expérience au sein duquel tu te trouveras, te définiras et (si tu le choisis) recréeras constamment Qui Tu Es.

Choisir d’être semblable à Dieu ne veut pas dire choisir le martyre. Et certainement pas choisir d’être victime.
Sur la voie de la maîtrise — lorsque toute possibilité de blessure, de tort et de perte sera éliminée — il conviendra de reconnaître la blessure, le tort et la perte comme une part de ton expérience, et de décider Qui Tu Es en rapport avec elle.
Oui, ce que les autres pensent, disent ou font va parfois te faire mal, jusqu’à ce que cela cesse. Ce qui te permettra d’y arriver rapidement, c’est l’honnêteté totale — le fait que tu sois prêt à affirmer, à reconnaître et à déclarer précisément tes sentiments à propos d’une chose. Dire ta vérité, d’une manière douce, mais pleine et entière. Vivre ta vérité, d’une manière douce, mais de façon totale et cohérente.
Changer ta vérité, facilement et rapidement, quand ton expérience t’apporte une nouvelle clarté.
Aucune personne saine d’esprit, encore moins Dieu, ne te dirait, quand tu as mal dans une relation personnelle, de « t’en écarter pour qu’elle ne veuille plus rien dire ». Si tu as mal maintenant, il est trop tard pour faire en sorte qu’elle ne veuille rien dire. Ta tâche, à présent, est de déterminer ce qu’elle veut dire, et de le montrer. Car en faisant cela, tu choisis et deviens Qui Tu Cherches à Être.

Alors, je n’ai pas à être la femme qui souffre depuis longtemps, ni le mari humilié, ni la victime de mes relations afin de les rendre sacrées, ou de me rendre agréable aux yeux de Dieu.

Bon sang, bien sûr que non.

Et je n’ai pas à supporter des attaques à ma dignité, des assauts à mon orgueil, du tort à mon psychisme et des blessures à mon cœur afin de dire que «j’ai donné le meilleur de moi-même» dans une relation personnelle, que «j’ai fait mon devoir» ou que «j’ai rencontré mes obligations» aux yeux de Dieu et de l’homme.

Pas une seconde.
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(…) Dans l’ordre véritable des choses, on ne fait pas quelque chose afin d’être heureux : on est heureux et, par conséquent, on fait quelque chose. On ne fait pas quelque chose afin d’être compatissant, on est compatissant et, par conséquent, on agit d’une certaine manière.
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Conversations avec Dieu Tome 2 :

Parfois, il faut faire ce qu’on ne veut pas afin qu’on n’ait pas à continuer de le faire ! Cette contradiction apparente fait partie de la Divine Dichotomie, qui dit que, parfois, la seule façon d’être quelque chose, en définitive, dans ce cas, « paisible », c’est peut-être, au départ, de ne pas l’être ! Autrement dit, la seule façon de te connaître en tant que Ce Que Tu Es, c’est souvent de faire l’expérience de toi-même en tant que Ce Que Tu N’es Pas.
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… Je ne peux faire l’expérience de ce que Je Suis qu’en faisant l’expérience de ce que Je ne suis pas.
Mais Je suis ce que Je ne suis pas et ainsi, tu vois la Divine Dichotomie. D’où l’affirmation : Je Suis ce que Je Suis.
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Est-ce qu’il faudra une calamité mondiale, un désastre de proportions gigantesques, comme certains l’ont affirmé ? La Terre devra-t-elle s’incliner sur son axe, se faire heurter par un météore, avaler des continents entiers, pour que les gens écoutent ? Devons-nous recevoir la visite d’êtres de l’espace et avoir la frousse de notre vie avant d’avoir suffisamment de vision pour réaliser que nous ne faisons tous qu’Un ? Nous faudra-t-il affronter une menace mortelle avant d’avoir le courage de trouver une nouvelle façon de vivre ?

Des événements aussi draconiens ne sont pas nécessaires, mais pourraient se produire.

Se produiront-ils vraiment?

T’imagines-tu qu’on puisse prévoir l’avenir, même lorsqu’on est Dieu ? Je te dis ceci : Ton avenir est à créer.
Crée-le comme tu le veux.

Mais plus tôt Tu as dit que, dans la nature véritable du temps, il n’y avait aucun « futur »; que toutes les choses se passent dans l’Instant, dans l’Éternel Instant de Maintenant.

C’est vrai.

Eh bien, y a-t-il des tremblements de terre, des inondations et des météores qui frappent la planète « maintenant », ou non ? Ne me dis pas qu’en tant que Dieu Tu ne sais pas.

Veux-tu que ces choses arrivent ?

Bien sûr que non. Mais Tu as dit que tout ce qui va arriver est déjà arrivé, est en train d’arriver maintenant.

C’est vrai. Mais l’Éternel Instant de Maintenant est également en changement perpétuel. C’est comme une mosaïque; elle est toujours là, mais en changement constant. Tu ne peux cligner des yeux, car ce sera différent quand tu ouvriras les yeux à nouveau. Observe ! Regarde ! Tu vois ? Elle repart !
Je suis en changement constant.

Qu’est-ce qui Te fait changer ?

L’idée que tu te fais de Moi ! Ta pensée à propos de tout cela, voilà ce qui Le fait changer, instantanément.
Parfois, le changement dans le Tout est subtil, quasi impossible à discerner, selon le pouvoir de la pensée.
Mais quand la pensée est intense, ou collective, il se produit alors un impact immense, un incroyable effet.
Tout change.

Alors, y aura-t-il le genre de calamité majeure, à l’échelle de la Terre, dont Tu as parlé ?

Je ne sais pas. Aura-t-elle lieu ?
C’est toi qui décides. Rappelle-toi, tu choisis ta réalité maintenant.

Je choisis qu’elle n’arrive pas.

Alors, elle n’arrivera pas. À moins qu’elle n’arrive.

C’est reparti.

Oui. Tu dois apprendre à vivre dans la contradiction. Et tu dois comprendre la plus grande vérité : Rien n’a d’importance.

Rien n’a d’importance ?

Je t’expliquerai cela dans le Tome 3.

Alors… ça va, mais Je n’aime pas devoir attendre à propos de ces choses.

Il y a déjà tant de choses ici à absorber pour toi. Donne-toi du temps. Donne-toi de l’espace.
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Conversations avec Dieu Tome 3 :

… Comment expliques-tu ces contradictions ?

(…) Vois-tu, la divine doctrine est aussi une divine dichotomie, et c’est parce que la vie même est une dichotomie — une expérience au sein de laquelle deux vérités apparemment contradictoires peuvent coexister en un même lieu et en même temps.
Dans ce cas-ci, les vérités en apparence contradictoires sont les suivantes : toi et moi sommes séparés, et toi et moi ne faisons qu’un. La même contradiction apparente se manifeste dans ta relation avec tout le reste.

Je maintiens ce que J’ai dit dans le tome 1: la plus grave erreur, dans les relations humaines, consiste à se soucier de ce que l’autre veut, est, fait ou a. Ne vous souciez que du Soi. Qu’est-ce que le Soi est, fait ou a ? Qu’est-ce que le Soi veut, nécessite, choisit ? Quel est le choix le plus élevé pour le Soi ?
Je maintiens également une autre affirmation faite dans ce livre : le choix le plus élevé pour le Soi devient le choix le plus élevé pour un autre lorsque le Soi réalise qu’il n’y a personne d’autre.
Par conséquent, l’erreur n’est pas de choisir ce qu’il y a de mieux pour toi, mais plutôt de ne pas savoir ce qu’il y a de mieux. Cela provient du fait que tu ne sais pas qui tu es vraiment, encore moins qui tu cherches à être.
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… Eh bien, aide-moi à m’en tirer, car il me semble y avoir une contradiction.

Le monde est rempli de contradictions, mon fils. Le manque de contradictions n’est pas un ingrédient nécessaire à la vérité. Parfois, une vérité supérieure se trouve au sein même de la contradiction.
Ce que nous avons, ici, c’est la divine dichotomie.
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(…) II est important d’apprendre à connaître la divine dichotomie et de la comprendre à fond, si on veut vivre avec grâce dans notre univers.
Elle soutient qu’il est possible, pour deux vérités apparemment contradictoires, d’exister simultanément dans le même espace.
Sur votre planète, actuellement, les gens ont de la difficulté à accepter cette idée. Ils aiment l’ordre, et tout ce qui ne cadre pas avec cette image est automatiquement rejeté. Voilà pourquoi, lorsque deux réalités commencent à s’affirmer et semblent se contredire, on suppose immédiatement que l’une d’elles doit être fausse. II faut beaucoup de maturité pour voir et accepter qu’en fait, elles sont peut-être vraies toutes les deux.
Mais dans le domaine de l’absolu – par opposition au domaine du relatif dans lequel tu vis -, il est très clair que la seule vérité qui est tout-ce-qui-existe produit parfois un effet qui, lorsqu’on le voit en termes relatifs, ressemble à une contradiction.
Cela s’appelle la divine dichotomie, et c’est une partie très réelle de l’expérience humaine. Et comme Je l’ai dit, il est quasi impossible de vivre dans la grâce sans accepter cela. (…)
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II n’y a rien à faire. Tu veux être heureux ? Sois heureux. Tu veux être sage ? Sois sage. Tu veux être amour ? Sois amour.

Cela ne signifie aucunement qu’il faut éliminer « avoir » et « faire » de ta vie. Cela veut dire que ce que tu possèdes ou fais jaillira de ton être – au lieu de t’y mener.

Lorsque tu agis à partir du « bonheur », tu fais certaines choses parce que tu es heureux – par opposition au vieux paradigme selon lequel tu faisais des choses qui, tu l’espérais, te rendraient heureux.

Lorsque tu viens de la « sagesse », tu accomplis certaines choses parce que tu es sage, et non parce que tu essaies d’atteindre à la sagesse.
Lorsque tu viens de « l’amour », tu fais certaines choses parce que tu es amour, et non parce que tu veux recevoir de l’amour.

Tout change, tout fait volte-face, quand tu viens du « fait d’être » plutôt que de chercher à « être ». Tu ne peux pas « faire » ton chemin vers « l’être ».
Si tu essaies d’être heureux, d’être sage, d’être amour – ou d’être dieu -, tu ne peux « y arriver » par le fait d’accomplir.
Et pourtant, il est vrai que tu accompliras des choses merveilleuses à partir du moment où tu « y arriveras ».
Voici la divine dichotomie. La façon d’«y arriver», c’est d’«être là». Sois seulement où tu choisis d’arriver ! C’est aussi simple que cela.
Tu veux être heureux ? Sois heureux !!!
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(…) Et c’est par l’intermédiaire du stratagème appelé temps que tu as réussi à séparer les morceaux, à diviser l’indivisible et, ainsi, à le voir et à en faire une expérience plus complète, à mesure que tu la crées.

Même lorsque tu regardes un objet solide au microscope et que tu vois qu’il n’est pas du tout solide, mais qu’il s’agit en fait de l’agglomération d’un million d’effets différents – de choses diverses qui arrivent en même temps et créent ainsi le grand effet -, ainsi utilises-tu le temps en tant que microscope de ton âme.

Considère la parabole de la Roche.

II était une fois une Roche pleine d’innombrables atomes, protons, neutrons et particules de matière subatomiques. Ces particules circulaient continuellement, en formant un pattern, chaque particule allant d’«ici» à «là» en prenant le « temps », mais si rapidement, que la Roche même semblait ne pas bouger du tout. Elle se contentait d’être. Elle était posée là, buvant le soleil, s’imbibant de la pluie, sans bouger.

« Qu’est-ce qui bouge à l’intérieur de moi ? » demanda la Roche.
« C’est toi », dit une voix lointaine.
« Moi ? » s’exclama la Roche. « Mais c’est impossible. Je ne bouge pas du tout. Tout le monde peut le constater. »
« Oui, de loin, admit la voix. De loin, d’ici, tu parais vraiment solide, fixe, immobile. Mais quand je me rapproche – quand je regarde très attentivement ce qui se passe réellement -, je vois que tout ce qui comprend ce que tu es bouge. Cela bouge à une vitesse incroyable, dans le temps et l’espace, en un pattern particulier qui te crée sous la forme de cette chose appelée « Roche ». Alors, tu parais magique !
Tu bouges et tu es immobile en même temps.»
« Mais, demanda la Roche, où est l’illusion ? L’unité, l’immobilité, de la roche, ou la séparation et le mouvement de ses parties ? »

Ce à quoi la voix lointaine répondit : « Alors, quelle est l’illusion ? L’unité, l’immobilité de Dieu ? Ou la séparation et le mouvement de ses parties ? »
Et Je te dis ceci : Sur cette pierre, Je bâtirai mon église. Car c’est la pierre de l’éternité. C’est la vérité éternelle qui ne laisse aucune pierre en place. Je t’ai déjà expliqué tout cela, dans cette petite histoire.
C’est la cosmologie.
La vie est une série de mouvements infinitésimaux d’une rapidité incroyable. Ces mouvements n’affectent aucunement l’immobilité et l’état d’être de tout ce qui est. Cependant, comme pour les atomes de la pierre, c’est le mouvement qui crée l’immobilité, sous ton regard même.
À cette distance, il n’y a aucune séparation. Il ne peut y en avoir, car tout ce qui est, est tout ce qu’il y a, et il n’y a rien d’autre. Je suis celui qui bouge sans bouger.
De la perspective limitée à partir de laquelle tu vois tout ce qui est, tu te vois comme séparé et à part, non pas comme un même être impossible à bouger, mais comme un grand nombre d’êtres en mouvement constant.
Les deux observations sont justes. Les deux réalités sont « réelles ».
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(…) D’une macroperspective, aucune séparation n’existe et de « loin là-bas », toutes les particules de tout ressemblent tout simplement au Tout.
En regardant la pierre à nos pieds, on voit la pierre, ici même et tout de suite, entière, complète et parfaite. Mais même dans la fraction d’instant où l’on entretient cette pierre dans notre conscience, bien des choses se passent à l’intérieur de cette pierre – ses particules bougent à une vitesse incroyable. Et que font ces particules ? Elles font de cette pierre ce qu’elle est.
Lorsqu’on observe cette pierre, on ne voit pas ce processus. Même si on en est conscients du point de vue conceptuel, pour nous, tout cela arrive « maintenant ». La pierre n’est pas en train de devenir une pierre ; c’est une pierre, ici-et-maintenant.
Mais si l’on était la conscience de l’une des particules submoléculaires à l’intérieur de cette pierre, on ferait l’expérience de bouger à une vitesse folle, d’abord « ici », puis « là ». Et si une voix, à l’extérieur de la pierre, nous disait : « Tout cela se passe en même temps », on la croirait celle d’un menteur ou d’un charlatan.
Mais, dans la perspective d’une distance par rapport à la pierre, l’idée que n’importe quelle partie de la pierre soit séparée d’une autre, et, en plus, se déplace à une vitesse folle, apparaîtrait comme un mensonge. À cette distance, on pourrait voir ce qu’on ne pourrait pas remarquer de près – que tout ne fait qu’Un et que ce mouvement n ‘a rien déplacé.
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… Oui, au macroniveau, c’est comme la différence entre voir la roche et y voir le mouvement à l’intérieur.
II n’y a pas de « temps » entre le mouvement des atomes et l’apparition de la roche qu’il crée. La roche « est », alors même que les mouvements ont lieu. En effet, parce que les mouvements ont lieu. Cette relation de cause à effet est instantanée. Le mouvement se produit, et la pierre est « en train d’être », tout en « même temps ».
__________________

(…)
Ce qui nous ramène à l’âme humaine. Puis-je maintenant poser quelques autres questions à ce propos ?

Vas-y.

D’accord. Combien y a-t-il d’âmes ?

Une seule.

Oui, au sens large. Mais combien y a-t-il d’«individualisations» de celle qui est tout ?

Dis donc, J’adore ce mot. J’aime la façon dont tu l’as utilisé. L’unique énergie qui est toute énergie s’individualise en un grand nombre de parties différentes. J’aime ça.

Je suis heureux. Alors, combien d’individualisations as-tu créées ? Combien d’âmes y a-t-il ?

Je ne peux répondre à cette question en termes compréhensibles pour toi.

Mets-moi à l’épreuve. Est-ce un nombre constant ? Un nombre changeant ? Un nombre infini ? As-tu créé de «nouvelles âmes» depuis le «contingent originel» ?

Oui, c’est un nombre constant. Oui, c’est un nombre changeant. Oui, c’est un nombre infini. Oui, J’ai créé de nouvelles âmes, et non, Je n’en ai pas créé.

Je ne comprends pas.

Je sais.

Alors, aide-moi.

As-tu vraiment dit ça ?

Dit quoi ?

«Alors, aide-moi, mon Dieu∗.» ? (∗ «So help me God» = «Je le jure», phrase utilisée au cours d’assermentations. (N.D.T.) )

Ah, c’est brillant ! D’accord, je vais comprendre ça, même si c’est la dernière chose que je fais, alors aide-moi, mon Dieu.

Je vais acquiescer à ta requête. Comme tu es déterminé, Je vais t’aider – mais Je tiens à t’aviser qu’il est difficile de saisir ou de comprendre l’infini d’une perspective qui est finie. Nous allons néanmoins nous y attaquer.

Super !

Oui, super ! Eh bien, commençons par remarquer que tes questions laissent entendre qu’il existe une réalité appelée le temps. En fait, une telle vérité n’existe pas. II n’y a qu’un seul instant, et c’est l’éternel instant du maintenant.
Toutes les choses qui sont jamais arrivées, arrivent maintenant et arriveront jamais, se produisent dans cet instant. Rien n’est arrivé « avant », car il n’y a pas d’avant. Rien n’arrivera « après », car il n’y a pas d’après. C’est toujours et seulement maintenant.
Dans le maintenant des choses, Je suis en changement constant. Par conséquent, le nombre de façons par lesquelles J’«individualise» (j’aime ton mot !) est à la fois toujours différent et toujours le même. Étant donné qu’il n’y a que maintenant, le nombre d’âmes est toujours constant. Mais étant donné que tu as pensé à maintenant sous l’angle de maintenant et avant, il est toujours changeant. Nous avons touché à ce sujet plus tôt en traitant de la réincarnation, des formes de vie inférieures et du « retour » des âmes.
Puisque Je suis toujours changeant, le nombre d’âmes est infini. Mais de n’importe quel « point dans le temps », il semble être fini.
Eh oui, il y a de « nouvelles âmes » au sens où elles se sont permis – ayant atteint l’ultime conscience et s’étant unifiées avec l’ultime réalité – de tout « oublier » volontairement et de « recommencer ». En fait, elles ont décidé de passer à un nouveau point de la Roue cosmique, et certaines ont choisi de redevenir de « jeunes âmes ». Mais toutes les âmes font partie du contingent originel, puisque toutes sont en voie d’être créées (ont été créées, seront créées) dans l’unique instant du maintenant.
En somme, le nombre est infini et fini, changeant et inchangé, selon le point de vue.
À cause de cette caractéristique de l’ultime réalité, on m’appelle souvent celui-qui-bouge-sans-bouger. Je suis ce qui est toujours en mouvement, et n’a jamais bougé, est toujours changeant et n’a jamais changé.

D’accord. Je saisis. Rien n’est absolu avec toi.

Sauf que tout est absolu.

À moins que non.

Exactement. Précisément. Tu saisis vraiment. Bravo.

(…)

Alors, pour revenir une fois de plus au sujet des âmes…

Eh, quel beau titre pour un livre : Le Sujet des âmes !

Nous allons peut-être l’écrire.

Tu plaisantes ? Nous l’avons déjà fait.

À moins que non.

C’est vrai.

À moins que non.

On ne sait jamais.

Sauf quand on sait.

Tu vois ? Tu piges. Tu te rappelles, maintenant, comment c’est vraiment, et tu t’en amuses ! À présent, tu te sens plus « léger ». Ton visage s’illumine. C’est ce que veut dire l’illumination.

C’est cool.

Très cool. T’es hot !

Ouais. C’est ce qu’on appelle « vivre à l’intérieur de la contradiction ». Tu en as souvent parlé. Bon, pour revenir aux âmes, quelle est la différence entre une vieille âme et une âme jeune ?

Un corps d’énergie (c’est-à-dire, une part de moi) peut se concevoir «jeune» ou «vieux», selon ce qu’il choisit après avoir atteint l’ultime conscience.
Lorsqu’elles retournent à la Roue cosmique, certaines âmes choisissent d’être vieilles, et d’autres, d’être «jeunes».
En effet, si l’expérience appelée «jeune» n’existait pas, aucune ne pourrait faire l’expérience appelée «vieille». Certaines âmes se sont donc «portées volontaires» pour être appelées «jeunes», et certaines pour être appelées «vieilles», afin que l’unique âme, qui est en réalité tout ce qui est, puisse se connaître intégralement.
De même, certaines âmes ont choisi d’être appelées «bonnes», et d’autres, «mauvaises», exactement pour la même raison. Voilà pourquoi aucune âme n’est jamais punie. Car pourquoi l’unique âme voudrait-elle punir une partie d’elle-même d’être une portion du Tout ?
Tout cela est merveilleusement expliqué dans le livre de contes pour enfants The Little Soul and The Sun, qui le montre assez clairement pour qu’un enfant le comprenne.

Tu as une manière si éloquente de dire les choses, une façon si claire d’articuler des concepts affreusement complexes, que même un enfant peut les saisir.

Merci.
__________________

(…)
… Si tel est le cas, comment se fait-il que certaines « prédictions » soient fausses ; c’est-à-dire qu’elles ne «se produisent» jamais ?

Dans ce cas le médium n’a pas «prédit l’avenir», mais s’est contenté d’offrir un aperçu de l’une des «possibles possibilités» observées dans l’éternel instant du maintenant. C’est toujours le sujet de la lecture médiumnique qui a fait le choix. II a pu tout simplement effectuer un autre choix – un choix qui ne s’accordait pas à la prédiction.
L’éternel instant contient toutes les «possibles possibilités». Comme je l’ai expliqué plusieurs fois jusqu’ici, chaque événement est déjà arrivé d’un million de façons. Tout ce qu’il te reste à faire, ce sont des choix de perception.
Tout est question de perception. Lorsque tu changes ta perception, tu modifies ta pensée, et ta pensée crée ta réalité. Quel que soit le résultat que tu puisses anticiper dans une situation quelconque, il est déjà là pour toi. Tout ce que tu as à faire, c’est de le percevoir. De le savoir.
C’est ce que signifie la phrase «Avant même que tu ne poses la question, J’aurai répondu». En vérité, avant même d’être offertes, tes prières reçoivent une «réponse».

Alors, comment se fait-il que nous n’obtenions pas tout ce que nous demandons au moyen de la prière ?

On en a parlé dans le tome 1. Tu n’obtiens pas toujours ce que tu demandes, mais tu reçois toujours ce que tu crées. La création suit la pensée, qui suit la perception.

C’est ahurissant. Même si nous en avons déjà parlé, c’est encore ahurissant.

N’est-ce pas ? Voilà pourquoi il est bon de continuer à en parler. Le fait de l’entendre plusieurs fois te donne une chance d’en pénétrer ton esprit. Alors, ton esprit se « désahurit ».

Si tout est en train d’arriver maintenant, qu’est-ce qui dicte de quelle partie de tout cela je suis en train de faire l’expérience dans mon instant «présent» ?

Tes choix – et ta foi en eux. Cette foi sera créée par tes pensées touchant un sujet en particulier, et ces pensées proviennent de tes perceptions – c’est-à-dire de « ta façon de voir ».
Ainsi, le médium voit le choix que tu es maintenant en train de faire à propos de «demain» et voit cela se dérouler. Mais un véritable médium te dira toujours que ça n’a pas à se dérouler ainsi. Tu peux «faire un nouveau choix» et altérer le résultat.

En somme, je transformerais l’expérience que j’ai déjà faite !

Exactement ! Maintenant, tu comprends. Maintenant, tu comprends comment on vit dans le paradoxe.

Mais si tout cela est « déjà arrivé », à qui est-ce « arrivé » ? Et si je le rectifie, qui est le « moi » qui expérimente ce changement ?

Plus d’un « toi » circule sur la ligne du temps. Tout cela était décrit en détail dans le tome 2. Je te suggère de le relire. Puis, de combiner ce qu’il y a là-dedans avec ce qu’il y a ici, afin de mieux comprendre.
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… Lorsque tu regardes profondément quelque chose, tu vois à travers. Contempler profondément quelque chose, c’est voir à travers. Ainsi, l’illusion cesse d’exister. On voit une chose pour ce qu’elle est vraiment. Et c’est alors, seulement, qu’on peut vraiment en jouir – c’est-à-dire y mettre de la joie. («Jouir», c’est rendre une chose joyeuse.)

Même l’illusion, tu peux alors en jouir. Car tu sais que c’est une illusion, et c’est la moitié de la jouissance ! Ce qui cause la douleur, c’est le fait que tu crois que c’est réel.
Aucune chose n’est douloureuse si tu comprends qu’elle n’est pas réelle. Permets-moi de le répéter.
Aucune chose n’est douloureuse si tu comprends qu’elle n’est pas réelle.
C’est comme un film, un drame, joué sur la scène de ton esprit. Tu crées la situation et les personnages. Tu écris les répliques.

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Les écrits de Carlos Castaneda :

« La première vérité est que le monde est ce qu’il paraît, et pourtant ne l’est pas. Il n’est pas aussi solide ni réel que notre perception a été amenée à le croire, mais il n’est pas non plus un mirage. (…) ; il est réel, et il est irréel.
… Nous le percevons. Cela est un fait d’évidence. Mais ce que nous percevons n’est pas un fait du même ordre car on nous enseigne ce qu’il faut percevoir. »

(Carlos Castaneda – Le feu du dedans)

… Il expliqua que le silence intérieur n’est pas seulement l’absence de pensées. Il s’agit plutôt de suspendre les jugements, témoigner sans interpréter. Il continua en disant qu’entrer dans le silence pouvait être défini, selon le mode typiquement contradictoire des sorciers, comme ‘apprendre à penser sans paroles.’

(Carlos Castaneda)

 » Si tu continues sur le chemin de la connaissance, tu découvriras bientôt que les explications sont des placebos, car elles n’accomplissent jamais leurs promesses. Pour chaque chose qu’elles clarifient, elles génèrent une myriade de contradictions. En fait, nous ne comprenons jamais rien ; le véritable enseignement est physique (…).

(Carlos Castaneda)

Toute personne qui juge un sorcier du point de vue de la vie quotidienne, jugera qu’il est un irrémédiable menteur, parce que leurs deux univers ne coïncident pas. Et si le sorcier tente d’expliquer l’inexplicable avec des mots empruntés, il s’enlisera inévitablement dans des contradictions et sera perçu comme un plaisantin ou un fou.

(Carlos Castaneda)

(…) Ne pouvant expliquer cela, car il n’existe pas de moyen rationnel pour comprendre l’existence, les voyants se rendirent compte que leur connaissance était composée de propositions contradictoires.
« Pourquoi ont-ils élaboré un système de contradictions ? demandai-je.
– Ils n’ont rien élaboré du tout, dit-il. Ils ont découvert des vérités incontestables par le truchement de l’acte de voir. Ces vérités sont ordonnées en termes de contradictions censément flagrantes, c’est tout.
« Les voyants doivent, par exemple, être des êtres méthodiques, rationnels, des parangons de modération et, en même temps, fuir toutes ces qualités pour être totalement libres et ouverts aux merveilles et aux mystères de l’existence. »
Je fus déconcerté par cet exemple, mais pas à l’excès. Je comprenais ce qu’il voulait dire. Lui-même n’avait encouragé ma rationalité que pour l’écraser et exiger qu’elle soit totalement absente.

(Carlos Castaneda – Le feu du dedans)

(…) « Regarde fixement sans fixer ! », m’ordonna-t-il à plusieurs reprises en un murmure puissant.
Je fis ce qu’il disait sans m’arrêter pour réfléchir à l’apparente contradiction. A ce moment-là quelque chose en moi fut saisi par ce miroir et, en fait, la contradiction disparut. “ Il est possible de regarder fixement sans fixer ”, pensai-je (…)

(Carlos Castaneda – Le feu du dedans)

(…) et c’est là une contradiction qui ne peut être surmontée par la rationalité mais qui doit être résolue par la pratique.

(Carlos Castaneda – Le feu du dedans)

… « Bien sûr, j’insiste pour que tout le monde, autour de moi, pense clairement, me dit-il. Et j’explique à qui veut l’entendre que la seule façon de penser clairement est de ne pas penser du tout. J’étais sûr que tu comprenais cette contradiction des sorciers. »
Je protestai à voix haute contre l’obscurité de ses affirmations. Il rit et se moqua de ce que je me sente obligé de me défendre. Puis il m’expliqua à nouveau qu’il y avait, pour un sorcier, deux types de pensée.

(Carlos Castaneda – La Force du silence)

Il m’expliqua que si les sorciers mettent tant d’accent sur l’éclat de leurs yeux et sur leur regard, c’est parce que les yeux sont directement liés à l’intention.
Si contradictoire que cela puisse paraître, les yeux ne sont en vérité que superficiellement liés au monde de la vie quotidienne. Leur lien le plus profond est celui qui les relie à l’abstrait.
Je ne parvenais pas à concevoir comment mes yeux pouvaient receler ce genre d’information, et je le lui dis nettement.
Don Juan me répondit que les possibilités de l’homme sont si vastes et si mystérieuses que les sorciers, au lieu d’y penser, avaient choisi de les explorer, sans espérer jamais les comprendre.
Je lui demandai si les yeux d’un homme ordinaire étaient également affectés par l’intention,
« Bien sûr ! s’exclama-t-il. Tu sais tout cela, mais tu le sais tellement profondément qu’il s’agit de connaissance silencieuse. Tu n’as pas suffisamment d’énergie pour l’expliquer, même pas pour te l’expliquer à toi-même.
« L’homme ordinaire sait la même chose en ce qui concerne ses yeux, mais il possède encore moins d’énergie que toi. Les seuls avantages que les sorciers peuvent avoir sur les hommes ordinaires, c’est qu’ils ont accumulé leur énergie, ce qui signifie qu’ils ont un lien de communication plus précis, plus clair, avec l’intention. Cela signifie aussi, naturellement, qu’ils peuvent à volonté accéder à la remémoration en utilisant l’éclat de leurs yeux pour déplacer leur point d’assemblage. »

(Carlos Castaneda – La Force du silence)

« Dans le monde des sorciers, il n’y a de contradictions que dans les termes, répondit-il. Il n’y a pas de contradictions dans la pratique.
(…) Il m’affirma que ce qui apparaissait comme une contradiction n’était en réalité que les deux aspects d’une même réalité.

(Carlos Castaneda – La Force du silence)

(…) Il tremble devant la possibilité d’être libre. Pourtant, la liberté est à portée de sa main. Il s’agit du troisième point. Et on peut l’atteindre aussi facilement qu’on peut déplacer le point d’assemblage.
« Mais vous m’avez dit vous-même qu’il est si difficile de déplacer le point d’assemblage que cet acte est un véritable accomplissement, protestai-je.
– C’est juste, affirma-t-il. C’est là une autre des contradictions des sorciers : la chose est très difficile, et, en même temps, c’est la chose la plus facile du monde.

(Carlos Castaneda – La Force du silence)

(…) Il est possible d’insister, d’insister judicieusement, même lorsqu’on pense que c’est inutile, mais d’abord nous devons savoir que tous nos actes sont inutiles, et que malgré tout nous devons faire comme si nous ne le savions pas. C’est ça la folie contrôlée du sorcier.

… Rien n’étant plus important que n’importe quoi d’autre, un homme de connaissance choisit n’importe quelle action, et la réalise comme si elle lui importait. Sa folie contrôlée lui fait dire qu’il attache de l’importance à ce qu’il fait, le fait agir comme si chaque action en avait vraiment, et cependant il sait qu’elle n’en a pas. Ainsi lorsqu’il a accompli ses actions, il se retire en paix. Que ses actions aient été bonnes ou mauvaises, réussies ou non, ne le concerne en aucune façon. (…)
D’ailleurs, un homme de connaissance peut choisir de demeurer totalement impassible, de ne jamais agir, et de se conduire comme si le fait d’être impassible avait pour lui réellement de l’importance; cette attitude sera sincèrement vraie, parce qu’elle sera aussi sa folie contrôlée. »

(Carlos Castaneda – Voir)

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La sorcellerie comporte de nombreuses contradictions, d’apparentes contradictions, parce que notre esprit rationnel ne peut pas concevoir cela.

(Taisha Abelar – « Le passage des Sorciers, le voyage initiatique d’une femme »)

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Les sorciers, praticiens naturels et spontanés de la méthode phénoménologique, ne peuvent que décrire les événements. Si les termes de leur description semblent inadéquats et contradictoires, c’est à cause des limitations de la syntaxe. Pourtant, leurs descriptions sont aussi précises que possible. Les fibres lumineuses énergétiques qui composent l’univers en général s’étendent à l’infini de toutes les façons, et pourtant, elles ne s’embrouillent pas. Chaque fibre est une configuration individuelle et concrète ; chaque fibre est l’infinité elle-même.

(Reader of Infinity, A Journal of Applied Hermeneutics)

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Rappel :

L’ombre est à la fois réelle et irréelle selon le point de vue.

Selon un point de vue élevé, ultime, essentiel… (et même scientifique) la matière, l’ombre, la lumière sont des illusions…

Selon un point de vue purement matérialiste et psycho-mental, la matière, l’ombre, la lumière sont réelles… sont des réalités concrètes…

Pour fonctionner de manière optimale dans ce monde, dans le paradigme actuel… il faut prendre en compte les deux points de vue… c’est essentiel !!!

Là encore, sur ce sujet, comme d’habitude, on voit les partisans de chaque théorie entrer en conflit… tout le monde veut avoir raison, tout le monde veut se battre pour prouver qu’il a raison, mais personne ne veut unifier les points de vue. (Qu’il soit partisan de l’unité (ce qui est plus grave) ou de la dualité.)

Dans notre quotidien, il faut agir de façon physique, concrète, tangible, face à tous ce qui pourrait menacer notre intégrité physique, émotionnelle, mentale… cela c’est agir à partir, du point de vue de la créature…

…….Mais en même temps il ne faut surtout pas oublier, d’agir d’un point-de-vue-créateur, d’agir, à partir du point de vue de l’Essence, du point de vue du moment présent, de l’amour de soi, de l’intention pure, de notre complétude, de notre infinitude, de notre joie… etc.…

Avec de l’entrainement lorsque l’on acquiert, une certaine maîtrise du point de vue de notre Moi-réel-ultime… alors : la connaissance de l’illusion des choses devient plus profonde (et non plus uniquement intellectuelle).
Et donc, des principes tels que la matière, l’ombre… ne sont plus appréhendés, par le prisme de la peur et ils ne sont plus vus comme des ennemis.
Dès lors, on commence à comprendre, le rôle de l’ombre, on commence à comprendre nos mécanismes conscients et inconscients de création de l’ombre.
Nous commençons, à voir, que l’ombre reflète nos dénis, notre inconscience (qu’on refuse d’admettre et de voir), notre haine envers nous-mêmes, notre manque de joie, nos ressentiments envers la vie… etc. etc. etc.

Dans notre vie de tous les jours, en cas de problème et en tant que créature, il faut faire, tout ce qu’il faut de manière physique, concrète pour se protéger… mais il faut aussi en tant que qu’Essence-créateur, s’entrainer à faire ce qu’il faut pour éviter de se créer des situations, des synchronicités désagréables.

Lorsqu’on affirme que la matière, l’ombre et la lumière sont des illusions, c’est surtout une hypothèse de travail, pour nous emmener à élargir nos points de vue, et à adopter de plus en plus, le point de vue de notre moi-réel-ultime… pour (re)devenir dieu, marchant sur Terre, dansant sur Terre.

L’ombre, la lumière, la matière… sont à la fois réelles et irréelles !!!
C’est contradictoire ??? C’est paradoxal ??? Et alors !?!

Pour ceux qui ne le savent pas encore : L’une des caractéristiques de l’enseignement spirituel, de la spiritualité est le paradoxe.

Les humains doivent apprendre à être plus fluide dans leur système de croyance et dans leur système de pensée…

Les humains sont trop exclusif dans leur systèmes de pensée… avec eux, c’est soit A, soit B… c’est A ou B…
Et donc, ils ont énormément de mal lorsqu’on leur dit c’est A et B (A et B sont vrai simultanément… mais certainement dans des plans différents)
… c’est ça l’astuce, il faudrait apprendre à utiliser plus souvent le « et » (inclusif) que le « ou » (exclusif)

Il faudrait apprendre à raisonner, plus souvent en terme de « et »… et moins en terme de « ou » !!! … c’est clair que ce genre d’attitude est plus conforme à la « non-dualité » : Ce genre d’attitude, est une marque d’intelligence et de maturité spirituelle !!!

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Dans la tradition Zen, suivre la voie, c’est le but. On ne suit pas la voie pour atteindre le but et l’illumination n’est pas le but. Le but c’est d’être sur la voie.
(Alain Rioux)

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« Nous sommes déjà ce que nous cherchons »

« Nous n’avons pas à devenir quelque chose, nous devons juste changer de regard »

« Dans le silence quelque chose de plus vaste est perçu »

« Demeurer tranquille et vigilant »

« Tout arrive de lui-même »

(Nisargadatta Maharaj)

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