une enquête sur les bombes à fragmentation lâchées par l’armée américaine en Irak. Problème, environ 15 % de ces bombes n’ont pas explosé.

Bombes à fragmentation en Irak 1/2

Bombes à fragmentation en Irak 2/2

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Une bombe à fragmentation est une bombe qui explose avant d’atteindre sa cible ou à l’impact en libérant des milliers d’éclats qui se propagent à haute vitesse dans des directions aléatoires ou précises en fonction des effets désirés.

La charge explosive est limitée et ne constitue en général qu’un quart voire moins de la masse totale de la bombe. Le reste de l’engin, en particulier l’enveloppe, se divise en une multitude de projectiles meurtriers et incandescents. De construction simple et peu coûteuse, les bombes à fragmentation sont couramment employées depuis le début de l’aviation de bombardement.

Ses origines remontent à 1803, année durant laquelle Henry Shrapnel conçoit un nouveau type de projectile pour l’artillerie. Les armées utilisaient jusqu’à ce moment-là des canons qui projetaient un boulet ou de la grenaille métallique. L’idée de Shrapnel consista à remplir une sphère (un boulet) de plusieurs billes et de poudre et de faire exploser le tout au dessus de l’ennemi, à la manière d’une grenade. L’obus dit « Shrapnel » (photo) a abondamment été utilisé lors de la première guerre mondiale car étant le plus adapté à tuer ou blesser les hommes cachés dans les tranchées, les fossés ou derrière les talus ou les arbres. Chaque obus contenait environ 300 billes de plomb durci à l’antimoine et à l’arsenic, ajoutant leur pouvoir vulnérant à celui des éclats de l’obus lui-même. Des milliards de billes de plomb polluant ont ainsi été dispersées dans l’environnement, parfois profondément enfouies dans le sol, contribuant au phénomène de séquelle environnementale de guerre.

Destinées à attaquer les troupes au sol, dégrader les bâtiments conventionnels et les véhicules peu ou pas blindés sur une surface large, les éclats issus de la fragmentation provoquent des dégâts en déchiquetant les objets et les personnes à une portée excédant largement le souffle de l’explosion. Même à plusieurs centaines de mètres, les projectiles peuvent être meurtriers.

Les bombes à fragmentation sont souvent confondues avec les bombes à sous-munitions qui répandent des bombes de plus petites tailles de types divers (incendiaires, freinées par des parachutes, etc.).

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Amnesty dénonce l’utilisation de bombes à fragmentation américaines au Yémen

Amnesty international a accusé lundi 7 juin les Etats-Unis d’avoir utilisé un missile de croisière transportant des bombes à fragmentation, lors d’une attaque qui a fait cinquante-cinq morts en décembre 2009 au Yémen, pour la plupart des civils. L’organisation de défense des droits de l’homme a publié des photographies montrant, selon elle, des débris d’un missile Tomahawk de fabrication américaine et des bombes à fragmentation encore intactes sur les lieux du bombardement, à Al-Maajal, ainsi que les dégâts causés par le missile BGM-190D.

« Ce type de missile tiré à partir d’un navire de guerre ou d’un sous-marin est conçu pour porter 166 charges à fragmentation, chacune explosant en 200 sous-munitions à fragments tranchants qui peuvent causer des blessures dans un rayon de 150 mètres » et contenant « une matière incendiaire », indique le communiqué de l’organisation. « Amnesty est extrêmement préoccupée par les preuves que des bombes à fragmentation semblent avoir été utilisées au Yémen », a déclaré un responsable.

« Les bombes à fragmentation frappent sans discernement et les bombes non explosées menacent la vie et les moyens d’existence pendant des années » a-t-il ajouté. Washington et le Yémen n’ont pas encore signé la convention sur l’interdiction des bombes à fragmentation, devant entrer en vigueur le 1er août. Amnesty a dit avoir « réclamé au Pentagone des informations sur l’implication de forces américaines dans l’attaque d’Al-Maajala » mais ne pas avoir reçu de réponse.

Le ministère de la défense yéménite avait revendiqué la responsabilité de l’attaque contre un camp de formation présumé d’Al-Qaida, sans mentionner de rôle américain, et annoncé la mort de vingt-quatre à trente militants. Mais un responsable local avait ensuite affirmé que quarante-neuf civils, dont vingt-trois enfants et dix-sept femmes, y avaient également péri. Selon Amnesty, qui parle de cinquante-cinq morts, une commission parlementaire yéménite a confirmé la mort de quarante et un habitants, dont des femmes et des enfants, et indiqué avoir constaté lors d’une visite du site que « toutes les maisons avaient été incendiées ».

lemonde.fr

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