Bien qu’il aime à se parer d’oripeaux exotiques, le bouddhisme n’a pas plus de considération pour les femmes que ses collègues mono ou polythéistes. Seule sa distance des sociétés européennes semble lui conférer une aura de respectabilité, la lecture des textes ne la justifiant pas.
Les femmes doivent obéir aux moines. Il est à noter que les femmes en général sont considérées comme impures et n’ont donc pas le droit de toucher les Bouddhas sacrés.
Les femmes bouddhistes, aux débuts du bouddhisme, jouissaient d’une position plus élevée que celles qui les ont suivi, et pourtant, elles sont montrées, dans de nombreux textes bouddhistes, comme jalouses, stupides, passionnées et pleines de haine. Les prototypes pour cette image négative de la femme, sont les filles de Mara, personnifications de la luxure, de l’avidité, et de l’envie. Il est conseillé aux hommes pratiquants qui ont mis leurs corps et leurs esprits sur la « voie de la libération » de tenir les femmes à distance. On dit que les femmes ont cinq obstacles, c’est-à-dire qu’elles sont incapables de devenir un roi Brahma, Shakra, un roi Mara, akravartin ou Bouddha. Le corps de la femme est considéré impur et honteux.
« Les femmes peuvent détruire les purs préceptes
Elles s’écartent de l’accomplir des mérites et des honneurs
En empêchant les autres de renaître au paradis
Elles sont la source de l’enfer » (T. 11, p.543)
Dans ces sûtras, les femmes sont reléguées aux niveaux les plus bas des catégories spirituelles
Si la vertu d’une femme, son mérite et sa sagesse sont extraordinaires, elle peut, par un changement de sexe, devenir un bodhisattva ou un bouddha dans sa vie présente ou future. Le changement de sexe symbolise une transition de la condition imparfaite de l’être humain représenté par le corps féminin, à la perfection mentale d’un bodhisattva et d’un bouddha, représentée par le corps masculin.
Raoul Vaneigem rappelle dans son livre De l’inhumanité de la religion (page 113) :
« Enfin à ceux qui verraient dans le bouddhisme une religion moins brutale et plus ouverte au sentiment d’émancipation, il n’est pas inutile de rappeler quelques préceptes de la Précieuse Guirlande des avis au roi, que le Dalaï Lama ne dédaigne pas de citer et d’approuver dans son ouvrage, Comme la lumière avec la flamme :
« L’attirance pour une femme vient surtout
De la pensée que son corps est pur
Mais il n’y a rien de pur
Dans le corps d’une femme
De même qu’un vase décoré rempli d’ordures
Peut plaire aux idiots
De même l’ignorant, l’insensé
Et le mondain désirent les femmes
La cité abjecte du corps
Avec ses trous excrétant les éléments,
Est appelée par les stupides
Un objet de plaisir. »
Un des textes fondamentaux du bouddhisme, le canon pali, exprime lui aussi sans ambiguïté cette misogynie (cité dans Le bouddha, Henri Arvon, PUF, 1972) :
Aussi le bouddha ne cesse-t-il de mettre ses disciples en garde contre la séduction insidieuse exercée par la femme : « Il faut se méfier des femmes, leur recommande-t-il. Pour une qui est sage, il en est plus de mille qui sont folles et méchantes. La femme est plus secrète que le chemin où, dans l’eau, passe le poisson. Elle est féroce comme le brigand et rusée comme lui. Il est rare qu’elle dise la vérité : pour elle, la vérité est pareille au mensonge, le mensonge pareil à la vérité. Souvent j’ai conseillé aux disciples d’éviter les femmes. »
Le Bouddhisme n’a pas particulièrement opprimé les femmes mais il reste marqué par son époque. Le conservatisme religieux a ainsi figé les anciennes relations. Dans l’Inde ancienne, à l’époque de la naissance du Bouddhisme, pendant l’ère védique, le statut des femmes était aussi bas que celui des esclaves. La naissance d’une fille était considérée comme une malchance. Elle n’était qu’un objet d’échange entre familles, lesquelles étaient patrilinéaires. La naissance d’un fils était une obligation religieuse puisque seul un fils pouvait accomplir les rites nécessaires au père défunt.
Ce n’est qu’à contrecœur que le bouddha accepta des nonnes dans sa communauté, en leur imposant toutefois huit règles très contraignantes pour les maintenir dans un état d’infériorité.
1. Une nonne, quand bien même elle serait ordonnée depuis cent ans, doit, devant tout moine, quand bien même il serait ordonné du jour même, le saluer respectueusement, se lever en sa présence, s’incliner devant lui et lui rendre tous les honneurs qui lui sont dus.
2. Une nonne ne doit pas passer la saison des pluies dans une region ou ne séjournent pas de moines.
3. A chaque demi-lune, une nonne doit s’adresser à l’ordre des moines en vue de deux choses : la date de la cérémonie uposatha, et le moment auquel les moines vont dire la prédication de l’Enseignement.
4. A la fin de la retraite de la saison des pluies, les nonnes doivent tenir pavarana devant les deux sanghas, celle des moines et celles des nonnes, pour savoir si aucune faute n’a été commise en fonction de ce qui a été vu, entendu ou suspecté à leur propos.
5. Une nonne qui s’est rendue coupable d’une faute grave doit se soumettre à la discipline marlatta devant les deux sanghas, celle des moines et celle des nonnes.
6. L’ordination majeure (l’initiation upasampada) ne peut être sollicitée devant les deux sanghas que lorsqu’une novice a observé pendant deux ans les six préceptes (les cinq premiers préceptes plus le précepte qui impose de ne prendre qu’un repas par jour avant midi).
7. En aucun cas il n’est permis à une nonne d’injurier ou d’insulter un moine.
8. Les nonnes n’ont pas le droit de réprimander les moines ; il n’est pas interdit aux moines de réprimander les nonnes.
Référence publication :
Avant-propos
Eric – Infologisme.com
La misogynie des textes religieux
Jocelyn Bézecourt – www.atheisme.org
Lorsque Tenzin Palmo se retrouva dans les années quatre-vingt dans le Nord de l’Inde au milieu des réfugiés Tibétains, elle raconte : « L’une des prières principales des Tibétaines a pour objet la renaissance dans un corps d’homme. Elles sont totalement méprisées. C’est tellement injuste. Un jour, je me suis rendue dans un couvent où les nonnes rentraient d’un enseignement donné par un grand lama. Il leur avait dit que les femmes étaient impures et que leur corps était ’inférieur’ à celui de l’homme. Comment voulez-vous construire une pratique spirituelle authentique lorsque de toutes parts on vous dit que vous n’avez aucune valeur ?
« Un jour, j’ai demandé à un grand lama s’il pensait que les femmes pouvaient atteindre l’état de bouddha. Il m’a répondu qu’elles pouvaient presque atteindre cet état, mais qu’à la dernière étape elles devaient prendre une forme masculine pour y parvenir. J’ai alors rétorqué ’En quoi un pénis est-il si essentiel pour atteindre l’Éveil ? Qu’y a-t-il de si extraordinaire dans un corps d’homme ?’ Puis je lui ai demandé s’il y avait un quelconque avantage à avoir un corps de femme. Il m’a répondu qu’il allait réfléchir à la question. Le lendemain, il est revenu et il m’a dit ’J’ai pensé à votre question et la réponse est ’non, il n’y a aucune sorte de bénéfice à être doté d’un corps féminin.’ En moi-même, j’ai pensé ’L’un des avantages est de ne pas avoir un ego masculin.’ »
Ce système ne pouvait suivre une lignée héréditaire, les moines n’ayant pas le droit d’avoir de relations sexuelles avec une femme, les lamas créèrent une nouvelle doctrine pour leur religion : lorsqu’un dalaï-lama mourait, il était possible de détecter sa réincarnation chez un nouveau-né. À l’âge adulte, celui-ci pourrait à nouveau gouverner le Tibet. Toutefois, dans les faits, seulement 3 des 14 dalaï-lamas ont réellement pu gouverner. En effet, les enfants se rendaient rarement à l’âge adulte, leur entourage préférant les assassiner afin de conserver le pouvoir réel.
Richesse des monastères et servage
Des moines, modestement habillés, se regroupant afin de prier pour atteindre le nirvana, voilà l’image que l’on nous présente souvent du Tibet avant la prise du pouvoir par la Chine. Cette image est toutefois très incomplète. Dans les faits, les monastères étaient des lieux de pouvoir et de richesses, reposant sur l’exploitation des masses. Il faut bien, en effet, que quelqu’un travaille afin de subvenir aux besoins des moines. Ce quelqu’un, c’était le serf.
Ainsi, « le monastère de Drepung était l’un des plus importants propriétaires terriens de la planète avec 185 manoirs, 25 000 serfs, 300 lieux de pâturage et 16 000 gardiens de troupeaux ». [2]
La majorité de la population subissait l’exploitation de l’aristocratie religieuse.
En 1953, six ans seulement avant l’exil de l’actuel dalaï-lama, >>> les serfs environ 700 000 personnes sur une population totale estimée à 1 250 000 forment la majeure partie de la population ». Ceux-ci (56% de la population) étaient considérés comme des êtres inférieurs. Le simple fait de toucher à un maître pouvait signifier le fouet pour le serf fautif.
Les maîtres étaient si distants des serfs que, sur la majeure partie du territoire tibétain, ces deux classes sociales parlaient une langue différente !
Certaines personnes appartenaient même à une classe sociale inférieure aux serfs. Les esclaves représentaient 5% de la population. De plus, un grand nombre de moines étaient, en fait, des esclaves en robe (10% de la population).
Et tout ceci n’était rien en comparaison avec le sort réservé aux femmes. Le mot femme, en tibétain (kiemen) signifie littéralement naissance inférieure. Il était interdit aux femmes de lever le regard plus haut que la hauteur des genoux d’un homme lui faisant face, en signe de soumission !
Avant l’exil du dalaï-lama, 626 personnes possédaient 93% des terres et des richesses et 70% des yaks (les bœufs du Tibet). De ces 626 personnes, 333 étaient à la tête de monastères. Pour parvenir à enrichir ce petit pourcentage de la population, les serfs devaient travailler de 16 à 18 heures par jour !
Le dalaï-lama actuel, pour sa part, est présenté comme un saint homme pour qui les richesses matérielles ne sont pas importantes. Pourtant, légalement, c’est lui qui possédait le pays entier, incluant sa population. Avant son exil, sa famille contrôlait directement 27 manoirs, 36 pâturages, 6 170 serfs et 102 esclaves. Il se déplaçait sur un trône tiré par des douzaines d’esclaves, pendant que ses gardes du corps frappaient les gens à coups de bâtons afin de lui faire un passage !
Le 28 avril 1253, au temple Seicho-ji, Nichiren déclare que Nam(u) Myoho Renge Kyo (titre du sutra du Lotus) est le seul enseignement qui permette à tous les êtres humains, à l’époque des Derniers Jours de la Loi, de parvenir à l’Eveil en cette vie. C’est à ce moment-là qu’il prend le nom de Nichiren (« Lotus du soleil »), et c’est cette date qui est retenue comme point de départ de sa mission.
Dans un texte célèbre, le Rissho Ankoku Ron ou « Traité sur la pacification du pays par l’établissement de la Loi correcte » (1260), il attribue les différents désastres naturels survenus au Japon, tremblements de terre, famines, aux bouddhistes dont la pratique n’est pas centrée sur le sutra du lotus, mais sur d’autres cultes, comme celui d’Amida, une des principales cible de cette critique étant Honen accusé d’entraîner ses concitoyens dans de fausses voies. Donc une religion très sectaire.
Dans le « Traité sur le sens de la substance », il écrit : « Même les femmes, même les mauvais hommes obtinrent l’attestation de la fleur du lotus du Bouddha originel ».
De nombreuses fois cet enseignement désigne les mauvais hommes, les personnes en proie au désir (Icchantika) dans le même sac que les femmes mais il affirme qu’ils ont une voie vers le bouddhisme.
Néanmoins Nichiren précise:
« Je m’adresse maintenant à vos épouses : n’ayez jamais de regret, même si vos maris devaient vous maltraiter à cause de votre foi en cet enseignement.«
« Je pensais les femmes capables de risquer leur réputation ou de sacrifier leur vie pour des détails insignifiants du monde profane, mais je les croyais en revanche bien faibles lorsqu’il fallait persévérer sur la voie qui mène à la boddhéité.«
Là où Nichiren demande de ne pas faire de discrimination entre homme et femme contrairement aux autres moines bouddhistes, c’est dans l’accès au bouddhisme… Il ne faut pas faire de discrimination entre ceux qui propagent les cinq caractères de Myoho Renge Kyo, qu’ils soient hommes ou femmes dans la période des Derniers jours du Dharma.
Par contre dans la vie réelle, la femme n’existe que pour l’homme:
« Une femme est comparable à l’eau. Elle prend la forme du récipient qui la contient. Une femme est comparable à une flèche, elle a besoin d’être ajustée à l’arc pour être lancée. Une femme est comparable à un bateau qui est guidé par son gouvernail. Si le mari est voleur, sa femme devient voleuse aussi. Si le mari est roi, la femme est reine. Si son mari est une personne de bien qui pratique le Dharma correct, elle deviendra bouddha. Non seulement dans cette vie-ci mais dans les vies futures, son destin est lié à celui de son mari. » Extrait de L’Offrande d’un Kimono d’Eté (Minobu, mai 1275, à Sakiji Nyobo)
Par contre dans la vie réelle, la femme n’existe que pour l’homme:
Une réalité universelle !
Sinon, c’est drôle cette façon de tout mélangé pour noyer le poisson, sachant que dans toute religion, il y a du bon et du mauvais et ainsi éviter les questions d’origine..
A savoir, celles que tu évites depuis le début faute de te positionner d’une façon trop extrémiste dans ta vision de l’histoire, car en prise au phénomène de la conspiration..
A savoir, si tu penses qu’il est normal que les chinois ont envahi le Tibet ?
Que la Dalai lama qui était avant tout un chef religieux soit exclu de son pays….?
legrandsoir.info
michelcollon.info
Voila maintenant défends le ce sale dictateur religieux
Informes toi va avant de venir avancer des conneries
Ché pas pour toi DsYa mais moi j’existe que pour moi-même. Pas au service de l’homme
T’as un appareil dentaire ?
Oui j’en porte un depuis maintenant 4 ans.
Je dois le porter chaque jour et même la nuit. Il est tellement gros que je dois demander de l’aide a ma mère pour me l’insérer dans la bouche. Par contre, la bave reste souvent prise à l’intérieur de mon appareil et si je ne le nettoie pas, il deviens crouté.
Merci de te soucier de moi,
Choumikipi
Faut vraiment se faire l’avocat du diable pour sortir toute l’apologie histoire, culturelle et religieuse d’un pays pour le faire valoir de droit à ses envahisseurs.
Un prétexte qui pourrait s’appliquer à notre pays par exemple. Il est vrai que je m’abstiendrais d’aller critiquer la bosse du bossu, si j’étais un CHAMEAU mais tout de même avec nos guerres, nos histoires de sang contaminé, notre nuage tchernobyl, notre attitude face à fukushima et j’en passe des agissements qui sous couvert de conscience sont bien plus terribles que certains faits décriés chez les autres..
Donc, s’il est normal que La chine est envahi le Tibet.
Laissons là aussi envahir la France…
AHAHAHAHA !
Pas de la même manière radicale mais je vous prie de croire, tout d’une façon bien plus perferdide !
TIBET : Vrai ou faux ?
1. « Avant l’invasion chinoise, le peuple tibétain vivait en harmonie avec ses seigneurs dans un ordre social inspiré par les enseignements religieux. »
La bonne réponse est FAUX ! Explication :
La doctrine religieuse imposait la supériorité du riche seigneur et l’infériorité du paysan misérable, du moine inférieur, de l’esclave et de la femme. Présentées comme le résultat inéluctable de la succession karmique des vertus et des vices des vies passées.
En fait, cette idéologie justifiait un ordre de classe féodal : les serfs devaient travailler gratuitement et à vie les terres du seigneur ou du monastère. Ils ne pouvaient se déplacer sans autorisation. Tout était prétexte à de lourdes taxes : mariage, décès, naissance, une fête religieuse, posséder un animal, planter un arbre, danser, entrer ou sortir de prison. Ces dettes passaient du père au fils et au petit-fils, et si on ne payait pas, on était réduit en esclavage.
Les fugitifs et les voleurs étaient traqués par une petite armée professionnelle. Punitions favorites : arracher la langue ou l’oeil, sectionner le tendon du genou etc. Ces tortures n’ont été supprimées qu’en 1959, lors des réformes décidées à Pékin.
…
2. « En 1951, la Chine a envahi le Tibet. »
La bonne réponse est FAUX ! Explication :
Le terme ‘invasion’ suppose qu’il y ait deux pays. Or, dès le 13ème siècle, le Tibet est annexé à la Chine par les Mongols. Dès le 17ème siècle, il est une des dix-huit provinces de l’empire chinois. Et chaque nouveau dalaï-lama reçoit de l’Empereur de Chine ses ‘sceaux’ de légitimation.
Fin 19ème, l’empire britannique envahit le Tibet et y installe ses comptoirs de commerce. Le treizième dalaï-lama en profite pour revendiquer l’indépendance. Cette demande ne sera prise au sérieux par aucun parti chinois et aucun pays au monde. En 1949 encore, le Département d’Etat US déclare le Tibet et Taiwan parties intégrantes de la Chine.
Tout change quand la Chine devient socialiste avec Mao Zedong. Le même Département d’Etat US écrit alors : « Le Tibet devient stratégiquement et idéologiquement important. Puisque l’indépendance du Tibet peut servir la lutte contre le communisme, il est de notre intérêt de le reconnaître comme indépendant au lieu de le considérer comme faisant partie de la Chine. » Mais il ajoute : « La situation change si un gouvernement en exil se crée. Dans ce cas-là, il est dans notre intérêt de le soutenir sans reconnaître l’indépendance du Tibet. Reconnaître l’indépendance du Tibet, oui ou non, n’est pas la vraie question. Il s’agit de notre attitude envers la Chine »
3. « Dès que la Chine socialiste a repris la direction du Tibet, en 1951, le dalaï-lama et les seigneurs tibétains ont perdu tout leur pouvoir politique. »
La bonne réponse est FAUX ! Explication :
En 1951, un Accord sur la libération pacifique du Tibet est signé entre Pékin et le gouvernement local du Tibet. Le dalaï-lama écrit un poème à la gloire du président Mao Zedong. Et il lui télégraphie : « Le gouvernement local, les lamas et les populations laïques du Tibet soutiennent à l’unanimité l’Accord en 17 articles. » C’est dans ce cadre que l’Armée Populaire de Libération entre au Tibet.
L’accord prévoit le maintien du servage au Tibet sous l’autorité du dalaï-lama. Les monastères, le dalaï-lama et les officiels garderont leurs possessions : 70% des terres. Pékin gèrera les questions militaires et les relations internationales. Le gouvernement local tibétain, composé de lamas et de seigneurs, a négocié et accepté l’accord. Le dalaï-lama reçoit le poste de vice-président du parlement de toute la Chine, qu’il occupera sans problème.
…
4. « Le dalaï-lama est une sorte de pape du bouddhisme mondial. »
La bonne réponse est FAUX ! Explication :
Le dalaï-lama ne représente ni le bouddhisme zen (Japon), ni le bouddhisme d’Asie du Sud-Est, ni le bouddhisme chinois. En fait, le bouddhisme tibétain représente moins de 2% des bouddhistes du monde. Et même au Tibet, il existe quatre écoles bouddhistes séparées, le Dalaï-lama appartenant à l’une d’elles, la gelugpa (les ‘vertueux’ aux bonnets jaunes).
Lors de sa visite à Londres, en 1992, il a été accusé par la plus grande organisation bouddhiste britannique d’être un « dictateur sans pitié » et un « oppresseur de la liberté religieuse ». Ce ‘pape’ semble avoir peu de disciples religieux, mais beaucoup de suiveurs politiques…
…
5. « Le dalaï-lama revendique un quart du territoire de la Chine. »
La bonne réponse est VRAI ! Explication :
Bien qu’il ait récemment déclaré se contenter d’une sorte d’autonomie, dans ses livres, il réclame un ‘Grand Tibet’ : le double de celui où les dalaï-lamas exerçaient le pouvoir politique local dans le passé. Ce territoire incorporerait la province entière du Qinghai et des parties des provinces Gansu, Yunnan et Sichuan, dans lesquelles on trouve des minorités tibétaines mêlées à d’autres nationalités.
Par quelles méthodes ? En chassant les populations non tibétaines ? En pratiquant la purification ethnique ? Oui. Le dalaï-lama a déclaré textuellement au Congrès américain en 1987 : « 7,5 millions de colons doivent partir ». Il ne s’agit pas de colons, car la population de ces régions est mixte depuis des siècles. En tout cas, ce projet expansionniste réaliserait ce que toutes les puissances coloniales ont cherché à faire depuis 150 ans : démembrer la Chine.
…
6. « Le financement du mouvement tibétain provient de donations d’ONG caritatives et humanitaires. »
La bonne réponse est FAUX ! Explication :
Le mouvement tibétain reçoit effectivement de tels dons, mais son principal financier est le gouvernement des Etats-Unis. Entre 1959 et 1972, la CIA a versé 1,7 million de dollars au ‘gouvernement tibétain en exil’ et 180.000 dollars par an au dalaï-lama. Celui-ci a longtemps nié, mais a fini par le reconnaître.
Par la suite, et aujourd’hui encore, les versements ont été plus discrets, à travers des organisations de couverture comme le National Endowment for Democracy, le Tibet Fund, le State Department’s Bureau of Democracy… Autre sponsor important : George Soros à travers l’Albert Einstein Institution, récemment encore dirigée par l’ex-colonel Robert Helvey des services secrets US.
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7. « Le soutien des Etats-Unis au dalaï-lama est motivé par des objectifs stratégiques. »
La bonne réponse est VRAI ! Explication :
Les milieux dirigeants US voient en la Chine leur principal ennemi. Partenaire économique indispensable certes, mais aussi, à terme, principal facteur de résistance à leur domination sur le monde. Or, les USA prévoient que la puissance de la Chine rattrapera la leur vers 2030. Il faut donc absolument empêcher que l’Asie crée un marché commun lié à la Chine et qui échapperait au contrôle des Etats-Unis.
Ceux-ci rêvent de faire éclater la Chine comme ils ont fait éclater l’URSS. Objectif : contrôler les richesses économiques, la main d’œuvre et le plus grand marché du monde. Pour affaiblir la Chine, la stratégie US est double. D’une part, l’encercler de bases militaires. D’autre part, encourager les séparatismes et toutes sortes d’oppositions, en commençant par des campagnes médiatiques de diabolisation. C’est pour ça qu’ils investissent d’importantes sommes d’argent sur la question du Tibet.
…
8. « Le dalaï-lama a défendu publiquement l’ancien dictateur fasciste du Chili Augusto Pinochet. »
La bonne réponse est VRAI ! Explication :
En 1998, Pinochet a été arrêté en Angleterre par la police britannique sur base du mandat d’arrêt international pour crimes contre l’humanité, lancé par le juge espagnol Garzón. Le dalaï-lama a vivement recommandé au gouvernement britannique de le libérer et d’empêcher qu’il soit jugé. Pinochet aussi était un employé de longue date de la CIA.
Le dalaï-lama est bel et bien un pion des Etats-Unis. En 2007, George Bush a remis au dalaï-lama la Médaille d’Or, la plus haute distinction décernée par le Congrès US. Sa Sainteté a loué Bush pour ses efforts dans le monde entier en faveur de la liberté, de la démocratie et des droits de l’homme. Elle a qualifié les États-Unis de « champions de la démocratie et de la liberté ».
…
9. « Reporters Sans Frontières soutient le dalaï-lama de façon désintéressée. »
La bonne réponse est FAUX ! Explication :
Reporters Sans Frontières (RSF) se présente comme défenseur de la liberté des journalistes, et de nombreux petits donateurs croient soutenir une organisation indépendante et objective. Mais le fonds d’assistance aux journalistes opprimés ne reçoit que 7 % du budget global. Le reste va à des campagnes politiques.
Derrière ces campagnes, on trouve de l’argent sale. En réalité, le patron de RSF, Robert Ménard, est un défenseur des droits de l’homme à géométrie variable. Il critique le Venezuela et Cuba en déformant les faits ? Logique : il a reçu des financements de la maffia cubaine à Miami. Il critique la Chine pour sa politique au Tibet ? Logique : il a reçu 100.000 dollars des anticommunistes de Taiwan. Par contre, il est plus que timide envers les Etats-Unis dont l’armée a tué le plus grand nombre de journalistes ces dernières années ... [message tronqué - 10000 caractères max]
L’histoire du Tibet passé et actuel est intimement liée à celle de ses voisins, Chine, Inde, Mongolie. Cependant l’interprétation de l’histoire varie radicalement selon que les historiens soient pro-indépendantistes ou pro-unification.
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Chronologie[modifier]127 avant JC (?) : Fondation du premier royaume tibétain dans la vallée du Yarlung.
633 après JC (?) : Transfert de la capitale à Lhassa.
641 (?) : Introduction du bouddhisme au Tibet.
822 (?) : Traité de paix sino-tibétain.
842 (?) : L’assassinat du roi Langdarma marque le début d’une période de troubles.
1071 : Fondation de la lignée des Sakyas (ou Sakyapas) : celle-ci finira par régner sur l’ensemble du Tibet avec l’accord des Mongols et se maintiendra au pouvoir jusqu’en 1358.
1578 : Le chef mongol Altan Khan confère le titre de dalaï-lama à Sonam Gyatso, qui devient rétrospectivement le troisième dalaï-lama.
1642 : Le chef mongol Güshi Khan reconnaît le cinquième dalaï-lama, Lozang Gyatso, comme souverain temporel du Tibet.
1645 : Début de la construction du palais du Potala (achevé en 1695).
1717 : Les Dzoungares envahissent le Tibet et s’emparent de Lhassa.
1720 : Expulsion des Dzoungares. Établissement du protectorat de l’empire mandchou sur le Tibet.
1879 : Intronisation du treizième dalaï-lama, Thubten Gyatso, né en 1876.
1903 : Expédition britannique du colonel Younghusband au Tibet.
1904 : Le colonel Younghusband fait son entrée à Lhassa, tandis que le dalaï-lama se réfugie en Mongolie.
1908 : Le seigneur de guerre chinois Zhao Erfeng conquiert le Kham.
1909 : Le dalaï-lama regagne Lhassa après cinq ans d’exil.
1910 : Chassé par les troupes chinoises, le dalaï-lama se réfugie en Inde.
1913 : Traité d’Urga. Les chinois chassés, le dalaï-lama, de retour à Lhassa, réaffirme l’indépendance du Tibet.
1914 : La convention de Simla fixe la frontière indo-tibétaine (ligne Mac-Mahon). En échange de la reconnaissance de cette frontière par la Chine, la Grande Bretagne propose de reconnaitre la suzeraineté chinoise sur le Tibet, mais la Chine refuse (elle revendique toujours un territoire au sud de la ligne Mac-Mahon).
1924 : L’exploratrice française Alexandra David-Néel séjourne à Lhassa.
1933 : Mort du treizième dalaï-lama.
1940 : Intronisation du quatorzième dalaï-lama, Tenzin Gyatso, né en 1935.
1950 : Les troupes communistes chinoises entrent au Tibet.
1951 : Signature à Pékin de l’accord en dix-sept points, qui consacre officiellement le rattachement du Tibet à la Chine.
1959 : À la suite du soulèvement de Lhassa, violemment réprimé par les troupes communistes chinoises, le dalaï-lama quitte le Tibet pour se réfugier en Inde.
1960 : Le dalaï-lama forme un gouvernement en exil à Dharamsala.
1965 : Création de la « région autonome du Tibet » (Tibet central et occidental) : le « Tibet historique » est amputé de la moitié de son territoire, la province de l’Amdo et la partie orientale de la province du Kham.
1987 : Début des manifestations indépendantistes à Lhassa.
1989 : Nouvelles manifestations, proclamation de la loi martiale à Lhassa par Hu Jintao. Attribution du prix Nobel de la paix au dalaï-lama.
1995 : Le dalaï-lama reconnaît Gedhun Choekyi Nyima (né en 1989) comme onzième panchen-lama et second personnage de la hiérarchie bouddhiste tibétaine. Celui-ci est enlevé par les autorités chinoises, qui désignent Gyaltsen Norbu à sa place.
2008 : Des manifestations dégénèrent en émeutes à Lhassa, la médiatisation internationale entraine l’idée d’un boycott politique des Jeux olympiques de Pékin.
Bien que le Tibet soit mentionné dès le IIe siècle dans la géographie de Ptolémée sous le nom de βαται, transcription grecque de Bod, son nom indigène tibétain, et que l’ancien royaume de Zhang Zhung (Tibet occidental) apparaisse dès le Ier siècle av. J.-C. dans le Shiji sous le nom de Shantong (单同), le pays ne fait réellement son entrée dans l’histoire qu’au VIIe siècle avec l’envoi en Chine d’une ambassade par l’empereur Namri Songtsen (601-629)[4].
La préhistoire du Tibet reste très mal connue, mais des découvertes sporadiques permettent de penser que le territoire fut très tôt sillonné par des nomades parvenus entre 14 000 et 8000 av. J.-C. Des sites néolithiques ont été découverts dès les années 1950 à Yunsing, Hongkung, Jumu et Gyarama (Nyingchi) Bai-bung et Marniyong (Medog), Qukong au nord-est de Lhassa et Karub (Karo) dans le Qamdo (1978). Seuls les deux derniers ont fait l’objet d’une exploration archéologique systématique. Les artéfacts de Karub remonteraient de 3000 à 2000 av. J.-C[5]. Depuis les années 1990, le territoire de Zhangzhung a révélé plus de 500 sites de l’âge du fer dont l’exploration progresse lentement. Une parenté a été proposée entre les ancêtres des Tibétains et ceux des Qiangs.
Au VIIe siècle, une monarchie d’une certaine importance émerge sur le territoire du Tibet actuel, marquant sa naissance comme entité politique unifiée. Les rois ou empereurs de la dynastie Yarlung, dans la vallée duquel leur capitale de Yumbum Lhakang aurait tout d’abord été installée, prétendent remonter au IIe siècle av. J.-C., où le mythique Nyatri Tsenpo descendu du ciel aurait été intronisé (en -127 selon l’historiographie traditionnelle). Leur chefferie de Sheboye deviendra un royaume appelé Pugyäl (Tufan ou Tubo 吐蕃 par les Chinois et Tüböt par les Mongols, d’où le nom de Tibet).
Ayant conquis Zhangzhung, ils contrôleront le territoire jusqu’au milieu du IXe siècle, étendant au faite de leur puissance leur emprise jusqu’en Mongolie et au Bengale, et menaçant les empires Chinois et Abbasside. À partir de 846, le pouvoir central s’efface au profit des féodaux. Suit une période de division politique jusqu’à l’arrivée des Mongols au XIIIe siècle.
Durant les premiers siècles de l’ère chrétienne, en dehors du Zhangzhung qui se développe à partir du cours supérieur du Sutlej (actuel Kinnaur, Himachal Pradesh), un ensemble culturel et politique qui donnera naissance à l’empire tibétain se constitue à partir de la vallée du Yarlung et des vallées voisines de la Lhassa, de la Nyamchu et de la Nyiyam. Sur l’ensemble du futur Tibet, des chefferies ou fédérations de tribus à la fois rivales et alliées constituent les « royaumes » que les traditions chiffrent à quarante ou douze[8]. Un document retrouvé à Dunhuang en donne la liste suivante :
Zhang Zhung au Ngari et au Ladakh
Nyamrochegar, Norbo et Nyamroshambo à Jamtse et à Shigatse
Chomonamsung s’étendant de Yadong au Sikkim
Gyirojamen, Yambochasung et Lhongmoroyasung le long de la Lhasa
Yaroyuxi, Eryubamgar et Eiyuchuxi dans la région de Shannan
Gongbozhena à Gongbo
Nyamyudasung à Nyambo
Tabozhuxi à Tagung
Shenyuguyu dans la région de Samye
Sobiyasung du nord du plateau tibétain à Yushu et Gamze
Sheboye, berceau des fondateurs de l’empire, à Qoingye dans la région de Shannan
C’est sur ce dernier royaume qui deviendra Tubo, le Tibet, que l’on a le plus d’informations, bien qu’elles soient souvent nettement postérieures à la fondation de l’empire.
L’écriture tibétaine fit son apparition au VIIe siècle sous le règne de Songtsen Gampo. Bien que les documents historiques contiennent de nombreuses anecdotes concernant les rois (tsenpo) de la dynastie Yarlung, seuls les onze derniers ont laissé des traces historiques fiables et il subsiste énormément d’incertitudes quant à la genèse de la dynastie et du royaume de Pugyäl en général. Les Annales des rois du Tibet, rédigées par Sonam Gyaltsen des Sakyapa, relatent que le 1er roi légendaire Nyatri Tsenpo était assisté de trois shangs et d’un lun, shang désignant les oncles maternels, probablement chefs des sous-tribus, et lun les serviteurs ou officiers royaux. Les positions de dalun, premier ministre, et d’anben, responsable de la collecte des impôts et tributs, auraient été créées par le 16e tsenpo, Zanam Zindé. Les biens possédés par les nobles et chefs de tribu l’étaient par délégation royale, et le souverain pouvait les confisquer pour manque de loyauté ; elles lui revenaient en cas d’absence de descendance mâle.
Drigum Tsenpo est, selon la tradition, le 8e roi et le premier à avoir perdu l’immortalité dans un combat contre son palefrenier. Selon la version historique, il aurait été tué par Armodaze, chef d’une sous-tribu, qui aurait également exilé les fils de Drigum Tsenpo à Gongbo où l’un d’eux devint roi. L’autre revint à la tête d’une armée pour reprendre le trône et tuer l’usurpateur. Il aurait fait bâtir la forteresse de Qoinwadaze à Qoinye, ainsi qu’un grand mausolée pour son père, donnant peut-être ainsi naissance à la légende qui en fait le premier roi à avoir été enterré au lieu de remonter au ciel.
À l’époque donnée comme celle du 29e tsenpo, Lha Thothori Nyantsen, la chefferie de Sheboye semble en pleine expansion. Dans la vallée de Lhassa, deux autres chefferies importantes, Yanbochasung et Gyinorjam’en, sont chacune à la tête d’une alliance de tribus. Des luttes de rivalité au sein de ses alliances permettent à Sheboye-Tubo de prendre une place prééminente.
Le Tibet serait né définitivement au château de Taktsé situé à Chingwa (wylie=Phying-ba) dans le district de Chonggyä (wylie=’Phyongs-rgyas) où, selon les Annales tibétaines, un groupe de conspirateurs convainc le roi Tagbu Nyasig de se rebeller contre Gudri Zingpoje (Dgu-gri Zing-po-rje), vassal de Zhangzhung alors sous la dynastie Lig myi. Gudri Zingpoje meurt prématurément et son fils Namri Songtsen convainc les conspirateurs de s’allier avec lui[10]. Devenu roi, Namri Songtsen se sent suffisamment puissant pour envoyer en 608 et 609 deux ambassades en Chine, marquant les premières relations internationales du Tibet.
Les plus célèbres rois de Tibet Songtsen Gampo (609?-650), Trisong Detsen et Relpachen, sont considérés comme des Chögyal (Chos rgyal) ou Dharmaraja. Le premier, assisté du chancelier Gar Songtsen, fonda Lhassa où il installa son administration ; il fit construire le premier bâtiment du palais du Potala. Il soumit Zhangzhung, son plus important concurrent immédiat, et étendit son influence jusqu’au Pamir, au Népal et en Chine occidentale. Symbole de ses réussites militaires et diplomatiques, il obtint en mariage les princesses Bhrikuti (népalaise) et Wencheng (chinoise), à qui l’on prête l’introduction du bouddhisme au Tibet et la construction de nombreux temples dont le Jokhang. Il envoya en Inde des Tibétains pour y étudier le sanskrit ; on attribue à son ministre Thonmi Sambhota l’invention de l’écriture tibétaine, inspirée de l’alphabet devanāgarī. Trisong Detsen (règne 740 ou 755 suivant les sources -797) est connu comme le roi qui implanta définitivement le bouddhisme au Tibet en invitant Shantarakshita et Padmasambhava et lui imprima sa spécificité en optant pour la tradition indienne et tantrique au détriment de la tradition chinoise. Il décréta le Bouddhisme religion d’état au Tibet.
L’empire tibétain et son voisin chinois au VIIe siècle
Empire tibétain (Royaume de Tubo)
Chine des Tang
Territoires turcs orientaux disputés entre plusieurs peuples, sous contrôle chinois de 630 à 682
Territoires turcs occidentaux disputés entre plusieurs peuples, sous contrôle chinois de 642 à 665Durant les deux siècles suivant la mort de Songtsen Gampo (650), les Tibétains tentent d’agrandir ou de défendre leur territoire contre les puissances et peuplades voisines (Chinois, Kirghizes, Ouïghours, Abbassides), variant leurs alliances au gré des événements. Alliés aux Ouighours et aux Abbassides, ils gagnent contre la dynastie Tang la bataille de Talas (751) qui leur permet d’étendre pendant une dizaine d’années leur influence en Asie centrale au détriment de la Chine. Sous le règne du Roi du Tibet Trisong Detsen, les Tibétains envahissent la capitale de la Chine Chang’an en 763[11]. et mettent en place leur propre empereur[12] car l’empereur de Chine Daizong s’est enfui à Luoyang. Cette victoire a été préservée pour la postérité dans le Zhol Doring (pilier en pierre) à Lhassa. À la charnière des VIIIe et IXe siècles, les Tibétains sont souvent en guerre contre les Abbassides et leur disputent, en vain, Samarkand et Kaboul[13].
L’empire tibétain à son apogée, en l’an 800En 822, le traité de paix sino-tibétain fut signé entre l’empereur du Tibet, Tri Ralpachen et l’empereur chinois Muzong (820-824) de la dynastie Tang. Le traité permit de stabiliser les relations politiques, militaires et commerciales entre le Tibet et la Chine. Ainsi le traité délimita la frontière entre les deux empires[14].
Bien que la structuration administrative du pays progresse, le Tibet conserve un fonctionnement de royauté et de féodalité où le pouvoir central est menacé par les conflits entre clans et membres de la famille royale. À partir du VIIIe siècle, le bouddhisme est décrété religion d’État, mais l’ancienne tradition chamanique bön subsiste. Après l’assassinat par un ermite bouddhiste (en 841 ou 842) du roi Langdarma le pays se retrouve de nouveau divisé.
Introduction du bouddhisme tantrique[modifier]
Temple de Jokhang attribué au roi Songtsen Gampo et à ses épouses bouddhistes ; il abrite la statue du Jowo, Bouddha enfant, que la reine chinoise aurait apportée dans sa dot.Du fait de la rareté des sources écrites et des traces archéologiques datant de l’empire de Tubo, et du style peu réaliste des récits relatant l’introduction du bouddhisme, cette partie de l’histoire tibétaine reste en fait assez mystérieuse. Les documents ne deviennent plus nombreux qu’à partir de la seconde vague d’influence bouddhiste (Xe–XIe siècles). La tradition fait remonter les premiers contacts avec cette religion au règne de Songsten Gampo (609 ?-650) – bien qu’une légende prétende que dès 433, sous le règne de Lhatho-Thori-Nyentsen, un texte bouddhique et des objets sacrés auraient atterri sur le toit du palais royal. On raconte que Songtsen Gampo aurait épousé deux bouddhistes, une Népalaise et une Chinoise, et qu’elles apportèrent avec elles les premières statues de bouddha, dont le fameux Jowo exposé au temple de Jokhang dont la construction est attribuée au trio royal. D’autres temples auraient été bâtis par les deux reines, assimilées ultérieurement par la tradition à deux incarnations de la bodhisattva Tara. Les destructions dues aux invasions n’ont laissé au Népal que peu de traces de l’époque et aucune de la princesse Bhrikuti. Quant à la princesse chinoise Wencheng, nièce de l’empereur Tang Taizong titrée pour l’occasion, et dont l’identité exacte est inconnue, on ignore si elle était bouddhiste ou taoïste, religion officielle de la famille impériale. Tout au moins la figure de ces deux reines représente-t-elle les deux sources principales de l’influence bouddhique dans le pays des Neiges. Un siècle et demi plus tard, en 792, on voit les moines chinois chan chassés sur ordre du roi Trisong Detsen après une joute de magie et débats ayant tourné à l’avantage des Indiens.
Le roi Trisong Detsen a joué un rôle déterminant dans l’orientation religieuse du pays en y invitant un abbé de Nalanda, Shantarakshita (arrivé avant 767 et décédé en 802), puis le grand maître tantrique Padmasambhava (arrivé vers 817). Ensemble ils ont fondé le premier monastère de Samye, Shantarakshita jetant les bases et Padmasambhava luttant contre les démons et les forces négatives (identifiés aux traditions religieuses locales dont le bön) contre lesquels les moines ordinaires sont impuissants. La tradition crédite ainsi Trisong Detsen d’avoir appuyé le bouddhisme contre le bön, et choisi le vajrayana d’origine indienne contre le mahayana non-tantrique du monde chinois. Yeshe Tsogyal, épouse de Trisong Detsen offerte à Padmasambhava qui lui confiera son enseignement ésotérique afin qu’elle le cache au bénéfice des générations futures, symbolise l’appropriation du vajrayana indien par le Tibet.
Le monastère de Samye, premier centre bouddhiste attesté, attribué à Shantarakshita et PadmasambhavaC’est également sous son règne et sous son égide qu’aurait été entrepris le premier travail de traduction de sutras et tantras qui devait fournir le corpus de la « tradition ancienne » nyingmapa. En fait, beaucoup de ces textes -ainsi que des textes bön- sont des redécouvertes ultérieures par vision ou inspiration, appelés « trésors cachés » (terma). Selon la tradition, Padmasambhava, Yeshe Tsogyal et les premiers maîtres ont en effet dissimulé leurs enseignements pendant ces temps troublés. En effet, l’affiliation religieuse bouddhiste/bön se mêle vite aux rivalités politiques, donnant lieu à des persécutions mutuelles. Le règne de Langdharma (836–842) fut ainsi défavorable au bouddhisme et on prétend qu’il fut assassiné par un ascète de cette tradition. De manière générale, le bouddhisme pénètre autant en absorbant les traditions religieuses locales qu’en rivalisant avec elles. Le monachisme occupe au mieux une place mineure et c’est seulement vers la fin du IXe siècle qu’on distingue clairement le clergé « rouge » monastique du clergé « blanc » laïc, qui devait constituer au début l’essentiel du lot.
À cette époque, les Tibétains entrent également en contact avec d’autres religions comme le manichéisme pratiqué entre autres par les Ouighours et le nestorianisme en expansion vers l’Orient. Au VIIIe siècle, le patriarche Thimotée Ier (727-823) mentionne l’existence à Tubo d’une communauté prometteuse pour laquelle il réclame l’envoi d’un évêque.
La mort de Langdarma (841 ou 842), une lutte s’élève entre deux héritiers potentiels, Yumtän (Yum brtan) et Ösung (‘Od-srung) (843-905 ou 847-885). Bien que le parti d’Ösung réussisse à conserver le contrôle de Lhassa et que la lignée royale se perpétue un certain temps, le pouvoir central disparaît et les tombes royales sont vandalisées en 910.
Yumtän crée une autre dynastie dans la vallée de Yarlung. Un des fils d’Ösung, Thrikhyiding (Khri khyi lding), encore appelé Kyide Nyigön (Skyid lde nyi ma mgon), fonde une dynastie dans le Ngari. Nyima-Gon, apparenté lui aussi à la famille royale, fonde la première dynastie du Ladakh. Ses deux fils cadets fondent Pu-hrang et Guge. À partir du milieu du XIe siècle, la lignée sakyapa dirigée par le puissant clan Khön de Tsang domine le Tibet central. Au XIIIe siècle, ses hiérarques seront investis du titre de vice-roi du Tibet par les Mongols.
Deuxième introduction du bouddhisme
Durant un bon siècle et demi, on est presque sans nouvelles du bouddhisme dans le Tibet central, le Ü-Tsang. Au Ngari par contre, le bouddhisme est bien préservé dans le royaume de Gugé dont un prince-moine, Jangchub Yeshe Ö (Byang Chub Ye shes’ Od), envoie des étudiants au Cachemire. Parmi eux, Rinchen Zangpo apportera une contribution particulièrement importante au bouddhisme du sud-ouest tibétain. Atisha est invité à Gugé en 1040, initiant la seconde transmission du bouddhisme jusqu’au Tibet central (phase dite Chidar – Phyi dar). Atisha rédige de nombreux ouvrages dont le plus connu est La Lampe pour le cheminement vers l’illumination (sk. Bodhi Pradipa, tib. Byang chhub lam gi rdon mey). Par ailleurs, le bouddhisme a également subsisté visiblement au Kham et au mont Dantig dans l’Amdo, où se seraient réfugiés trois moines. Leur disciple Muzu Selbar (Mu-zu gSal-‘bar), encore appelé Gongpa Rabsal (Dgongs-pa rab-gsal) (832-915), devient chef d’une petite communauté de jeunes gens que lui a confié un descendant d’Ösung fixé près de Samye ; ils seront missionnaires à U-Tsang (Tibet central). Bientôt apparaissent des lignées se réclamant de sages indiens contemporains d’Atisha et comme lui en majorité bengalis (Virupa, Tilopa). Sakya, fondée par le clan Khön dominant dans la région de Tsang, jouera un rôle non seulement religieux mais politique en prenant le contrôle du Tibet jusqu’au milieu du XIVe siècle ; le monastère de Sakya est fondé en 1073 à Ponpori (Shigatse) par Khön Könchog Gyalpo. Dromtonpa de la région de U, disciple direct d’Atisha, fonde en 1057 à Radreng au nord de Lhassa le premier monastère kadam, précurseur de gelug. Les nombreuses lignées kagyu se dégagent progressivement de l’héritage de Marpa, disciple de Tilopa via Naropa ; le monastère de Tsourphou est fondé en 1159 par le 1er Karmapa. Ces nouveaux courants, basés sur des traditions orales d’importation récente et des textes nouvellement traduits sont regroupés sous le terme de samarpa (nouvelle tradition). D’autres bouddhistes, comme Muzu Selbar, se réclament du maître de la première transmission, Padmasambhava, et s’appuient sur ses textes « redécouverts », les termas ; ils constituent la tradition ancienne nyingmapa. Le bön aussi reparaît sous une forme appelée Yungdrung qui offre des ressemblances avec le bouddhisme.
Après la chute des rois de Tubo, le Tibet se constitue en une théocratie féodale, les lignées religieuses étant contrôlées ou au moins soutenues chacune par un clan puissant, puis parfois, une puissance étrangère (mongole ou chinoise) ; les lignées nyingma et bön se tiennent relativement à l’écart de ces luttes dont gelug sort vainqueur au XVIIe siècle, les dalaï lamas devenant définitivement chefs du pays.
À partir du XIIIe siècle, la puissance mongole s’impose au Tibet qui ne possède pas de pouvoir central fort. Bien qu’il ne s’agisse pas réellement d’une occupation car ils pénètrent au total peu dans le pays, les Mongols considèrent le pays des Neiges comme faisant partie de leur empire et en délèguent le gouvernement à une puissance locale (tout d’abord les sakya, plus tard les gelug), comme ils le font avec d’autres régions ; ils renforcent ainsi le pouvoir des lignées élues. Le premier contact officiel avec les Mongols aurait eu lieu en 1207 : inquiets de voir le Royaume tangoute sur le point de s’écrouler sous les attaques mongoles, des monastères du Tibet central envoient Tsangpa Dunkhurwa (Gtsang pa Dung khur ba) de la lignée Tsalpa Kagyu, accompagné de six disciples, rencontrer Gengis Khan pour manifester leur soumission[16], écartant peut-être la menace d’une attaque imminente ; néanmoins ce n’est que partie remise. À l’exception des Phagmodrupas (1354-1481) plus indépendants, les différentes factions tibétaines prennent d’ailleurs l’habitude de rechercher des protecteurs étrangers pour asseoir leur position ou lutter contre une menace militaire. Selon certains historiens[17], la relation prêtre-patron de Chö-yon liant des lamas éminents aux souverains mongols avait commencé avec les souverains du Royaume tangoute.
La suzeraineté mongole subit les conséquences de l’évolution de l’empire des steppes qui, malgré l’existence de grands khans, se divise en branches indépendantes et rivales. Suzerainetés mongole et chinoise se trouvent liées par les événements : (Kubilai Khan devient empereur de Chine au milieu du XIIIe siècle (dynastie Yuan) et les Mandchous prennent le titre de Khan au milieu du XVIIe siècle, peu avant de devenir à leur tour empereurs de Chine (dynastie Qing).
Le Tibet exerce pour sa part une influence culturelle non négligeable sur les Mongols, qui adoptent sporadiquement le bouddhisme tantrique dès le XIIIe siècle en complément de leurs propres pratiques religieuses, avant de le prendre pour religion officielle au XVIe siècle. Des tulkus sont découverts en leur sein. Les Mandchous au pouvoir en Chine soutiendront également le bouddhisme tibétain.
En 1227 Gengis Khan conquiert l’empire Tangout. En 1239, son petit-fils Köden prend le contrôle du Kokonor et envoie l’année suivante le général Doorda Darqan en reconnaissance au Tibet où il brûle et pille les monastères kadam de Redreng et Rgyal-lha-khang. En 1244, Köden manifeste son désir de rencontrer Sakya Pandita, chef des sakya dont il reconnaît la prééminence dans le pays et attend allégeance. Ce dernier se rend en 1246 à la cour de Köden avec ses neveux Drogön Chögyal Phagpa (‘Phags-pa; 1235-80) et Chana Dorje (Phyag-na Rdo-rje) (1239-67).
Chögyal Phagpa suit dans ses campagnes Kubilaï qui l’a appelé auprès de lui en 1258. Kubilaï deviendra khan en 1260 et, après une guerre avec la Chine des Song, fondera en 1271 la dynastie Yuan. En 1264, mis à la tête de la Commission de contrôle[18] chargée des affaires bouddhiques de l’empire et du contrôle administratif et militaire du Tibet, récemment crée par Kubilaï, Chögyal Phagpa devient officiellement régent (sde srid ou desi) ou « vice-roi » du Tibet (du moins des régions de U-Tsang, Kham et Amdo[19]). Le monastère de Sakya (Sakya Densa) devient capitale du pays[20].
De retour dans son pays natal après près de 30 ans d’absence, Chögyal Phagpa s’efforce d’imposer effectivement le contrôle sakya. Chana Dorje est le premier gouverneur (dpon chen). Après sa mort prématurée en 1267, Chögyal Phagpa nomme Shakya Bzangpo. Un recensement a lieu en 1268 et le pays est divisé en 13 parties (trikor chuksum ou myriarchie).
Néanmoins le pouvoir sakya est contesté, en particulier par les kagyu ; Karma Pakshi s’est en effet activé pour gagner les Mongols à la cause de sa lignée. Malgré la bienveillance de Möngke, Kubilaï resta pro-Sakya. Karma Pakshi obtint le soutien de son frère et rival Ariq Böke, mais c’est Kubilaï qui devint Grand Khan, confirmant les sakya dans leur position. Mais Kagyu ne s’avoue pas vaincu. À la mort de Chana Dorje commencent les révoltes (1268-69, 1285-1290) de Drikung Kagyu, qui s’achèveront en 1290 par la destruction de leur monastère principal de Drikung Thil. La secte rebelle reçoit l’aide d’une petite garnison de troupes appartenant à Houlagou, qui possède un apanage dans la région où se trouve le siège de Drikung[21],[19]. Néanmoins les Houlagides ont d’ores et déjà fixé leur destin en Perse et Drikung ne peut guère attendre de renforts de leur part.
Les sakya connaissent aussi des luttes internes qui compromettent l’efficacité de leur administration. Chögyal Phagpa, arrivé à 10 ans à la cour de Köden, aura passé moins d’une décennie de sa vie adulte au Tibet, et ses successeurs auprès des empereurs chinois (guoshi 國師 à la tête des affaires bouddhiques ou dishi 帝師 précepteurs impériaux) seront maintenus principalement en Chine du fait de leurs fonctions. Les gouverneurs dpon chen, résidant eux au Tibet, sont issus de sakya, mais ne coopèrent pas toujours avec le guoshi, comme le montre l’exemple de l’empoisonnement supposé de Chögyal Phagpa par le dpon chen Kunga Zangpo[22],[23].
En 1269, Chögyal Phagpa revient à Khanbalik auprès de Kubilaï et lui présente un projet d’écriture censée transcrire toutes les langues de l’empire chinois et remplacer les sinogrammes dans les documents administratifs. Il s’agit d’une commande impériale connue comme l’écriture Phagspa. Elle sera utilisée pendant 110 ans, et peut être retrouvée sur des objets de la dynastie Yuan qu’elle permet ainsi de dater. Kubilaï nomme alors Phagpa précepteur impérial dishi (帝師), la plus haute distinction chinoise pour les religieux et érudits, et confirme la régence des sakyas. Ils garderont le pouvoir jusqu’au milieu du XIVe siècle.
Une cinquantaine d’années plus tard, une autre lignée kagyu (Phagdru Kagyu) issue de l’ermite Phagmo Drupa (Phag mo gru pa 1118-1170), ayant pour siège le monastère de Densatil (gDan-sa-mthil) à Nêdong (Sne’u gdong) et pour capitale Tsetang (Rse thang) dans le district de Qonggyai, arrache le contrôle du Tibet central aux sakyapa. C’est le début de la période Phagmodrupa durant laquelle l’influence mongole s’efface tout en laissant des traces dans l’organisation administrative du pays. Les Ming qui succèdent aux Yuan en 1368 font des démarches pour maintenir avec les lamas importants des relations protecteur-conseiller religieux, mais avec moins de conviction et de succès que leurs prédécesseurs mongols. Le phagmodrupa Dragpa Gyaltsen (1385 – 1432), le 4e Karmapa et le gelugpa Tsong Khapa refusent les invitations à la cour de Chine, bien que les deux derniers y envoient respectivement un jeune héritier (le 5e Karmapa) et un disciple (Jamchen Choje).
La puissance des phagmodrupa émerge à partir de 1352, alors que la dynastie Yuan perd de sa puissance. L’un des chefs régionaux, Changchub Gyaltsen (Byang chub rgyal mtshan, 1302-1364), chef du clan Lang (Rlang) qui contrôle la lignée, se révolte contre l’hégémonie sakyapa. Après 6 années de guerre, Changchub Gyaltsen vainc les sakyapa. Entre 1354 et 1358 il obtient le pouvoir effectif sur le Tibet central. Il remplace les administrateurs sakyapa par des proches indépendants des Mongols, leur manifestant son indépendance. Il poste des troupes à la frontière chinoise, redistribuant les terres équitablement et diminuant les taxes. Revenant au système judiciaire tibétain créé par Songtsen Gampo, il institue des procès pour les suspects qui étaient exécutés sous les lois mongoles[12]. Changchub Gyaltsen obtient un titre de Taisitu de Yuan Shundi et ses deux premiers successeurs seront titrés également, mais les Ming ne désignent pas un vice-roi du Tibet à la façon dont les Yuan avaient désigné les sakyapa. Ainsi, 10 ans avant la Chine, le Tibet était libéré de la domination mogole.
Le pouvoir Phagmodrupa passera aux Rinpung en 1434, puis aux Tsangpa en 1566. Les chefs Lang, moines héritant en ligne collatérale jusque la seconde moitié du XVIe siècle, se donnent les titres de desi (régent monastique) pour les quatre premiers, puis de gongma (roi) ou lha btsun (roi divin).
Altan Khan (1507-1582), chef de l’Aile Droite des Mongols, s’efforce de réunifier les tribus pour retrouver la puissance initiale de l’alliance ; il renoue les liens avec le Tibet. La puissance des Sakyapa ayant disparu, ce sont les Gelugpa qu’il distingue. Il offre le titre de « dalaï » (Océan de Sagesse) à Sonam Gyatso, chef du courant réformateur, titre qui fut appliqué rétrospectivement à ses deux prédécesseurs. En retour, le 3e dalaï-lama confère à Altan Khan le titre de « Brahma », roi de la religion. Altan Khan invite le dalaï-lama en Mongolie en 1569 et 1578 et se convertit au bouddhisme tibétain durant la seconde visite ; il promulgue un édit en faisant la religion officielle de son peuple. En 1588, le 3e dalaï-lama meurt alors qu’il enseigne en Mongolie. Le 4e dalaï-lama naquit en Mongolie, et à l’âge de 12 ans, il sera amené au Tibet.
Lobsang Gyatso (1617-1682), 5e dalaï-lama, est renommé pour son sens politique. Il maintient l’indépendance du Tibet contre les pressions des pouvoirs chinois et mongol. En 1640, l’Empereur mongol Güshi Khan de la tribu des Qoshot (Khoshuud ou Kalmouks) envahit le Tibet et vainc le Roi de Tsang. Du fait des liens des lignées Kagyu et Jonang avec ce roi, le 10e Karmapa, chef de l’école Karma Kagyu, doit s’exiler durant 20 ans. Les Jonangpas sont persécutés par les Gelugpas et semblent disparaître, mais ils subsisteront jusqu’à nos jours et seront reconnus par le 14e dalaï-lama. En 1642, Güshi Khan instaure le 5e dalaï-lama chef spirituel et temporel du Tibet, qui s’étend alors de Dartsedo, aux portes de la Chine, jusqu’aux frontières du Ladakh.
En 1645, le cinquième dalaï-lama établit la capitale à Lhassa et fait débuter la construction du palais du Potala qui prendra près de quarante-trois ans et où siègera le gouvernement du Tibet. En 1649, le chef temporel du Tibet est invité à Pékin par l’Empereur Shunzhi de la dynastie mandchoue, qui vient à sa rencontre, parcourant 20 km depuis Pékin en quatre jours. Dans la capitale chinoise, le dalaï-lama demeure au palais Jaune construit pour lui par l’Empereur. Les deux dirigeants échangèrent des titres honorifiques. En 1653, Lobsang Gyatso retourne au Tibet. Entre 1670 et 1685, sous le règne du 5e dalaï-lama, le Tibet conquiert la vallée de Chumbi au sud du Tibet, certaines régions du Kham, et la partie de l’ouest du Tibet contrôlée par le Ladakh ; seul le Bhoutan résista victorieusement à ces conquêtes.
Les dalaï-lamas successifs, ou leurs régents dans l’intervalle, seront en charge du gouvernement du Tibet jusqu’en 1959.
À la fin du XVIIe siècle, à la suite d’une dispute avec le Bhoutan, le Tibet envahit son allié le Ladakh, amenant la conversion du roi de ce pays à l’islam, condition exigée – avec la construction d’une mosquée – par les Cachemiri pour leur aide. Un traité est signé en 1684, mais l’incident précipite la perte d’indépendance du Ladakh au profit du Cachemire.
Estimant que le 6e dalaï-lama mène une vie dépravée, les Kalmouks Khorshuud qui se considèrent comme les protecteurs du courant Gelug décident d’intervenir, approuvés par Ligdan Khan, chef des Mongols, et l’empereur chinois Kangxi. Lhazang Khan, petit-fils de Güshi Khan, envahit le Tibet en 1705, apportant avec lui un nouveau dalaï-lama, Ngawang Yeshi Gyatso, intronisé en 1707 mais non reconnu par Gelugpa. En 1706, Tsangyang Gyatso a été évacué à Gongganor au sud de Kokonor où il meurt – assassiné, pensent les historiens – ou disparait mystérieusement vers la Chine ou la Mongolie selon la légende. Les Tibétains cherchent de l’aide auprès d’une autre branche kalmouke, les Dzoungars, qui ont raison de Lazhang Khan mais s’installent à Lhassa où ils n’en font qu’à leur tête. C’est ce qui amène l’intervention militaire chinoise de 1720. Les troupes chinoises chassent les Dzungars et mettent en place le 7e dalaï-lama, Kelzang Gyatso, qui reconnaît la Chine comme pouvoir protecteur.
En 1720, les empereurs de la dynastie mandchoue des Qing, qui prennent le pouvoir après l’effondrement de la dynastie Han des Ming, exercèrent sur le Tibet une influence politique proche du protectorat sans toutefois l’incorporer dans leur empire[24].
Cependant, ce protectorat chinois se révèle fluctuant à l’usage. Il est réel en période troublée (guerre civile, rébellions, etc.), avec une mainmise sur la politique intérieure ; il s’avère beaucoup plus souple en temps calme, marqué par un retrait des Chinois qui se contentent de remplir leur rôle de protecteur ; ainsi, ils interviennent pour stopper les invasions des Gurkhas népalais, puis se retirent.
En 1788, les forces Gurkha envoyées par le roi du Népal, Rana Bahadur (?), envahissent le Tibet, occupant un nombre de zones frontalières. Le jeune panchen-lama fuit à Lhassa et l’Empereur mandchou Qianlong envoie des troupes à Lhassa, les Népalais se retirent et consentent à payer une somme annuellement.
En 1791 les Gurkhas népalais envahissent le Tibet une deuxième fois, saisissant Shigatse, détruisant, pillant, et défigurant le grand monastère de Tashilhunpo. Le panchen-lama est forcé de fuir à Lhassa à nouveau. L’Empereur Qianlong envoie alors une armée de 17 000 hommes au Tibet. En 1793, avec l’assistance de troupes tibétaines, ils expulsent les troupes népalaises jusqu’à peu près 30 km de Katmandou avant que les Gurkhas n’admettent la défaite et restituent les trésors qu’ils avaient pillés [25].
Après la disparition de Qianlong, et à la suite des invasions occidentales, l’affaiblissement de la Chine rend ce protectorat totalement virtuel ; les Chinois n’assurent plus leur rôle de protecteur et laissent les Tibétains se débrouiller seuls face aux agressions étrangères. Les deux Ambans présents à Lhassa, dont les injonctions ne sont jamais respectées par les Tibétains, se contentent d’un rôle de simples observateurs impuissants, et maintiennent uniquement l’illusion de la domination chinoise. Le Tibet est tombé sous la coupe d’une Chine ambitieuse et expansionniste, du fait de ses dissensions internes, mais il a retrouvé une souveraineté de facto au XIXe siècle, tout en acceptant une « dépendance nécessaire » (une protection militaire), du fait de son statut particulier.
Le premier contact du Tibet avec le monde occidental se fait par l’intermédiaire de la Grande-Bretagne, puissance coloniale à la fin du XIXe siècle. Sur le plan géopolitique, les Britanniques disent vouloir anticiper sur d’autres prétentions colonialistes, en particulier celles des Russes dont ils ont sans doute surestimé les ambitions dans la région.
Les premières manœuvres britanniques en direction du Tibet se soldent par des échecs, avec une fin de non-recevoir de la part des autorités tibétaines qui refusent de s’ouvrir aux influences occidentales ou de voir leur territoire traversé par des commerçants. C’est donc vers la Chine, considérée comme puissance tutrice, que les Anglais vont se tourner pour arriver à leurs fins. L’ouverture vers la Chine va s’opérer en deux phases, avec un changement d’orientation très net dans la stratégie anglaise lorsqu’ils percevront clairement la réalité locale. Dans un premier temps, ils multiplient les signatures de traités avec la Chine ; les plus significatifs sont :
1876 : la convention de Chefoo, où la Chine accorde un droit de passage anglais au Tibet ; cet accord constitue la première reconnaissance implicite de l’autorité chinoise sur le Tibet par une puissance occidentale ;
1890 : le traité de Calcutta, qui fixe la frontière entre le Sikkim anglais et le Tibet ;
1893 : le « Tibet Trade Regulation », qui autorise le commerce britannique au Tibet et permet à la Grande-Bretagne d’ouvrir un comptoir commercial à Yatung, en territoire tibétain.[réf. nécessaire]
Ces traités légitiment les revendications de souveraineté chinoise et le « droit » de la Chine à mener la politique extérieure du Tibet. L’Angleterre admet une quasi-souveraineté chinoise car cela va dans le sens de ses propres intérêts, mais va très vite prendre conscience que la Chine n’a aucun moyen pour imposer ces accords au Tibet.[réf. nécessaire]
Les Tibétains entendent rester maîtres de leur territoire et de leurs choix et ne se sentent pas concernés par des conventions signées par dessus leur tête ; ils refusent donc catégoriquement de les appliquer. Dès qu’ils comprennent que la souveraineté chinoise n’est que nominale, les Britanniques changent de stratégie et traitent directement avec Lhassa :
En 1899, une première tentative de Lord Curzon, vice-roi des Indes, d’établir un contact direct est éconduite poliment ;
En 1904, devant l’impossibilité d’imposer pacifiquement leur présence, les Britanniques lancent une opération militaire au Tibet ; menée par le colonel Francis Younghusband, elle vise officiellement à sécuriser l’Empire des Indes menacé par une éventuelle mainmise de la Russie sur le Tibet. Cette opération aboutit à l’occupation de Lhassa et à la fuite du 13e dalaï-lama. L’extrême brutalité de cette action militaire, marquée par le massacre de la défense tibétaine, convaincra les Tibétains de l’intransigeance britannique ;
Un traité signé à Pékin le 27 avril 1906 permet à la Chine de réaffirmer sa suzeraineté sur un Tibet fermé aux étrangers, alors que, dans le mouvement de ce qui a été appelé le « dépeçage de la Chine », le Royaume-Uni s’attribue au Tibet des privilèges commerciaux et diplomatiques ;
En 1907, les Britanniques imposent la signature du traité de Lhassa qui entérine leur présence au Tibet, matérialisée par une représentation à Lhassa et trois bases commerciales, et contraint les Tibétains au versement d’une indemnité. Après avoir compris que l’emprise chinoise n’est que virtuelle, les Britanniques ne vont plus s’adresser qu’aux seuls Tibétains, reconnaissant implicitement la souveraineté du Tibet. Cette perception de la situation locale par les Britanniques sera d’ailleurs confirmée par l’accord anglo-russe de 1907, où il est fait allusion à la suzeraineté chinoise, et non à sa souveraineté ;
En 1908, les Britanniques retirent leurs troupes du Tibet mais continuent, en vertu des traités, d’y exercer un droit de regard.
C’est durant cette période, précisément en 1898, que le Gouvernement du Tibet du 13e dalaï-lama abolit la peine de mort
En 1904, le 13e dalaï-lama, que l’expédition militaire britannique de Younghusband avait contraint à s’enfuir vers Ourga en Mongolie, est reçu par le Khutuktu et les représentants russes. Mais le Tsar, qui mène une guerre qu’il va perdre contre le Japon, ne peut pas voler au secours du Tibet. Pékin destitue le 13e dalaï-lama qu’il accuse de lâcheté. Les Anglais recevront des dommages de guerre en soixante quinze versements annuels et occuperont la vallée de Chumbi, tant que la somme convenue ne sera pas soldée.
Le Tibet s’engage à ne pas céder ou louer une partie de son territoire sans l’accord de la Grande-Bretagne. Aucune puissance étrangère ne sera autorisée à envoyer des représentants officiels ou des personnes privées au Tibet, quelles que soient les motifs de leur séjour, que ce soit pour construire des routes, des voies ferrées, installer le télégraphe, prospecter ou exploiter des mines, sans le consentement de Londres. L’accord est signé, avec apparat, dans la salle du trône du palais du Potala, à la demande du chef de l’expédition britannique. Les troupes peuvent se retirer de Lhassa. Les Anglais vont occuper pendant 75 ans une partie du territoire tibétain. Cet accord, négocié sans la participation des Chinois, est parfois interprété comme une reconnaissance implicite de l’indépendance du Tibet par les Anglais. Les traités passés avec la Grande-Bretagne restreignaient cependant la souveraineté du Tibet, celui-ci ne pouvant pas autoriser la venue d’étrangers sur son territoire sans l’accord de Londres; l’ouverture de relations diplomatiques avec des puissances présentant une menace potentielle pour l’Empire des Indes aurait donc été très difficile.
En 1905, la Chine entreprend la construction d’un télégraphe destiné à relier au Sichuan la ville de Chamdo (Kham), un important nœud de communications. Pékin envisage de recoloniser la région et d’en exploiter les ressources minières. L’afflux de Chinois provoque un début de disette à Batang. Le nouvel envoyé de Pékin, Zhao Erfeng, qui vient d’y arriver, souhaite réduire le nombre des moines considérés comme des bouches inutiles. Animée par les monastères gelugpas, qui menacent de mort tous ceux qui aideraient les Chinois, le soulèvement gagne toutes les régions du Kham. Le général mandchou Zhao Erfeng envahit l’Est du Tibet avec une extrême brutalité. Ses troupes rasent les monastères, massacrent les moines, décapitent les fonctionnaires tibétains et installent des Chinois à leur place. L’éradication du bouddhisme tibétain et la colonisation du Kham sont les buts avoués de l’entreprise. Des paysans du Sichuan doivent remplacer les Khampas chassés de leur terre. En 1906, le 13e dalaï-lama quitte Ourga.
Les Chinois négocient avec les Britanniques le traité de Pékin. Échaudés par les déconvenues qu’ils viennent d’essuyer, affaiblis par la chute du ministère Balfour à Londres, les Anglais décident de se montrer conciliants avec les Chinois. La convention de Lhassa est aménagée. Il n’y aura pas d’occupation anglaise du territoire tibétain. L’indemnité de guerre se règlera en trois fois. La suzeraineté de la Chine sur le Tibet est réaffirmée. Cette dernière puissance règle les sommes dues aux Anglais par les Tibétains. Les rivalités des grandes puissances ont renforcé la tutelle de la Chine qui s’affaiblissait. Le Tibet est devenu le jouet d’enjeux qui le dépassent et qu’il ne peut pas maîtriser. L’étouffement dans le sang de la révolte des Khampas et la volonté affichée par la Chine impériale de coloniser la région marque un tournant dans l’histoire du Pays des Neiges. Au début du XXe siècle, son avenir est en train de se décider. Le dalaï-lama réside à Kumbum jusqu’à 1908. En 1907, l’amban de Lhassa exige la destitution de Youthog Phuntsog Palden accusé d’être le responsable de l’ouverture des marchés britanniques au Tibet. Un programme de réforme est élaboré. Il prévoit la création à Lhassa d’un hôtel des monnaies. La mise sur pied d’une armée et la réduction des privilèges accordés aux religieux. Le recours à des mandarins est envisagé.
Zhao lance un train de réformes dans les territoires sous son contrôle. L’administration est partagée entre Chinois et Tibétains. L’influence des monastères est réduite par l’interdiction de s’agrandir et la réduction du nombre de leurs moines. Des écoles sont ouvertes[réf. nécessaire]. Le servage est aboli[réf. nécessaire]. Un état civil est créé. La fiscalité est modifiée. La monnaie mandchoue et les lingots d’argent sont les seuls admis comme moyen de paiement. L’hygiène corporelle et le port du pantalon sont imposés. Les colons chinois sont incités à s’installer dans la région. Leur mariage avec des Tibétaines est encouragé…
Mécontente de la concurrence commerciale que lui impose l’Angleterre au Tibet, la Chine interdit l’usage des roupies indiennes à l’ouest des terres sous son contrôle et envisage la création d’une banque à Lhassa.
En 1908, le 13e dalaï-lama s’installe au Wutai Shan (Shanxi). Il y reçoit de nombreux visiteurs étrangers et cherche à nouer des relations diplomatiques. Il souhaite se rapprocher de la France. À cette fin, il admet l’ouverture de missions catholiques au Tibet à condition que les conflits qui les opposeraient aux monastères bouddhistes soient réglés par Lhassa. Ces tentatives resteront sans lendemain. Paris craint de mécontenter Londres, Saint-Pétersbourg et Pékin. La stabilité européenne milite pour une entente avec les deux premières capitales. Une brouille avec la Chine hypothèquerait la situation du Tonkin. Et puis, les contrats économiques proposés par la Chine sont beaucoup plus juteux que ceux du Tibet.
Le 13e dalaï-lama se rend à Pékin. On l’oblige à fléchir le genou devant Cixi, l’impératrice douairière pour marquer sa dépendance. Mais il ne se laisse pas intimider. Un décret le rétablit dans ses fonctions de chapelain de la cour mandchoue. Un second amban s’installe à Lhassa. La tentative de mainmise chinoise se confirme.
Nouveau traité sino-britannique signé à Calcutta. Après des débats houleux, la convention de 1893 est confirmée. La Chine est militairement garante de l’application de l’accord au Tibet.
En 1909, le 13e dalaï-lama retourne à Lhassa. Il se montre gracieux avec les Tibétains et ignore ostensiblement les Chinois. Le cœur des soldats chinois est noir de rage, selon l’expression de l’un d’entre eux. Le 13e dalaï-lama crée un Bureau des Affaires étrangères, embryon d’un futur ministère.
Une armée chinoise entre au Tibet soi-disant pour faire respecter les accords sino-britanniques. La Chine entend en réalité prendre sa revanche, suite à l’agression britannique, et affirmer son autorité sur le Pays des Neiges. Le second amban est destitué. Il aurait tenté de négocier avec l’entourage du dalaï-lama.
Le dalaï-lama réclame l’aide de Saint-Pétersbourg. Les ambassadeurs du Japon, de la France, de la Russie et de la Grande-Bretagne à Pékin sont approchés par des émissaires tibétains. Le Japon s’interroge. Les autres puissances préfèrent privilégier leur alliance avec la Chine.
L’armée chinoise de Zhao Erfeng entre à son tour à Lhassa. L’intention des Chinois est d’arrêter le dalaï-lama et de mettre à mort trois de ses ministres. Le dalaï-lama est contraint de fuir une seconde fois. Des unités de l’armée tibétaine se sacrifient pour arrêter ses poursuivants. Il se réfugie en Inde sous domination Britannique. En 1910, le dalaï-lama est destitué par l’empereur Qing Chinois en termes méprisants, juste avant la chute de l’empire en 1911. Un gouvernement pro-chinois est constitué. Le 9e panchen-lama, resté au Tibet, refuse la proposition des Chinois de remplacer le dalaï-lama.
Les démarches engagées par le dalaï-lama pour solliciter l’intervention des puissances étrangères demeurent lettre morte. Les Anglais reconnaissent le nouveau gouvernement tibétain installé par les Chinois. La situation instable du sous-continent ne les incite pas à risquer une confrontation avec l’empire mandchou. Les Anglais s’opposent même à un déplacement du dalaï-lama en Russie. Tant qu’il sera sur leur territoire, il devra cantonner son action aux affaires religieuses. En 1911, le 13e dalaï-lama profite de son exil en Inde pour s’initier à la politique étrangère. L’idée de créer une armée nationale germe dans son esprit. Il entre secrètement en relation avec la résistance tibétaine et prépare une insurrection.
Zhao Erfeng est décapité par les révolutionnaires chinois à Chengdu.
En 1912, suite à une lettre de Yuan Shikai souhaitant restaurer le rôle du dalaï-lama, celui-ci répond qu’il ne demande aucun titre du gouvernement chinois car il entend exercer son pouvoir spirituel et temporel au Tibet[27]. Cette lettre est considérée comme une déclaration d’indépendance[28]. Pour Alfred P. Rubin, un expert américain en droit international, ces déclarations n’étaient aucunement des déclarations politico-juridiques mais simplement l’affirmation par le 13e dalaï-lama que la relation prêtre-protecteur (mchod-yon) entre les dalaï-lamas et les empereurs chinois s’était éteinte du fait de la fin de l’empire [29].
En 1912, le 13e dalaï-lama revient à Lhassa. Le Tibet profite de la révolution de 1911 pour remettre en cause la présence chinoise sur son territoire et expulser les troupes chinoises. Mandaté par le dalaï-lama, Dordjieff (ou Agvan Dorjiev (1853/54–1938)) se serait rendu en Russie pour obtenir la reconnaissa... [message tronqué - 10000 caractères max]
En 1913, un accord de reconnaissance mutuelle d’indépendance est signé entre la Mongolie et le Tibet. Les relations établies entre les deux nations permettent l’acheminement d’armes japonaises du Japon vers le Tibet en transitant par la Mongolie. Le 8 janvier et le 14 février 1913, le 13e dalaï-lama, proclame l’indépendance de son pays par une proclamation publique et un discours resté célèbre. Conscient des forces centrifuges qui travaillent le Tibet, il exhorte son peuple à l’union sous sa bannière, celle de Songtsen Gampo dont il se veut l’héritier.
En 1913-1914, la convention qui se tient à Simla en Inde, et qui réunit les représentants de la Grande-Bretagne, de la Chine et du Tibet, définit le statut et les limites géographiques du Tibet. Elle prévoit la séparation des régions de population tibétaine en deux entités : d’une part un « Tibet intérieur », où Lhassa n’aurait que l’autorité spirituelle, et d’autre part un « Tibet extérieur » autonome sous administration du gouvernement du dalaï-lama, tous deux sous suzeraineté chinoise. Par ailleurs, la frontière avec l’Inde est redessinée suivant la ligne Mac-Mahon, transférant à cette dernière les territoires au sud de la ligne de crête de l’Himalaya oriental qui constituent aujourd’hui l’état indien de l’Arunachal Pradesh. Bien que paraphé par les représentants des trois pays, le gouvernement de Pékin s’oppose aussitôt à l’accord et renie le paraphe de son délégué car, s’il aurait accepté le statut d’autonomie du Tibet extérieur sous suzeraineté chinoise, il rejette en revanche les frontières proposées[31],[32].
Le contrôle du gouvernement du Tibet s’étend progressivement, à partir de l’Ü-Tsang, jusqu’au fleuve Yangzi, qui devient en 1932 la frontière de fait entre Chine et Tibet[33]. La région occidentale du Kham ainsi intégrée, les frontières correspondent alors approximativement à celles de l’actuelle région autonome du Tibet. L’administration de Lhassa ne contrôle en revanche pas les autres régions à population tibétaine qui sont administrées localement, comme le Kham oriental (province chinoise du Xikang) que se partagent divers seigneurs locaux, ou la région de Xining au nord-est de l’Amdo (province chinoise du Qinghai) dirigée par le seigneur de la guerre hui pro-Kuomintang Ma Bufang et où va naître, en 1935, Lhamo Dhondup, l’enfant qui deviendra le 14e dalaï-lama.
En 1924, le panchen-lama se réfugie à Nankin. En 1929, la Chine accepte de reconnaître l’autorité du dalaï-lama, mais obtient certains avantages en échange.
En 1929, Tchang Kaï-chek envoie l’abbé du temple Jaune de Pékin auprès du treizième dalaï-lama. Ce dernier accepte un échange de représentants à condition que la Chine lui fournisse des armes. Les négociations tournent court.
En 1930, un conflit armé éclate entre deux monastères du Kham dont l’un est soutenu par les troupes chinoises d’un seigneur de la guerre chinois. Les Chinois sont repoussés et les guerriers khampas entrent au Sichuan.
Le neuvième panchen-lama occupe une place d’honneur à la conférence de révision de la constitution chinoise. La suzeraineté de la Chine sur la Mongolie et sur le Tibet y est rappelée.
En 1932, nouvelle tentative de conquête chinoise au Kham à l’initiative d’un seigneur de la guerre chinois. Les territoires perdus face aux Tibétains sont récupérés.
Le panchen-lama, nommé par la Chine commissaire pacificateur des provinces frontières de l’ouest, est courtisé par les factions chinoises.
Les démarches diplomatiques de Lhassa s’engagent, y compris auprès de la SDN, mais sans résultat. Des négociations s’ouvrent avec la Chine pour régler le problème frontalier. Le treizième dalaï-lama accepte de reconnaître la suzeraineté de la Chine.
En 1933, le treizième dalaï-lama meurt prématurément. Il aurait choisi de partir afin qu’un dalaï-lama plus jeune soit présent lors de l’intervention chinoise, comme cela fut suggéré.
Voici quelques lignes prémonitoires extraites de son testament écrit alors que la Mongolie est devenue république populaire :
« Il se peut qu’un jour, ici, au cœur du Tibet, la religion et l’administration soient attaquées simultanément, du dehors et du dedans. À moins de sauvegarder nous-mêmes notre royaume, il arrivera que les dalaï-lamas et les panchen-lamas, le père et le fils, les dépositaires de la Foi, les glorieuses Réincarnations soient jetés à terre et leurs noms voués à l’oubli. Les communautés monastiques et le clergé verront leurs monastères détruits… Les administrations des Trois Grands Rois Religieux (Tri Songtsen Gampo, Trisong Detsen et Tri Ralpachen) seront affaiblies. Les fonctionnaires de l’État religieux et séculier se verront désaisis de leurs terres et de leurs autres possessions. Et eux-mêmes devront servir leurs ennemis, ou errer dans le pays comme des mendiants. Tous les êtres seront plongés dans de grandes difficultés, les jours et les nuits sombreront lentement dans les souffrances. Ne soyez pas des traîtres vis à vis de la communauté religieuse ou de l’État en travaillant pour un autre pays que le vôtre. Le Tibet est heureux, et dans le confort maintenant. La situation est entre vos mains. »
Dans ce document, il insiste sur la nécessité d’entretenir de bonnes relations de voisinage avec l’Inde, dominée par les Anglais, et la Chine, encore nationaliste. Il exhorte laïcs et religieux à faire front contre les dangers qui menacent le pays. La Chine profite de la vacance du pouvoir pour renouer les négociations avec le Tibet. Les autorités tibétaines reconnaissent sa tutelle mais entendent que l’armée et les relations internationales demeurent en leur pouvoir.
Le panchen-lama accepte une escorte chinoise pour rentrer à Tashilhunpo.
En 1935, le 14e dalaï-lama naît dans l’ Amdo. Durant la Longue Marche de 1935 effectuée par l’Armée rouge pour échapper à l’armée nationaliste du Kuomintang durant la Guerre civile chinoise, les troupes de Mao Zedong traversent des régions tibétaines et subissent plusieurs embuscades des Tibétains. La population tibétaine conserve un souvenir dramatique des communistes et nationalistes qui ont jalonné leurs périples de scènes d’horreur, tortures et pillages[34].
En 1936, le panchen-lama rencontre le régent à Jyekundo (Préfecture autonome tibétaine de Yushu) et lui fournit des indications pour trouver le tulkou du dalaï-lama.
En 1938, l’agression japonaise et des victoires communistes contraignent le gouvernement de la République de Chine à fuir au Sichuan. Des centaines de civils, effrayés par les exactions nippones, se réfugient à l’ouest de la Chine dans des territoires autrefois tibétains. Ceux-ci vont désormais être majoritairement peuplés de Chinois.
Un seigneur de guerre chinois musulman, Ma Bufeng, terrorise les populations de l’Amdo sur lesquelles il prélève des contributions.
1939 voit la création du Parti communiste tibétain par Phuntsok Wangyal[35].
En 1940, le 14e dalaï-lama est enfin intronisé dans sa capitale. Un représentant de la Chine nationaliste arrive à Lhassa. Il ne jouera pratiquement aucun rôle, sauf celui de faciliter le retour à Shigatse de la dépouille du panchen-lama.
En 1941, Tchang Kaï-chek se rend à Lhassa où il visite le monastère de Drepung.
1942 voit la création du Bureau des Affaires étrangères du Tibet.
En 1943, un projet d’ouverture d’une route militaire d’approvisionnement entre l’Inde et la Chine via le Tibet inquiète Lhassa qui réplique en expulsant le représentant de la Chine. Le Bureau tibétain des affaires étrangères prévient le gouvernement nationaliste chinois qu’il devra désormais s’adresser à lui. Une sorte de ministère des Affaires étrangères est ainsi créé à Lhassa.
Les troupes de Tchang Kaï-chek s’apprêtent à envahir le Tibet à partir du Sichuan pour construire la route. La Chine nationaliste exige aussi la fermeture du Bureau tibétain des affaires étrangères.
Heinrich Harrer, alpiniste et SS autrichien évadé du camp de Dehradun en Inde où il était prisonnier de guerre, arrive au Tibet en 1944 et à Lhassa en 1946. Il restera plusieurs années au Tibet. Il indique jouer des parties de tennis hebdomadaires avec des amis tibétains mais aussi avec des membres de la mission népalaise et des légations chinoise et anglaise [36].
En 1944, Phuntsok Wangyal crée à Lhassa une organisation secrète d’inspiration communiste: « L’Association des Jeunes Tibétains sous Serment»[réf. nécessaire].
Le régent accepte l’ouverture d’une école anglaise à Lhassa, pour la formation de techniciens en télégraphie et en électricité. Sous la pression des conservateurs religieux, elle fermera au bout de quelques mois.
Les Tibétains voudraient obtenir des Anglais la participation de leur pays aux accords de paix qui mettront fin à la seconde guerre mondiale. Londres se montre évasive.
Les Tibétains affirment leur volonté d’indépendance. En violation des accords de Simla, ils exigent la possession de visas pour les Chinois entrant sur leur territoire et prétendent régler le sort des populations du Kham et de l’Amdo sous administration chinoise.
Des émissaires du Tibet se rendent à l’ouverture de l’Assemblée constituante de Chine. Ils vont s’y trouver aux côtés des représentants de l’Amdo et du Kham sous contrôle chinois. Ils quitteront l’Assemblée avant la fin des travaux pour ne pas avoir à signer l’acte d’allégeance à la Chine.
L’Inde obtient son indépendance et la Grande-Bretagne se désengage vis-à-vis de Lhassa. Le vice-roi des Indes annonce au gouvernement tibétain que les Britanniques ne sont plus en mesure de respecter les accords signés par ses prédécesseurs. Le gouvernement indien se considère comme l’héritier des accords passés par la puissance impériale. Lhassa se refuse à reconnaître les droits revendiqués par New Delhi. Les Tibétains viennent de s’attirer l’animosité de leur puissant voisin du sud.
Les représentants du Tibet siègent avec leur drapeau parmi les délégations de 32 nations à la conférence pan-asiatique réunie à New Delhi.
1949, Mao Zedong triomphe en Chine continentale et instaure la République populaire de Chine. Tchang Kaï-chek et les nationalistes s’enfuient à Taïwan.
Entre 1950 et 1951, l’Armée populaire de libération va intervenir au Tibet, juste après la chute du gouvernement nationaliste chinois. En 1950, la Chine annonce ce qu’elle appelle la « libération » du Tibet. La faiblesse de l’armement tibétain, le manque d’entraînement des troupes et d’efficacité du commandement [37], ne permettront pas d’enrayer, malgré l’avantage objectif procuré par les plus hautes montagnes du monde, une intervention rapide, si rapide que la communauté internationale, sur laquelle comptait le Tibet [réf. nécessaire], ne put réagir. En 1951, l’armée chinoise pénètre dans Lhassa. Par l’Accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet signé à Pékin le 23 mai 1951 par la délégation tibétaine, sans l’accord officiel de son gouvernement[38], le Tibet devient une région de la Chine, officiellement gouvernée par le 14e dalaï-lama et le 10e panchen-lama.
Ces événements marquent pour le Tibet l’instauration d’un nouveau régime qui le place sous la dépendance du gouvernement de Pékin. Cependant, ce dernier retarde la mise en œuvre des réformes communistes dans la province nouvellement sous contrôle, et ne les introduit que dans les régions plus anciennement intégrées à des provinces chinoises, appartenant aux provinces historiques tibétaines du Kham et de l’Amdo[39]. En 1956 débute à Litang dans le Kham une révolte des Tibétains, qui s’étend la même année à ses autres secteurs, puis en 1957 et 1958 à l’Amdo, et en 1958 et 1959 à Ü-Tsang, le cœur du Tibet nouvellement intégré à la République populaire de Chine.
Selon Kenneth Conloy et James Morrison, entre 1957 et 1961, dans le contexte de la guerre froide[40], les Américains ont entraîné des guérilleros tibétains aux États-Unis mêmes pour ensuite les infiltrer au Tibet[41].
Un soulèvement du peuple tibétain (selon l’historiographie du gouvernement tibétain en exil) ou du clergé et de la noblesse tibétaine (selon celle du gouvernement chinois) éclate en mars 1959, à la suite d’une rumeur selon laquelle les autorités chinoises seraient sur le point d’arrêter le dalaï-lama[42].
Deux versions s’opposent quant à l’origine de ce soulèvement. Selon certains auteurs[évasif] le soulevement serait soutenu par la CIA[43],[44],[45] ou serait le résultat d’une opposition à l’occupation chinoise selon Jampa Losang Panglung, Tsering Shakya et Anne-Marie Blondeau[46],[47],[48],
Le 17 mars 1959, deux obus tombèrent dans le jardin du Norbulingka et le dalaï-lama pris la décision le soir même de s’enfuire de Lhassa, ce qui le ménera à traverser l’Himalaya et à rejoindre l’Inde, où il arrive le 31 mars, accompagné des membres du gouvernement tibétain[49]. Ratuk Ngawang déclare que deux opérateurs radio tibétains qui avaient été formés par la CIA furent en charge de radio-transmissions[50]. Selon T. D. Allman, l’agence américaine aurait procuré une couverture aérienne à la colonne du dalaï-lama, lui parachutant provisions et argent et mitraillant les positions chinoises. L’opération aurait été filmée. Pour l’auteur, il est clair que les Américains voulaient que le chef religieux et politique quitte le Tibet, et que les Chinois n’avaient aucune envie de détrôner celui-ci [51].
Selon le journaliste freelance John B. Roberts II, pour la fuite du dalaï-lama, des combattants du Chushi Gangdruk, formés par la CIA, auraient été déployés en des points stratégiques depuis Lhassa jusqu’en Inde et à la traversée de l’Himalaya pour empêcher toute poursuite par les Chinois, en bloquant les cols importants sur cet itinéraire et en les défendant aussi longtemps que possible, le temps pour le dalaï-lama et son entourage de poursuivre leur chemin à dos de cheval et de se mettre à l’abri [52].,[53].
Le 26 mars 1959, le dalaï-lama atteint le dzong de Lhuntsé, une forteresse située dans le sud du Tibet. Selon ses propres dires, sa première intention est d’y dénoncer l’accord en 17 points, de réaffirmer son gouvernement comme le seul légitime du Tibet et de tenter d’entamer des négociations avec les autorités chinoises. Mais les nouvelles qui lui parviennent alors de bombardements du Norbulingka et de mitraillages de la foule sans défense des Tibétains devant le palais du Norbulingka l’amènent à considérer la négociation comme utopiste, et la fuite en Inde comme la seule issue. C’est ce jour que la décision fut prise donc d’un départ pour l’Inde. En 2009, il a fait remarquer que pendant la traversée, lui et les autres Tibétains ne furent ni suivis ni poursuivis par des Chinois.
La révolte armée des Tibétains est, selon des sources exilées ou proches, durement réprimée par l’armée chinoise. Selon un document présenté par le gouvernement tibétain en exil comme étant un rapport secret de l’armée chinoise, 87 000 Tibétains auraient été éliminés dans la région de Lhassa. Deux historiens chinois font état de 5 360 rebelles mis hors de combat à Lhassa, la plupart étant capturés ou se rendant.
Depuis, le 14e dalaï-lama réside à Dharamsala, en Inde où l’ont rejoint plus de 100 000 compatriotes tibétains. Il forme le gouvernement tibétain en exil dès 1959. Des résistants — les Khampas, originaires de la région du Kham — réfugiés dans les montagnes népalaises et soutenus par l’Inde et les États-Unis (dans une stratégie d’endiguement du communisme), mèneront une lutte armée contre les Chinois. Au Tibet, le panchen-lama dirige le gouvernement, avant d’être destitué en 1965.
Partir de 1959, juste après avoir réprimé ce qu’il qualifie de révolte de l’ancienne classe privilégiée de l’ancien Tibet, le gouvernement communiste met en place au Tibet une série de réformes, notamment l’abolition du servage qui voit l’émancipation des serfs et des esclaves. Cependant, l’utilisation du terme « servage » au Tibet a fait l’objet d’une controverse universitaire.
Articles détaillés : controverse sur le servage au Tibet et révolution culturelle au Tibet.En 1959-1961 le « Grand Bond en avant » provoque une famine au Tibet ainsi que dans d’autres régions de la Chine qui fait des dizaines de millions de victimes.
Les Chinois engagent en 1961 la collectivisation de l’économie tibétaine. Mao fait construire des routes et des écoles. Selon des Tibétains en exil, la scolarisation aurait à cette époque été faite uniquement en langue chinoise, et l’apprentissage du tibétain aurait été interdit. Selon Nano Riley, des nonnes tibétaines auraient été contraintes par la force à épouser des immigrants chinois et, selon le Tibet Justice Center, une organisation liée au Gouvernement tibétain en exil [68], de nombreuses autres auraient été l’objet d’esclavage sexuel et de prostitution au sein de l’armée chinoise.
En 1966, éclata la révolution culturelle qui atteignit le Tibet en août : 20 000 gardes rouges tibétains[70] à Lhassa se livrent à toutes les déprédations et se combattent en factions rivales. Toute pratique religieuse est interdite et la destruction des monastères se poursuit. Selon des sources pro-tibétaines sur un total de 592 000 moines et nonnes, plus de 110 000 seraient torturés et mis à mort et 250 000 défroqués de force. Les objets culturels en métaux précieux sont pillés ou fondus. Plus de 6000 temples et monastères seront partiellement ou totalement détruits[71],[72],[73] .
Les membres de l’élite tibétaine qui avaient été utilisés par le pouvoir chinois entre les années 1950 et 1960 furent stigmatisés par le Parti communiste au cours de séances de thamzing (séances d’autocritiques) où ils étaient battus et torturés, et ceux qui ne mouraient pas étaient emprisonnés. Le gouvernement tibétain en exil estime que 92000 Tibétains périrent au cours de ces séances d’autocritiques[12].
En 1970, les premières communes populaires sont créées. La collectivisation est achevée en 1975.
Le gouvernement tibétain en exil estime à 1,2 million de morts tibétains le bilan de la répression maoïste entre 1949 et 1979[74],[75],[76],[77],[78]. Ce chiffre, qui est très contesté, a été réfuté par Patrick French (ex-directeur de la « Free Tibet Campaign » [79]), qui a été le premier à consulter les archives du gouvernement tibétain en exil. Il constata que les données brutes, obtenues à partir du témoignage de réfugiés et traitées par le gouvernement tibétain en exil, ne permettaient pas d’obtenir le chiffre total annoncé. En lieu et place de noms, il ne trouva que « des chiffres insérés de façon apparemment aléatoire dans chaque rubrique et dupliqués de façon systématique, incontrôlée » (par exemple, un même affrontement armé, relaté par cinq réfugiés différents, se retrouvait comptabilisé cinq fois). De plus, il s’aperçut que sur les 1,1 million de morts comptabilisés, il n’y avait que 23 364 femmes, ce qui impliquait la disparition de 1,07 million des 1,25 million de Tibétains du sexe masculin, une impossibilité [80],[81], [82].
Cité par Patrick French, l’historien et animateur de Radio Free Asia Warren W. Smith Jr se basant sur l’étude des déficits de croissance de la population, affirme que les statistiques chinoises « confirment les thèses tibétaine d’un nombre massif de morts et réfutent les dénégations chinoises ». Selon ses estimations plus de 200 000 Tibétains « manqueraient » à la population de la Région autonome du Tibet. Le nombre de morts tibétains semble aussi élevé dans les régions du Gansu, du Sichuan et du Qinghai, trois régions où les taux de mortalité au début des années 1960 sont élevés et vérifiables. Si cela est exact, on peut estimer qu’environ un demi-million de Tibétains sont directement morts en raison de la politique appliquée au Tibet par la République populaire de Chine[83].
Concernant la famine dans les régions du Tibet et en Chine, Partick French indique qu’il n’existe pas de statistiques pour le centre Tibet mais il signale que « la sauvagerie qui présida à la répression de la révolte contre le pouvoir chinois ne permet pas de savoir si les morts ont été provoquées par la faim, par la maladie, par la guerre ou par les persécutions ». Par contre des statistiques existent pour les 3 autres provinces chinoises partiellement tibétaines. Ainsi si pendant la période 1959 – 1962 (comparé aux données des années 1956 – 1958) le taux global de mortalité augmenta de 115 % celui des 3 provinces augmenta en moyenne de 233% [84].
Une étude du nombre de tibétains manquant à partir de la démographie et de la pyramide des âges a été menée par Yan Hao appartenant à la Commission du département de planification d’État à l’Institut de recherche économique à Pékin. Elle estime à 152 000 le nombre de tibétains manquants, dont 90 000 seraient partis en exil et moins de 30 000 seraient morts de faim. Cette étude révèle également une croissance sans précédent de la population tibétaine depuis les années 1960, incompatible avec le prétendu contrôle forcé des naissances[85]. La diminution de la population tibétaine d’environ 250 000 personnes constatée entre l’estimation de 1953 et le recensement de 1964, alors qu’elle n’a cessé d’augmenter depuis[86], ne serait pas exploitable, selon Yan Hao, en raison du manque de fiabilité des chiffres.
En 1980, Hu Yaobang, alors secrétaire général du Parti communiste, visite le Tibet. Ce qu’il va découvrir va l’inciter à promouvoir une politique pragmatique au Tibet, demandant le retrait de milliers de cadres Han de la Région autonome du Tibet, et pensant qu’il fallait donner les pouvoirs aux Tibétains pour administrer leurs propres affaires. Parmi ses propositions de réforme, négligées par le Parti, on peut noter : octroi d’une autonomie régionale ; retrait des cadres superflus ; aide aux Tibétains pour l’élevage et l’agriculture ; et relance de l’économie en diminuant les charges fiscales pesant sur ses citoyens. Malheureusement, ce réformateur favorable à la démocratie meurt d’un infarctus, le 15 avril 1989. Sa mort a été un élément déclencheur majeur des manifestations de la place Tian’anmen. Les Tibétains se souviennent de Hu Yaobang comme du seul dirigeant chinois à avoir formulé des excuses officielles envers eux pour les actions du Parti au Tibet[87].
Interdit depuis 1966, le Festival de la grande prière (Monlam) a été rétabli en 1986, décision marquant le retour officiel de la pratique religieuse au Tibet. Cela a permis au 10e panchen-lama de retrouver l’important rôle religieux qu’il avait perdu. Si la fête de l’année 1987 s’est terminée dans la joie, celles de 1988 et 1989 se sont achevées par des manifestations violentes : les 5 mars 1988 et 1989, les Tibétains ont choisi le dernier jour du Festival de la grande prière pour clamer bruyamment leur mécontentement. Quant à celle de 1990, elle fut annulée pour cause de loi martiale.
Depuis 1980, la Chine entrepose au Tibet ses déchets nucléaires[88].
Le gouvernement chinois accusa le congrès d’ingérence dans les affaires intérieures de la Chine et exécuta en public deux Tibétains et la condamnation de 9 autres Tibétains devant 15 000 personnes. Quelques jours plus tard, un groupe de 30 moines du monastère de Drepung organisent une manifestation à Lhassa le 27 septembre 1987. Beaucoup furent arrêtés, emprisonnés et torturés pendant plusieurs mois. Le 1er octobre 1987, un groupe de moines du monastère de Séra organisent une nouvelle manifestation qui se transforme en violentes émeutes. Le 6 octobre 1987, 12 Tibétains furent tués au cours d’une manifestation pacifique, environ 600 furent arrêtés, emprisonnés et torturés. Le gouvernement chinois accorda au 10e panchen-lama le nouveau rôle de stabilisateur et de modérateur après ces émeutes. Le panchen-lama qui était maintenu à Pékin se rendit alors au Tibet dans le but d’examiner la situation sur place. En dépit de cela, de nouvelles manifestations éclatèrent à Lhassa en mars 1988. Peu après, le 4 avril, Ngabo Ngawang Jigme condamna violemment l’attitude des Tibétains tandis que le 10e panchen-lama évitait d’accuser le 14e dalaï-lama d’être à l’origine des troubles. Le 10e panchen-lama était devenu l’indispensable médiateur entre les Tibétains et le Parti communiste chinois. À ce titre, le lendemain, il fut officiellement réhabilité.
À partir de 1988, le 10e panchen-lama se fit plus actif. Il chercha à rétablir l’usage de la langue tibétaine dans l’administration et il ouvrit des instituts bouddhiques. Surtout, il dénonça l’absurdité de certaines des politiques conduites au Tibet. En janvier 1989, il se rendit à son monastère de Tashilhunpo dans le but d’inaugurer un stupa rénové rassemblant les dépouilles des précédents panchen-lamas profanés par les Gardes Rouges. Il y prononça un discours très incisif envers le Parti communiste chinois, puis mourut brutalement le 28 janvier, officiellement d’une crise cardiaque.
En mars 1989, des manifestations de Tibétains sont sévèrement réprimées entraînant des Troubles au Tibet en 1989. La loi martiale est décrétée par le secrétaire provincial du Parti communiste Hu Jintao.
En mars 2008, des manifestations de Tibétains contre le pouvoir chinois dégénèrent à Lhassa, rappelant les graves émeutes et manifestations de 1989. Elles surviennent quelques mois avant les Jeux olympiques d’été de 2008. D’autres manifestations ont également lieu en dehors de la capitale, en particulier autour du monastère de Labrang dans le Gansu, une partie de l’ancienne province tibétaine de l’Amdo.
Articles détaillés : Émeutes au Tibet de 1987 à 1993 et Troubles au Tibet en mars 2008.
Ainsi que le signale Martine Bulard, journaliste au Monde diplomatique, en charge de l’Asie, le Tibet n’a jamais été répertorié par les Nations unies comme « pays à décoloniser », que ce soit avant ou après 1971, date de l’entrée de la Chine populaire au sein de cette organisation internationale, et aucun pays n’a reconnu à ce jour le gouvernement tibétain en exil [89].
Dans la liste des pays et territoires à décoloniser publiée en 2008 par l’ONU, le Tibet n’est pas mentionné, et la Chine n’est pas citée parmi les « puissances administrantes [90].
Cependant, dans des résolutions de l’ONU datant de 1961 et 1965, le droit du peuple tibétain à l’autodétermination est reconnu, et dans un rapport du secrétaire général de l’ONU, les Tibétains sont décrits comme un peuple sous domination coloniale. A ce jour, le droit du peuple tibétain sur l’autodétermination n’a pu s’exprimer[91].
Pour Barry Sautman, en droit international il n’existe pas de « droit à l’indépendance », à la sécession, pour une quelconque partie d’un pays [92].
Pour autant, depuis l’ouverture de Deng Xiaoping qui déclara en 1979 qu’en dehors de l’indépendance tout était discutable, le dalaï-lama demande non plus l’indépendance mais une autonomie réelle du Tibet au sein de la République populaire de Chine, en se basant sur la constitution chinoise.
Voir plus bas le chapitre « Controverses » pour une présentation des points de vue respectifs du gouvernement tibétain en exil et de la Chine
La Commission internationale de juristes fut saisie de la question tibétaine dès mai 1959. Cette organisation non gouvernementale ayant un statut consultatif auprès du Conseil économique et social de l’ONU rédige un premier rapport[93] qui conclut que le Tibet était un État indépendant de fait avant 1950 : il était formé d’un territoire, d’une population et d’un gouvernement libres de toute immixtion étrangère. Selon ce rapport, la Chine aurait violé l’accord en 17 points[94] et se serait rendue coupable de génocide[95] aux termes de la Convention pour la prévention et la répression de génocide adoptée par les Nations unies en 1948. Un second rapport a été publié après enquête.
Cette déclaration de la CIJ selon laquelle entre 1911 et 1951 le Tibet était « un état pleinement souverain, indépendant de facto et de jure de la Chine » (a fully sovereign state, independent in fact and law of Chinese control) a été qualifiée de « pro-tibétaine sans aucune retenue » (unashamedly pro-Tibetan) par Tsering Shakya, l’auteur de The Dragon in the Land of Snows: A History of Modern Tibet Since 1947 [96].
A. Tom Grunfeld et Howard B. Tolley Jr. affirment que cette organisation est une de celles créées et financées en sous main par la CIA dans le cadre de la guerre froide pour préparer des rapports de propagande contre la Chine [
Le 7 novembre 1950, le gouvernement du Tibet envoya un appel aux Nations unies sur l’invasion du Tibet par la Chine. Dans cette période, seul le Salvador accepta de soutenir le Tibet[99]. En septembre 1959, le dalaï-lama en exil en Inde en appelle cette fois à l’Assemblée générale des Nations unies avec l’espoir que l’organisation prenne une position claire face à la Chine. Grâce au soutien de l’Irlande, de la Malaisie et de la Thaïlande, la question du Tibet est enfin mise à l’ordre du jour. Le 21 octobre, l’Assemblée générale adopte la Résolution 1353 (1959) où elle se déclare gravement préoccupée et consciente de la nécessité de préserver les droits de l’homme au Tibet.
En 1960, après la publication du second rapport de la Commission internationale de juristes, le dalaï-lama lance un 3e appel à l’ONU. L’Assemblée générale vote la Résolution 1723 (1961) constatant la violation des droits de l’Homme et des règles internationales, mettant la Chine en demeure de les respecter. La résolution de 1961 reconnaît et affirme le droit du peuple tibétain à l’autodétermination, condamne le viol de ce droit et appelle à sa restauration[100].
Le 18 décembre 1965, l’Assemblée générale vote la Résolution 2079 (1965) dénonçant la violation continuelle des droits fondamentaux des Tibétains. L’Inde, qui jusqu’alors s’était toujours abstenue sur la question tibétaine l’a également votée. Mais le silence de la République populaire de Chine n’entraîna aucune mesure de coercition de la part des États membres de l’ONU
Le plan de paix en cinq points pour le Tibet fut présenté le 21 septembre 1987 au Congrès des États-Unis à Washington par le 14e dalaï lama.
Après la déclaration de Deng Xiaoping en 1979 affirmant « qu’à l’exception de l’indépendance, tous les problèmes pourraient trouver une solution par la négociation »[1], le Dalaï Lama se tourne exclusivement vers la Chine dans l’espoir que des négociations s’ouvrent sur la question du Tibet. Après 8 ans de tentatives infructueuses, en 1987, le Dalaï Lama fait une déclaration à la Commission des Droits de l’Homme du Congrès des États-Unis pour proposer un Plan de paix en cinq points où il demande « à la Chine de s’engager sérieusement dans des négociations pour résoudre la question du futur statut du Tibet »[2].
Les 5 points sont :
1.Transformation de l’ensemble du Tibet en une zone de paix ;
2.Abandon par la Chine de sa politique de transfert de population qui met en danger l’existence des Tibétains en tant que peuple ;
3.Respect des droits fondamentaux et des libertés démocratiques du peuple tibétain ;
4.Restauration et protection de l’environnement naturel du Tibet, ainsi que cessation par la Chine de sa politique d’utilisation du Tibet dans la production d’armes nucléaires et pour y ensevelir des déchets nucléaires ;
5.Engagement de négociations sérieuses à propos du statut futur du Tibet et des relations entre les peuples tibétain et chinois.
Il le reformulera le 15 juin 1988 au Parlement européen de Strasbourg, officialisant ainsi une proposition de négociation, qui, il l’espérait, servirait de base pour la résolution de la question du Tibet. Le 14e dalaï lama déclara : « Ma proposition, qui a été ensuite connue sous le nom « d’approche de la voie médiane » ou de « proposition de Strasbourg » consiste à envisager pour le Tibet une véritable autonomie dans le cadre de la République populaire de Chine. Il ne doit pas s’agir, cependant, de l’autonomie sur papier qui nous avait été imposée il y a cinquante ans dans l’accord en 17 points, mais d’une autonomie réelle, d’un Tibet qui s’autogouverne véritablement, avec des Tibétains pleinement responsables de leurs propres affaires intérieures, y compris l’éducation de leurs enfants, les questions religieuses, les questions culturelles, la protection de leur environnement délicat et précieux et l’économie locale. Pékin continuerait à assumer la responsabilité de la conduite des affaires étrangères et de la défense ».
Selon le journaliste indien Narasimhan Ram, le dalaï-lama devait renoncer , en mars 1991, à son engagement personnel vis-à-vis de la Proposition de Strasbourg en mettant en avant le fait que la Direction chinoise avait une attitude « fermée et négative » à l’égard du problème tibétain[3].
Plus précisément, le Dalaï Lama aurait pris acte de l’absence de réponse du gouvernement chinois à sa proposition et des critiques des médias chinois démontrant une attitude fermée et négative, pour déclarer que la Proposition de Strasbourg était devenue de ce fait inefficace et que, sans nouvelles initiatives chinoises, il se considérerait libre de toute obligation liée à sa Proposition[4]. Le 2 septembre 1991, le gouvernement tibétain en exil décréta que la Proposition de Strasbourg était devenue invalide[5]. En octobre 1991, le Dalai Lama déclara qu’il souhaitait visiter le Tibet : « Je suis extrêmement soucieux de la situation explosive, la violence peut survenir. Je veux faire ce que je peux pour empêcher cela. … Ma visite serait une nouvelle occasion de promouvoir la compréhension et créer une base pour une solution négociée ».
Je sais pas si tu as lu tes copie colle DS YA mais ça va dans le sens du post de Guilan. Le Tibet est une region autonome de la chine depuis longtemps. Le Dailai est nommé par la Chine. la chine ne peut pas s’autoenvahir
J’ai lu mon copie colle et j’en conclus que le tibet n’est pas une province de la Chine mais bel et bien un état indépendant.
C’est comme si aujourd’hui la France se renvidiquait d’un de ses pays frontaliers…C’est n’importe quoi !
Tu devrais le relire plus attentivement alors ou trouver un autre article qui defend ta prise de position
Fais voir et après on comparera…
Je vous conseille un excellent bouquin sur la question : « Tibet, 20 clés pour comprendre » de Frédéric Lenoir
Merci mil
Mais bon la Chine est un si petit pays que je comprends qu il ait envahi le Tibet et massacre ses habitants…
Selon moi, le Maitreya, dont Siddartha Gottama avait parlé, c’est Jésus Christ, vu que Siddartha a vécu quelques siècle avant J.C.
Merci Guilan,
j’aimerai quand même voir les sources mais tout ce que tu as dit est logique et réaliste.
Surtout quand on voit le type d’opérations de la CIA et autres virement plus ou moins crapuleux.
Quant à notre cher(e) DS Ya : On pourrait clairement y voir là une mère de famille paumée typiquement crédule qui se croit cultivée de par son nantisme et son stickers « tibet libre » sur sa grosse voiture, prônant une sorte de bouddhisme complètement faux et haineux sans même le comprendre.
Ne serait-ce qu’à cause de leur classement par genre, ces « bouddhistes » là ne sont que des hypocrites sodomites rasés par peur de la maladie et lisant de travers un livre mal traduit par des leaders avides et abêtis à la solde d’on ne sait quelle connerie.
De plus, leur magie spirituelle n’est que foutaise et poudre aux yeux pour les lambdas crédules et baveux, rien à voir avec le bouddhisme primaire qui n’est pas une religion.
La Siddha yogi Avvai(Avvaiyār) vedicbooks.net n’a pas eu besoin de se transformer en homme pour atteindre la perfection fr.wikipedia.org
La Siddha yogi Avvai(Avvaiyār) vedicbooks.net n’a pas eu besoin de se transformer en homme pour atteindre la perfection https:
moi je dis bravo…………faut qu’elle rentre au gouvernement comme ministre des cultes
Bonjour Peps
First, in sharp opposition to the bhakti tradition, they refuse to allow themselves be carried away by idol worship in particular temples.
Second, in contrast to bhakti which emphasizes passionate devotion to God, the siddhar emphasize knowledge, yoga practice, and character, moral behavior, right conduct. Anger, lust and egoism are the worst sins.
Third, almost all siddhar’s raise a protest against caste and casteism.[/b]
Source : yogascience.angelfire.com
***
Il y a quelques caractéristiques qui sont typiques pour tous ou presque tous les siddhars en tant que communauté de penseurs :
Premièrement, en opposition tranchante à la tradition bhakti, ils refusent de se laisser eux-mêmes entraîner par les temples de culte d’idoles en particulier.
En second lieu, contrairement au bhakti qui souligne la dévotion passionnée à Dieu, les siddhars mettre l’accent sur la connaissance, la pratique en matière de yoga, le caractère, le comportement moral, la bonne conduite. La colère, la convoitise et l’égoïsme sont les pires transgressions.
Troisièmement, presque tous les soulèvements de contestations des siddhars sont contre les castes et le castéïsme.
Source : yogascience.angelfire.com
Pour que ce soit plus clair…(jeu) réitère
***
There are some features which are typical for all or almost all siddhars as a body of thinkers.
First, in sharp opposition to the bhakti tradition, they refuse to allow themselves be carried away by idol worship in particular temples.
Second, in contrast to bhakti which emphasizes passionate devotion to God, the siddhar emphasize knowledge, yoga practice, and character, moral behavior, right conduct. Anger, lust and egoism are the worst sins.
Third, almost all siddhar’s raise a protest against caste and casteism.
Source : yogascience.angelfire.com
***
Il y a quelques caractéristiques qui sont typiques pour tous ou presque tous les siddhars en tant que communauté de penseurs :
Premièrement, en opposition tranchante à la tradition bhakti, ils refusent de se laisser eux-mêmes entraîner par les temples de culte d’idoles en particulier.
En second lieu, contrairement au bhakti qui souligne la dévotion passionnée à Dieu, les siddhars mettre l’accent sur la connaissance, la pratique en matière de yoga, le caractère, le comportement moral, la bonne conduite. La colère, la convoitise et l’égoïsme sont les pires transgressions.
Troisièmement, presque tous les soulèvements de contestations des siddhars sont contre les castes et le castéïsme.
Source : yogascience.angelfire.com
Bonsoir a toi aussi aumsivaya…………fin j’espére que je pronce bien mais j’avoue que j’ai du mal……….
Tout va bien Maître Peps
T vraiment timbré ds ya
Comme dans la plupart religion, la femme passe au second rang…. Le christisnisme n’échappe pas à ce shéma……
La religion c’est ce qu’on en fait…. Une langue c’est ce qu’on en fait aussi, ce qu’elle devient s’inscrit dans ce que nous sommes ce jour et maintenant.
Des pensées miso il y en a partout, je suis d’ailleurs contre le fait de fêter le jour de la femme tant qu’on ne fêtera pas le jour de l’homme..
Si on veut s’assimiler , justement il est inutile de se démarquer…
La tolérance commence dans la respectueuse observation des différence, et de la richesse que l’on peut tirer de cette dernière…Je me suis faite bouddhiste il y a peu je me sens très bien dans cette religion qui , selon moi englobe aussi toute une manière de penser d’ être, de savior vivre etc.
Des gens limités il y en a partout… Des gens ouverts aussi, comme il y a de bonnes et de mauvaises secrétaires. Soyons acteur de notre vie , la religion c’est ce qu ‘on en fait, et une religion cela se vit aussi!
Sidd
Pffff, et ben mes aïeux ! Moi qui étais sûre que cette philosophie était bien meilleure que les religions.
Dieu n’aime vraiment pas les femmes.