« L’individualité créée par l’égo se prend pour Dieu en ayant oublié la réalité de ce qu’elle est vraiment. L’ange n’essaye pas d’être Dieu, car il sait qu’il l’est. L’égo n’existe pas, c’est un simple fumigène qui endort l’ange dans un rêve d’espace et de temps.»

« En cherchant à l’extérieur de toi, tu te diriges sur un chemin où tu crois trouver la vérité dans les formes. En cherchant à l’intérieur de toi tu t’isoles sur un chemin de recherche infinie coupé de la relation. Que vas-tu faire pour savoir si l’amour existe ? »

Pourquoi cherches-tu ? Et qu’est-ce que tu cherches vraiment ? Ne vois-tu pas que tu cherches là où tu ne trouveras rien. Comprends-tu que ces textes ne contiendront jamais ce que tu cherches ? Quelle que soit la forme, aussi habile et profonde soit une idée pour te faire sentir la réalité de tes propres illusions, aucun mot, aucune définition aussi ouverte se présente-t-elle, ou poétique, distrayante et charmante ne pourra jamais faire le choix pour toi de ce que tu vois ou pas.

Ce que tu cherches, ce qui remplirait cette impression frustrante de manque, ne se trouve pas là où tes pensées et émotions dirigent ton attention. En faisant un choix, tu sélectionnes, tu sépares, tu établis une relation particulière et tu crées une vérité personnelle dans la vérité. Tu as une expérience d’une partie de la vérité, d’une réalité, mais la vérité n’est pas une expérience, elle est.

Ne vois pas ici un jugement que tu devrais mettre sur ton dos et l’ajouter dans le sac de tes culpabilités et réactions. L’expérience de choisir et de créer ta propre réalité est un cadeau qui t’a été offert par toi et l’univers pour créer le monde que tu souhaites expérimenter. Je te dis simplement que la vérité qui te libérerait de ce mouvement créatif de frustration dans le temps et l’espace afin de remplir un manque qui te semble inconnu et inaccessible ne se trouve pas dans le cadre du monde que tu as créé.

Tu me demandes des mots, je t’en donne, mais accepte que cette méthode pour chercher la vérité est la plus limitée qu’il puisse se concevoir. La pensée est une prison aussi longtemps que tu t’identifieras à elle et qu’elle ne reprendra pas sa place de simple outil parmi tant d’autres. Ta perception est limitée et apeurée aussi longtemps que tu resteras dans le cadre structuré du signe. De la forme.

La forme cache, elle endort ta vigilance si tu t’attaches à elle et ne la laisses pas être ce qu’elle est, une forme. La définition est un anesthésiant pour ton esprit, qui n’attend qu’un réveil pour établir une connexion avec une santé psychique naturelle qui lui permet de discerner l’illusion du vrai. Sans discernement et lucidité libre de toute autorité, tu seras toujours porté par le courant des opinions et des concepts qui creuseront un fossé entre ce que tu dis et fais vraiment. Empêchant toute véritable honnêteté à ton propre égard.

Tu souhaites la vérité et tu te la cache à toi-même dans le même mouvement. Tu as établi ensuite un parcours qui part d’un point à un autre « maintenant je ne suis pas » et grâce à cette méthode, cette idée, cet effort, cet exercice, cette retraite, ce médicament, cette personne, cet objet, cet examen, cette paire de chaussures, ce choix « Je serais ce qui me manque pour être ce que je veux être. » Tu as créé un monde misérable et chaotique et tu as ensuite conçu une transition que tu appelles « progrès », « évolution », « éveil de conscience », « révolution », « ascension spirituelle » ou ce que tu veux, pour ne pas remettre en question ton propre monde maintenant.

Ce mouvement dans le temps est une création qui est accompagnée de satisfactions, de réussites et d’échecs, de nombreuses souffrances et plaisirs. Dans ce jeu, tu ne vois pas la réalité de ton rêve, de ton sommeil, tu te débats dans la fumée, tu es en conflit avec tes propres illusions. Tu pleures, tu ris, tu t’agrippes, tu rejettes, tu es cynique, tu caches tes souffrances et ta violence sous la respectabilité du paradigme de ton propre monde, tu maintiens le monde en place inconsciemment.

Tu hausses les épaules en disant « c’est la nature humaine, on ne peut rien y faire » et tu rends ta réalité encore plus dense à tes propres yeux.

En vérité tu es un enfant qui joue dans un bac à sable, rien de mal ni de bien ne peut t’arriver, car c’est toi qui as déterminé les règles de ton propre univers, pas la source maternelle qui te permet de le faire, qui accepte tes choix, les laisse être et qui te garde en sécurité dans ses bras. Tu t’es endormi et as fermé les yeux sur un monde qui se répète mécaniquement depuis des milliers d’années sur les mêmes schémas de peurs.

J’aimerais juste te dire que tout va très bien. Ce n’est qu’un rêve fatiguant, tu as maintenant choisi le réveil.

La peur, la culpabilité, la répétition mécanique et les mille et uns pièges de fumée utilisés par l’égo pour maintenir la matrice réelle sont des expériences qui participent à ce jeu d’évolution dans lequel tu prends part au premier rang.

La possibilité de la joie sans cause dans la fumée et le discernement de ton cœur qui transperce toutes les illusions est la garanti de ton retour à la vérité. Pas la vérité définie par des mots, une autorité, un philosophe ou un prophète, mais celle qui reste qui émerge quand tu as libéré la chaîne autour de ton cœur. La vérité qui est amour, la vérité qui guérit inconditionnellement de l’illusion et de la souffrance.

Tu cherches la vérité, tu cherches l’amour. Alors, ne cherches plus, n’écoute plus mes mots pour essayer de comprendre ce dont je parle, comparer des textes et des idées ne te permettraient pas de sentir la profondeur de ton cœur qui fera émerger tes propres mots et ta propre création. Accepte que ton propre chemin soit unique et qu’il ne se trouve pas à l’extérieur, accepte de douter de ce monde connu et de franchir ses limites.

Tu es un explorateur de l’inconnu, ta tête est confuse, ton corps tremble, tes larmes coulent alors que tes souffrances se dissipent. Ton cœur vient de prendre la direction de ton expérience, il avance maintenant vers l’infini nulle part et fait émerger de l’inconnu une voie d’éternité dans un monde enfermé et souffrant. Ton cœur est la racine qui se connecte à la vérité, à l’univers, à l’unicité.

Le cœur, n’est pas le cœur. N’écoutes pas les mots.

Tu es un ange endormi qui cherche la vérité sur sa propre existence, les crises te font chuter, les peurs en toi et autour de toi ne te donnent que des problèmes et des culpabilités, tu marches dans la boue de ton propre conditionnement et voilà que tu commences à sentir sur ton épaule une colombe, une lumière au plafond de ta prison, tes mains touchent la fumée et traversent les barreaux et les murs de la prison.

Il n’y a plus qu’un ciel bleu, tu es une fleur, tes racines sont en terre, tes pétales sont des formes qui se déploient et ton cœur connaît maintenant la vérité.

Il n’y a qu’amour.

Michaël