Les Mères veillent

L’humanité retrouve la mémoire. On peut transposer cette réalité sur deux plans. Sur un plan, l’éternelle mémoire de civilisations d’harmonie est préservée. Les Mères veillent. Incarnations d’harmonie, rayonnement, plénitude, les Mères veillent. Les Mères veillent à préserver, à honorer, à vénérer l’harmonie, la vie. Les Mères veillent à honorer, à préserver, à vénérer l’élan de création infini inhérent à la vie. Les Mères veillent, éveillés, pleinement éveillées à la totalité, plénitude. Ce plan ne connaît ni le temps ni l’espace.
Sur un autre plan superposé, le cercle de Mères assemblé dans ce qui semble l’espace, les Mères veillent. Honorer, préserver, vénérer l’élan créateur, honorer la vie, honorer l’harmonie, reliant tous les plans. Ce cercle semble inhérent à certains plans, et simultanément tous les cercles se savent le cercle. Et simultanément toutes les mères se savent la Mère.
Là, on est au-delà du concept traditionnel de masculin et de féminin. Au cœur même du masculin, les Mères veillent. Au cœur du féminin, les Mères veillent.
Inscrits dans ce qui semble l’histoire de l’humanité, étaient des rituels au cœur de la nature, dans ces clairières où les pierres et les arbres s’unissent. Les Mères ponctuellement se rassemblent. On pourrait dire qu’elles fécondent la terre. Les Mères se savent la conscience qui embrasse, les Mères se savent la tendresse. Dans ces rituels où l’être humain se sait partie inhérente de la nature, l’amour est célébré, l’harmonie honorée. La conscience du cercle embrasse la terre, nourrit. Le rituel semble inscrit dans le temps. Le cercle est assemblé dans ce qui semble une nuit et un jour. Le rituel offert, les Mères gardent dans la conscience cette empreinte vivante d’être la conscience qui embrasse, nourrit, et veille.
Plusieurs plans superposés. Un autre plan, la mère dans le foyer veille. Elle semble œuvrer à quelque tâche, elle se sait la conscience qui embrasse et nourrit. Elle garde la conscience de la totalité comme on garde un trésor. Noyau du cercle familial. La famille assemblée ou dispersée, peu importe, elle reste le centre. La Mère veille, honore, préserve.
Du rituel, il reste une empreinte, une trace. La Mère est célébrée.
Là aussi deux plans, Certaines semblent avoir oublié. D’autres se souviennent de la conscience du tout. Celles-là, éternellement assemblées dans l’au-delà du temps et de l’espace, assemblées par la puissance de l’attention qui honore, préserve, vénère et nourrit.
Tous les cercles se fondent dans ce cercle. On les appelle les Mères cosmiques. Celles qui honorent, préservent, vénèrent et nourrissent le vivant, l’élan créateur. Dans ce cercle, tous les cercles se fondent. Là, chaque être se reconnaît dans sa totalité.
De ce cercle, naissent les traditions et les noms, les noms de la Mère, Tara peut-être. La Mère reste l’au-delà des noms et murmure éternellement « Souviens-toi, souviens-toi de la Mère, la Mère que Je Suis, la Mère que tu es. » Cette conscience qui honore, préserve, vénère et nourrit, et qui se transpose dans tous les plans, qui est honorée sous la forme de la mère au foyer. La Mère au foyer se souvient-elle de ce qu’est la Mère ?
L’invitation résonne quels que soient les situations, les apparences, les comportements. La mère au foyer se souvient-elle de ce qu’est la Mère ?
Dans ce temps qui semblait harmonie, le rituel avivait la conscience. Dans ce temps de retour à l’harmonie, l’invitation résonne. La Mère au foyer se souvient-elle de ce qu’est la Mère ?

Agnès Bos-masseron