Congrès sur les sociétés martiarcales et tout sur le congrès ainsi que les chercheuses et chercheurs participants:

Le Congrès:
• Le congrès permettra pour la première fois la prise de contact et
des échanges entre les scientifiques engagé-e-s dans la recherche sur
les sociétés matrilinéaires, matrifocales, matriarcales. Cette nouvelle
science est une recherche qui traverse toutes les idéologies.
• Jusqu’à présent, un nombre encore bien trop faible de personnes a eu
accès aux connaissances que la recherche moderne sur les sociétés
matrilinéaires, matrifocales, matriarcales découvre progressivement. Voilà
pourquoi, pour la première fois, le congrès présentera cette nouvelle
science à un large public.
• Il mettra en évidence le fait que les femmes en particulier ont eu
une histoire riche, mais trop peu de personnes y ont encore accès.
• Le congrès contribuera à l’entente interculturelle mondiale et
spécialement à la compréhension de nombreuses minorités matrilinéaires,
matrifocales, matriarcales contraintes de vivre en marge de la société.
• En même temps, il soulignera l’actualité de cette recherche qui est
en mesure de proposer des alternatives concrètes et des solutions
réalisables aux problèmes sociaux et politiques non encore résolus aujourd’hui.

L’organisation des sociétés matrilinéaires,matrifocales, matriarcales
• L’organisation des sociétés matrilinéaires, matrifocales, matriarcales est
basée sur un système de règles très intelligentes, engendrées par
une expérience millénaire. Elle est une organisation sociale équilibrée
qui réalise, en fait, le principe de l’égalité complémentaire, c.-à-d.
l’équivalence dans la différence naturelle.
• En même temps, elle est un ordre social non-violent et non-
exploitant qui respecte toute vie sur terre.

Recherche sur les sociétés matrilinéaires, matrifocales, matriarcales
• Les recherches sont effectués dans le cadre d’une nouvelle science
qui présentera les sociétés matrilinéaires, matrifocales, matriarcales
du monde entier, tant sous leurs formes historiques et présentes.
• Cette nouvelle science découvre nos racines culturelles et nous
permet de retrouver la majeure partie de l’évolution culturelle de
l’humanité. Elle crée donc un nouveau paradigme.

Introduction de Madame la Ministre Marie-Josée Jacobs
Matriarcat et genres
L’organisation d’un congrès mondial n’est pas une chose banale au
Luxembourg. Le thème que l’Académie HAGIA a choisi offre la
possibilité de mettre en évidence les différentes formes de société
dans l’histoire.
Le partage des tâches et des devoirs entre les sexes n’a pas toujours
été dans le monde ce qu’il est aujourd’hui. C’est ce que nous apprend
la recherche sur le matriarcat qui est le principal domaine de
recherches de l’Académie Hagia.
Les discussions actuelles sur le genre nous font prendre conscience
que les rôles sexués sont interchangeables et sont en train de changer
radicalement.
De plus, la recherche sur le matriarcat nous montre que des modes de
vie plus égaux entre femmes et hommes ont déjà existé.
Le patriarcat, c’est la domination des femmes par les hommes. Le
matriarcat n’est pas son contraire. Dans les matriarcats, les femmes
étaient certes au centre de la société mais elles n’en dominaient pas
les autres membres. L’objectif n’était pas le pouvoir sur les autres
et sur la nature mais plutôt une cohabitation dans un respect mutuel.
Je crois que l’égalité des droits est possible aujourd’hui au 21ème
siècle et je m’engage dans ce combat. La politique joue donc un rôle
central et contribue à créer une société plus juste et plus
égalitaire. C’est pourquoi travailler pour cette recherche est
important. La recherche sur le matriarcat ainsi que les connaissances
de la recherche sur le genre vont nous y aider. Mettre en rapport ces
deux approches me semble intéressant et réellement captivant.
Le congrès SOCIÈTÈ EQUILIBRÈE nous permet donc de regarder dans le
passé et également dans l’avenir. Apprendre grâce au passé ne signifie
pas que nous devons retourner dans la protohistoire. Travailler pour
un futur plus juste pour les femmes et les hommes, tel est notre
objectif; se pencher sur l’histoire de l’humanité peut nous y aider.

Marie-Josée JACOBS, ministre de la Promotion Féminine du Luxembourg

Curatoire

Maddy Mulheims, conseillère auprès du gouvernement, Ministère de la
Promotion Féminine du Luxembourg

1. Associations politiques et ONG

Dr Dagmar Pohl-Laukamp, présidente de l’Association des Femmes
Universitaires Allemandes
Dr Ursulina Mutzner-Scharplatz, présidente de l’Association des Femmes
Universitaires Suisses
Dr Ruth Gonseth, ancienne conseillère nationale, présidente du Groupe
de Travail sur la Génétique, Suisse
Monika Christann, porte-parole nationale du Parti Féministe DIE
FRAUEN, Berlin
Professeure Joan Davis, bureau fédéral pour l’égalité entre femmes et
hommes, Bern
Christa Stolle, directrice commerciale de l’association « Terre des
Femmes »
Tilman Zülch, fondateur et secrétaire général de « l’Association
d’Aide aux Peuples Menacés »

2. Sciences

Professeur Michael Oppitz, directeur du musée d’ethnologie de Zurich
Dr Martin Brauen, chef d’un département du musée d’ethnologie de
Zurich
Dr Sylvia Renhardt, archéologue, directrice du « Archeoparc Schnals »,
Tyrol du sud
Dr Patricia Aden, membre de l’Association des Femmes Universitaires
Allemandes
Dr Jochen Kirchhoff, philosophe, Université Humboldt, Berlin
Dr Maik Hosang, président du projet « Lebensgut Pommritz » et chef des
archives Rudolf-Bahro, Université Humboldt, Berlin
Professeur Beat Schneider, historien de l’art, Ecole des Beaux Arts ,
Bern
Professeure Margrit Kennedy, architecte, «Lebensgarten Steyerberg»

3. Arts et Communication

Christa Wolf, écrivaine, Allemagne
Harald Szeemann, curateur indépendant, directeur artistique «Documenta
5», 1972, et «Biennale de Venise», 1998-2002, Suisse
Ingeborg Lüscher, artiste, Suisse
Johannes Heimrath et Lara Mallien, publicitaires, groupe de media
«Kulturell Kreative »
Mechthild Scheffer, thérapeute, représentante des Fleurs de Bach en
Allemagne, Suisse et Autriche
Marianne Hochgeschurz, enseignante pour adultes, directrice de
l’exposition POLITEIA
Benoîte Groult, écrivaine, France

4. Eglises

Professeure Ursula Pfäfflin, Université Protestante de Dresde
Dr Reinhild Traitler-Espiritu, directrice de recherche de l’Académie
Protestante Boldern, Zurich, Suisse
Pasteur Müller, directeur de recherches du Centre Hospitalhof,
Stuttgart

5. International -Interculturel

Dr Wafaa El Saddik, archéologue, Egypte
Alba Maria, fondatrice et présidente de la « Terra Mirim Foundation »,
Brésil
Maria Helena Avena, contacts internationaux , « Terra Mirim foundation
»
Dr Michal Livni, président, auteur, éducateur, militant, « Kibbutz
Lotan », Israël

Les chercheuses et chercheurs

• Dans le monde entier des chercheuses et des chercheurs se consacrent
aux nouveaux thèmes de la recherche sur les sociétés
matrilinéaires,
matrifocales et matriarcales.

• Grâce à leurs recherches effectuées en Afrique, Asie, Amérique et en
Europe, ces scientifiques ont accumulé beaucoup de connaissances
universelles.

• Pour la première fois, le congrès mondial sur ces sociétés réunira
des
chercheuses et des chercheurs venant de différents pays européens,
des
Etats- Unis et de la Chine:

Dr. Heide Göttner-Abendroth

Née en 1941 et mère de trois enfants. Elle a enseigné pendant dix ans
la philosophie et les théories scientifiques à l’université de Munich.
A partir de 1976 elle a contribué à la création de la recherche
féministe.
Elle a créé la recherche moderne sur le matriarcat grâce à son travail
de plus de 30 ans et à ses nombreux livres sur le matriarcat.

En 1986, elle a fondé « l’Académie Internationale HAGIA » en Allemagne
et elle la dirige depuis. Chargée de cours dans différentes
universités, professeure invitée en 1980 à Montréal (Canada) et en
1992 à Innsbruck (Autriche). Bourses de l’université de Brême pour sa
recherche sur le matriarcat.

La recherche moderne sur le matriarcat. Définitions, perspectives,
actualité

Nous donnerons une définition de base du matriarcat. Il n’y en a eu
aucune dans la recherche jusqu’à présent, c’est pourquoi on n’a jamais
différencié les sociétés matrilinéaires, matrifocales et matriarcales.
On n’a pas non plus tenu compte des préjugés idéologiques sur le
concept de « matriarcat ». La nouvelle définition, créée à partir des
sociétés matriarcales encore existantes aujourd’hui, décrit cette
forme de société dans le domaine économique, social, politique et
spirituel. Les matriarcats ont une économie équilibrée, permettent des
relations femmes- hommes égalitaires et, d’un point de vue politique,
ce sont des sociétés de consensus. De plus, elles sont « durables » au
vrai sens du mot, c’est à dire qu’elles vivent en paix avec la nature.

Nous présenterons la portée de la recherche moderne sur le matriarcat
ainsi que l’actualité de cette nouvelle science pour les questions
sociales et politiques. Dans la sixième partie de ce congrès, nous
montrerons de quelle manière et pourquoi la politique, la
spiritualité, l’esthétique et la médecine sont inséparables dans les
sociétés matriarcales contrairement aux sociétés patriarcales dans
lesquelles ces sphères sociales ont été séparées et le sont encore
aujourd’hui.

Professeure Dr Claudia von Werlhof

Née en 1943, mère d’un fils. Elle a contribué à la création de la
recherche féministe internationale et elle a l’expérience de la
recherche dans les pays du sud et particulièrement en Amérique latine.
Depuis 1988 elle a la chaire de Recherche Féministe à l’Institut de
Sciences Politiques, à la Faculté de Sciences Sociales de l’Université
d’Innsbruck (Autriche). Théoricienne et militante contre la
mondialisation, la guerre et la politique néo-libérale.

Le patriarcat comme négation du matriarcat.
Perspectives d’une folie culturelle

Nous présenterons une théorie du patriarcat qui examine le matriarcat
d’un point de vue matriarcal. Notre thèse est que le patriarcat n’a
pas eu d’apport civilisateur propre mais est composé de différentes
formes de négation du matriarcat:

– le dénigrement du matriarcat comme condition de l’existence du
patriarcat
– la tentative d’usurpation du matriarcat
– l’inversion du matriarcat (renversement des valeurs)
– la destruction du matriarcat (construction du patriarcat)
– la tentative de substitution du matriarcat

Les inventions très originales du patriarcat correspondent donc à
différentes formes de violence, c.a.d. à la fin des tabous et à la
violence systématique, par exemple: l’invention de la guerre,
l’invention de la domination comme système (Etat), l’invention de la
propriété privée, l’invention de l’abstraction (violence de la
pensée), l’invention de l’exploitation, l’invention de la « machine ».

A ceci, l’ on oppose le savoir comme système de communication de tout
ce qui est. Il redevient la base de toute sensation, pensée, action
étant donné la folie meurtrière et l’échec prévisible de la dernière
phase du patriarcat, du capitalisme en tant que système mondial. Cette
idée fausse va disparaître car l’égalité, la subsistance, la
réciprocité et l’ optimisme par rapport à la vie typiques du
matriarcat sont en train de reprendre pied dans beaucoup de régions du
monde car elles sont considérées comme de vraies « alternatives à la
mondialisation».

Professeure Dr Annette Kuhn

Son enfance fut imprégnée d’expériences vécues pendant l’émigration
anglaise et américaine où le national-socialisme poussa sa famille en
1937. Depuis 1948 elle vit en Allemagne. A 30 ans elle fut en RFA la
plus jeune professeure de l’histoire du Moyen Age et de l’histoire
moderne à la Haute Ecole de Bonn. En 1986 elle a obtenu la première
chaire de Recherches Féministes en Histoire. Elle a fait de nombreuses
publications, elle créa une épistémologie critique féministe. Elle est
la directrice scientifique du projet POLITEIA et présidente de
l’Association d’une maison sur l’histoire des femmes.

Le modèle matriarcal. Remarques théoriques sur son histoire

1. Le rôle précurseur des femmes dans l’histoire de l’humanité
Dans les siècles protohistoriques s’est développé un système
matriarcal de culture qui a marqué tous les futurs développements
historiques. Nous présenterons les caractéristiques de ce système
matriarcal du point de vue des symboles, des mentalités et de
l’histoire sociale.

2. Les modifications de ce système dans les processus de
patriarcalisation
Dans ces processus, nous mettrons en évidence les caractéristiques
créatives,
innovantes des modèles matriarcaux avec leurs ambivalences, leurs
oppositions ainsi que leur qualité normative. Pour cela, je me
servirai de la méthode de l’antiphrase.

3. La définition d’une conscience générale historique
Nous partirons du fossé existant entre les mises en scène de la
conscience historique sur une certaine base de théories patriarcales
et les connaissances
actuelles sur l’histoire des femmes et des sexes. Il s’agit de combler
ce fossé en examinant les origines, les manifestations dans l’histoire
du modèle matriarcal ainsi que le potentiel humain de ces sociétés.

Professeure Dr Peggy Reeves Sanday

Elle est professeure d’anthropologie à l’université de Pennsylvanie.
Elle a obtenu un grand nombre de prix et est membre du conseil
scientifique du magazine Ms. Elle a fait de nombreuses publications.
Pour elle, l’anthropologie a un rapport avec l’information et plus
précisément avec la critique de l’idée de la domination masculine
universelle. En 1981, elle est partie pour l’ouest de Sumatra et a été
fascinée par le fait que les Minangkabau, un peuple de 4 millions,
définissent leur société comme un « matriarcat ». Son livre récent Les
femmes au centre. Vivre dans un matriarcat moderne est issu de sa
recherche de 20 ans chez les Minangkabau.

Matriarcat et paix dans le monde. Enseignements des Minangkabau/
Sumatra

Dans cet exposé nous présenterons un cadre abstrait afin de repenser
et de reformuler le terme de « matriarcat ». Je l’ai élaboré d’après
mes longues études ethnographiques des Minangkabau à l’ouest de
Sumatra (Indonésie). Les Minangkabau sont intéressants à ce sujet car
ils définissent leur société comme « un matriarcat ».

Un principe éthique d’équilibre entre les sexes et un grand dévouement
pour négocier entre eux et chercher des solutions pacifiques à des
conflits, c’est ce qui caractérise leur société. Bien que les
Minangkabau aient un ordre social centré sur les femmes, ils sont
également fiers d’être musulmans ce qui représente un autre aspect
mystérieux de cette société. Dans cet exposé j’expliquerai quels sont
les enseignements que les Minangkabau peuvent nous apporter et ce que
nous pouvons en tirer pour contribuer à la paix dans le monde.

Professeure Dr Ruxian Yan

Elle est professeur d’ethnologie à l’Institut de Recherche sur les
Nationalités, à l’Académie Chinoise des Sciences Sociales de Pékin.
Son travail de recherche s’est concentré pendant des dizaines d’années
sur les groupes ethniques en Chine et particulièrement sur le système
de parenté des Mosuo. Elle participe à des groupes universitaires
nationaux et internationaux. Elle est membre de l’Association des
Femmes Chinoises, vice-présidente du Comité des Femmes de l’Académie
des Sciences Sociales Chinoise et membre du Conseil de la Société
chinoise d’Ethnologie, de la Société Chinoise de folklore et de
l’association Chinoise du Couple et de la Famille.

Le système de parenté des Mosuo / Chine

Dans le système de parenté des Mosuo, la généalogie est déterminée par
les femmes et la propriété est également transmise par les femmes. Les
membres de la cognation matrilinéaire forment des grandes familles qui
ont la plupart du temps des femmes à leur tête. La vie sexuelle des
adultes se manifeste par
« les visites nocturnes des hommes chez les femmes ». En fait, la
relation entre femmes et hommes est un partenariat érotique, limité
dans le temps. Les enfants sont exclusivement élevés par le clan de la
mère. Le système matrilinéaire et la culture qui en dépend ont une
très longue histoire dans cette région et exercent une forte influence
sur les relations entre les gens et leur environnement naturel.

Les dynasties impériales chinoises ont cependant institué un système
de contrôle local (dynastie Yuan 1206 – 1368) qui a donné le pouvoir
aux officiels qui ne devaient donner leurs biens qu’à leurs
descendants. Cette pratique a été perpétrée par tous les gouvernements
chinois jusqu’à présent et a naturellement eu certaines répercussions
sur le système matrilinéaire des Mosuo.

Professeur Lamu Ga tsua

Il est Mosuo et professeur à l’Académie des Sciences Sociales de Kun
ming en Chine du sud. Il a consacré ses études à son peuple dont il
essaie de conserver l’héritage social et culturel. En 1993 il a
accompagné le voyage de recherches de l’Académie HAGIA chez les Mosuo
en tant qu’ethnologue indigène. De plus, il est ethnologue et écrivain
et il a gagné des prix pour ses présentations de la culture Mosuo. Il
est membre de l’Union des Ecrivains Chinois et de l’Union des
Ecrivains des Minorités Chinoises.

Les coutumes de mariage matriarcal chez les Mosuo/ sud ouest de la
Chine

Les relations femmes – hommes dans la société Mosuo sont
particulièrement égalitaires. En effet, les femmes sont considérées
comme « la source » et comme les garantes d’une certaine constance.
Les hommes par contre, « les voyageurs » sont ceux qui sont exposés
aux changements. La mère représente l’origine de la vie et de la
société, ce qui se retrouve dans les principes éthiques, les
conceptions de l’amour et du mariage. La culture matriarcale des Mosuo
met l’accent sur la position de la femme, ce qui ne veut pas dire que
celle de l’homme soit dépréciée. Ceci se reflète dans les modèles de
famille, dans les modèles économiques, dans les modèles d’union,
qu’ils soient polygames ou monogames, ainsi que dans les sentiments
qui s’expriment le plus dans cette société. L’histoire de l’origine de
ces modèles et en particulier des modèles monogames est complexe et
peut s ‘expliquer par des interventions d’un pouvoir extérieur. « Les
visites nocturnes » caractérisent les Mosuo. Elles laissent aux
partenaires une autonomie personnelle et économique. Aucun privilège
émotionnel lié à la sexualité ni aucun privilège engendré par le
sentiment de propriété n’interviennent. Par conséquent les relations
lors de ces « visites nocturnes » reposent uniquement sur l’amour et
l’érotisme et rendent possible un lien entre deux êtres égaux. Ces
coutumes conjugales dans la région autour du lac de Lugu où habitent
encore les Mosuo, sont encore très vivantes de nos jours.

Dr. Shanshan Du

Elle est assistante d’anthropologie à l’université Tulane (USA). Elle
a obtenu le prix Elsie Clew Parson et le prix Sylvia Forman de
l’association d’Anthropologie Féministe. Son livre Chopsticks Only
Work in Pairs ( Les baguettes ne marchent que par deux ) sur l’union
et l’égalité des sexes chez les Lahu au sud ouest de la Chine est paru
récemment.

Caractéristiques des sociétés équilibrées. Comparaison avec les Lahu /
Chine

Nous présenterons d’abord une théorie comparative sur l’égalité des
sexes puis un exemple ethnographique.

Dans la partie théorique, il s’agit de trois modèles qui favorisent
l’équilibre, l’harmonie et l’égalité entre les sexes dans les sociétés
préindustrielles. Le premier modèle est « la focalisation sur la mère
», typique des sociétés matrilinéaires, matrifocales et matriarcales.
Le deuxième modèle est « le côté secondaire des genres » pour lequel
la dimension symbolique est minime et ne joue aucun rôle social. Le
troisième modèle est « l’union des genres » grâce auquel les hommes et
les femmes sont identifié-e-s entant que membres de très hautes
structures sociales et doivent jouer des rôles sociaux. Pour tous ces
modèles il y aura des exemples concrets.

Les Lahu du sud ouest de la Chine nous serviront d’exemple pour
démontrer comment leur conception de l’union des genres implique
l’égalité des genres. Chez eux le principe de la dualité masculin-
féminin n’apparaît pas seulement dans la mythologie et l’idéologie
mais il imprègne également le modèle de parenté et l’organisation
sociale. C’est pourquoi l’on considère chez eux qu’il est normal que
les hommes et les femmes en tant qu’équipes d’époux/épouses fassent le
plus de choses ensemble, que ce soit pour l’éducation des enfants et
les travaux domestiques ou que ce soit dans le travail ou dans des
rôles officiels.

Professeure Dr Hélène Claudot-Hawad

Elle est anthropologue et directrice de recherche au Centre National
de la Recherche Scientifique, rattachée à l’Institut de Recherches et
d’Etudes sur le Monde Arabe et Musulman (IREMAM), Aix-en-Provence,
France. Elle est responsable du Pôle de Recherches en Anthropologie
Sociale du Maghreb et du Sahara. Ses travaux concer- nent
principalement la société touarègue. Dans une démarche comparative,
elle s’est intéressée aux différentes régions du monde touareg,
qu’elles soient rattachées à l’Algérie, au Mali, au Niger, au Burkina
Faso ou à la Libye. Elle a publié de nom- breux articles et ouvrages ;
elle a contribué également à la traduction de l’œuvre litté- raire de
l‘écrivain touareg Hawad ainsi que d’autres poètes touaregs
contemporains.

„Femme-abri et homme-voyageur“. Les représentations du genre chez les
Touaregs (Imajaghen) / Afrique du nord

Les représentations du „féminin“ et du „masculin“ sont corrélées chez
les Touaregs à d’autres registres qui servent à classer et à penser le
monde, comme l’intérieur et l’extérieur, le froid et le chaud, la
culture et la nature, la stabilité et la mobilité. Ces dispositifs de
savoir et d’action sont basés sur plusieurs principes. L’un d’eux est
l’idée que chaque entité est nécessairement composite, formée de
parties irréductibles mais complémentaires. Un autre principe est que
le fonctionnement de l’univers – et de chacun de ses éléments – repose
sur le lien particulier noué entre ces parties opposées. Les
institutions, les rituels, la distribution des rôles sociaux qui
varient selon les époques et les lieux, mettent en scène les
perpétuels réajustements des relations, plus ou moins harmonieuses,
établies entre les facettes plurielles du monde.

Dans cette conférence, seront analysés plus particulièrement les
relations de genre et la position remarquables des femmes au sein de
cette société, aussi bien dans les milieux qui suivent une filiation
matrilinéaire que dans ceux qui sont devenus patrilinéaires.

Dr. Malika Grasshoff

Historienne, auteure et ethnologue Indigène: Elle est kabyle et a
grandi dans un village de Kabylie en Algérie jusqu’à l’âge de dix sept
ans. Son travail de recherches imprégné de son vécu nous permet
d’accéder à des connaissances sur les rites et les mythes d’une
société en train de disparaître dans laquelle la relation mère/fille
joue un rôle central. Elle a publié deux de ses livres sur le Monde
magique des kabyles en France sous le pseudonyme de « Malikam ». L’un
d’entre eux est paru en Allemagne en 2001.

La place centrale des femmes chez les Berbères en Afrique du nord avec
l’exemple des femmes kabyles

Les Berbères sont connus comme le plus vieux peuple de l’Afrique du
nord qui vive encore au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Chrétiens
pendant un certain temps, ils devinrent musulmans après la conquête
par les Arabes. Les Berbères de Kabylie (Algérie) ont cependant
conservé leurs coutumes pré-islamiques.

Les travaux des femmes kabyles comme la poterie et le tissage sont
encore accompagnés de pratiques et de rites et ne thématisent aucune
différence entre les êtres humains et la nature mais au contraire ils
font apparaître une relation magique basée sur l’unité. La vie sociale
est basée sur un modèle d’assistance mutuelle qui exige de tous les
membres du village une conscience de la responsabilité engagée. Les
différences entre les sexes et les taches et rôles différents ne
provoquent pas des relations de pouvoirs entre hommes et femmes.

La cosmologie des femmes kabyles est en rapport étroit avec leur art
et s’exprime par une ornementation spéciale dans la céramique et les
tissages. Par leur disposition, les ornements sont une langue secrète
des femmes car ces motifs ont une relation directe avec leur féminité
et leur capacité à donner la vie. Cette écriture secrète a été
transmise jusqu’à présent seulement de mère en fille.

Dr. Veronika Bennholdt-Thomsen

Elle est ethnologue et sociologue et a contribué à la création de la
recherche féministe internationale. Elle a vécu de nombreuses années
au Mexique et fait des recherches sur les sujets suivants: économie
rurale et recherche féministe en Amérique latine et en Europe.
Directrice de l’Institut de Théorie et de Pratique de la Subsistance
de Bielefeld, professeure honoraire à l’université de Vienne
enseignant les Ressources Naturelles et les Sciences Appliquées,
actuellement professeure invitée pour la Recherche Féministe sur la
Ruralité à l’université Humboldt de Berlin.

Une société matriarcale à l’époque de la mondialisation:
Juchitàn / Mexique du sud

C’est justement au Mexique, pays du machisme, que la société indigène
avec ses aspects matriarcaux a continué d’exister. C’est précisément
là, au bord de l’isthme de Tehuantepec, une plaque tournante du
commerce mondial. Par quels mécanismes cette culture, cette économie
et cette structure sociale autonomes peuvent-elles s’affirmer? Nous
répondrons à la question dans l’exposé en décrivant la société du
Juchitan que je présente ici rapidement:

Les femmes de Juchitan, une ville de 100 000 habitants travaillent
dans tous les secteurs mais le commerce est devenu leur deuxième
nature. Les hommes sont agriculteurs, pêcheurs, artisans et
journaliers. Ils donnent leurs produits et leurs salaires aux femmes.
Ici domine donc depuis toujours une économie régionale qui se base
aussi sur les échanges avec les autres ethnies de la région. Comme on
pouvait s’y attendre, la mère et la maternité jouent un rôle important
dans cette société de même que l’existence de deux genres. Cependant
on peut différencier quatre genres sociaux que l’on définit par leurs
activités et leur sexualité.

Dr. Riane Eisler

Elle est très connue grâce à son livre Le calice et l’épée traduit
dans 18 langues. Elle est présidente du Centre des Etudes sur le
Partenariat. Elle a enseigné à l’université de Californie. Elle est
membre de l’Académie Mondiale des Arts et des Sciences et co-
fondatrice du Groupe de Recherches pour l’Evolution Universelle. Elle
a accompli un travail de pionnière pour les Droits de la Personne, en
particulier pour les Droits des Femmes et des Enfants. Elle a obtenu
entre autres « le prix des pionniers humanistes » et est devenue membre
d’honneur de la Commission Mondiale pour une Conscience Planétaire et
pour la Spiritualité. Elle est en outre co-fondatrice de l’Alliance
spirituelle pour la fin de la violence privée.

Lutter pour développer les possibilités des êtres humains:
Les femmes, les hommes et la transformation culturelle

Dans cet exposé nous regarderons l’évolution culturelle en tenant
compte de deux aspects fondamentaux qui ont formé les modèles sociaux:
le modèle dominateur (dominance masculine, oppression et violence) et
le modèle du partenariat (égalitaire, durable, pacifique). Dans le
développement des sociétés occidentales nous retrouvons les traces des
tensions entre ces deux alternatives. « La théorie de la transformation
culturelle » montre qu’un modèle a toujours succédé à l’autre à des
époques de très grands déséquilibres sociaux et technologiques, que
cette succession était évidente dans la protohistoire et que notre
époque avec ses changements sociaux et technologiques massifs pourrait
bien voir une autre succession radicale, vers un monde qui accorderait
plus d’importance au partenariat qu’à la domination.

La construction des rôles et des relations entre les deux moitiés
féminine et masculine est très importante, elle se répercute sur
toutes les institutions sociales. Nous montrerons que le combat pour
notre avenir ne se joue pas entre les vieux blocs idéologiques et les
nouveaux mais entre un modèle basé sur le partenariat et l’autre basé
sur la domination. Un autre point important est la lutte continue des
intellectuel-le-s pour connaître la vérité sur les origines de la
culture de l’humanité. C’est d’une très grande importance pour notre
conception des potentiels de l’humanité.

Dr. Carola Meier-Seethaler

Etudes de philosophie et doctorat à Munich, en parallèle études de
psychologie et formation de psychothérapeute. Après avoir dirigé
pendant des années des centres d’aide à l’enfance elle s’est mariée et
est partie en Suisse. Mère de deux filles. Elle a enseigné pendant des
années à la Haute Ecole des Sciences Sociales de Bern et a ouvert un
cabinet de psychothérapeute en 1978. Elle est actuellement membre de
la Commission Ethique Suisse dans le domaine de la médecine humaine.
De nombreuses publications.

Alternatives au concept dualiste de la culture. L’interdiction de
penser du patriarcat

A l’aide du système traditionnel patriarcal concernant la société et
ses symboles nous montrerons les failles logiques inhérentes à ce
système. A l’aide de la langue symbolique de ces premières
civilisations et de leur récupération pour un concept hiérarchique de
la culture nous démontrerons que la séparation entre le principe de
l’esprit masculin et le chaos originel féminin, considérée comme
ontologique est absurde. Nous établirons des parallèles entre des
conceptions du monde mythiques et des structures sociales et nous
mettrons en évidence comment les peuples nomades et guerriers ont
superposé avec violence leur culture sur celle des peuples afro-
eurasiens entre le quatrième et le second siècle avant JC.

Dans la politique d’égalité actuelle la critique radicale du
patriarcat n’apparaît pas au premier plan parce que la science du
patriarcat se montre incapable de critiquer ses propres prémisses. De
ces exemples il ressort que ce blocage évident de la pensée ne peut
s’expliquer que par une opposition émotionnelle inconsciente.

Professeure Dr Lucia Chiavola Birnbaum

C’ est une historienne américaine d’origine sicilienne. Actuellement
elle est professeure de philosophie et de religion à l’Institut
Californien pour les Etudes Intégrales (CIIS) dans le cadre du
programme pour la spiritualité des femmes à San Francisco. Elle s’est
intéressée pendant très longtemps aux représentations de la foi
opprimée ce qui apparaît dans ses livres La libéralisation de la
femme. Féminisme en Italie; Les Madones Noires. Féminisme, religion et
politique en Italie et La Mère Noire. Origines africaines et mères de
Dieu. Elle a obtenu des prix grâce à ces trois livres.

La Mère Noire, les Autres noires et un nouveau monde

Il n’y a pas que l’homo sapiens qui vienne du centre et du sud de
l’Afrique mais également la Mère Noire, une divinité que l’on vénéra
là-bas. Cette vénération de la Mère Noire montre l’importance des
cultes basés sur la mère dans les signes symboliques protohistoriques
que l’on trouva dans les grottes et les demeures des émigrants
africains sur tous les continents il y a 50 000 ans avant JC. Plus
tard, vers 25 000 ans avant JC ces signes se transformèrent en images
de vénération de la mère, comme on les a trouvées le long des côtes de
la Méditerranée, en Asie de l’ouest et de l’est puis en Amérique du
nord et du sud. A l’époque chrétienne, elles devinrent des Madones
chrétiennes mais l’héritage de la Mère Noire africaine est présent
chez toutes les déesses noires sur chaque continent.

Dans mon livre La Mère Noire j’ai mis en relation les évidences
archéologique (d’après Anati) et génétique (d’après Sforza) qui
soutiennent ces thèses. A cela s’ajoutent mes propres études sur le
féminisme et l’histoire de la civilisation d’après mes recherches dans
ma patrie, la Sicile et en Espagne.

Dr. Christa Mulack

Née en 1943 à Hambourg, elle vit actuellement à Hagen en tant
qu’auteure et chargée de cours à l’université. Le sujet de sa thèse
était La féminité de Dieu. Origines matriarcales de l’image de Dieu.
Après son doctorat elle fut chargée de cours de théologie féministe
dans différentes universités. Depuis plus de 20 ans elle travaille sur
le thème du matriarcat.

Le matriarcat dans l’Ancien Israël. A propos de l’œuvre de Gerda
Weiler

Gerda Weiler (1921-1994) est la première auteure à avoir examiné le
contenu matriarcal de la Bible hébraïque et des textes antiques. Elle
est très souvent tombée sur de vieux textes cultuels qui possèdent des
contenus matriarcaux. Elle a donc pu mettre en évidence un vrai trésor
car elle a pu montrer que dans l’ancienne Palestine il y avait une
culture de la déesse avec des traces pré-israélites qui a exercé une
forte influence sur les tribus émigrées de l’Ancien Israël. Donc la
conviction selon laquelle Israël a toujours eu une culture et une
société patriarcales et un « monothéisme originel » se révèle être
caduque même si ceci est toujours suggéré par l’enseignement chrétien.

Mais la base de cette découverte est un important savoir
interdisciplinaire qui manque à la recherche sur l’Ancien Testament.
C’est pour cela que cette recherche est vivement critiquée par Gerda
Weiler. Elle oppose cette vision patriarcale sclérosante de la
transcendance à la vision matriarcale.

Dans l’exposé nous présenterons cette partie de l’œuvre de Gerda
Weiler et l’intégrerons à la discussion sur le matriarcat.

 » La conscience libérée des femmes est une force qui préparera et
facilitera le saut dans un avenir métapatriarcal » (Gerda Weiler)

Joan Marler

Elle dirige l’Institut d’Archéo-mythologie en Californie et enseigne
dans le cadre de la spiritualité des femmes à l’Institut Californien
des Etudes Intégrales (CIIS) à San Francisco. Elle a édité: Au royaume
des ancêtres femmes. Une anthologie en l’honneur de Marija Gimbutas
(1997) et est coéditrice du journal scientifique ReVision.
Actuellement elle écrit la biographie de l’archéologue Marija
Gimbutas.

L’iconographie et la structure sociale de l’ancienne Europe.
La recherche archéo-mythologique de Marija Gimbutas

Marija Gimbutas, l’archéologue américaine d’origine lithuanienne
(1921-1994), fut une pionnière dans la recherche de l’art rupestre des
premières sociétés agricoles en Europe. Des milliers de sculptures
anthropomorphiques et zoomorphes, d’élégants récipients et des objets
de culte des civilisations de l’ancienne Europe, en particulier de
l’Europe du sud est témoignent des activités rituelles de la vie
agraire suivant le cycle des saisons. Le vaste champ du symbolisme
néolithique montre un culte permanent de l’Unité de toute vie,
représenté de manière primaire sous des formes féminines ce qui
renvoie à la place centrale des femmes en tant que créatrices de
culture.

Sans source écrite, rien qu’en décrivant les artefacts, il n’est
pourtant pas possible de comprendre réellement les aspects non-
matériels d’une culture. C’est pourquoi Gimbutas a développé la
méthode de « l’archéo-mythologie », un procédé interdisciplinaire qui
relie l’archéologie, la mythologie, l’ethnologie, le folklore, la
paléolinguistique et les connaissances de sources historiques. De
cette manière Gimbutas a réussi à caractériser les premières sociétés
néolithiques comme étant non indo-européennes et « matristiques ».
D’après ses connaissances, les types d’implantation, les lieux
d’inhumation et l’iconographie de l’ancienne Europe reflètent une
forme de société pacifiste, matrilinéaire, endogame qui était
égalitaire sur le plan économique et qui mettait les femmes au centre
des cérémonies spirituelles. Dans cet exposé nous présenterons la
théorie de Gimbutas sur l’iconographie et la structure sociale de
l’ancienne Europe et nous en discuterons en la mettant sous l’angle de
la recherche pluridisciplinaire contemporaine.

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Académie Internationale Hagia