La voix du Prophète est la voix de l’amour.

L’union des traditions, l’union des sagesses, exprimées pleinement selon l’unicité de chaque ethnie, de chaque race. L’union des traditions dont nous parlons est le retour aux sources des traditions, le retour à cette harmonie où chacun exprime l’amour du Vénérable dans l’unicité de son expression.
Des traditions, ont dérivé des religions. Les religions sont expressions déformées des traditions. La sagesse du désert, la sagesse d’un aspect de l’Orient, perdure dans le silence du désert, transparaît peut-être dans les expressions des poètes soufis, de même que dans d’autres déserts est préservée la sagesse d’autres traditions.
Il est un plan de vie où la Fraternité réunie honore le Vénérable, chacun à travers son unicité, chacun offrant son unicité comme on offre une perle polie pour l’amour divin, tous respectant, honorant, appréciant l’unicité de chacun.
L’union des traditions implique transcender les religions. Les religions ont créé des cases ou des castes, des boîtes. Chaque boîte fermée se heurte aux autres boîtes, croyant devoir montrer qu’elle est la meilleure. Dans ces boîtes, il reste très peu du parfum de la tradition.
Au-delà des religions, dans le silence, les voix de l’Orient chantent le silence. Prenant pour vêtement le vent, les éléments, l’Être s’offre et danse pour le silence. La danse est union. Le chant est articulé selon les sons propres à l’unicité de l’Orient, à l’unicité de l’esprit des déserts et des plaines. Vêtus du vent, de la lune et des étoiles, les dévots chantent et dansent, et dans leur transe, font écho au chant et à la danse d’autres traditions. Depuis cet état d’ouverture, d’offrande, de respect, le même amour, le même chant, la même passion de la transe, exprimés par l’unicité de l’intonation des déserts et des plaines de l’Orient.
La Fraternité préserve ces traditions. Tous connaissent le respect, tous connaissent l’unisson même des chants, différents tons, différentes inflexions, la même intention, la même offrande, la même ivresse. Les religions n’ont pas su pénétrer cette ivresse. Elles ont voulu extraire ce qu’elles ont cru être le parfum et l’enfermer dans une boîte. Le parfum de l’ivresse ne s’enferme dans aucune boîte.
Dans le désert ou dans les plaines, vêtus du vent, de la lune, des étoiles, ils et elles chantent le silence. Le silence, vous le savez, n’est-ce pas, le Bien-aimé, la Bien-aimée, l’infini de l’amour, certains l’ont appelé Divin. Les religions ont cru enfermer le Divin dans des noms.
Il est des noms qui savent l’ouverture. Il est des sons qui sont vénération. Il est l’amour, le Vénérable, la Vénérable. Des traditions, chacun, chacune dans son unicité, chante et danse, vêtu du vent, de la lune, des étoiles, vêtu de la terre même, que ses pieds dansent sur la terre ou sur d’autres planètes.
Les traditions s’écoutent, se respectent, se vénèrent, se sachant l’expression du Vénérable, de la Vénérable, partageant la même ivresse, la passion de l’amour. Ces traditions s’unissent, éternellement unies dans ce plan auquel certains choisissent de s’offrir.
Je vous remercie de choisir de sortir des boîtes des religions pour honorer les traditions qui étreignent dans la passion de l’amour pur, le Vénérable, la Vénérable. La voix du Prophète est la voix de l’amour.

Agnès Bos-masseron