Je n’ai pas souvent publié sur le site… Mais je l’ai fréquenté assidûment les années précédent fin 2012. Depuis je passe de temps en temps. Je trouve qu’en ce moment il s’ennuie! Alors voilà un petit texte personnel assez récent! Espérant vous distraire! (pardonnez les fautes, je vous en prie!) il s’intitule « à propos des propos sur le bonheur… » bonne lecture!

À propos des propos sur le bonheur…

Il est commun pour un philosophe actuel, ou quiconque a la prétention de penser aujourd’hui, d’émettre à un moment ou à un autre un avis sur le bonheur et les facteurs qui le rendent propice. C’est un peu un aveu, une bêtise, commune, et riche… Rien ne se consomme mieux qu’un avis sur le bonheur, tant cet aveux est difficile, en soi. Aujourd’hui, comme hier…
Cet aveux peut serte être fort documenté, (les philosophes ont de tout temps traité ce sujet), ou inspiré, (par la tradition bouddhiste par exemple, qui le met au cœur de sa philosophie)… Se prétendre heureux est toujours un gage d’humilité! L’univers est si vaste, et le monde si compliqué, comment prétendre avoir réussi à s’y être fait? En classe de terminale, après une brève initiation à S.Freud, mon premier sujet de dissertation fut le commentaire d’un propos d’Alain sur le bonheur. J’y obtint la note de 16, et mon amour pour la philosophie commença.
Ce propos (89) était intitulé: « Bonheur est vertu ». On y lit ces phrases: « Les sages d’autrefois cherchaient le bonheur ; non pas le bonheur du voisin, mais leur bonheur propre. Les sages d’aujourd’hui s’accordent à enseigner que le bonheur propre n’est pas une chose noble à rechercher, les uns s’exerçant à dire que la vertu méprise le bonheur, et cela n’est pas difficile à dire ; les autres enseignant que le commun bonheur est la vrai source du bonheur propre, ce qui est sans doute l’opinion la plus creuse de toutes, car il n’y a point d’occupation plus vaine que de verser du bonheur dans les gens autour comme dans des outres percées ; j’ai observé que ceux qui s’ennuient d’eux-mêmes, on ne peut point les amuser ; et au contraire, à ceux qui ne mendient point, c’est à ceux-là que l’on peut donner quelque chose,… ». Il en déduit deux choses, la première est que: « Qui est puissant et heureux par soi sera donc heureux et puissant par les autres encore en plus. Oui les heureux feront un beau commerce et un bel échange ; mais encore faut-il qu’ils aient en eux du bonheur, pour le donner. » et la seconde qui suit: « M’est avis, donc, que le bonheur intime et propre n’est point contraire à la vertu, mais plutôt est par lui-même vertu… ».
Pour moi, la définition Kantienne du bonheur est la plus sage: le bonheur, que l’on sait reconnaître et apprécier, dépend de plus que nous-même, ainsi moralement seule la recherche des circonstances propices au bonheur est un but. Or les circonstances les meilleures pour le bonheur sont la disponibilité et l’attention. Elles découlent ensemble de la vertu, en cela qu’elle nous engage à faire front à nos maux.
Face à ce premier succès, (j’était alors dans la section scientifique, option mathématiques) j’ai décidé par la suite de m’intéresser de plus prêt à la philosophie, et me suis inscrit en faculté. En seconde année, dans un module sur E.Kant, notre professeur nous a alors posé la question suivante: « si vous pouviez choisir, préféreriez vous être riche ou être heureux? »… Une telle approximation des concepts m’a d’abord choqué, puis offusqué: En effet, si l’argent est un moyen pour arriver à ses fins (le bonheur), il ne peut en rien être mis sur le même plan que sa finalité: le bonheur lui-même. C’était comme demander à quelqu’un qui a faim s’il préfère un bout de pain ou l’argent pour se payer un bout de pain…
Et pourtant la question n’est pas si innocente: si vous demandez à quelqu’un la première chose qu’il veuille, il vous répondrait sûrement de l’argent. Nous avons tous une certaine idée du bonheur, relatif à notre enfance, ou à la manière dont nous avons déjà été aimé. Personne ne se considère foncièrement malheureux, la vie est trop riche en exemple de misère, pourtant tout le monde ou presque se considère juste un peu trop pauvre: Ils voudraient s’il le pouvaient réussir à obtenir de suite tout ce qu’ils peuvent toucher du doigt à cet instant. Et je rejoins ici Alain, qui dit que l’on ne sait pas être plus heureux qu’on ne le désire ou le rêve, en fonction de ce que nous sommes et qui nous sommes à tel moment.
C’est pourquoi les bouddhiste semblent si riches en compassion et en douceur, ils savent que la vie est un bien infiniment précieux, et eux tirent le partit de profiter de ses bénéfices: à travers la méditation, notre monde intérieur est vaste et grand, par la discipline et l’introspection, on peut déjà se prémunir de tellement d’envies qui sans ça devraient (pour égos q’elle sont) trouver une dépendance dans la matière: un achat, un voyage, etc… Et il est de nombreux exemples comme celui là. Un psychiatre semble jouir d’une sérénité et d’un recul cher, ce bien n ‘est pas matériel et à tout pour être enviable, et pourtant le fait de s’intéresser à quelque chose peut sembler pénible. L’argent? Le bonheur?
L’argent apporte du pouvoir, et de la sécurité immédiate, et pourtant il n’est rien sans sa valeur d’échange. Le bonheur, quand à lui, n’est pas vraiment à la mode: les gens heureux ne sont-ils pas toujours au secours des autres, toujours riches en palabres, gais, voir plaisantins, débordants d’énergie? Cela semble fatiguant. À notre niveau, nous dit la petite voix, nous préférerions nous en tenir à nous-même, et que nos petits problèmes se soignent en liquidité. Le bonheur fait peur. La vie fait peur. Nous sommes les premier à le reconnaitre, elle est effrayante. Bonheur est vertu. Pourquoi? Parce que l’enthousiasme et la foi sont des valeurs charitables et dignes, et que l’on sait la vertu difficile. En vérité nous sommes déjà heureux. Sinon nous aurions plus d’allant. Nous nous reconnaissons volontiers malheureux, à tel ou tel endroit, relativement éloignés de nos propres idéaux dans l’absolu, mais nous ne voudrions changer de vie pour rien au monde. L’argent par contre représente une solution de facilité immédiate que nous pècherions à refuser. Préféreriez vous de l’argent ou du bonheur?
J’en voulait à mon professeur en cela qu’il mettait sur le même plan un moyen et une fin, ce qui en somme, ne fonctionne pas forcément bien. Le bonheur est très relatif à la satisfaction, du moins dans un prime lieu, or, est-il possible d’accéder à quelque chose que l’on désire sans pouvoir l’acheter? Non. Si mon bonheur passe par un voyage, répondre: bonheur implique les moyens de réaliser cette envie. L ‘argent par contre, de lui même, est vide d’envies.
Nous sommes heureux, et peinons juste à l’avouer, pourtant peut-on souhaiter plus qu’être heureux? Oui mais voilà, se cache dans ce terme toutes ces petites choses que nous pourrions déjà faire, alors que nous attendons d’en avoir le courage… C’est à portée, mais nous préférons continuer d’en rêver, encore un peu! Le « bonheur est vertu ». Elle est la plus belle d’entre elle, elle est l’humilité. S’il est si intéressant de lire ces propos et traités sur le bonheur, c’est que nous savons tous reconnaître naturellement qui est heureux, et qui ne l’est pas. Et quand à nous-même, nous prêterions-nous ce titre? À un certain plan oui, mais sur tous les plans? Si nous avions le choix de signer, juste maintenant, notre nom sur le livre la vie, le ferions nous de suite? Allez, allez, un peu d’allant, un peu de foi, le paradis n’est pas pour nous si incongru, pourquoi attendre et hésiter? Les choses du monde n’ont qu’à attendre! Partageons donc quand nous pouvons, ces étincelles d’éternité… Et la richesse viendra après!