(à gauche avant la découverte, à droite à compter du 1er juin 2015)

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CARACTÉRISTIQUES FONCTIONNELLES ET STRUCTURELLES DES VAISSEAUX LYMPHATIQUES DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

L’une des caractéristiques sur l’étude du système nerveux central est le manque d’information sur le système de drainage lymphatique.

Bien qu’il soit maintenant accepté que le système nerveux central éprouve une surveillance immunitaire constante prenant place à l’intérieur du compartiment méningé, les mécanismes gouvernant l’entrée et la sortie des cellules immunitaires en provenance du système nerveux central demeurent mal compris.

Dans la recherche de passerelles de cellules T dans et hors des méninges, nous découvrîmes des vaisseaux lymphatiques opérationnels tapissant les sinus duraux (tapissant les sinus des méninges extérieures).

Ces structures montrent l’ensemble des caractéristiques moléculaires de cellules endothéliales lymphatiques capables de porter ensemble le fluide et les cellules immunitaires depuis le fluide cérébrospinal, et sont connectées aux profonds nœuds lymphatiques cervicaux.

La localisation si particulière de ces vaisseaux peut avoir entravée leur découverte jusqu’à ce jour contribuant ainsi au concept longtemps tenu de l’absence de vascularisation lymphatique dans le système nerveux central.

La découverte du système lymphatique au niveau du système nerveux central peut requérir une réévaluation de l’hypothèse fondamentale en neuro-immunologie et verser une nouvelle lumière sur l’étiologie des maladies neuro-inflammatoires et neuro-dégénératives associée avec le dysfonctionnement du système immunitaire.

Auteurs :

Antoine Louveau (ci-dessus)
Igor Smirnov
Timothy J. Keyes
Noel C. Derecki
Kevin S. Lee
Tajie H. Harris
Jonathan Kipnis
tous de l’Ecole de Médecine de l’Université de Virginie, Charlottesville, Etats-Unis d’Amérique

Source originelle du communiquéNature

Publié le 1er juin 2015
Accepté le 20 mars 2015
Reçu le 30 octobre 2014

Source originelle de la traduction en langue françaiseDelta de la Lyre

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Lexique

Cellules T
= lymphocites T
Petit globule blanc intervenant dans la réponse immunitaire. Les lymphocytes T repèrent et détruisent des agents pathogènes provenant de l’extérieur de l’organisme comme les bactéries ou les virus, mais également des cellules de l’organisme ayant subi des transformations anormales comme les cellules cancéreuses.
(Source définition – SantéPratique.fr)

Cellules endothéliales
Pour atteindre les cellules, les substances nutritives contenues dans le sang doivent d’abord traverser la paroi des capillaires et pénétrer dans le liquide interstitiel qui baigne les cellules. Constitué d’une seule couche de cellules épithéliales, la paroi des capillaires est très mince et de ce fait hautement perméable. Ces cellules minces et aplaties permettent le transfert rapide des substances entre le sang et le liquide interstitiel. Contrairement aux veines et aux artères, les capillaires sont dépourvues defibres musculaires lisses, de fibres élastiques et de membrane.
(Source définition – Doctissimo.fr)

Étiologie
L’étiologie désigne à la fois l’étude des causes et facteurs d’une maladie et l’ensemble de ces causes elles-mêmes.
(Source définition – SantéMédecine.net)

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DES VAISSEAUX LYMPHATIQUES INCONNUS DÉCOUVERTS DANS LE CERVEAU

Ci-dessus, une cartographie du système lymphatique. L’image de gauche correspond à la cartographie considérée jusqu’ici comme valide, et l’image de droite est la cartographie actualisée en fonction de la découverte des chercheurs de l’Université de Virginie. Crédits : University of Virginia Health System

Contre toute attente, des vaisseaux lymphatiques ont pour la première fois été décelés dans le cerveau, alors que les scientifiques estimaient jusqu’ici qu’il en était dépourvu. Cette découverte majeure pourrait révolutionner la compréhension et le traitement des maladies neurologiques comme Alzheimer ou la sclérose en plaques.

C’est une découverte tout simplement stupéfiante, appelée à bouleverser de fond en comble les livres d’anatomie. De quoi s’agit-il ? Des chercheurs américains ont découvert l’existence de vaisseaux lymphatiques dans le cerveau, reliant ce dernier au système immunitaire. Or jusqu’ici, le cerveau était supposé… être totalement dépourvu de tels vaisseaux. En d’autres termes, aucun « lien » anatomique direct entre le cerveau et le système immunitaire n’était connu jusqu’à ce jour.

Au-delà de la révolution que ce résultat majeur va provoquer dans nos connaissances anatomiques, c’est également la compréhension de nombreuses maladies affectant tout à la fois le système nerveux central et le système immunitaire qui devrait être considérablement améliorée par cette découverte. C’est par exemple le cas de la sclérose en plaques, cette maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central. Ou encore la maladie d’Alzheimer, une affection neurologique dont les liens avec le système immunitaire sont très mal compris.

Pour bien comprendre ce dont il s’agit rappelons au passage ce qu’est le système lymphatique : il s’agit d’un système formé par des vaisseaux et des organes chargés du drainage des substances de rebut, dont des protéines et des lipides, produites lors du métabolisme cellulaire.

Toutefois, le système lymphatique n’est pas présent partout dans le corps humain. Toutes les analyses anatomiques conduites jusqu’ici avaient en effet indiqué que certains organes étaient dépourvus du drainage lymphatique, comme les os et le cerveau. Concernant ce dernier, c’était en tout cas ce qui était supposé jusqu’ici, avant la découverte réalisée par le neurologue Antoine Louveau et ses collègues de l’Ecole de Médecine de l’Université de Virginie (Etats-Unis).

Pour réaliser cette découverte, Louveau et ses collègues ont mené des analyses sur des souris. Lesquelles ont révélé l’existence de vaisseaux lymphatiques dans les méninges, ces membranes recouvrant le cerveau. Et ce, en totale contradiction avec ce qu’affirmaient jusqu’ici tous les traités d’anatomie. Des vaisseaux bien cachés, qui avaient échappé à toutes les dissections anatomiques réalisées dans le passé…

Pourquoi ces structures lymphatiques avaient-elles échappé jusqu’ici au regard des anatomistes? Pour une question méthodologique. Car c’est bien l’adoption d’une nouvelle méthode de dissection qui a permis à Louveau et ses collègues de déceler ces vaisseaux. Si la procédure habituelle prévoyait tout d’abord l’ablation des méninges du cerveau, pour ensuite les « fixer » (« fixer » un tissu consiste à immobiliser les cellules dans l’état dans lequel elles étaient juste avant l’intervention), Louveau et ses collègues ont tout simplement inversé le processus : ils ont d’abord fixé les méninges alors qu’elles étaient toujours présentes dans le cerveau, et ce n’est que dans un second temps qu’ils les ont extraites avant de les analyser en microscopie. Une méthode présentant l’avantage de conserver beaucoup plus efficacement les méninges dans leur état d’origine.

Grâce à ce changement méthodologique, Louveau et ses collègues ont ainsi pu déceler la présence de cellules immunitaires et de vaisseaux lymphatiques au sein des méninges…

En plus de révolutionner nos connaissances sur le cerveau, cette découverte est susceptible de renouveler le débat sur l’approche médicale des maladies neurologiques. En effet, on sait que des pathologies comme la maladie d’Alzheimer impliquent l’accumulation massive de protéines dans le cerveau (les protéines bêta-amyloïdes). Or, il est tout à fait possible de faire l’hypothèse que l’accumulation de ces protéines proviendrait d’une mauvaise évacuation de ces dernières par les vaisseaux lymphatiques…

Cette étude a été publiée le 1er juin 2015 dans la revue Nature, sous le titre »Structural and functional features of central nervous system lymphatic vessels ».

Rédaction – Anna Biazzi
Source – Le Journal de la SCIENCE
10 juin 2015

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LA LYMPHE, MAIS QU’EST-CE QUE C’EST ?

C’est le résultat d’une sorte de filtration du sang à partir de tout-petits vaisseaux. La lymphe circule dans le système lymphatique, analogue au système sanguin : de la périphérie de l’organisme vers le cœur. Selon les endroits du corps qu’elle traverse, c’est un liquide incolore, blanc ou ambré.

(Dessin ci-dessus – Vaisseaux lymphatiques superficiels et profonds du visage et du cou. Tout notre corps est comme ça !)

Le flux de la lymphe est très lent, donnant la possibilité à l’organisme de pouvoir réellement épurer les liquides qui le baignent.
Tout au long de son trajet (grâce aux contractions pulsées des muscles, des vaisseaux sanguins, de la respiration…), la lymphe, tel un système d’évacuation des déchets, draine les liquides excédentaires, les toxines, les débris cellulaires, jusqu’aux ganglions où elle est filtrée des éléments indésirables.
La lymphe transporte également des nutriments essentiels à l’organisme dont elle nourrit les cellules.
La lymphe est un élément vital baignant notre organisme. Elle est essentielle à la réparation et à la construction des tissus.

Les ganglions sont situés le long des vaisseaux lymphatiques en particulier aux plis de l’aine, sous les aisselles, de chaque côté du cou. (1)
Après les avoir traversés, les vaisseaux lymphatiques rejoignent les troncs lymphatiques terminaux, c’est-à dire ceux qui se jettent dans le système veineux, tout près du cœur (citerne de Pecquet (3), troncs sous-claviers (4) …
Dans les membres inférieurs, la cuisse est irriguée par les vaisseaux lymphatiques qui démarrent dans sa zone centrale antérieure, pour ensuite remonter à l’avant vers la station inguinale (2).
– C’est pour cette raison qu’il n’y a aucune manœuvre de drainage sur l’arrière de la cuisse.

Sur ce croquis de droite, le sens de la direction de la lymphe est indiqué par des flèches

(1) Ganglions des aisselles où la lymphe du dos vient se jeter
(2) La lymphe du pied et du mollet est collectée dans le « creux poplité » situé à l’arrière du genou

Source – L’Intemporelle Esthétique

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LORSQU’UNE EXPRESSION POPULAIRE REJOINT LA RÉALITÉ

N’ayant pas le cœur pour assurer le rôle de pompe, contrairement au sang, il faut une journée complète à la lymphe pour faire le tour du corps. D’où l’expression «lymphatique» pour qualifier quelqu’un de lent.

Source – Massage Ayurvédique.net

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Photo, diapositives et dessins :

– 1ère – Kari Alitalo
– 2 & 3ème – Université de Virginie
– 4, 5 et 6ème – L’Intemporelle Esthétique

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Source globale article et éclaircissement ci-après – Delta de la Lyre

La médecine occidentale, ou médecine moderne, ou allopathique, ne s’occupe absolument pas du système lymphatique – excepté bien évidemment lorsque des effets deviennent voyant tel le grossissement de ganglions. Cette découverte pourrait changer l’attitude des corps médicaux, scientifiques et professoraux, en leur proposant enfin de considérer plus sérieusement et amplement le système de circulation corporel de la lymphe.

Divers