Tout avait commencé par une discussion avec Tanatitli sur les miroirs et leur impact énergétique dans notre quotidien.

Il dit :
« Vers huit ou neuf mois, le bébé va se servir de l’image que lui renvoie le miroir pour prendre conscience de lui-même et de son unité corporelle. C’est sa première rencontre avec le miroir qui l’accompagnera toute sa vie. Tu peux d’ailleurs observer que, dans le quotidien, la plupart des hommes commencent leur journée en faisant face au miroir de leur salle de bain dont le reflet de leur propre personne attire toujours quelques commentaires intérieurs. Satisfaction ou frustration, face à l’image de ce visage familier qui engendre bien des pensées et bien des émotions silencieuses car le miroir laisse rarement indifférent. Entretenues ou changeantes, ces pensées, jour après jour, année après année, modélisent en eux une certaine façon d’être et d’agir. Pour beaucoup, le miroir va permettre de construire et d’entretenir une image rassurante de l’apparence qu’ils ont envie de donner à eux-mêmes et à leur entourage. Les critères utilisés pour aimer ou ne pas aimer le visage qui fait face sont très arbitraires et fragiles car ils reposent sur la nature du vécu émotionnel du moment. Le commerce des apparences a encore quelques beaux jours devant lui ! » Dit-il de façon espiègle.

Il reprit :
« Ceci est la partie la plus visible du pouvoir du miroir, car sur un autre plan, nous ne sommes que le reflet de quelque chose qui nous dépasse complètement.

C’est pourquoi ne pas se prendre au sérieux en contemplant l’inconnu que l’on est, et accepter de découvrir chaque jour un peu plus la profondeur de son ignorance peut être d’un grand secours. Ton moi existentiel, lui-même n’est fait que de reflets d’histoires qui se mirent les unes dans les autres. Pour entretenir l’illusion, il va projeter chacun de ses miroirs dans son quotidien, pour en recevoir un écho salutaire, une croyance. Celle qu’il existe réellement dans ce monde.

Ces échos agissent alors comme des doubles qui, faute d’avoir été appréhendés par la conscience, s’accumulent dans l’inconscient le rendant un peu plus puissant. Regarde les tableaux et objets que tu as mis sur les murs des différentes pièces de ta maison. Ne sont-ils point des miroirs fidèles qui reflètent la façon que tu as de voir ta propre histoire ? Regarde la nature des relations que tu as avec les autres, ne sont-ils pas de beaux miroirs surtout quand ton cœur est troublé. Regarde l’état actuel de Mère Terre. N’est-ce pas un beau miroir sur le degré d’inconscience de certains hommes qui y vivent et qui mettent toute leur énergie afin de la rendre stérile ? Regarde la haine que se renvoient certains peuples et ce parfois depuis des siècles, de ces miroirs d’une obscurité intense où le droit à la vie pour l’autre n’est plus reconnaissable. La force de l’énergie du miroir est en train de s’amplifier.

Elle pousse chaque être à contempler, à chaque instant, l’état de son chemin intérieur. De ces visions fugaces, il continuera à reproduire à l’extérieur ce monde qu’il porte en lui fait des ombres et des lumières de son Cœur. Tu dois t’entraîner, petit à petit, en toute situation, à prendre conscience de l’effet miroir que toute expérience porte en elle et des enseignements que tu peux en tirer. Reconnaître et démystifier toutes les projections que tu peux faire te permettra d’accumuler de l’énergie pour aller plus loin dans ton voyage intérieur.

En essence le miroir porte en lui l’énergie de la séparation dans la démultiplication des espaces. Celui qui réintègre son Etre, dissout le miroir qui le sépare de son Unité Originel. C’est pourquoi l’Etre est sans reflet et en même temps, il les contient tous. Retrouve toutes les clefs de la mémoire du miroir qui te permettront, dans ce face à face, la transcendance de toute dualité dans un lien d’union à la Grande Conscience. »

Ensuite, pendant plusieurs jours, Tanatitli avait invité Homme de Vie à pratiquer un régime alimentaire particulier qui l’obligea à remettre en question toutes ses habitudes.

« Pourquoi manges-tu ? Parce que c’est l’heure de manger ou as-tu vraiment faim ! ? »

En plus des massages associés à une certaine façon de respirer qu’il devait pratiquer tous les jours sur lui-même, Tanatitli lui montra une posture spéciale : il devait s’asseoir à-même le sol, les jambes allongées dans le prolongement du corps, la colonne vertébral bien droite, les bras pendants.

« Cela t’aidera à te déplacer ».

Un soir, Tanatitli annonça à Homme de Vie qu’il « était temps », et qu’ils partiraient très tôt le lendemain matin. Dans l’aube naissante, ils chargèrent la voiture de quelques bagages. Une bonne partie de la journée leur fût nécessaire pour arriver à destination, un lieu isolé des Pyrénées. Là, ils marchèrent encore plusieurs heures avant de se retrouver dans un endroit où se dressait un imposant rocher. Après avoir fait d’étranges incantations, Tanatitli, à l’aide d’une pelle, se mit à creuser doucement au pied du rocher. Quelques minutes après, il dégagea une boite, assez volumineuse mais pas très épaisse, en métal, gravée de différents motifs. Quand il l’ouvrit, un grand miroir ovale apparut. 12 pierres de différentes couleurs étaient incrustées tout autour dans le cadre. Celui-ci avait l’air d’être fait d’un bois obscur et vieux.

Tanatitli lui dit qu’il avait été fabriqué il y a bien longtemps avec pas moins de soixante-douze plantes, dont des pétales de narcisse et des tiges de fenouil, qui avaient été pressées les unes sur les autres dans un ordre précis. Il prit le miroir avec précaution et le posa sur deux encoches qui se trouvaient au pied du rocher, face au nord.

La nuit était arrivée doucement et la pleine lune rayonnait d’une belle lumière pâle.

« Le miroir est une porte ouverte où se reflète l’image d’un monde intouchable, éthéré qui se révèle à lui-même. Il est l’intermédiaire entre les mondes visibles et les mondes invisibles. »

Quand la lune éclaira le miroir, Tanatitli demanda à Homme de Vie de se détendre et de fixer l’objet. Homme de Vie, concentré sur le miroir, entendit derrière lui Tanatitli jouer d’un instrument au son lancinant qui lui rappelait le bruit d’une ligne électrique à haute tension. A force de fixer le miroir, il commença à prendre peur en voyant une autre personne face à lui, puis, brusquement, il se retrouva dans une sorte de couloir immense et glacé où son image se reflétait à l’infini sur une multitude de miroirs de forme parfaitement hexagonale.

Se sentant déséquilibré, il fit de nombreux efforts restés vains, pour se tenir debout mais, dans toutes les directions le décor était le même : des miroirs hexagonaux teintés d’une douce lumière blanche à perte de vue.

Il fut rassuré d’entendre la voix de Tanatitli qui lui dit de fixer toutes les taches bleues qu’il verrait devant lui au fur et à mesure et ce, sans s’arrêter quoiqu’il arrive. De loin en loin il avait remarqué sans y faire attention que certains miroirs étaient nimbés d’une couleur bleu translucide.

Après un premier effort de concentration sur celui qui lui semblait être le plus près, il eut soudain la sensation de se déplacer doucement dans sa direction. D’instinct, il prit la posture que Tanatitli lui avait montrée et suivant ses indications il fixa alors son attention sur un autre miroir bleu ce qui accentua le mouvement. Homme de Vie avait l’impression de glisser littéralement à toute vitesse sur un sol immatériel. Il alla bientôt si vite qu’il ne vit plus que cette étrange couleur bleu pâle. Le déplacement s’arrêta brusquement et il se retrouva debout sur un sol bleu. Devant lui une salle immense circulaire où trônait au centre une sorte de colonne faite de milliers de minuscules miroirs. Tout autour, il aperçut de nombreux fauteuils de différents formats. Chacun d’entre eux faisait face à un grand miroir de forme variée qui avait l’air d’être incrusté dans la paroi…

Homme de Vie se rappela soudain les paroles que Tanatitli lui avait dites pendant les préparatifs de ce voyage :

« Comme je te l’ai souvent répété, nous ne percevons qu’une part de la réalité du monde avec nos croyances. Les choses les plus apparentes ne sont pas nécessairement celles que l’on voit en premier.

Garde en ton cœur une attitude de simplicité quand tu feras face aux miroirs. Ce que tu vas y voir est toujours en mouvement car le miroir est une porte ouverte vers de nombreux mondes. Les notions de réalité et d’illusion de ces mondes sont très proches, aussi, pendant l’expérience, ne te pose aucune question, tu auras bien le temps après. Dans ta vie quotidienne, l’image que te renvoie le miroir n’est jamais totalement la même en fonction de l’éclairage du lieu et de ton état intérieur. »

La voix de Tanatitli ramena Homme de Vie à sa présence en ce lieu étrange :

« Bienvenue dans la salle de la mémoire des miroirs ! » Dit-il. Puis il continua :

« Dans cette salle, chaque miroir ne dévoile que la vision d’un monde que tu es capable d’appréhender maintenant, et que tu portes en mémoire.

Mère Terre est reliée à de nombreuses dimensions dont certaines vibrent et pulsent une forme d’énergie vers l’intérieur d’elle, en direction de son cœur, pendant que d’autres font la même chose vers l’extérieur, en direction du cosmos. Pour certaines formes de vie, Mère Terre est comme un soleil nourrissant. Les anciens avaient découvert à travers le monde, de puissants points d’énergies qui à leurs yeux s’étaient créés par l’entrecroisement d’une dimension vibrant vers l’intérieur de Mère Terre, et d’une dimension pulsant vers extérieur de celle-ci. Il existe des endroits, plus rares, qui sont le fruit de plusieurs croisements où sont construits certains sites sacrés. Les miroirs faisaient partie des instruments sacrés pour réactiver ces portes donnant sur d’autres mondes. Nous sommes dans un de ces lieux. La salle est précieuse car elle permet d’être dans l’expérience et en dehors d’elle… Le seul danger est la folie qui guette les visiteurs imprudents non préparés… »

Homme de Vie revint à sa présence dans ce lieu un peu étrange est avança doucement en suivant le sens des aiguilles d’une montre dans la grande salle circulaire. Tout de suite sur sa gauche, un peu en retrait, il aperçut un miroir de taille moyenne un peu sombre. Il avait l’air constellé de minuscules filaments lumineux, qui clignotaient rapidement en alternance. Certains apparaissaient et se reliaient à l’ensemble pendant que d’autres disparaissaient ou se mouvaient vers le centre ou la périphérie. L’ensemble formait une succession d’étranges figures géométriques qui changeaient sans cesse d’apparence. Sur les conseils que lui avait donnés Tanatitli, il alla dans sa direction, pour s’installer dans le fauteuil qui y faisait face afin de mieux observer la scène, mais se figea au son de la voix impérative de Tanatitli qui lui dit de ne pas s’arrêter devant ce miroir.

Avant de s’éloigner, son attention fût attirée par le son monocorde d’une voix, et il eût juste le temps d’entendre ces quelques courtes phrases mystérieuses :

« Moment d’espaces révélés,
Force noire libérée,
Dôme s’est écroulé.
Guerre de religion au Grand Jour.
Armée en route,
Argent en déroute.
Du ciel tombe la pierre
Creuse en son sein vague de terre.
De la lumière dans les ténèbres,
Invisible se fait visible,
Impossible devient possible.
Approche l’heure du Cœur
A celui qui retrouve sa demeure…. »

« Ne t’arrête pas !
Insista Tanatitli, ce miroir est le miroir des Probabilités, il ne fait qu’égrainer les scénarios possibles d’une histoire future qui se crée dans le monde en fonction du rayonnement énergétique généré par la conscience collective des hommes. »

Homme de Vie se retrouva alors assis devant un grand miroir dont le cadre brillant avait l’air rempli de vie. Il nomma ce miroir : Le miroir des liens de créations ; et, à peine fût-il assis dans le fauteuil y faisant face, qu’il observa son corps se transformer. Il regarda ses mains et constata qu’elles changeaient de forme rapidement et devenaient successivement des mains d’enfant, d’adolescent, d’adulte puis de vieillard.

Ce cycle avait l’air de se répéter sans cesse. Il supposa que la même chose se produisait sur tout son corps : il regarda donc le miroir face à lui, espérant y voir son reflet, mais il aperçut l’ombre d’une sphère en arrière-plan, qui était entourée, quadrillée, par des milliers de lignes rouges qui formaient une immense toile d’araignée en trois dimensions.

Les lignes s’entrecroisaient autant verticalement qu’horizontalement avec une concentration particulière sur ce qui semblait être les pôles, formant à ces endroits une immense tache rouge. Dans ce canevas de lignes étroitement serrées, des milliers de petits points de lumière étaient en mouvement.

Alors qu’il se concentrait sur un de ces points lumineux, l’image brusquement s’agrandit. Homme de vie fut surpris de voir alors un être qui avait l’apparence d’une grande flamme incandescente un peu plus haute qu’un homme. Il s’en dégageait une grande force d’amour et de douceur qui fit remonter bien des émotions en lui.

Cet être fit sortir de lui-même un anneau de lumière qu’il fixa sur un point précis d’un des filaments rouges. Cet anneau lui permit de glisser doucement le long de la paroi du tube. Au fur et mesure qu’il avançait, de nombreux fils rouges, de toutes épaisseurs en sortirent, et commencèrent à l’entourer et à l’enlacer.

Au bout de quelques instants, l’être en forme de flamme incandescente était devenu un petit cocon rouge lumineux. Il réapparût juste avant que le cocon, absorbé par la lumière pâle à l’extrémité du tube lumineux, disparaisse.

Homme de Vie eut la sensation que l’être se trouvait maintenant simultanément dedans et en dehors du cocon.

La voix de Tanatitli se fit entendre :

« Ce que tu vois est comme un gigantesque programme conçu pour expérimenter la vie sur les dimensions de la matière… Ces êtres de lumière utilisent cette porte pour expérimenter d’autres états de conscience jusqu’à ne plus faire qu’Un avec l’expérience en cours. »

« Mais pourquoi font-ils cela ? » Demanda Homme de Vie.

« Ils portent en eux la mémoire primordiale d’une énergie d’unité et d’absolu avec l’infini tout entier. C’est l’essence-même de leur fonction. De même que la terre est source de création incessante sur le plan entre autre de la matière, ces êtres réintègrent en quelque sorte tout ce qui est séparé et divisé dans les mondes en expérimentant toutes les formes de vie.

Quant au cocon », dit Tanatitli en rigolant, « après ce voyage de feu doux lourd eux, il restera quelques temps à côté d’une future mère, avant de trouver le passage qui s’ouvrira en elle, dans les eaux d’un ventre fécond en gestation. La douceur accompagnera l’équilibre fragile d’une naissance où le sans nom sera nommé… »

Alors qu’il s’asseyait sur le fauteuil voisin, contemplant un nouveau miroir, Homme de Vie n’eut aucun doute quant à son nom. Il l’appela : Le miroir de la Mort

Homme de Vie regarda avec appréhension dans le miroir, défiler devant lui une multitude de personnages qui mouraient de différentes manières. Il eut la sensation que la mort adorait surprendre autant par sa brutalité apparente que par sa douceur. L’homme, dans un sommeil extatique, plongeait alors dans un tunnel de lumière qui devenait un chemin vers tous les possibles.

Tout en regardant le miroir, Homme de Vie entendit une voix douce émerger en lui.

Elle dit :

« Je ne suis qu’une intermédiaire entre le monde de la matière, de l’incarnation et les autres mondes. Je n’existe que pour l’accomplissement du passage d’un état à un autre. Inspirée par vos ancêtres, vous ne manquez pas de scénarios pour aider le voyageur que vous êtes à franchir le pas qui vous mènera vers d’autres dimensions. Mille chemins s’offrent à vous, qui ne sont que des moyens menant inéluctablement à notre rencontre. La maladie, l’accident, le meurtre, la faim, la soif, la boulimie, le froid intense, la chaleur torride, l’asphyxie, la noyade, la peur, le rire aussi, l’indifférence, la tristesse et de plus en plus rare le sommeil sont quelques une des manières de passer de vie à trépas. La maladie semble la préférée des humains car ils entretiennent des champs de maux immenses avec beaucoup d’application.

Les différentes facettes des mondes étant étroitement reliées, c’est avec une vision globale que j’applique mon art pour accompagner, dans l’ultime repli du temps terrestre qu’il vous reste, cette vie si fragile qui vous traverse. Pensez donc, juste sur une expiration définitive mais qui résumera bien des choses !

Je suis présente dans cette transition entre la vie et la vie. Mon royaume commence à la cessation complète et définitive de l’activité organique, là ou il n’y a ni temps, ni espace. Seul, l’esprit continu son voyage. Quelque part, dans les profondeurs de votre mémoire, la plupart d’entre vous savent l’heure du départ, mais l’information est bien enfouie ce qui occasionne surtout des résistances, préludes à de nombreuses souffrances qui rendent l’échéance difficile mais inéluctable.

Car toute forme de vie qui naît, porte en elle déjà l’heure de sa mort. La création porte en elle ce principe de transformation qui lui permet de se renouveler sans cesse en étant en mouvement.

Tout est dans la manière de vivre cette transformation. Ainsi, en des temps lointains, les êtres qui formaient une certaine humanité étaient si étroitement liés en énergie qu’ils changeaient de corps en conscience en gardant leur mémoire de voyageur intact… »

Homme de Vie eut l’impression que la voix se faisait un peu plus plaintive.

Elle dit :

« Il n’y a pas si longtemps, les hommes respectaient encore tous les processus qui amenaient chacun à ce passage. Aujourd’hui, les gens sont de moins en moins prêts à accueillir le changement radical qui s’opère en eux, et qui leur permettra de s’ouvrir vers un ailleurs qui est hors de leur champs mental. Pourtant, c’est inéluctable. Ils le savent mais ils font tout pour l’oublier. Ils se comportent comme si cela n’existait pas, vivant souvent de façon effrénée. Ils sont occupés à mille choses, dans une insouciance totale, jusqu’à l’inévitable rendez-vous qui pour la plupart ne cesse de les surprendre et de les effrayer, oubliant même le sens du mot recueillement et du mot délivrance. Pourtant, le rappel régulier de ma présence avec sérénité aiderait les humains à tendre vers plus d’humilité, à constater l’impermanence des choses et à apprécier avec un peu plus de simplicité et maturité cette essence de vie qui les traverse. Quand à ceux qui restent, ils pleurent d’abord sur eux-mêmes, sur la solitude et la séparation, sans imaginer une minute que l’être aimé qui est parti est peut être mieux là où il est.

La phase du deuil doit s’opérer mais elle ne doit pas s’éterniser car elle empêche de part et d’autre chacun de continuer son voyage. Les véritables liens de mémoire reliant les êtres en esprit ne sont jamais très loin et resteront gravés dans le Cœur, c’est pourquoi le plus beau cadeau à faire à ceux qui sont partis, c’est de s’autoriser le bonheur de vivre… »

Puis Homme de Vie s’assit sur un fauteuil qui paraissait particulièrement confortable. Tout son corps s’enfonça dans un coussin moelleux face à un miroir de grande taille, dont les contours étaient habilement sculptés de mille formes.

Curieusement, à chaque fois qu’il essayait d’y fixer sa vision, celle-ci se troublait et il avait l’impression de percevoir des ombres en mouvement. Il crut d’abord percevoir la silhouette d’une femme, mais dans un mouvement imperceptible elle se transforma en un grand coyote qui lui souriait. A chaque fois qu’il donnait un sens à ce qu’il percevait, sa vision se transformait en autre chose qui n’avait apparemment pas de lien… Une ombre, plus grande et plus épaisse que les autres, fît son apparition. Avant qu’Homme de Vie n’ouvre la bouche, il entendit une sorte de murmure qui l’incita à tendre l’oreille :

« Tes sens te trompent souvent, Homme de Vie car je suis à l’origine de la création du mental de chaque homme. Il y a d’autres êtres dans l’univers dont les sens sont différents des vôtres. Leurs centres de perception leur font appréhender le monde d’une façon différente, ni plus, ni moins réelle que la vôtre. Les efforts que vous faites pour connaitre le monde extérieur est limité à la connaissance que vous avez de vous-mêmes. De même, vous ne pouvez connaître quelque chose qui n’est pas en vous. Votre perception du monde extérieur n’est qu’une projection de votre monde intérieur.

Le miroir de la multiplicité est une bonne façon d’empêcher la réalisation de l’Etre, car cela entretient la peur de dissoudre votre notion du moi individuel qui agit comme une force de cohésion avec vous-mêmes et qui, en temps que témoin, donne sa réalité au cosmos. De même, toutes les règles de la morale, toutes les formes de savoir, sacré ou profane, tous les liens de la religion et des rites, écartent l’homme du chemin de sa propre Libération. Ils le maintiennent dans des promesses de bonheur éternel, de plaisirs célestes ou d’autres avantages éphémères…

Comme des insectes attirés par une flamme, vous êtes attirés par les spectacles et les sons du monde extérieur pour mieux oublier le regard que vous pourriez porter sur votre monde intérieur.

Quel meilleur moyen que de vous enchaîner à l’illusion du savoir, à l’attachement dont la source est le désir et à l’ignorance qui engendre en vous la passivité ?

Regarde le monde tel qu’il est, et dis-moi si les hommes peuvent se passer du mensonge et de la manipulation pour entretenir le confort de vie qui les rend passifs et endormis sur une quête de jouissance incessante ? Mon pouvoir est partout, traversant tous ceux qui au sommet de vos société s’y maintiennent et s’y accrochent, en proposant leur vision d’un monde sous contrôle.

Tous ceux qui se gavent passivement de publicité et de mondes virtuels pour éviter les réalités d’un monde qui leur fait peur par sa simplicité. Tous ceux qui tentent de s’échapper avec des drogues pour chercher à nier la mémoire de leur propre corps et de leur propre existence.

Vos religieux me disent diabolique car je divise et je m’efforce de jouer avec les apparences de toutes choses. Mais eux-mêmes sont devenus des maîtres dans le domaine des apparences trompeuses. Que de cachoteries derrière tous ces habits et toutes ces robes entachées du sang de l’histoire de votre monde.

L’être individuel est une réplique de l’Etre universel. Si les hommes savaient vraiment qui je suis, ils sauraient par opposition ce qu’est la vérité à chaque instant. La simplicité d’un regard de conscience sur le monde intérieur de votre Etre vous permettrait de découvrir des trésors inimaginables…»

Soudain, une douleur lancinante au fessier sortit Homme de Vie de ces étranges murmures et le fit se lever.

Plus tard, Tanatitli lui dit :

« Ce miroir a l’art de diffuser toute la beauté des apparences, mais tu dois apprendre à fixer ton énergie entre existence et non existence pour reconnaître l’unité en chaque chose. »

Homme de Vie nota sur son carnet : Miroir de l’illusion…

Alors qu’il allait s’asseoir sur le prochain fauteuil, une voix fit sursauter Homme de Vie.

« On ne voit pas beaucoup d’esprits humains en ces lieux » dit-elle.

Homme de Vie aperçut une vieille femme mince, aux cheveux longs et blancs qui était assise de manière très noble sur un fauteuil un peu en retrait ; il n’y avait aucun miroir en face. Avant qu’il n’ouvre la bouche, elle continua d’une voix ferme :

« Vous autres, humains, avez la mémoire courte. Faute de réintégrer votre propre force énergétique, vous épuisez le monde où vous vous trouvez sans en mesurer toutes les conséquences.

Votre planète, vue de l’univers est une fontaine de jouvence qui crée sans cesse de nouvelles conditions d’adaptation pour recevoir d’autres formes de vie. Celles-ci participent ainsi à l’expression du pouvoir créateur de la terre qui est animé par une forme d’intelligence sans commune mesure.

Cette planète ne vous appartient pas, mais vous l’avez transformée en gigantesque propriété privée, exploitable à souhait alors que vous n’êtes qu’en transition. D’ailleurs, depuis le temps qu’elle existe, les passages d’humanités n’ont laissé que des traces infimes… A quelques exceptions près, vous vous êtes souvent retrouvés dans une impasse où le miroir de la nature a tellement été nié que votre espèce s’est retrouvée régulièrement en errance. Vous aviez laissé alors derrière vous tellement de désordre qu’il a fallu parfois quelques millions d’années pour qu’elle retrouve toute la beauté accueillante originelle, qui permet à tout visiteur de se poser pour retrouver la mémoire du Cœur.

L’exemple de l’énergie que vous appelé pétrole, mais qu’il serait plus juste d’appeler huile de pierre, est édifiant. Sur votre monde, cette énergie est répartie de façon très cohérente et à des points précis pour assouplir les mouvements de vie qui ont lieu entre les différentes peaux de votre planète. Aujourd’hui, à force d’extirper cette énergie des entrailles de la terre, ces tremblements qui sont depuis toujours permanents et souvent imperceptibles deviennent de plus en plus forts. Ils rappellent à l’homme qu’en puisant avec excès dans les ressources naturelles de la planète, il la rend fragile et il devient à son tour très vulnérable.

Vos préoccupations tournées que vers vous-mêmes, vous poussent à explorer l’infiniment petit à des fins de manipulations.

Manipuler la mémoire de tous les êtres qui sont sur terre, c’est ouvrir une boîte scellée depuis bien longtemps sur des forces qui vous dépassent et dont les desseins à long terme, sont de vous pousser vers les labyrinthes de l’Oubli. La création de mondes synthétiques renforcera le pouvoir d’illusion sur l’homme. Celui-ci identifiera cela comme réalité, accentuant ainsi son ignorance de sa véritable Origine Divine.

Le tout n’est pas sans conséquence, et de nombreuses civilisations se sont efforcées, avant de disparaître, de laisser quelques traces sous forme de mythes, de légendes ou d’architectures à travers le monde, en signe de mise en garde contre les effets pervers de ces inventions. Manipuler la mémoire pour que l’homme se perde un peu plus. Qui y aurait intérêt ? Quand à l’infiniment grand, vous en êtes toujours à cette mentalité de vouloir coloniser d’autres mondes habitables, qui heureusement ne sont pas à votre portée.

Est-ce que, individuellement, la majorité des hommes de votre monde est en accord avec ce qui s’y passe ? Jusqu’à l’ultime vous avez la possibilité de modifier tout cela et de penser un peu plus aux générations futures. Vous pouvez nouer des liens encore plus solides entre vous en nettoyant et en réajustant toutes les mémoires de vos ancêtres afin de recréer une famille de conscience intense qui sera suffisamment reliée pour avoir le pouvoir collectif de s’adapter à la nouvelle configuration qui se présentera. Les forces de manipulation sont agissantes et ont le pouvoir parce que tous les êtres de conscience de votre monde vivent séparément, chacun dans sa dimension cherchant avec sincérité à infléchir la trajectoire qui s’annonce.

L’union collective d’un peuple d’esprits incarnés ayant la perception d’un monde de Cœur est une réalité qui à déjà eu lieu et peut se reproduire, cela ne dépend que de vous individuellement.

Faites votre choix maintenant et n’attendez pas l’hypothétique fin d’un monde à une date précise, cela ne fait que servir les forces de division et exacerber les peurs.

Depuis que votre civilisation est en mouvement, personne n’a jamais prédit les événements les plus importants qui se sont réalisés.

Aujourd’hui, c’est à vous de vous accomplir, et de reprendre votre pouvoir sans chercher d’autres références que vous-mêmes. Si votre chemin est un chemin de Cœur, il sera toujours juste. »

Après quelques instants de silence, la vieille femme reprit :

« Sur Mère Terre, vous êtes tous du même voyage. Les esprits minéraux, végétaux, animaux, humains et non humains participent qu’ils le veuillent ou non à toutes ces mutations en cours. Vous êtes très inégaux face aux énergies d’adaptation nécessaires pour accompagner ces changements… L’homme doit renforcer sa foi en lui-même et en sa propre vie.

Trop de systèmes de croyances obscurcissent encore l’Etre et le poussent dans des attitudes de passivité et de tiédeur face à la façon qu’il a de se voir et de voir le monde.

La foi n’est ni l’exaltation, ni l’intégrisme. Elle est juste dans l’acceptation simple d’être un porteur de mystère qui se dévoile au fur et à mesure que son chemin se révèle à lui-même… Quand les doutes et les certitudes disparaissent, l’essence de la foi se fait source d’énergie pure et traverse l’être avec fluidité lui ouvrant toujours plus grandes les portes de l’intuition.

La foi est en dehors de la raison, ce qui fait de son pouvoir l’expression de l’illimité où tout peut être possible.

Si le monde se retrouve tel qu’il est, c’est parce que la plupart des hommes sont inactifs intérieurement.

Faire des révolutions a surtout été l’occasion de mettre d’autres limites, souvent plus subtiles, aux hommes qui étaient épris de liberté autant intérieurement, que socialement.

Votre histoire a démontré que cela ne changeait pas grand-chose et que le pouvoir était, peu de temps après, systématiquement récupéré et manipulé par un petit nombre d’individus qui se présentait comme les garants de ces nouvelles libertés acquises. Regarde actuellement l’état de votre monde, Homme de Vie !

La seule véritable révolution est d’ouvrir toujours plus grande sa conscience au service de la vie qui est en vous et autour de vous. Il n’est plus question d’espoir mais d’action intérieure.

Aujourd’hui, être toujours plus conscient est perçu comme quelque chose de dangereux pour votre société, et tous les moyens véritables qui y mènent sont souvent vus d’un mauvais œil, voir proscrits. Beaucoup d’homme oublient encore trop qu’il y a une grande différence entre la société et la Vie. La société fait partie de la vie et pas son contraire. Elle en est une des composantes respectables parmi de nombreuses autres, même si elle tend à vouloir tout contrôler.

Mais communiquer avec les esprits, avoir des alliés de pouvoir, voyager dans d’autres mondes grâce à certains processus, avoir des visions sur des mémoires passées ou futures, laisser se développer en soi des dons de télépathie, de clairvoyance, de claire-audience, ouvrir le pouvoir du Verbe et bien d’autres choses relèvent encore trop de l’imaginaire, de la superstition voire de l’absurde pour les hommes de cette société. Pourtant, ce sont des aides précieuses.

De la même manière, retrouver les paroles des Anciens est plus que d’actualité car ils ont légué aux générations futures, c’est-à-dire vous, sous la forme de mythes et de légendes une véritable carte géographique des mondes vibratoires dont ils avaient la Connaissance.

Par exemple, les anciens parlaient d’un fleuve qu’ils nommaient le fleuve Léthé qui séparait le monde de la vie et les mondes d’après la vie. Certains le nommaient aussi le Grand Aigle Noir. Ce fleuve était comme un passage, un filtre entre deux portes qui absorbait et se nourrissait de toutes les mémoires accumulées par les hommes sous forme d’expériences, alimentant ainsi le cycle d’oubli qui favorise sans cesse l’incarnation.

A chaque retour en incarnation, le voyageur ne pouvait que recommencer l’apprentissage d’une nouvelle vie dans l’oubli de tous ses passés lointains qui, malgré tout, agissaient subtilement dans son quotidien.

Rappelle-toi, ce fleuve est en mutation ; depuis peu, un cycle nouveau est en train de se mettre en place dans ce passage allant de l’ombre à la lumière, de l’oubli à la mémoire. Les esprits de l’Ether, gardiens de la Grande Mémoire ont été libérés et deviennent agissant sur tous les mondes.

Ainsi, votre société doit se préparer à recevoir de plus en plus d’enfants qui naitront avec la mémoire intacte de ce qu’ils ont été avant cette incarnation. On parlera de prodiges et pourtant…Votre société est-elle prête à accueillir ces enfants avec justesse ? »

Homme de Vie réalisa brusquement que la femme qui lui délivrait ce message dans la salle aux miroirs n’était autre qu’Hathor.

Au moment même où il réalisa qui elle était, Hathor émit un chant d’une beauté prodigieuse. Tout son corps semblait parcouru par des ondes imperceptibles qui se transformèrent en une danse rapide dont les mouvements harmonieux créèrent autour d’elle un tourbillon vaporeux qui devint de plus en plus dense. Fasciné, Homme de Vie n’entendit plus qu’un bruissement étrange.

À la place d’Hathor, se trouvait devant lui une grande forme obscure ovoïdale. Au cœur de cette obscurité, une multitude de mondes apparurent et se succédèrent rapidement les uns après les autres sous les yeux étonnés d’Homme de Vie.

Puis, brusquement, deux grands yeux perçants se dessinèrent dans le noir suivis par un froissement d’ailes. Un mouvement de crainte imperceptible traversa Homme de Vie qui se mit à hurler car il sentit qu’il plongeait dans le néant. Mais il fut stupéfait d’entendre un autre son sortir de sa bouche. C’était le cri d’un oiseau, un faucon lui sembla-t-il. Il avait l’impression de se déplacer rapidement dans l’obscurité et, malgré le fait de ne rien contrôler, il éprouvait une sensation grisante de liberté.

Fixant son attention, il se rendit compte que ce monde d’une noirceur profonde était parcouru par des milliers de fibres lumineuses qui étaient reliées entre elles, formant des motifs et des formes étranges. Ce qu’il voyait était parfaitement cohérent, voir familier mais il était incapable de trouver la moindre explication rationnelle à tout ceci.

Il eut soudain la vision que ces lignes formaient un gigantesque dodécaèdre puis se retrouva brutalement de nouveau à côté d’Hathor.

Sans transition, elle dit :

« La forme géométrique que tu as vu est l’expression de l’unité du réseau d’énergie qui est en train de se cristalliser dans votre monde. Il porte en lui la vibration de Grand Père Ether qui va intensifier son pouvoir de révélateur en mettant au grand jour toutes choses cachées.

Dans votre monde où tous les règnes de la nature sont reliés, chaque acte de lucidité compte car la pesée des consciences approche.

Les temps sont révolus où l’existence individuelle était imposée et limitée par la conception et les croyances qu’un petit nombre d’hommes avaient en la vie. Des milliers de gens écoutent de plus en plus leur intuition et leur cœur, et ne sont plus dupes de ceux qui exploitent le chaos et l’incertitude à leur profit. Dans toutes vos traditions, les hommes attendent avec espoir le retour d’un sauveur, d’un messie.

Le cycle qui s’annonce n’attend aucun sauveur, ni messie. Il ne s’agit pas d’un homme mais d’une énergie représentée par de nombreux hommes dont les vibrations s’accordent dans le feu de la mémoire purifiée par le Cœur.

Les choses s’accomplissent dans une cohérence parfaite et tout est mis en œuvre pour vous accompagner vers une réalité multidimensionnelle. L’ouverture des portes au cinquième monde est en route et nécessitera, dans ces changements, une grande capacité d’adaptation en arrachant la chair de ses histoires anciennes et de toutes ses références.

Beaucoup sont déjà en chemin et par l’intuition se reconnectent à la pulsion du Cœur de la Grande Mère… » (Grande Mère = source de vie qui rayonne dans la voie lactée – note du retranscripteur sur internet)

Avant de disparaitre, Hathor dit cette phrase :

« Ne cherche pas la clef des portes célestes, tu es toi-même la clef vivante de ton propre royaume. »

Le silence qui suivit était presque perceptible et sembla durer une éternité. D’instinct, Homme de Vie s’assit devant le miroir qui se trouvait devant lui. A peine s’était-il assis que l’image grandissante d’une planète lui apparut. Une voix, mi-moqueuse, mi-ironique, semblait sortir du miroir pendant que se déroulait devant les yeux d’Homme de Vie la visite de Mère Terre, dans ses aspects les plus désolants comme les plus sublimes.

« Depuis quelques décennies, des changements profonds ont été mis en œuvre dans vos sociétés par une minorité d’hommes, obligeant la majorité d’entre vous à s’adapter à ces nouvelles conditions de vie.

Ce processus s’est accéléré petit à petit jusqu’à maintenant, ne vous laissant pas d’autre choix apparent que d’accepter ces nouveaux paramètres.

L’idée de base était de vous faire croire que la nature était hostile et qu’en acceptant plus de confort dans tous les domaines de votre existence, la vie serait plus radieuse et sécurisante.

L’organisation du pillage des ressources dans différentes parties du monde, au mépris des peuples souvent proches de Mère Terre, a signé l’avènement d’une nouvelle époque que vous avez nommé le progrès. Celui-ci a engendré de nombreuses merveilles parmi lesquelles l’usine et ses premiers hommes de batterie.

Dans cet avenir plein de promesses la science s’est particulièrement surpassée, éloignant l’homme un petit peu plus de Mère Terre par ses nombreuses et indispensables trouvailles. L’imitation artificielle est un peu sa spécialité, et elle s’acharne toujours plus à vouloir faire des différentes facettes de Mère Terre une copie, un duplicata contrôlable à souhait.

Il est vrai que le contrôle n’est pas encore total autant sur les hommes que sur la nature, mais elle y travaille et beaucoup de cerveaux phosphorent dans cette direction.

D’autre part, tous les jours, les mots pouvoir, économie, croissance, rendement, marchandise, consommation, argent s’efforcent de vous façonner, et sont l’obsession de ceux qui spéculent et s’enrichissent avec tout ce qui peut avoir une quelconque valeur.

Depuis peu, certains spéculent même avec la nourriture, les céréales en particulier (note du retranscripteur sur internet, il s’agit de la bourse de Chicago aux Etats-Unis d’Amérique).

Le contraste est saisissant entre certains d’entre vous qui vivent dans une partie du monde mourant de faim dans des paysages désolés, parfois dans des lieux ravagés par la guerre, et ailleurs, d’autres, qui meurent d’avoir trop mangé, souvent prisonniers d’un mal-être profond, imbibés de solitude.

Manque de liberté pour certains, illusion de l’avoir pour d’autres…
Une petite minorité d’entre vous a accumulé tellement d’argent et de richesses qu’elle n’en connait pas les limites, indifférente aux nombreux humains qui vivent et se nourrissent des ordures trouvées aux alentours des cités du monde entier. La plupart de ces nantis répètent en chœur inlassablement : « On ne peut rien faire. Tout est normal ! C’est comme cela ! »

Dans certains pays, vous ne respectez même plus votre propre enfant. Prostitution forcée, esclavage, torture allant jusqu’au raffinement en leur arrachant les ongles ! Votre enfant intérieur se porte-t-il si mal que cela ?

Les intérêts économiques ne coïncidant pas avec les libertés individuelles, le silence est de plomb dans les grandes institutions mondiales représentantes de vos peuples.

A trop voir Mère Terre comme une marchandise, elle finit par s’épuiser.

Une course contre la montre est engagée entre ceux qui veulent continuer dans cette voie sans issue et ceux qui œuvrent à se redéfinir dans leur façon de vivre et leur manière de voir le monde. Mère Terre rétablira son équilibre bientôt car son existence ne concerne pas que vous.

Elle a encore de nombreux enfants qui pensent qu’elle est une terre sacrée. Que chaque pas fait sur sa peau devrait être un pas de conscience. Que l’on devrait apprendre à la respecter et à l’aimer toujours plus. Que la rencontre entre les humains et les esprits de la nature est toujours possible. Que les humains ont le pouvoir d’unir leurs énergies pour soutenir la lumière et la vie. »

La conclusion de la voix clôtura la rencontre avec le dernier miroir exploré par Homme de Vie. A la question de savoir que représentait ce miroir, Tanatitli répondit à Homme de Vie que ce miroir était le miroir du Monde et qu’il avait entendu un de ses gardiens.

Pendant plus d’un mois après l’expérience des miroirs, Tanatitli avait accompagné Homme de Vie dans sa réintégration du monde quotidien.

Extrait du livre Le Lien Entre Les Mondes écrit par Apassia et paru en 2012, chapitre XIII

A.Y.G. Editeur
Contact –

Apassia remercie tous ceux l’ayant encouragé afin que ce livre voit le jour. En particulier Marjolaine Watelle ainsi que le directeur de
Soleil-Levant, Jacques Durand pour lui avoir permis d’écrire dans sa revue en toute confiance.

Source originelle et transcription internet originelle

N°45 – Le Lien Entre Les Mondes – suite

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Source présent article, contrôle de la version primaire (internet/ Soleil Levant.org) par rapport à la version définitive (le livre papier) avec corrections de ponctuation et orthographique et introduction des passages manquants afin d’être en conformité avec la version livre papier, photos – Delta de la Lyre

Dessin du dodécaèdre – en.wikipedia.org

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Apassia