En cette période de fin avant le renouveau, en ces moments de froid givré recouvrant l’activité brûlante de la Terre, en ces journées courtes et sombres qui nous permettent de mieux voir les étoiles… je reçois des centaines de voeux, de messages d’amour, de gratitude, d’émerveillement, de questions, de doutes aussi, de peurs, d’appels au secours, des messages tous emprunts de quelque chose de très spécial, de quelque chose d’imminent, de particulièrement profond et intense, de particulièrement désespéré ou enthousiaste. Je souhaite moi aussi vous adresser un message particulier aujourd’hui.

Je l’écris à l’immensité mais aussi à chacun de vous, intimement, car si vous saviez à quel point nous écrivons tous les mêmes mots, à quel point nous vivons tous la même chose, à quel point nos coeurs aiment, vibrent et souffrent de la même manière, à quel point nous avons tous soif et faim d’une même énergie magnifique que nous sommes tous plus ou moins paniqués à l’idée de la laisser exister à l’intérieur de nous de manière permanente. Nous sommes tous d’une seule vie, d’une seule pulsation, d’un seul cri, d’un seul soupir, d’un seul regard et d’un seul sourire… et si l’on regarde bien tout ce qui nous entoure, malgré tout ce qu’on peut ressentir ou vivre de sombre ou difficile… c’est si beau d’être cette vie !

Je vous écris pour vous remercier d’être tout ce qu’on est ensemble, tout ce qu’on fait vibrer, tout ce qu’on rend possible, tout ce qu’on parvient à guérir aussi, à libérer, à illuminer, à réveiller ou apaiser, à faire naître ou à ressusciter. Merci pour tout ce qu’on vit et traverse, tout simplement.

Vous êtes si nombreux ces derniers temps à m’écrire que c’est trop dur, que la vie n’a plus de saveur, que tout cela n’a aucun sens, que s’il n’y a pas de but, à quoi bon continuer… que la conscience est un fardeau, que la connaissance des rouages secrets de l’existence nous fait nous enfoncer, ne plus rien comprendre, savoir ni sentir, ni vouloir, ni espérer. Vous êtes si nombreux à avoir l’impression de ne pas vivre, de ne pas pouvoir respirer, de ne pas avoir droit au bonheur, si nombreux aussi à vous demander à quoi bon vivre une vie fade, sans aventure, sans bonheur pur et spontané, sans rien d’exceptionnel, une vie où l’on fait face à de la violence, à de l’injustice, à des choses qui font mal et couler tant de larmes…

C’est pourquoi mon message en ce temps de passage s’adresse à l’ombre et à la lumière, à la terre et au ciel, au plaisir et à la souffrance, à la santé et à la maladie, à l’eau et au feu, au masculin et au féminin, au bien et au mal… Je souhaite aujourd’hui vous parler de tout ce qu’on croit être des contraires, des opposés, des forces en combat perpétuel. Je souhaite vous dire de tout mon coeur combien ce qu’on croit être un combat est en réalité une danse, une ronde, un jeu, une étreinte, un ébat.

Que de confusions n’est-ce pas… Que d’obscurité dans nos esprits bien souvent…et que de désespoir et de souffrances découlant de ces fausses croyances, de ces concepts mal compris, mal perçus, appréhendés d’une manière qui paralyse tellement la puissance de la vie en nous !

Quel est le but de l’existence ? Prospérer. Vibrer le bonheur et la plénitude, la joie et la conscience sacrée. Mais prospérité, bonheur, plénitude, joie, conscience, unité même ne signifient pas vivre sans émotions, sans alternances, sans mouvements, sans contrastes. Être dans l’unité signifie simplement que l’être a accès en permanence à la pure stabilité divine. Mais il demeure traversé d’émotions, de vagues, de coups de vents, de douleurs du corps aussi, de changements et de bouleversements.

Beaucoup d’entre vous me disent leur désir de vivre une vie sacrée, entièrement dévouée à l’énergie de vie, au rétablissement d’un monde parfait, à l’avènement d’une énergie universelle si belle et forte qu’elle guérirait tous les chagrins, panserait toutes les blessures et apaiserait toutes les rages. Mais le monde parfait est déjà là, il n’a jamais cessé d’être là. Cette énergie si belle et forte n’a jamais cessé, elle non plus, d’être là, à chaque instant, vibrant au coeur de chacune de nos cellules, à l’unisson depuis l’aube du Monde… Il n’y a jamais eu qu’Elle…

Ceux qui me connaissent intimement ou ont déjà eu l’occasion de vivre un soin avec moi savent qu’un des points que je travaille le plus est… l’ancrage. Que ce que je ne répèterai sans doute jamais assez est que l’important est d’incarner, dans nos corps de matière, toute la divinité qu’il est possible de concevoir ; de la vivre très concrètement, au coeur de chaque instant, de chaque geste et de chaque pensée du quotidien. De faire entrer toute la lumière du monde dans chaque particule de matière de ce monde…

Dans nos courses à la lumière, dans nos élans du coeur pour nous élever toujours plus haut, nous en oublions parfois la Terre sous nos pieds, nos pieds et jambes qui nous portent, nos ventres qui nous maintiennent en vie, nos mains, nos épaules, nos corps, tout simplement… Dans nos envies de vies divines, nous délaissons la vie terrestre, la remisons dans un coin en estimant qu’il y a des choses supérieures, plus importantes, plus sacrées, plus nobles, et donc prioritaires. Sauf que… sans ce corps, sans cette vie terrestre, sans le quotidien, nous ne pourrions pas même souhaiter accéder à davantage ! Car c’est en acceptant que la vie humaine est divine que nous vivons vraiment…

Voilà pourquoi je vous écris sur les contraires aujourd’hui… pour que cette nuit qui joint deux années, qui unit deux temps, deux espaces, nous fassions tous le choix d’unir, en paix, tous les contraires. De réunir en nous tout ce que nous avons maintenu séparé depuis tellement longtemps… croyant bien faire, croyant oeuvrer pour le mieux.

Un ami très cher, un jour, alors que l’on parlait du combat entre l’ombre et la lumière, m’a fait remarquer le fait que sur la plupart des plus belles représentations du combat entre l’archange St Michel et le dragon, une chose étrange apparaissait : le dragon n’était pas représenté mort. Je me souviens qu’il m’a dit : « Regarde bien, ils jouent. Ils dansent. En soi, si l’on se coupe de l’idée établie que St Michel gagne forcément, on ne peut pas connaître l’issue du combat. » Et c’est là toute la force de ce duo : il n’y a pas d’issue. St Michel gagne le combat, gagne la partie de jeu uniquement parce qu’il empêche le dragon de prendre toute la place et d’ainsi déséquilibrer toutes les vies humaines. Mais s’il n’y avait que St Michel, tout serait sans doute déséquilibré aussi… Les deux sont nécessaires, les deux sont sacrés. Et c’est en disant un grand oui aux deux que nous parvenons à incarner et manifester la véritable et plus grande leçon qu’une existence humaine puisse vivre et révéler : l’équilibre parfait.

Vivre l’Unité, ce n’est pas ne plus rien vivre avec intensité, ce n’est pas ne plus jamais être enivré ou bouleversé par une émotion, c’est simplement vivre ce « oui », perpétuellement, et laisser toutes les vagues et courants de la Vie nous traverser en toute liberté, et surtout, en toute simplicité.

Je dis souvent que l’existence ne cesse d’être une leçon d’humilité… et si vous saviez comme je vis cette leçon à chaque instant ! Je remercie cette année 2016 pour cette gigantesque leçon de simplicité et d’émerveillement. Car en dehors de tout ce que j’ai pu vivre de difficile, de douloureux, de terrible même parfois, dans ma vie personnelle et à travers tous vos récits d’expériences, quelle force et quelle beauté… quelle stabilité ! Quelle merveille que cette existence !

Certains d’entre vous me disent souvent m’envier cette stabilité, mais ne vous méprenez pas… j’ai versé des océans de larmes cette année, j’ai eu très mal dans mon corps, maintes fois, j’ai traversé plusieurs déserts… comme vous tous, humainement. Et comme vous tous j’ai simplement fait de mon mieux pour être digne de ce que je sais être, au plus profond de mon coeur, même quand la tempête gronde partout autour de moi.

Ce « combat » entre ombre et lumière, entre ciel divin et terre humaine a toujours été particulièrement présent et important pour moi. Il a été très concrètement vécu au cours de ces années de nourriture totalement prânique. Manger était-il « mieux » que ne pas manger ? Était-ce vraiment supérieur ? Alors qu’aujourd’hui je mange de nouveau je peux clamer que non. Il n’y a aucune supériorité, dans aucune des deux expériences. Seulement la beauté de l’infini des possibilités en nous une fois que l’on accepte de dire OUI à tout ce dont on est capable. Car alors, la vérité se manifeste, la vérité de notre être, de notre corps, de l’essence même de la vie et de l’univers.

Les mouvements vibratoires actuellement sont tels que bon nombre d’entre vous avez vécu ces derniers temps d’une manière plutôt… explosive et paradoxale ! Des moments d’extase intense, de joie pure, de libération paisible, puis les émotions les plus noires et les blessures les plus anciennes qui ressurgissent pour de petits riens… beaucoup de symptômes physiques aussi.

Telle est la réalité du combat entre l’archange et le dragon, entre la Terre et le Ciel, entre le masculin et le féminin : chacun est absolument parfait quand il est à sa place, quand il vit et incarne pleinement sa dimension, quand il n’a plus besoin de combattre l’autre car il est complet, respecté, aimé. Alors le combat cesse et le jeu commence ; la danse éternelle peut enfin se perpétuer.

Voici donc mes voeux pour cette année nouvelle : que l’on cesse le combat et que l’on entre dans la danse !

Je vous souhaite la paix au plus profond de la violence de l’orage, je vous souhaite la lumière scintillante des étoiles dans vos nuits, je vous souhaite l’ombre des arbres dans vos journées lumineuses de soleil, je vous souhaite de vous émerveiller de la plus pure simplicité et la sérénité dans la complexité. Je vous souhaite tout simplement d’accepter d’être ce à quoi un individu humain peut aspirer de plus merveilleux : être ce point d’équilibre des forces, ce point où tout peut se rencontrer et communier, ce point où tout ne fait plus qu’Un.

Je vous souhaite la sagesse, le courage et l’humilité d’accepter pleinement cette Magie…

Mais surtout, je vous remercie… Car sans que vous le sachiez, ou vous en rendiez compte vraiment, au travers de tout ce que vous vivez, de tout ce que vous traversez, de tout ce que nous manifestons ensemble chaque jour davantage, c’est ce point unique qui vibre et qui grandit. Sans vraiment oser y croire ou l’espérer, il se rapproche à chaque instant et devient de plus en plus présent, de plus en plus incontournable, de plus en plus puissant pour tous… Et ces actes du quotidien, ces pensées, petites et humbles, ces espoirs immenses et ces intentions intérieures lancées dans l’univers comme des bouteilles à la mer agissent avec plus de force que tout ce qu’il nous est possible d’imaginer ou de concevoir.

Nous sommes cette danse, nous sommes tous les contraires qui jouent, s’enlacent, s’aiment et se nourrissent, nous sommes le point qui les unit, la Terre sous leurs pieds et le Ciel au-dessus d’eux.

Je vous souhaite de réaliser que chacun d’entre vous a une couronne de fleurs célestes et d’étoiles éternelles sur ses cheveux et un tapis sacré sous ses pieds parfumés…

Merci d’être toutes ces étoiles et toutes ces fleurs, merci d’être le sol solide et changeant, et le ciel, immuable et mouvant…

Je souhaite rendre hommage à nos corps physiques qui, cette année encore ont traversé tellement, nous ont permis tellement, nous ont offert une dévotion sans égale et une perfection bouleversante. Je remercie tous nos corps pour les pas qu’ils nous permettent, les avancées prochaines qu’ils nous promettent, les changements qu’ils acceptent et les transcendances qu’ils vivent à nos côtés à chaque instant. Je les remercie pour les innombrables étreintes qu’ils nous ont rendues possible cette année, et toutes celles qui sont encore à venir. J’ai serré tellement de gens magiques et merveilleux dans mes bras cette année ! Si je devais faire le compte je perdrais sans doute la tête… et elle me tourne d’ailleurs, tandis que je vous écris ces mots, car vous m’offrez chaque jour tant de beauté, tant de gratitude, tant d’amour et d’ouverture à la vie, tant de guérisons aussi et de libérations…


Je remercie toutes les émotions de 2016, des plus claires aux plus sombres, car toutes nous ont permis de nous rencontrer et d’agrandir cette ronde dansante de corps et d’âmes joyeuses de se retrouver et de vibrer ensemble ! Et j’accueille à l’avance avec un immense honneur tout ce que 2017 porte déjà en son sein pour nous tous et pour l’Un majestueux que nous formons de plus en plus consciemment et concrètement…

Nous sommes main dans la main, toujours, nos coeurs à l’unisson et nos âmes toutes en choeur pour célébrer ce qu’il est si incroyable de pouvoir appeler… : notre vie !

Alors si je n’avais qu’un mot à dire pour résumer tout cela… ?

Régalez-vous !

Je souhaite à chacun une très belle nuit de réveillon et une entrée triomphante dans cette année que je suis fière de vivre à vos côtés.

Avec tout mon Amour,

Alyna