Parmi les phénomènes paranormaux, les rencontres ou les enlèvements par des extraterrestres sont parmi les sujets les plus controversés. Quelques projets de recherche ont tenté de mener des investigations sérieuses. Ils ont essayé d’étudier rationnellement les cas d’observations ou de rencontres rapprochées (dites de troisième ou de quatrième type). Malgré ces bases de données, les témoignages de ceux ayant connu une expérience directe sont irrémédiablement décrédibilisés par la très grande majorité du public et des médias. L’intérêt de ces phénomènes est par ailleurs en berne malgré un regain dans les années 90 après le pic des années 60-70.

Les observateurs d’un phénomène OVNI gardent un profil bas, au même titre que les témoins d’une rencontre extraterrestre, ceux ayant été en contact avec une technologie extraterrestre et les victimes d’un enlèvement (le terme courant en anglais est celui d’abduction). Il y a un désintérêt grandissant pour le sujet bien qu’il n’y ait pas moins d’évènements ou d’observations.

La multiplication des sites d’informations alternatives, relayant n’importe quelle supposée vidéo ou photographie de mystérieuses observations de soucoupes volantes, a apporté le coup de grâce. Il est si facile de trafiquer une image ou une vidéo que tout le phénomène extraterrestre se retrouve décrédibilisé. Les sophismes employés par les sceptiques de tout bord amène à une généralisation hâtive. Toute référence à un contact extraterrestre en dehors des productions cinématographiques est sujet à jugement hors de toute démarche rigoureuse d’analyse et de réflexion. Il est pratiquement impossible d’accorder une foi quelconque à des documents trouvés sur Internet. Il y a de moins en moins une connaissance directe du sujet.

La région de Québec n’est pas exempte du phénomène OVNI et de l’éventualité de visites d’extraterrestres. Des personnes m’ont déjà raconté leurs propres expériences, plus ou moins rapprochées. Pendant plusieurs mois, j’ai gardé confidentiel mon propre vécu. Il ne s’agit plus de voyage astral où je projette ma conscience mais d’une situation vécue directe.

Une rencontre extraterrestre qui commence par la fin

Ma compagne me réveille une nuit vers deux heures du matin. Elle me dit qu’il se passe quelque chose d’anormal. Je ne lui prête qu’une attention limitée, croyant qu’elle avait fait un mauvais rêve et surréagissait. Elle n’est pas allongée à mes côtés mais debout à la fenêtre de notre chambre. Je grogne de mécontentement car je me sens particulièrement fatigué. Mon corps est lourd. J’essaye de me rendormir me demandant pourquoi elle a allumé la lumière.

Sauf qu’elle n’avait rien allumé.

Sur son insistance, je m’efforce d’ouvrir davantage les yeux. C’était très lumineux derrière les stores de notre fenêtre. Il y avait un bourdonnement à l’extérieur. Ma conjointe insiste et essaye de me raconter ce qui se passe depuis plusieurs minutes. Je ne comprends pas immédiatement. La trame de la scène semble m’échapper inexplicablement. Elle me répète que c’est vraiment anormal ce qui se passe. Elle me décrit le jardin comme étant entièrement éclairé alors que l’éclairage du parc avoisinant est éteint et qu’aucun voisin n’a laissé de lumière allumée. Notre jardin ne donne pas sur la rue et ses lampadaires. Il devrait faire nuit noire et le jardin devrait être plongé dans l’obscurité. Par ailleurs, la phase de la Lune n’offre qu’un tiers d’exposition lumineuse. Le ciel nocturne est sans nuage cette nuit-là.

Elle me raconte alors que le bruit, sorte de bourdonnement indistinct, s’est déjà manifesté avant de partir une première fois. C’est parce que ce bruit et cette lumière sont revenus que ma conjointe s’est de nouveau réveillée et s’est décidé à se lever. Continuant son récit, elle me précise qu’au début, elle avait entendu comme une multitude de coups sur notre fenêtre. Elle comparait cela à une pluie soudaine et brusque ou une tempête de sable dont les grains sont violemment projetés sur les vitres. Sauf qu’une fois rendue à la fenêtre plus aucun bruit de ricochet sur la fenêtre. C’est à ce moment qu’elle m’a réveillé.

Elle me relance pour me demander si j’entends ce bourdonnement. Je peine encore à me tirer d’une étrange léthargie… Je ne prête vraiment pas attention à sa remarque quand elle me dit qu’il y a quelque chose au-dessus de notre maison. Elle me répète que cela vient de là, mais qu’elle ne peut le voir directement de la fenêtre. Sans me lever, j’essaye de trouver une explication rationnelle. Je lui dis de venir se recoucher, qu’on va attendre encore un peu et on avisera ensuite. Là, le vrombissement s’éloigne. Et je réalise le silence qui recouvre ses droits en écho au vide sonore soudain. La chambre se retrouve plongée dans le noir. Je prends conscience qu’en effet, juste avant, la luminosité était hors norme…

L’autohypnose de pleine conscience

Le lendemain soir, je me sens vraiment bizarre comme encore recouvert par cette énergie de la nuit précédente. Ni agréable, ni désagréable. Je me sens agité de l’intérieur. Par rapport à cet évènement nocturne, il me manque un bout. J’ai essayé au cours de la journée suivante de rassembler les bribes de cette étrange nuit. Je ne comprenais pas qu’aucune personne dans le voisinage n’ait été réveillée et ne puisse corroborer l’observation. Mon quartier résidentiel est peuplé.

Ma conjointe me disait que c’était comme si cette lumière et ce bruit étaient venus à deux reprises dans un lapse de temps très court. Je ne comprends pas pourquoi lors du premier passage cela ne m’a pas réveillé et que lors du deuxième passage, je n’avais pas une grande curiosité. J’avais du mal à me réveiller et je lui répétais machinalement de ne pas s’inquiéter, de retourner se coucher, qu’on devait laisser le bruit s’éloigner.

Mes interrogations s’accumulent tout au long de la journée. Je cherche à décrypter autant les manifestations visuelles et auditives que ma propre réaction. Il y a un trou dans ma mémoire. Je n’ai pas le souvenir d’avoir déjà ressenti ce sentiment, celui que quelque chose a été voilé.

Il y a en moi un souvenir compressé et verrouillé. Je le sens à ma portée mais indescriptiblement inaccessible. Ne tenant plus, je m’isole le soir dans la chambre pour tenter de me mettre en état méditatif.

Je décide de pratiquer une forme d’autohypnose. Bien que n’ayant pas été formé aux techniques proprement dites d’autohypnose, j’en connais le principe. Il s’agit d’atteindre par soi-même un état de conscience modifié. Cela facilite l’émergence d’aspects enfouis de soi en recontactant son inconscient. Sous cet état hypnotique, nous entrons en pleine conscience sans aucun verrou sur nos mémoires.

La résurgence des flashbacks

Je pratique quelques exercices respiratoires afin d’apaiser l’agitation de mon mental. Je relie posément mes inspirations et mes expirations. Je détends patiemment tous les muscles de mon corps. J’oriente ma pensée sur le souffle de l’air entrant et sortant de mes narines.

Par la pensée, je m’adresse à moi-même de la manière la plus détachée et la plus posée possible. Nous sommes dorénavant deux. Samuel, celui qui va guider la régression et Samuel, celui qui va décrire les images qui vont ressurgir.

Mon rythme cardiaque est rapide, témoignant d’une anxiété sourde. Je prononce, toujours par la pensée, des phrases afin de rassurer le Samuel qui va revivre la scène nocturne. Je lui dis qu’il est en sécurité ici et maintenant. Je lui demande de ralentir son pouls. Je lui dis que nous allons aller ensemble vers la nuit précédente. Je demande à Samuel de se rendre au moment où la lumière est apparue la première fois.

Deux visions ressurgissent au cours de cette séance d’autohypnose. Sont-ce des flashbacks ? Des visions intérieures en temps réel ? Des constructions mentales induites par le besoin de trouver un sens ? Je ne sais pas et je laisse chacun juge de mon témoignage. Voici les récits :

Les extraterrestres reptiliens

Une vision intérieure s’ouvre. Cela se déroule comme un film où je suis en permanence au centre. Je peux décrire les moindres détails de ce qui m’environne, même ceux auxquels je ne ferai pas habituellement attention. Le film se déroule en continue sans en avoir le contrôle.

Je viens de gravir les dernières marches de l’escalier menant à l’étage de ma maison. Je m’avance doucement dans le salon dont la porte fenêtre donne sur le jardin. La lumière passe au travers des rideaux tirés. J’ai le sentiment qu’ils sont juste derrière. Il faut que j’aille vers eux. Je revis les sensations physiques, le rythme cardiaque précipité, le mental qui n’arrive pas à se calmer. Je me répète comme un mantra qu’ils sont là et que je dois me préparer à l’inattendu, à quelque chose qui dépasse mon entendement.

Afin de me donner du courage, je prends la décision de tirer les rideaux d’un coup. Rien y fait, j’en ai le souffle coupé, le cœur me sort de la poitrine. Je recule d’un bond pour me retrouver sur les fesses. Deux êtres sont plantés juste derrière la vitre. Ils sont moins grand que moi, peut-être 1m50, 1m60 tout au plus. Ils sont très semblables l’un l’autre. Une tête humanoïde recouverte d’écailles d’un vert vif. De petits yeux à la pupille verticale. Ils portent une combinaison moulante dans les tons argentés. Ils attendent. Ils m’attendent.

Une fois la frayeur initiale passée, je me relève pour me rapprocher. Ils ne manifestent aucune intention particulière mais ne dégagent pas non plus un sentiment de confiance.

Je déverrouille la porte de patio. Je la fais coulisser pour en franchir le seuil. Je n’ai pas encore posé le pied sur la terrasse qu’une lumière m’aveugle. J’ai à peine le temps d’entrapercevoir le vaisseau en position stationnaire.

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Samuel