Dans l’antique Genèse Biblique, il est dit que la tribu des Hommes ayant survécu au Déluge, renaissant des eaux, partit en errance par monts et par vaux. Les Hommes parvinrent à une vaste plaine verdoyante qui s’étendait entre deux rivières. Ils décidèrent de s’y établir. Alors ils construisirent une cité avec des briques, symbolisant de l’Homme éphémère, à la place de pierres, symbole de la force permanente des Cieux. Au centre de la cité ils commencèrent à édifier une tour, une Ziggourat à degrés reliés par des escaliers. Les Hommes de la tribu nommèrent cette tour : la Porte de Dieu, BAB-EL en langue sacrée, la langue UNE. « Eloïm » le Seigneur des seigneurs, le Roi des rois, Celui que l’on ne nomme pas, dit : « Voici qu’ils ne forment qu’un seul peuple et qu’ils ne parlent qu’une seule langue. Voici qu’ils bâtissent une tour pour toucher le ciel. » Pour leur faire comprendre leur blasphème dont ils ne comprenaient pas la portée « YOD-HE- VAV-HE » étendit la main et fit sourdre entre eux la confusion : ils ne parlaient plus la même langue et ne se comprenaient plus. Ils étaient désorientés.

Notre monde en croyant pouvoir se substituer au Créateur descendait aux enfers, dans la géhenne de la schizophrénie avec toutes les nouvelles maladies que notre monde génère, par des techniques analytiques et, ou, analogiques actuelles, qualifiées de modernes et conduites sans référence aux lois Divines, aux lois de la Nature par des techniques de tous ordres, faisant flirter les énergies du corps et celles de l’âme avec la magie des sens, des formes et des couleurs, tout comme avec celles des ondes existantes et bien souvent invisibles… La recherche compulsive de la puissance, du pouvoir et celle de l’Or, tente de se substituer au divin, au sacré. « Tandis que le pèlerin qui cherche à se rapprocher du Centre du Monde, de « l’Axis Mundi » représenté symboliquement par cette tour, réalise, en atteignant la terrasse supérieure, la rupture de niveau transcendant l’espace profane, hétérogène, en pénétrant dans un espace pur et sacré, homogène, expérience de la purification spirituelle, graduelle, jusqu’à la pure lumière d’un espace intérieur, » nous explique Mircea Eliade. Il est intéressant de constater que le Seigneur des seigneurs ne détruit pas l’homme dans son orgueil ni dans sa vanité, Il ne lui ôte ni ses biens ni ses rapines, non, Il crée le vide autour de lui par la confusion du langage, cet espace temps dans lequel personne ne comprend plus personne, Il lui obscurcit la mémoire par l’oubli et l’effacement à ce auquel il aspirait… Maintenant, à l’Homme de raviver cette mémoire. Pourtant, de nos jours, c’est l’homme lui-même qui s’attaque au langage et l’appauvrissement de la langue, ajouté au « sabir officiel » politiquement correct, de même que la précipitation de l’élocution, démultiplie la confusion. C’est ainsi que se créèrent des ghettos, des communautarismes qui ne peuvent se comprendre et finissent par se détester et même se haïr.

La confusion née de Babel, en marquant la diversification des langues, s’écarte de la tradition primordiale, celle de la langue Une. Elle est la conséquence d’un obscurcissement des esprits commandant le passage progressif de l’unité à la multiplicité, ainsi l’être humain se retrouve seul, isolé, face à son ordinateur, face à la machine, il ne dialogue plus qu’avec un robot. Or le langage résume en sa substance l’unicité d’une cité, d’une ethnie, d’un pays, il est l’une des composantes essentielle d’une structure mentale ou sociale, c’est l’âme d’une cité, d’un pays. Ainsi tout totalitarisme se découvre dans la nécessité absolue d’appauvrir au maximum la langue et de faciliter la confusion à ce niveau… pour mieux contrôler chacun. Une atteinte, voulue ou inconsidérée, portée à la langue parlée, frappant une société, affecte en profondeur le lien social et contribue à le briser. Attenter à la langue française équivaut à attenter à chaque Français. Ne l’oublions pas, le langage détient une charge d’énergie qui procède de tout être et vise l’être tout entier, parce qu’il ouvre sa participation à la Vie. Mais tout concept, de même que toute réalité, sait occulter sa face cachée. Ainsi le « don des langues » marque à contrario le retour à un état central, à partir duquel les modalités de la forme et celles de l’expression apparaissent comme des adaptations nécessaires mais d’ordre contingent. Ainsi le « don des langues », conféré par le Saint Esprit le jour de la Pentecôte aux Apôtres, est la clef de l’universalisme du Christianisme. En pénétrant plus profondément dans les méandres de la connaissance, l’état paradisiaque implique la saisie du langage des animaux: il est dit, en effet, dans la Genèse que Dieu demanda à Adam de les nommer, ceci implique qu’il en devenait responsable. Or de nos jours des chercheurs, des scientifiques étudient de plus en plus le langage des animaux, comme celui des plantes qui savent communiquer entre eux par des sons, des odeurs, des attitudes « corporelles ».

J’ai pu constater qu’un nombre de plus en plus grand de scientifiques et de chercheurs se sentent intimement responsables de la Création qui les entoure ! L’être humain, au sommet de la hiérarchie du vivant, a la responsabilité totale du règne animal, végétal et minéral. Cette responsabilité doit s’enseigner, dés le plus jeune âge. Dans mes souvenirs, j’avais quatre ans lorsque mon père m’emmena dans un sous-bois sombre et spongieux, en approche silencieuse, pour voir une bécasse couver ses œufs, à une distance de trois mètres pour ne pas l’inquiéter. -Expérience inoubliable!- Bien plus tard, vers mes quarante ans en Sologne, je désirais voir les animaux de près… Avant l’aube, recouvert de ma houppelande en laine de mouton brun, couché sur terre, près du lac où la veille j’avais repéré de nombreuses traces, j’observais sous mon capuchon. J’ai eu le bonheur d’admirer deux faons jouer à saute mouton par dessus le tronc couché que j’étais devenu. Oui, on peut communiquer avec les animaux par la pensée, car ils ressentent vos sentiments mais malheureusement surtout la peur. Si nous désirons ne pas être broyés par ce qui se prépare, résultante de la terrible confusion entretenue par notre monde politique et économique, confusion due au rejet de toute spiritualité, il nous faudra impérativement œuvrer pour retrouver la véritable unicité, source de paix et de justesse dont le ciment ne peut qu’être l’amour de la Création et celui de notre Créateur.

Revenons au mot Bab El, la Porte de Dieu. Dans le cyclotron près de Genève, les savants viennent de matérialiser le « Bozon de Higgs », cette étincelle qu’ils nomment « la particule de Dieu ». Découverte merveilleuse et néanmoins terrifiante. Cette étincelle est le point initial de la création, certes. Mais par delà la « Porte de Dieu, BAB-EL ??? Il est nécessaire de remettre en notre mémoire le mythe de Prométhée qui ravit le feu des dieux pour l’offrir à l’Homme. Celui-ci en subira la brûlure par le feu de son désir, de sa concupiscence. En croyant pouvoir devenir dieu à la place des dieux notre humanité ne peut que plonger dans la géhenne. Mais la voie de la lumière existe parallèlement, c’est celle de nos responsabilités assumées… vaste programme, pourtant si nécessaire. Par delà la confusion, il existe en outre partout et de plus en plus l’irrespect des autres, ce qui implique l’oubli du respect que l’on se doit, sans oublier également notre manque de respect pour la nature, au point que les océans sont devenus les poubelles de l’univers, que les terres asphyxient sous les engrais chimiques et meurent de notre désir compulsif de rentabilité, que les animaux enfermés dans des cages pour engraisser, plus vite que le simple bon sens, un jour généreront des maladies dont l’homme décédera… et toute cette stupide et dramatique destruction de la nature préfigure notre propre disparition . Je ne serai jamais politiquement écologiste, ce sont deux termes antinomiques, mais, oui, naturellement écologiste car je constate les ravages de notre soit disant civilisation, ou plutôt de nos « incivilités » et celles-ci empirent lorsqu’elles se mêlent à la politique et se transforment en un brouet diabolique.


En son temps j’ai soutenu, par mes écrits, le combat contre l’aéroport de Notre Dame des Landes, non pas seulement parce que ce projet était aberrant économiquement, mais surtout parce qu’il saccageait des terres agricoles et des biotopes humides exceptionnels nécessaires à la diversité de notre environnement.

Bien avant lorsque j’étais à la Banque j’ai pu arrêter un projet qui aurait détruit tout le littoral atlantique d’Hossegor à Biarritz, pour en faire un immense complexe touristique semblable à celui de Miami en Floride… la flore, la faune auraient disparu et même le climat en aurait été perturbé.

(Trait rouge localisant Hossegor au Nord jusqu’à Biarritz au Sud)

Le respect de notre environnement, de notre planète, des êtres vivants, comme celui de la nature sera notre gage de survie dans un avenir déjà bien sombre. Tentons, par delà la confusion, de construire un monde acceptable pour les générations futures, sinon meilleur. Tel est le souhait que je formule en ce début d’année.

Ce que l’on nomme dans le jargon actuel « le vivre ensemble » notre génération appelait cela du civisme. Remettons-le à l’honneur dés l’école!

Henri Comte de Paris

1er mars 2017

Source originelle – Le Blog du Comte de Paris.fr

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Photos :

MoiJeFais.com

ParcAquaNature.com

Cartes :

– localisant Notre-Dame-des-Landes (sans rapport avec le département des Landes) – LInternaute.com

– les deux départements français des Landes & des Pyrénées Atlantiques – Stéphane Alibert

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Source présent article – Delta de la Lyre

Henri V I I Comte De Paris Duc De France