Curiosité hypnotique pourvoyeur surprenant de bien-être inattendu le Discus, poisson d’eau douce endémique d’Amérique du Sud, est sans conteste toute catégories confondues : eau douce, eau saumâtre, eau de mer, le plus magnifique.

Discus Royal du río Cuipeua – Février 2015 – 9’56”

Face à des aquariums dans les musées ou en animalerie ou encore chez les particuliers, le Discus a beau être souvent perçu comme le Roi des Poissons attirant sur lui tous les regards émerveillés, qu’en est-il vraiment de lui dans son milieu naturel ?
Est-il tant que cela en sécurité tel dans le bac d’un aquariophile ?
Son eau est-elle aussi claire que dans un aquarium ?
Son espace vital en aquarium est-il aux mêmes dimensions que celui offert par la Nature ?
Et, tel qu’on le suppose à un moment ou à un autre, ses 9 rayures verticales ne seraient-elles pas des motifs de camouflage tout comme par ailleurs ses zébrures bleu iridescentes ?

Discus sauvages dans le grand lac Curuai au Brésil – Septembre 2010 – 5’43”

Et oui, son espace de vie en empli de prédateurs.
Il reste blotti entre les racines d’arbres ce qui lui constitue un semblant de « grotte » dans laquelle en effet ses rayures noires lui permettent de se fondre dans le décor tout comme les zébrures bleu lui confèrent l’aspect que ferait des reflets d’eau mouvante traversée par les rayons solaires !

Le plus beau poisson de monde vit dans un endroit chaotique !

Se pourrait être une belle leçon de sagesse…

On voit aussi indubitablement que c’est bel et bien un poissons grégaire, ici une bonne trentaine d’individus semblent être présents dans ce film ; c’est ce pourquoi tout aquariophile souhaitant en faire l’acquisition se doit impérativement d’en accueillir 12 au minimum ! C’est tout simplement une question de respect de l’animal ! ! !

En outre, en plus de ce mini reportage, on note que le couple de Discus en bon characidé élève ses alevins qui pour le Discus ont la particularité supplémentaire et singulière de rester très proche de la peau des parents, celle-ci sécrétant des éléments nutritifs, ainsi la progéniture est sous bonne garde.

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« Exigeant, oui ! Fragile, non ! »

Telle est l’affirmation faite par Guillaume Laué par rapport à celles et ceux décriant le discus.

En fait le discus
de ses 3 noms scientifiques suivant la variété originelle non modifiée par l’homme :

Symphysodon aequifasciatus
Symphysodon discus heckel
Symphysodon tarzoo

est à considérer, en ce qui concerne son entretien :
– tel un chien nécessitant d’être sorti 3 fois par jours
– ou tel un chat persan qui en plus des soins à prodiguer comme pour tous les autres chats aura besoin d’au moins un brossage quotidien
– ou tel un perroquet nécessitant des attentions d’interaction homme-animal très régulières durant la journée.

En fait, pour s’assurer voir si l’on souhaite partager 15 ans de sa vie avec un groupe de discus, il faut impérativement comprendre qu’il ne s’agit pas d’un poisson d’eau douce comme tous les autres.
La passion et l’attrait doivent être très très forts, sinon s’abstenir.

Pour une fois qu’un prix élevé peut et doit être applaudi. En effet, son coût d’achat permet de limiter la casse c’est-à-dire que le chaland réfléchit à plus de deux fois avant d’en acquérir. Il est fortement recommandé d’avoir au préalable une expérience aquariophile avec d’autres types de poissons avant de s’aventurer à admirer le Discus. Si les conditions qui vont suivre ne sont pas respectées c’est la mort assurée du poisson non pas à court terme (1 an) mais à très court terme.
Le prix d’un adulte est établi entre 150 et 170 euros.
Les ado sont moitié moins chers, et les jeunes sont encore moins chers.
Le prix peut également s’expliquer par le nourrissage des petits qui requièrent 5 repas par jour contrairement à la majeur partie des autres espèces de poisons pour lesquelles 1 repas est suffisant ; et l’on se retrouve là avec cette importante notion développée plus haut précisant bien que nous avons affaire ici à un animal de compagnie et non à un simple jouet ou encore bibelot décoratif.

Toutefois, une fois adulte il ne faut pas se mettre martel en tête, n’oublions pas qu’un poisson peut jeûner durant 3 semaines…

Un ancien spécialiste du Discus, Guillaume Laué, qui en maintint durant un peu plus de deux décennies livre ces recommandations qu’il faut respecter à la lettre pour que la maintenance se déroule impeccablement pendant de longues années en soulignant que si l’ensemble des paramètres est certes à respecter c’est surtout la conductivité qui est le paramètre de l’eau le plus important ainsi que le fait de s’assurer d’avoir un maximum d’individus (12 minimum) car le Discus vit en groupe et le reste il s’en fiche éperdument (sol, plantes, roches).

● Aquarium de 300 litres pour 12 discus

● pH :
– pour discus, entre 5,5 et 7,5
– pour discus à points rouge, entre 5,8 et 7

● Conductivité en micro siemens :
– pour discus, entre 80 µs et 600 µs
(conversion en Dureté Globale par Delta de la Lyre, entre 2,66 GH et 20 GH)
– pour discus à points rouge, entre 80 µs et 250 µs
(conversion en Dureté Globale par Delta de la Lyre, entre 2,66 GH et 8,33 GH)

● 28°c

● Pas de sable, fond nu, pour restreindre au maximum tous champignons et bactéries pathogènes.

● Changement de :
→ 25% de l’eau quotidiennement + filtration extérieure ou par décantation en plus du filtre interne à l’aquarium et éviter une eau très douce inférieure à 250 µs
ou
→ 50% de l’eau quotidiennement, sans autre technologie si ce n’est un bulleur ou une pompe mise à fleur d’eau pour la distribution d’oxygène.

● Elimination de l’intégralité des déchets

● Nourriture variée dont un minimum de nourriture fraîche sachant que parmi la fraîche le cœur de bœuf en pâté maison ainsi que les crevettes sont tout-à-fait adaptés : 70% de crevettes crues décortiquées, 30% de cœur de bœuf dégraissé et dénervé, et 1% de spiruline soit 10 grammes par kilo, c’est une recette de Wayne Discus Centre en usage depuis 1988.

En frais les artémias sont les biens venus.

Les vers de vase rouge sont excluent car ils sont immanquablement porteurs de germes pathogènes quoi qu’on fasse comme le fait de les laver à l’eau courante qui ne résout rien puisque les germes sont tout autant à l’intérieur que dans les vers de vase rouge. Plus d’un poisson y succombe alors qu’en serait-il pour le Discus ? D’ailleurs plus d’un témoignage montrent bien que les amoureux des Discus ne s’aventurent plus à ce genre d’expérience tournant en mésaventure suite à de sérieux problèmes sanitaires. Et ceci n’est pas dû aux vers de vase rouge mais au milieu ambiant dans lequel il est nécessaire de les élever. Ainsi, contrairement à Guillaume Laué qui émet uniquement un sérieux doute, en définitif non ! aucun vers de vase même congelé.

Des racines pourront agréablement être introduites recréant ainsi le milieu naturel du poisson, le sécurisant aussi, à condition de les avoir désinfectées par de l’eau bouillante. Plus longtemps la racine est au contact de l’eau bouillante mieux ce sera.

Le roi des poissons qui n’est pas roi chez lui mais chez les hommes et femmes de cette Terre mérite quelques soins quotidiens afin d’être maintenu en milieu artificiel. C’est là le prix à payer et autant que les amoureux de ce poisson sachent réellement où ils mettent les pieds avant de franchir le pas.

Il faut également se rendre à l’évidence que le Discus à l’âge adulte n’est pas un animal se mouvant beaucoup, il est plutôt statique comme le confirme d’ailleurs la seconde vidéo, c’est un trait de caractère qui doit être sérieusement pris en compte par l’aquariophile afin de voir si cet animal correspond bien à ses attentes.

C’est un poisson pratiquant la hiérarchisation, l’amateur devra réfléchir voir si ce comportement lui convient.

Que le changement de l’eau soit fait manuellement ou qu’il soit réalisé par un système de goute à goute, il faut comprendre le plus tôt possible que ces opérations représenteront au terme d’une année plusieurs dizaines de mètres cubes d’eau ! Cela a un coût évident.

La personne intéressée devra se projeter dans le temps en mettant dans la balance toutes les contraintes et voir si la satisfaction est potentiellement toujours là.

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Les hommes se prenant pour des dieux

L’air de répartition des Discus en Amérique du Sud est vraiment vaste dans le sens où des variétés différentes les unes des autres habitent des rivières fleuves et lacs éloignés les uns des autres.
Cela permet la réalisation de croisements qui suivis de sélections effectuées par l’homme (Asie du Sud-est et Extrême Orient) a réussi à créer de merveilleux spécimens.

Il y a toutefois deux points sur lesquels on peut s’interroger.

Le premier étant le fait que pour parvenir à l’obtention de Discus sans rayures verticales, ce qui est souvent perçu par certaines personnes comme étant un plus, les producteurs soumettent à la lumière continue les jeunes Discus pendant 90 jours !
Ce seraient à de vrais passionnés de ce poisson de répondre objectivement quant à savoir si le comportement de tels animaux ne ferait pas ressortir quelques aberrations comportementales par rapport soit au spécimens sauvages soit aux spécimens non modifiés issus de souche sauvage et né en bac…
Mais cette pratique permet de confirmer ce que cet article met en évidence à savoir que les bandes sombres verticales sont bien un camouflage face à la potentielle prédation.

Le second point est subjectif mais tout aussi pertinent. Il y a des créations qui enlèvent le charme et la noblesse de ce poisson où le Discus tend à devenir un Poisson Rouge ayant une forme ronde…. Et cerise sur le gâteau, leur prix de vente est aussi élevé que pour un Discus naturel. Mais les goûts et les couleurs ne se discutent pas…

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Puisque le Discus est le roi des poissons, n’y en a-t-il pas un autre de tout aussi beau ?

En eau de mer il existe le Mandarin, ci-dessous, mais la relation Homme-Animal, l’empathie, semble plus distante.
Il requiert moins de soins que le Discus et le mieux est de disposer d’un aquarium ayant tourné de très nombreux mois afin de lui offrir une nourriture intrinsèque au bac qui lui sera plutôt plus que bénéfique.

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Avertissement

Cet article est destiné à la décontraction et à la découverte, puis il tente de mettre en exergue certains points importants, mais il ne se substitue pas aux recherches que tout intéressé doit accomplir s’il souhaite adopter le roi des poissons.

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Sources

Photos

– Green Japura Discus placés dans un décor créé par Jeffrey Senske en 2013 – AquariumDisignGroup

Animogen.com

Vidéos

– Royal Cuipeua – Par Santarem Discus Ltda

– Habitat naturel de Discus sauvages – Par Hudson CrizantoHekDiscus

Données techniques

Guillaume LauéAqua Plaisir N°103 octobre 2005

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Auteur, et source présent article – Delta de la Lyre

Delta De La Lyre