DISCOURS DE CLOTURE DU PRESIDENT ELU DE L’UDH-YUKI,
GUY BRICE PARFAIT KOLELAS AU CONGRES NATIONAL EXRAORDINAIRE
DU 19 MARS 2017 AU PALAIS DES CONGRES

Chers Congressistes de l’UDH-YUKI ;
Distingués Invités en vos rangs grades et qualités ;
Chers cadres, militants et Sympathisants de l’UDH-YUKI ;
Mesdames et Messieurs.

Avant tout Propos, je vous prie de nous lever afin d’Observer une minute de silence en mémoire de nos morts.

Que leurs âmes reposent en paix.

Mesdames et Messieurs,

Ceci étant, je ne peux me dérober de l’usage consacré, celui de féliciter la Commission préparatoire du Congrès National Extraordinaire de l’UDH-YUKI ainsi que les sous-commissions y afférentes pour le travail abattu.

Je me dois aussi de saluer chaleureusement tous les invités présents dans la salle, les cadres, les militants et sympathisants de l’UDH-YUKI.

Mesdames et Messieurs,

Rassemblés nombreux dans ce palais des Congrès, nous venons tous de divers horizons, plus singulièrement des partis, des associations politiques et de la société civile.

Malgré vos multiples occupations, vous avez répondu présents à notre invitation, je vous en suis reconnaissant.

Aujourd’hui, nous avons acté la naissance de l’Union des Démocrates Humanistes –YUKI en abrégé UDH –YUKI, notre nouveau parti politique.

L’UDH-YUKI est née en grande partie des cendres du parti politique fondé par Bernard KOLELAS et ses compagnons.

La longue et exaltante marche de l’UDH-YUKI a commencé sous le label de la Conférence des Démocrates Humanistes Africains (CODEHA).

C’est sous l’impulsion de la CODEHA, que le Candidat indépendant à la dernière élection Présidentielle, que j’ai été, a livré bataille pour proposer, à notre pays, un projet de société : le Plan Parfait pour le Redressement du Congo.

Qu’elle fût belle cette campagne présidentielle, belle et difficile, mais passionnante. C’est ici, pour moi, l’occasion de remercier solennellement tous les partis politiques et associations ainsi que les individualités qui l’ont rendue possible. Je remercie de nouveau toutes les personnes qui m’ont voté.

Cette campagne fût un formidable moment de solidarité et c’est cette solidarité qui, j’en suis persuadé est à l’origine de mon élection en qualité de Président de l’UDH-YUKI. Je remercie les congressistes pour la marque de confiance à mon endroit.

Aussi, j’entends à travers la manifeste synergie née de la campagne présidentielle, poursuivre avec l’UDH-YUKI la politique de la main tendue à tous les partis, les associations politiques et à toutes les individualités, épris de paix et de justice, qui m’ont soutenu pendant cette campagne présidentielle ainsi qu’aux autres partis, associations politiques et individualités qui voudraient bien me rejoindre au sein de l’UDH- YUKI pour consolider cette expérience.

Tout est encore possible, je porte avec moi un rêve qui, demain, sera une réalité et ce, même si aujourd’hui les apparences et les événements disent le contraire. Il faut être patient. Il faut être comme cette goutte d’eau qui, chaque jour, tombe sur le même rocher et au même endroit.

Filles et fils du Nord, du Sud, de l’Est, de l’Ouest et du Centre de notre Congo natal, les portes de l’UDH-YUKI vous sont largement ouvertes pour le renouveau politique et Social et pour l’unité de notre pays, une unité qui transcende les barrières linguistiques et ethniques, une unité qui abat les murs de l’intolérance politique.

Oui, ce renouveau politique et Social est possible, car le Congo regorge d’énormes potentialités pour qu’il soit une promesse et non un désespoir pour les générations futures.

L’UDH-YUKI, que nous portons aujourd’hui aux fonds baptismaux prône, le LIBERAL- HUMANISME avec en toile de fond, le développement intégral.

L’UDH-YUKI, membre du Réseau des libéraux Africains, et de l’International Libéral, défend les libertés fondamentales du genre humain, le libéralisme, la démocratie et l’Etat de droit.

Notre credo est : ʺTout Homme, Tout l’Homme ʺ,
Et notre devise est : ʺAmour- Travail- Solidarité ʺ.

Dans le paysage politique Congolais, l’UDH-YUKI apportera indéniablement sa pierre dans la restauration et la consolidation de la paix, dans l’avènement d’un véritable Etat de droit pour l’épanouissement social de notre peuple.

Mesdames et Messieurs,

Ma Conviction est que les Congolais ne devraient plus traquer les Congolais, tels des rats de forêts. La soif de justice devrait se faire dans la paix des cœurs et la tranquillité des esprits, ainsi, je reste convaincu que si nous voulons que le Congo soit une véritable nation éprise de paix, l’instauration d’une Commission Vérité-Justice-Paix décrisperait le climat politique observé par tous. Cela est possible.

Cependant, un peuple reconnait son appartenance à une nation, lorsqu’il jouit de ses droits, de ses devoirs, des richesses et de la protection.

En ces moments où les injustices et les inégalités s’accentuent, nous devons faire la politique autrement. Le Congo ne pourra se construire dans le déni, le déchirement, la violence et l’exclusion des uns ou des autres. Nous sommes condamnés à vivre ensemble sur les 342 000 kilomètres carrés.

Vivre ensemble, c’est garantir les mêmes droits, la même justice et les mêmes devoirs à toutes les filles et à tous les fils d’une même nation ;

Vivre ensemble, c’est vivre dans l’acceptation et la tolérance de l’autre et le dépassement de soi afin de surmonter nos divergences et egos par le dialogue.

Mesdames et Messieurs,

Notre vie sur terre doit être un dialogue permanent. S’écouter, écouter les uns et les autres et réajuster les choses, doivent rythmer notre existence.

Sur cette terre des Hommes, aucun individu quel que soit son rang social ne peut avoir le monopole de la vérité et de la force. Le respect des aspirations des uns et des autres est capital. Croire le contraire est une illusion, il y a un temps pour tout et un temps pour chacun de nous. Rejeter systématiquement ce que disent les autres n’est pas constructif.

L’UDH-YUKI s’inscrit dans le dépassement de soi, œuvre et œuvrera pour l’avènement d’une nation Congolaise qui soit une promesse pour les générations futures.

Mesdames et Messieurs,

Elu Président à l’issu du Congrès National Extraordinaire de l’UDH-YUKI, dans les plus brefs délais, je dévoilerai la liste des membres du Conseil national (instance suprême de notre parti), du Bureau Exécutif National et celle des dirigeants de l’intérieur du Pays et de la diaspora.

Chers frères et Sœurs de l’UDH-YUKI, nous aurons à court et à moyen terme beaucoup de défis à relever. Il s’agit de :

1. Contribuer au retour et à la consolidation de la paix dans notre pays. La paix est importante et impérieuse pour le devenir économique et social d’un pays. Un peuple qui a faim, qui a soif, qui ne peut pas se loger, s’éduquer et qui ne peut se soigner, n’est pas en paix, de même un pays où une partie du peuple vit en clandestinité dans son propre terroir, n’est pas en paix ;

2. Œuvrer à la mise en place, d’une gouvernance électorale acceptable ;

3. Peser sur le destin national en faisant adopter des textes de loi qui vont:
– contribuer au redressement économique et social de notre pays ;
– permettre de revoir la loi sur la décentralisation afin de passer à une décentralisation intégrale avec la mise en place des grands ensembles provinciaux.

Mesdames et Messieurs,

Depuis la baisse du prix du baril de pétrole couplé à la crispation du climat sociopolitique du fait des résultats de l’élection présidentielle de mars 2016, le Congo est secoué par une grave crise économique et sociopolitique qu’on ne pas peut continuer à ignorer.

En effet,

 Au plan économique, le dernier rapport du Fond Monétaire International (FMI), très alarmant, montre que notre pays est au bord d’une cessation de paiement. Le taux d’endettement a atteint 77% du Produit Intérieur Brut (PIB) et que le Congo n’a presque plus de marges de manœuvres pour rétablir les choses ;

 Au plan sociopolitique, les rivalités politiques et les exactions de tous les jours envers les opposants, les violations des droits humains, les injustices sociales sont entrain de créer, sinon de tisser un tissu de ressentiments intergénérationnels qui risque de saper l’unité nationale, condamner les générations futures à vivre dans la méfiance totale et hypothéquer durablement le devenir du Congo.

Le Congo est étranglé, asphyxié et les fondamentaux de notre société vacillent sur leurs bases

Mesdames et Messieurs,

Allons-nous assister sans réagir au naufrage de notre pays ?

Aucun fils de ce pays, ne peut rester indifférent aux difficultés économiques et sociales que vit le Congo.

Je pense que le Gouvernement de la République doit organiser une Convention Sociale afin d’informer le peuple sur l’étendue des problèmes et dire le périmètre d’assainissement social et économique envisagé.

Mesdames et Messieurs,

Face aux enjeux de l’heure et aux défis de demain, l’UDH-YUKI, tend la main, une fois de plus aux partis politiques de l’Opposition, pour que demain l’Opposition Congolaise, soit une alternative politique crédible.

Aussi, dès maintenant, nous devons entamer notre refondation. Evitons les invectives inopérantes qui ressemblent à des slogans.

L’Opposition Congolaise aurait plus à gagner en comptant d’abord sur ses propres efforts, avant d’attendre des solutions de la Communauté Internationale, qui n’est qu’une communauté des intérêts économiques des Etats.

Les partis de l’Opposition Congolaises devraient booster le civisme et la maturité politique de leurs bases militantes respectives pour une prise de conscience avérée. Les victoires de demain passent par là.

Mes dames et Messieurs,

Je reste fermement convaincu que l’alternance politique pacifique est possible au Congo. Les partis de l’opposition Congolaise doivent s’en donner les moyens car une Opposition Politique sans une base militante éclairée, formée et disciplinée ne peut qu’échouer.

Aussi, le courage politique de l’Opposition est de dire à la majorité politique actuelle, qu’elle doit se remettre en cause, puisque, en vérité, auprès du Souverain primaire, cette dernière a perdu toute légitimité politique.

Eclaircissons donc le paysage politique de demain en offrant au peuple Congolais une gouvernance électorale acceptable, afin d’éviter des empoignades post-électorales inutiles. De la stabilité politique dépendent la stabilité économique et la crédibilité de nos institutions.

J’ose rappeler à la majorité politique actuelle, que la roue de l’histoire tourne, et elle est universelle. Retenons que la majorité politique d’aujourd’hui peut être l’opposition politique de demain. Les acteurs politiques de toute obédience confondue doivent convenir, une bonne fois pour toute, des règles de la bonne gouvernance électorale en vue de la tenue des élections apaisées.

Mesdames et Messieurs,

Dans ce monde, Tout passe, ne l’oublions jamais.
Mais seuls demeurent vivants, marqués dans la chaire, les souvenirs de ce qu’on a vécu ; et il revient après à chacun de nous d’en tirer les enseignements pour l’histoire, pour l’avenir et pour les générations qu’on laisse derrière soi. Ainsi, la majorité politique actuelle passera, mais le Congo devra continuer son chemin, sans heurts.
Les Hommes politiques Congolais devraient méditer sur tout cela.

C’est pourquoi je pense que, par-delà, nos divergences politiques, la mise en place d’une Commission Vérité-Justice-Paix, soit la meilleure option, sinon la meilleure preuve d’amour que nous puissions offrir au peuple Congolais afin qu’il se réconcilie avec lui-même.

En faisant cela, je plaide pour un compromis politique historique qui sera marqué dans les annales du Congo ;

En faisant cela, je plaide pour tous ceux qui sont en prison, privés de liberté ;

En faisant cela, je plaide pour tous ceux qui vivent reclus dans les forêts du département du Pool ; A leur endroit, je lance ici, un vibrant appel pour qu’ils sortent des forêts. Le pouvoir politique ne se gagne pas en restant en forêt, votre avenir n’est pas la forêt. Ceux qui vous y contraignent veulent simplement la disparition de vos terroirs, de vos villages et de vos parents, en préservant les leurs. La politique ne doit pas être une bataille rangée entre les fils d’un même pays, mais plutôt un débat d’idées. Il faut savoir faire la paix, celle des braves.

Faire la paix, n’est ni une faiblesse ni une humiliation, mais, c’est faire preuve de grandeur d’esprit pour préserver la vie des parents et des enfants affamés et malnutris.

En faisant cela, Je plaide enfin pour le Congo, afin que soient effacées ces années d’errements et de ressentiments.

En disant cela, c’est au Président de la République que j’adresse cette plaidoirie. Monsieur le Président, vous êtes le garant de la cohésion nationale, il vous revient l’autorité d’écouter, d’apaiser et de rassembler.

Tel est le message que je tenais à livrer aujourd’hui.

Mesdames et Messieurs,

Dans la Paix je souhaite bon retour aux Congressistes et dis un grand merci à tous nos invités, ainsi qu’à nos cadres, militants et sympathisants.

Je déclare clos le Congrès National Extraordinaire de l’UDH-YUKI,

Je vous remercie.

Yuki