Le sommeil est une période propice pour le dédoublement astral, soit la désynchronisation entre notre corps éthérique et notre corps de matière. Une sortie hors du corps physique ou décorporation est un phénomène naturel et salutaire bien que nous n’en gardions habituellement aucun souvenir.

Ce double éthérique de nous-même était une réalité bien connue des gnostiques. Ce courant de pensée était en lutte avec les autorités de l’Église chrétienne orthodoxe du IIe et IIIe siècle. Le mouvement gnostique à l’intérieur de la religion chrétienne fut rapidement considéré comme une menace pour la hiérarchie du corps religieux structuré autour de l’intercession de prêtres et d’évêques. Le gnosticisme mettait l’accent sur la capacité de chaque être humain de se mettre en relation directe avec Dieu sans passer par un intermédiaire terrestre. Les gnostiques définissaient l’être humain comme une âme divine emprisonnée dans un véhicule matériel, le corps physique. La connaissance intérieure de soi permettait de trouver Dieu en soi.

Le premier concile de Nicée en l’an 325 proclama la mainmise des prêtres et des évêques pour établir enfin l’unité de l’Église chrétienne. Il en résulta que les évangiles gnostiques furent déclarés interdits et que des réalités telles que le dédoublement astral furent décriées et devinrent des pratiques proscrites. Les gnostiques s’appuyant sur le mysticisme et la révélation personnelle s’effacèrent face aux persécutions dont ils furent l’objet. La Connaissance fut inversée afin de l’habiller honteusement du titre de croyances hérétiques.

Profondément inscrite dans la psyché humaine, une peur sourde pointe encore de nos jours à chaque fois que le thème de la décorporation et du dédoublement astral est évoqué. L’être humain est pourtant modelé de telle manière à ce qu’une part divine puisse se détacher de ses liens physiques durant le sommeil.

Le Coran offre d’ailleurs une précieuse référence à la capacité de la conscience de se détacher du corps physique.

Sourate 39, Az Zumar, Verset 42 : Allah reçoit les âmes au moment de leur mort ainsi que celles qui ne meurent pas au cours de leur sommeil. Il retient celles à qui Il a décrété la mort, tandis qu’Il renvoie les autres jusqu’à un terme fixé. Il y a certainement là des preuves pour des gens qui réfléchissent.

Ce détachement peut s’effectuer avec différents corps subtils (éthérique, mental, astral, causal) pour se rendre sur différents plans de conscience. Selon, on parle alors de dédoublement ou décorporation, ensuite de projection astrale, et enfin de voyage astral.

Ce détachement est une extériorisation de la conscience.

Des ombres nocturnes

La nuit est une période propice pour effacer le voile séparant le monde visible du monde invisible. Le plan de la pensée humaine est moindrement alimenté par les créations de nos psychismes. Parallèlement, l’abaissement de mon mental m’offre une plus grande place à la réceptivité de ce qui se passe dans les plans subtils.

Il est fréquent que je me réveille la nuit à cause de murmures de voix autour de mon lit. Lorsque l’on en vient à toucher mon corps avec douceur ou avec force, je suis encore plus abruptement sorti de mes rêveries. Ces visites sont de plusieurs natures. J’apprends à les reconnaître.

Elles sont de nature prédatrice lorsqu’il s’agit d’intrusions non désirées issues du plan astral.

Elles sont le plus souvent douces et bienveillantes. C’est plus délicat d’en définir l’identité ou la nature. Elles ne cherchent habituellement pas à me réveiller car elles s’adressent davantage à mon inconscient. Elles me prodiguent parfois des soins. Ces présences ne souhaitent pas m’effrayer ni forcément être reconnue dans leur identité. Mon Soi supérieur les connaît mais mon petit soi n’est pas toujours en mesure d’en comprendre le sens.

Mais depuis quelques mois, des visites nocturnes d’une nouvelle expression se produisent.

Une ou plusieurs présences tentent de me réveiller volontairement. Un claquement de doigt sorti de nulle part. Un mot incompréhensible répété plusieurs fois. Des sensations sur mon visage ou sur mon torse. Un chatouillement indistinct. En ouvrant les yeux, dans la pénombre nocturne ou à l’orée du jour éclairant ma chambre, je vois tantôt une silhouette se glisser furtivement derrière l’un des rideaux de ma fenêtre, tantôt courir au pied de mon lit pour passer au travers de la porte de la chambre.

Dépendamment des nuits, la présence se matérialise comme un flou en mouvement ou comme une ombre au contour plus ou moins distinct.

Le risque d’en parler autour de soi

La répétition de ces visites nocturnes m’amena à aborder le sujet avec des personnes susceptibles de comprendre ce que je vivais. Je fus très surpris des réactions et des commentaires. Dès que je décrivais ces présences comme des ombres mouvantes ou des silhouettes sombres, cela déclencha une interprétation négative de mes expériences.

Certaines personnes envisageaient qu’il puisse s’agir d’âmes errantes ou de personnes décédées cherchant une personne avec laquelle transmettre un message. D’autres percevaient ces présences comme des entités négatives. On multipliait les mises en garde à mon endroit. Un regard soupçonneux était posé sur moi tout en me lançant que je devais avoir des failles qui attiraient des parasites de l’astral. On me suggérait d’être davantage dans la lumière car c’était à cause de mes parts d’ombre personnelles que je me mettais dans une telle situation. Cela pouvait se terminer par des recommandations de techniques lues sur Internet pour envoyer de la lumière à ces entités, pour créer un bouclier vibratoire, pour invoquer la Flamme Violette ou pour envisager des soins énergétiques qui règleraient mes « problèmes ».

Face à ce trop-plein de bonnes intentions et de recettes miracles, j’ai décidé de ne plus évoquer le sujet !

Ce qui me perturbait le plus, ce n’est pas tant une fraude intellectuelle qu’une expression de croyances qui nous maintient dans la séparation de l’invisible. Si la Connaissance de la nature des présences fait défaut, il ne peut y avoir un diagnostic éclairé et donc une solution adéquate.

Je me reconnais une sensibilité vibratoire autant face à une personne physique que face à une entité immatérielle. Ces présences nocturnes n’étaient pas désagréables à côtoyer énergétiquement, ni menaçantes et encore moins prédatrices. Le simple fait d’avoir évoqué leur apparence sombre avait suffi à déclencher une défiance auprès de mes interlocuteurs.

Ces raccourcis cognitifs modèlent notre pensée afin de toujours avoir le sentiment de maîtrise.

L’égo n’est pas au service de la libération de la conscience mais la maintient dans les limites du connu.

Le fardeau de la preuve se retrouve sur celui ou celle qui tente de comprendre une expérience mystique hors de l’ordinaire. D’un partage d’une situation vécue, en quête d’une compréhension, je me retrouvai à douter davantage de moi-même de par les conclusions hâtives qui me furent formulées en réponse.

Toutes ces personnes m’ont indirectement délivré le rappel d’un enseignement précieux. La souveraineté intérieure est la clé qui déverrouille les portes de tous les mystères.

Au contact d’un Double éthérique

Mes guides spirituels ne formulèrent aucune réponse directe à ce mystère. Je devais apprendre à déverrouiller son accès. Ils me testèrent et attendirent que j’apprenne de cette expérience. Ils travaillèrent avec moi afin que je m’ouvre davantage à une nouvelle facette de la réalité de notre monde.

J’ai pratiqué davantage d’activités cardio-vasculaires et de yoga, une combinaison qui m’aide à créer de l’espace intérieur. Je me suis préparé mentalement à relâcher des craintes pour m’ouvrir à une plus grande sensibilité. J’ai travaillé ma respiration et ma détente avant chaque endormissement. Et avant tout, j’ai demandé à mon Âme de comprendre.

Ma perception nocturne de ces présences s’est progressivement affinée. Le timbre de la voix s’est précisé. Appelons cela de la clair-audience. J’entendais plus distinctement. J’entendais un rire d’enfant et puis un « Papa » distinct. Une première fois pour me réveiller, suivi d’une seconde fois alors que j’étais redressé sur mon lit. La présence jouait à changer de place autour du lit et m’appelait à chaque fois que je regardais dans la mauvaise direction. C’était ma fille de 3 ans. Elle était une forme floue plus claire et plus translucide qu’à l’habitude.

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Samuel