Le sommeil occupe entre un quart et un tiers de notre vécu terrestre. Cette période cyclique de notre existence est symptomatique de notre condition humaine. Puisque les êtres de la nature, pour ne prendre que leur exemple, ne vivent pas de semblables phases de sommeil profond et paradoxal, c’est que quelque chose de majeur s’y joue pour nous.

Les êtres du règne humain et ceux du règne animal domestiqué ressentent l’appel instinctif d’une phase de repos les déconnectant complètement de leur environnement physique. Ce sommeil profond se caractérise par un état léthargique et une difficulté dans le réveil. Il en est ainsi chez de nombreuses espèces animales placées sous la main de l’homme. Le corps a besoin de ce temps-là pour réaliser des ajustements que nous ne lui permettons pas de faire avec notre rythme de vie découplé de nos besoins physiologiques. Par exemple, le sommeil nocturne n’est nullement la règle chez beaucoup d’animaux sauvages.

Puisque nous passons notre temps à manquer de respect à notre corps, il a besoin du temps de sommeil pour éliminer les substances inutiles et métaboliser ce qui est nécessaire. La croissance de notre corps et sa régénération cellulaire s’effectuent majoritairement à ce moment-là. Nous cessons de le contraindre pour qu’il nous porte là où nos désirs l’exigent. Notre conscience endormie, il a tout le loisir pour reprendre la marche de sa mécanique parfaite.

Les voyages nocturnes au travers des corps subtils

Pendant longtemps, j’associais mes rêves à un vécu propre à la phase de sommeil paradoxal, mêlant mémoires, relâchement émotionnels, sorties astrales et rencontres avec diverses entités de l’invisible. Je plaçais tous ces rêves comme l’action de mon être dans le plan dimensionnel de l’astral. Ces rêves donnent le sentiment de participer à différents évènements dans des mises en situation parfois déroutantes.

Je passe beaucoup de temps à tenter de retrouver une plus grande maîtrise de mes corps énergétiques inférieurs. Par convention, nous les nommons corps éthérique, corps astral et corps mental. Ces trois corps subtils, en association avec le corps physique, forment notre Soi terrestre. C’est la part de nous détachée de notre Âme, ou Soi lunaire,à chaque réincarnation dans le monde physique.

Le corps éthérique est le plus dense et le plus proche du corps physique. Lorsque je me surprends à me décorporer avec le corps éthérique, sa substance blanchâtre et filamenteuse me donne l’impression d’être un fantôme. Ce corps me permet simplement d’évoluer dans la troisième dimension, de marcher dans la maison, traverser quelques murs ou portes.

Le corps astral est le véhicule pour réaliser une projection dans le plan astral. On désigne également ce plan d’existence comme la quatrième dimension. Ce corps me donne l’impression de voler ou de flotter. Il me permet de me rendre instantanément en divers lieux, soit un lieu de notre troisième dimension mais vécu depuis ce plan astral invisible mais imbriqué, soit un lieu de l’astral non imbriqué avec le plan physique de troisième dimension. C’est aussi par ce corps astral que les rêves en phase de sommeil paradoxal se jouent.

Le corps mental est le véhicule qui me paraissait le plus abstrait et le plus insaisissable. Puisqu’il est enseigné que le corps mental permet d’entrer en contact avec la cinquième dimension, celle qui constitue notre prochaine étape dans notre évolution, alors je désirais expérimenter ce corps. Facile à dire mais au combien inaccessible sans aide.

Comprendre le corps mental

Le corps mental reste encore difficile pour moi à appréhender. À la différence des premiers corps subtils, il s’affranchit du temps linéaire et de la localisation spatiale. Au travers de ce corps, mon vécu est très différent. Ce n’est pas un sentiment de sécurité que je ressens mais je prends conscience du sentiment d’insécurité qui m’habite en permanence en quatrième et troisième dimensions.Au travers de mon corps mental, je sais de manière absolue que je suis bien plus que mon corps physique en incarnation sur Terre. Cette évidence est alors naturelle et flagrante.

À l’étape actuelle de mon apprentissage, je prends mes vécus au travers de mon corps mental comme une expression de ce que je suis en cinquième dimension. Ce corps mental est une version de moi de plus haute dimension que mes multidimensionnalités les plus communes (corps physique, corps éthérique et corps astral).

Mon corps mental est un vécu permanent, hors de mon champ espace-temps, bien que j’en ignorais totalement la réalité. Je comprends que sans mon travail sur mon champ émotionnel, je ne pouvais abaisser le mur invisible qui m’empêchait d’en prendre conscience. Ce mur est celui de la dualité perçue par notre esprit. L’état de sagesse, la Sofia, repousse les limites de ce qui est perceptible depuis un corps incarné sur Terre présentement.

Mes guides m’enseignent comment établir une intelligence rationnelle par la maîtrise de l’égo et du mental au niveau des corps physique et éthérique, ainsi qu’une intelligence émotionnelle logée dans le corps astral. Lorsque ces deux intelligences ne s’entrechoquent plus mais s’accordent, cela ouvre la connexion à ce que je vis avec mon corps mental.

Le corps mental n’est qu’un aspect de ce que l’on est en cinquième dimension.

Le corps mental est une porte d’entrée, un lien énergétique avec notre Soi de cinquième dimension. C’est au travers de lui que je prends conscience de ce que je réalise dans cette dimension affranchie de l’expérience de dualité sur Terre. Le corps mental me fait vivre les fréquences propres à cette dimension. Il met un vécu sur des mots lus de-ci de-là sur la cinquième dimension.

Il ne me manquait désormais qu’un coup de pouce pour vivre ces moments au travers de mon corps mental.

Premier rêve en phase de sommeil profond

Le sommeil lent profond se met en place au cours du premier tiers de notre nuit. Il se caractérise physiologiquement par un ralentissement de l’activité électrique cérébrale ainsi que de l’activité cardiaque et musculaire.

La durée du sommeil profond n’excèderait pas une heure de sommeil. Au-delà, s’enclenche le sommeil paradoxal qui va surimprimer ses rêves et nous faire tout oublier de la première expérience vécue. Tout se joue donc dans un laps de temps très court pour une prise de conscience du corps mental. Pour rajouter un niveau de difficultés, nous sommes à ce moment-là particulièrement difficile à réveiller.

Il me fallait une synchronicité propice à une interruption de mon endormissement au cours de cette phase de sommeil profond.

Ma première véritable prise de conscience de mon corps mental a trouvé son terreau dans les pleurs de mon bébé. Quel moment délicieux que celui de se faire extirper de son lit douillet par un nouveau-né à la voix criarde et teintée de pas mal d’impatience. Cet alanguissement souffrant qui vous saisit alors que vous vous dirigez à tâtons vers la cuisine, les pieds nus sur un plancher glacial, cherchant maladroitement le lait et ne désirant que mettre fin aux pleurs continus. Cette nuit-là, quelque chose de différent s’opéra. Non pas une variation dans les pleurs, j’avais déjà cessé d’espérer, mais dans mon espace intérieur. Précédemment, lors de mes réveils dans cette phase de sommeil profond, mon esprit était simplement embrumé, luttant pour reprendre le dessus.

Cette fois-là, le stimulus extérieur me tira de mon endormissement. Et c’est une vision intérieure d’une grande clarté qui s’ouvrit.

Je suis au bord d’une clairière dont la végétation environnante est semblable en forme mais différente en densité. Je suis sous un ciel nocturne. La matière est moins opaque. Chaque plante irradie une douce teinte lumineuse. Je vois des courants de vie parcourir les troncs et les feuilles. Des teintes bleutées et violacées s’ajoutent aux classiques variations du vert végétal. Je me sais me tenir debout dans un corps translucide, toujours à la forme humanoïde. Il y a un être de plus grande taille à mes côtés. Je ne distingue pas son visage. De sa main, il me pointe le centre de la clairière. La vision s’est ouverte au cours d’un enseignement que cet être me dispense. Des geysers énergétiques émergent du sol selon un schéma régulier. Les courants d’énergie se dressent, s’incurvent et replongent. Ils sont d’une teinte mauve. Ce guide est en train de m’en expliquer la raison d’être. Il n’est pas question d’en prendre le contrôle, mais de les comprendre afin de s’appuyer sur eux pour des réalisations à venir.

Même en me dirigeant dans l’obscurité vers la cuisine, la vision se poursuit. Elle fut chassée par l’éclairage intérieur du frigo que je venais d’ouvrir. La connexion avec mon corps mental fut rompue. Cet aspect multidimensionnel de mon être recevra seul la fin de cette leçon sur les courants magnétiques du sol.

Autre rêve en phase de sommeil profond

Je garde le terme de rêve pour désigner tout phénomène impliquant la conscience au cours du sommeil. Mes quelques expériences avec le corps mental ne revêtent pas toujours une mise en situation au travers d’une forme définie épousant ma silhouette humaine.

Cette autre nuit, je fus encore tiré de mon endormissement au cours de la phase de sommeil profond. Alors que mon corps physique reprend contact avec son environnement, ma vision intérieure s’ouvre.

Je me retrouve dans un lieu indistinct. Je baigne dans un espace très lumineux sans être éblouissant. J’observe des structures fines s’apparentant à d’immenses bulles de savon iridescentes. Elles sont imbriquées selon une structure organisée. Je ressens plusieurs présences autour de moi. Nous sommes là pour comprendre un aspect de l’imbrication des univers. Ce que je perçois est d’une complexité que je suis incapable de retranscrire. Je sens encore très rapidement la vision s’atténuer dès que je me lève du lit. Je tente d’en prolonger la connexion mais elle m’échappe comme à chaque fois.

La suite sur le sommeil profond

Samuel