Le Mardi 30 Juin 1908, à 7 H17 (heure de Moscou) une gigantesque explosion est survenu à Rodkamennaya Tunguska dans le bassin de l’Iénisséi. La lumière fut visible jusqu’à 900 kilomètres environ.A Kirensk, ville située pourtant à 450 km de l’explosion, les dégâts furent importants.

Mais comment une gigantesque explosion nucléaire d’environ 50 fois la puissance de celle d’Hiroshima a pu avoir lieu en Sibérie dans la région de Tunguska en 1908 ?

Les témoins affirmèrent que même à des centaines de kilomètre de l’explosion, le bruit fut si assourdissant et la lumière tellement aveuglante que de nombreuses personnes furent brulées. A la suite de l’explosion, un nuage de poussières et de débris microscopique se forma à environ 80 kilomètres d’altitude. L’observatoire d’Irkoutsk enregistra la plus forte perturbation magnétique qui ne fut jamais donnée d’observer jusque là.

Ce n’est que dix neuf ans plus tard que les scientifiques ont investi les lieux dans une expédition menée par le docteur Kulik.. Ils découvrirent une forêt entièrement dévastée, les arbres couchés sur sol, tous dans le même sens. Le point de l’explosion (l’impact d’une météorite) fut localisé à 850 kilomètres au Nord-Ouest du Lac Baïkal. Cependant, aucun cratère de météorites ni quelconque débris ne furent découvert, d’où la certitude qu’aucun météorite n’a jamais percuté le sol sibérien le 30 Juin 1908.
Les montagnes et collines à quelques kilomètre de l’explosion furent complètement dévastées et la végétation réduite à néant.

Entre 1912 et 1914 l’ethnologue et géographe Russe Innokentiy Mikhaylovich qui travaillait pour la Puissance Soviétique dans le Grand Nord du pays ainsi que dans la région de la Tunguska entendit les premiers récits des Tungus à propos de cet événement.

Il n’y avait pas un habitant parmi les dix clans d’Illimpiya (Tunguska inférieure) qui n’avait pas entendu parlé de la façon dont le shaman Magankan avait puni les esprits qui refusaient de se soumettre à son Khargi (l’esprit malin qui l’habitait et lui donnait ses instructions).

D’autres expéditions furent entreprise et l’interrogation de témoins révela qu’à priori un objet céleste a explosé à environ 10 kilomètre du sol ( mais comment une météorite ou une comète pourrait exploser à dix kilomètres d’altitude ? ). De plus les témoins parlent « d’une boule de feu aveuglante changant de couleur ». Par ailleurs le fait qui apparaitrait comme le plus troublant est la quantité relevé de césium 137 dans les anneaux des résineux aillant survécu à l’explosion (anneaux correspondants à la date de l’explosion). Par la suite, de nombreux habitants de la région décédèrent de maux à l’époque inconnus.

Gené de ne pouvoir expliquer l’incident de nouvelles expéditions furent entreprises ( 1928 / 1930 puis 1938 / 1939 ) mais elles conclurent à l’absence d’impact .En 1958, une commission spéciale de l’Académie des Sciences se rendit sur les lieux et releva encors une rédioactivité anormale.

En 1960,les relévés sur le terrain et l’analyse des roches permis d’évaluer l’énergie de l’explosion : 4,10 puissance 20 ergs ( à titre informatif l’explosion d’Hiroshima était d’environ 8 puissance 18 ergs. En 1961, le professeur Zolotov dirigea une nouvelle expédition. Les sept membres furent unaniment , il s’agit d’une « explosion nucléaire ». Par la suite l’affaire inexpliquée fut étouffée autant que possible.

A partir de 1963 le dirigeant de l’Académie des Sciences russe Nikolai Vasiliev coordonna quelque 29 expéditions scientifiques dans la région de Tunguska. Ce n’est qu’en 1989 que les scientifiques étrangers furent officiellement invités à se joindre aux expéditions russes. Le professeur Roy A. Gallant fut le premier scientifique américain à se joindre à ces expéditions. Il sera rejoint par des chercheurs Russes, Allemands, Japonais, Anglais et Italiens.

Dans les années 90 un groupe de chercheurs rassemblés autour de Nikolai Vasiliev, ont tenté de protéger le site sous le patronage de l’UNESCO car un tel événement, rarissime dans l’histoire des hommes, ne concernait pas seulement la population Russe mais le monde entier. La protection sollicitée pour une durée de 20 ans n’a jamais reçu d’écho favorable.

Toutefois la communauté scientifique s’est mobilisée, et même si nous ne sommes pas encore parvenu à étudier les 4000 km² défrichés par cet impact, le travail conjoint de chercheurs nous permet aujourd’hui d’avoir une idée beaucoup plus claire du phénomène sans pour autant dénouer ce noeud gordien qui reste pour tous paradoxal et rempli de contradictions.

Témoignages

Sergei Semenov habitait le village de Vanarava, situé à 60 km de l’endroit. Il raconta avoir aperçu, juste avant l’explosion, un objet énorme et étincelant, gros comme la moitié du Soleil, fendre le ciel à la vitesse de l’éclair. L’objet, suivi par un long sillage de poussière et de fumée, dégagea bientôt une chaleur telle que les vêtements de Semenlov commencèrent à prendre feu. Terrorisé, l’homme eut le temps de courir se réfugier dans sa maison afin d’éteindre les flammes.

D’autres témoins affirment avoir vu s’élever ensuite un énorme champignon de fumée noire, coupant littéralement le ciel en deux.

Région parmi les plus hostiles, la Tunguska comptait moins d’habitants à l’époque que de nos jours. Si les dégâts matériels furent énormes, on déplora donc simplement quelques blessés et brûlés.

A 22 km au nord de Vanarava, les nomades des tribus Tungouzes transhumant dans les forêts pensèrent que la fin du monde était venue. Leurs huttes, arrachées du sol comme des fêtus de paille, s’envolaient aux quatres vents et, pire encore, ils perdirent des milliers de leurs rennes, gravement brûlés.

A Nizhne-Karelinsk, qui est à 200 miles de l’épicentre de l’évenement.

« Dans le village de Nizhne-Karelinsk au Nord-Ouest bien au-dessus de l’horizon, les paysans voient un corps briller très fortement (trop brillant pour l’oeil nu) avec une lumière blanc bleutée. Il se déplace verticalement vers le bas pendant environ 10 mn. Le corps a la forme d’un « tuyau » (i.e. cylindrique). Le ciel est sans nuages, à l’exception d’un qui est bas sur l’horizon en direction duquel ce corps luisant est observé, un petit nuage sombre est observé. Il faisait chaud et sec et lorsque le corps brillant approcha le sol il sembla se pulvériser et à sa place un énorme nuage de fumée noire se forma et un fracas bruyant, pas comme le tonnerre mais comme la chute de grandes pierres ou comme un coup de feu, est entendu. Toutes les constructions tremblèrent et au même moment, une langue fourchue de feu traversa le nuage. Les vieilles femmes pleurèrent, tout le monde pensa que le fin du monde approchait.« 

Semenov, cité par Kiluk

Conséquences

Ce jour-là, la déflagration fut si énorme que l’on l’entendit à 1500 km à la ronde, jusqu’au cercle arctique. Outre des secousses sismiques qui se déclenchèrent par vagues dans le monde entier, d’incroyables phénomènes lumineux se produisirent alors. Ce jour-là, la nuit ne se coucha pas dans la région de Tunguska… et pas d’avantage dans presque toute l’Europe, où des nuits d’une blancheur irréelle s’installèrent plusieurs semaines durant (voir ci-après). Quelque chose a explosé avec la puissance de 1000 fois la bombe Hiroshima, dévastant plus de 2000 km2 d’arbres et de faune.

Le lendemain à minuit, 5 h après cette explosion du bout du monde, la Grande-Bretagne est éblouie par un coucher de Soleil étincellant. Le Times relata l’événement : la nuit est si claire que les londoniens peuvent lire leur journal dans la rue, à minuit, sans avoir recours à l’éclairage de la ville ! Un journaliste décrit ainsi cette nuit du 30 juin : Le ciel était clair comme en plein jour et sillonné de nuages de lumière rose ; de ma vie, je n’ai assisté à quelque chose d’aussi stupéfiant.

Le rayon de la mort de Tesla

Plus tard, certains compareront cette explosion avec un projet Nikola Tesla, qui semblait recèler lui aussi une puissante de destruction terrifiante. Que se passerait-il en effet si au lieu d’être répartie équitablement sur la planète, toute l’électricité était dirigée en un seul point du globe ? Selon les calculs de Tesla, l’émetteur pourrait fournir une puissance représentant 100 milliards de watts. Focalisée pendant une courte période sur une seule fréquence, cela reviendrait à produire une force de 10 000 000 000 000 000 joules ! Ce qui correspond à 10 mégatones de TNT… soit à peu près la puissance de l’explosion qui eut lieu à Toungouska. Ainsi tenait-il sans doute au bout de ses doigts une arme redoutable, aussi puissante que la bombe nucléaire, qui pouvait être dirigée vers n’importe quel point du globe.

NOUVEL IMPACT DANS LA TUNGUSKA EN 2002

Durant la nuit du 24 septembre 2002, un objet a explosé au-dessus de la Sibérie, dans le district de Bodaibo situé au nord-est d’Irkoutsk et du lac Baïkal, ravageant près de 100 km2 de taïga. Aucune autre information ne transpirait de cet événement. Michael Nazarov du Laboratoire des Météorites de l’Institut Vernadsky de Géochimie et de Chimie analytique notait que « la station [séismique] de Bodaibo avait enregistré un signal qu’ont ne pouvait pas aisément interpréter ». Les autres stations séismiques situées plus loin n’avaient rien enregistré, indiquant que si l’objet avait survécu à la rentrée atmosphérique et frappé le sol, l’impact dû être relativement faible. Comme à l’accoutumée la presse invoqua un impact météoritique, mais sans disposer de la moindre preuve.

Par chance, le Département de la Défense américain (DoD) avait suivi la chute de l’objet entre 62 et 30 km d’altitude. Il a estimé son énergie à 200 tonnes de TNT, soit 100000 fois inférieure à l’énergie libérée dans l’événement de la Tunguska. L’information ne fut publiée dans la presse qu’en juillet 2003 car ce n’est qu’au mois de mai de l’année suivante qu’une équipe scientifique de l’Académie des Sciences de Moscou constituée d’une dizaine de personnes, y compris des médecins, a pu localiser et atteindre l’épicentre de la zone située dans une région semi-montagneuse et boisée. « Sur une superficie d’environ 100 km2, rapporte le chef d’expédition Vadim Tchernobrov, les arbres sont cassés d’une manière caractéristique d’effets de souffle très puissants. Pour donner un ordre d’idée, l’explosion de la météorite, qui s’est désintégrée avant de toucher le sol, et dont les fragments n’ont laissé pour cette raison, selon nos observations, qu’une vingtaine de cratères ayant jusqu’à vingt mètres de diamètre, équivalait à la puissance d’une bombe atomique de taille moyenne ».

La nature de l’objet ainsi que son origine demeurent inconnus. L’objet, pourrait être un astéroïde de la famille des NEO ou tout simplement un astéroïde isolé un plus gros que les bolides ordinaires.

Sabo