Mr tolle est d’origine allemande mais vit au Canada anglophone, celui que certains appelent maitre Eckhart est un conférencier de la conscience très intéressant.

Il se dit enseignant spirituel; il base son discours sur une expérience vécue: sans avoir jamais pratiqué ou étudié la spiritualité, Eckhart Tolle à connu une expérience d’éveil.

A 29 ans alors qu’il était très dépressif, associale et au bord du suicide, du fond de sa souffrance, survint une transcendance; un éveil:

« Le passé ne m’est pas d’une grande utilité et j’y pense rarement. Cependant, j’aimerais vous raconter rapidement comment j’en suis venu à devenir un guide spirituel et comment ce livre a vu le jour.
Jusqu’à l’âge de treize ans, j’ai vécu dans un état continuel d’anxiété ponctué de périodes de dépression suicidaire. Aujourd’hui, j’ai l’impression de parler d’une vie passée ou de la vie de quelqu’un d’autre.
Une nuit, peu après mon vingt-neuvième anniversaire, je me réveillai aux petites heures avec une sensation de terreur absolue. Il m’était souvent arrivé de sortir du sommeil en ayant une telle sensation, mais cette fois-ci c’était plus intense que cela ne l’avait jamais été. Le silence nocturne, les contours estompés des meubles dans la pièce obscure, le bruit lointain d’un train, tout me semblait si étrange, si hostile et si totalement insignifiant que cela créa en moi un profond dégoût du monde. Mais ce qui me répugnait le plus dans tout cela, c’était ma propre existence. A quoi bon continuer à vivre avec un tel fardeau de misère? Pourquoi poursuivre cette lutte? En moi, je sentais qu’un profond désir d’annihilation, de ne plus exister prenait largement le pas sur la pulsion instinctive de survivre.
« Je ne peux plus vivre avec moi-même. » Cette pensée me revenait sans cesse à l’esprit. Puis, soudain, je réalisai à quel point elle était bizarre. « Suis-je un ou deux? Si je ne réussis pas à vivre avec moi-même, c’est qu’il doit y avoir deux moi: le « je » et le « moi » avec qui le « je » je peut pas vivre. » « Peut être qu’un seul des deux est réel pensai-je. »
Cette prise de conscience étrange me frappa tellement que mon esprit cessa de fonctionner. J’étais totalement conscient, mais il n’y avait plus aucune pensée dans ma tête. Puis, je me sentis aspiré par ce qui me sembla être un vortex d’énergie. Au début, le mouvement était lent, puis il s’accéléra. Une peur intense me saisit et mon corps se mit à trembler. J’entendis les mots « ne résiste à rien », comme s’ils étaient prononcés dans ma poitrine. Je me sentis aspiré par le vide. J’avais l’impression que ce vide était en moi plutôt qu’à l’extérieur. Soudain, toute peur s’évanouit et je me laissai tomber dans ce vide. Je n’ai aucun souvenir de ce qui se passa par la suite.
Puis les pépiement d’un oiseau devant la fenêtre me réveillèrent. Je n’avais jamais entendu un tel son auparavant. Derrière mes paupières encore closes, ce son prit la forme d’un précieux diamant. Oui, si un diamant pouvait émettre un son, c’est ce à quoi il ressemblerait. J’ouvris les yeux. Les premières lueurs de l’aube fusaient à travers les rideaux. Sans l’intermédiaire d’aucune pensée je sentis, je sus que la lumière est infiniment plus que ce que nous réalisons. Cette douce luminosité filtrée par les rideaux était l’amour lui-même. Les larmes me montèrent aux yeux. Je me levais et me mis à marcher dans la pièce. Je la reconnus et, pourtant, je sus que je ne l’avais jamais vraiment vue auparavant. Tout était frais et comme neuf, un peu comme si tout venait d’être mis au monde. « 

Après cette expérience, il se mit à étudier la spiritualité et se rendit compte que son vécu était déjà relaté par d’autres conférencier ou maitre spirituel, mais aussi dans l’essence de certaines traditions. Il partagea alors son expérience avec de petits groupe de personnes en chemin, puis de plus en plus demandé, commença à faire des conférences, à écrire son expérience et les dévelloppements qu’il en tirait.

Son premier livre, le pouvoir du moment présent fut un succés et lui permit de se faire connaitre par un plus grand nombre. Voici un extrait:

« Avez vous jamais eu une expérience, fait, pensé ou senti quelque chose qui ne se situe pas dans le moment présent? Pensez vous que cela puisse vous arriver un jour? Est-il possible que quelque chose soit en dehors de l’instant présent? La réponse est évidente n’est ce pas? Rien ne s’est jamais produit dans le passé: cela s’est produit dans le présent. Rien ne se produira jamais dans le futur : cela se produira dans le présent. Ce que vous considérez comme le passé est le souvenir d’un ancien moment présent mis en mémoire dans l’esprit. Lorsque vous vous souvenez du passé,vous ravivez une mémoire. Le futur est un présent imaginé, une projection du mental. Quand le futur arrive,c’est sous la forme du présent. Lorsque vous pensez au futur, vous le faites dans le présent. De toute évidence,le passé et le futur ne constituent pas des réalités en soi. A l’instar de la lune qui n’émet pas sa propre lumière mais peut seulement refléter la lumière du soleil, le passé et le futur ne sont que de pâles reflets de la lumière, du pouvoir et de la réalité qu’est l’éternel présent. Leur réalité est empruntée au présent. Le mental ne peut comprendre l’essence de ce que je suis en train de dire. Toutefois, dès que vous la saisissez, il se produit un basculement de la conscience,du mental à l’Etre, du temps à la présence. Tout d’un coup , tout semble vivant, irradie d’énergie, s’anime de l’Etre. »

Un extrait qui me semble percutant et d’une justesse capable d’exploser certains conditionnements, qualité que l’on rerouve chez certains autres conférenciers de la même veine.

Il continue à écrire et à publier:

Après: mettre en pratique le pouvoir du moment présent en 1998.

– Le pouvoir du moment présent: guide d’éveil spirituel en 2000.

– Quiétude: à l’écoute de sa nature essentielle en 2003.

– Nouvelle terre: l’évènement de la cosncience humaine en 2005.

Son discours percutant et stimulant remet en question ce sentiment d’identité propre à la dualité et ce besoin d’appropriation poussé à son comble dans cette humanité du nouveau millénaire.

voici un extrait d’une conférence donnée par Eckhart Tolle à hamburg en 2002:

« Explorons ensemble quelque uns des grands mystères de l’existence humaine. Ces chosesauxquelles les adultes ne portent plus d’attention, et sur lesquelles ils ne posent plus dequestions. Seuls les enfants le font encore.Alors que nous sommes assis ici attentifs aux paroles, nous réalisons qu’il y a une autredimension que celle des mots. Quelle est cette autre dimension ? On pourrait dire que c’est lesimple espace de silence. Lorsque la parole émerge, vous entendez les mots et en mêmetemps, une partie de votre attention se porte aussi sur les espaces silencieux, ou encore surl’arrière plan silencieux. C’est très simple. Il s’agit seulement de remarquer qu’en dehors desmots, il y a une immobilité intérieure…. »

Lien vers la retranscritption compléte de la conférence.

Selon le principe que les vibrations de même raisonnance s’attiren, eckhart tolle, se rapproche d’autres messagers spirituels contemporains comme le prouve cet entretien entre lui et Andrew cohen:

« AC: Pourquoi ressentez-vous le besoin d’être seul, et que se passe-t-il lorsque vous prenez le temps d’être seul ?

ET: Lorsque je suis avec les gens, je suis un enseignant spirituel. C’est ma fonction mais ce n’est pas mon identité. Dès que je suis seul, ma plus grande joie est de n’être personne, d’abandonner la fonction temporaire d’enseignant. Si je rencontre un groupe de personnes, eh bien, dès qu’ils me quittent, je cesse d’être un enseignant spirituel. Il n’y a plus alors de sentiment d’identité extérieure. J’entre simplement plus profondément dans l’immobilité. L’immobilité est le lieu que je préfère. Ce n’est pas qu’elle cesse d’être présente lorsque je parle ou enseigne, dans la mesure où les mots émergent d’elle, mais lorsque les gens me quittent, il ne reste que cela, l’immobilité. Et j’aime tellement cela.

AC: Iriez-vous jusqu’à dire que vous préférez cela ? J’avais presque complètement renoncé à l’action, si ce n’est pour me maintenir en vie et même cela tient du miracle. L’avenir m’était devenu totalement indifférent…j’ai l’impression d’avoir trouvé un équilibre entre la solitude et la relation avec les autres, entre Etre et agir,

Je sais qu’il me faut désormais être attentif à ce qu’un équilibre ne soit pas rompu et à ne pas me perdre dans l’action. Je doute que cela arrive, mais cela demande un certain degré de vigilance.

Dans votre livre, The Power of Now, vous affirmez que  » la finalité ultime du monde ne se trouve pas dans le monde mais dans la transcendance de celui-ci.  » Pouvez-vous, expliquer ce que vous voulez dire »?

ET: Transcender le monde ne signifie pas se retirer du monde, cesser d’agir ou d’être en relation avec d’autres. Transcender le monde, c’est agir et interagir sans qu’il y ait recherche de soi. En d’autres termes, cela consiste à agir sans chercher à améliorer l’image que l’on a de soi-même à travers ses actions et ses interactions avec les autres.

Lorsque cette recherche cesse, alors on peut être dans le monde tout en n’étant pas de ce monde, on a cessé de chercher quelque chose au dehors auquel s’identifier.

AC: Voulez-vous dire que l’on a cessé d’avoir une relation égocentrique et matérialiste au monde ?

ET: Oui, on cesse de chercher à acquérir un sentiment de soi, un sentiment de soi plus profond, plus accompli.

Il en est de même pour la personne qui recherche l’éveil parce qu’elle cherche à atteindre un état de perfection, un état de complétude, de plénitude à un moment dans le futur.

Que voulez-vous dire exactement lorsque vous dites que la finalité du monde se trouve dans la transcendance de celui-ci ?

et c’est le début de l’éveil lorsqu’on commence à pressentir qu’on s’est trompé de direction et qu’on n’atteindra peut-être jamais ce que l’on s’efforce d’atteindre

on commence à comprendre qu’on ne trouvera peut être pas les réponses qu’on recherche au dehors,

J’ai compris que cette immobilité profonde et si vibrante de vie est ce que je suis. Des années après, j’ai appelé cette immobilité  » conscience pure « , alors que tout ce qui n’est pas cela est conscience conditionnée.

Au bout du compte, la finalité du monde, c’est de nous y perdre, d’y souffrir, de créer la souffrance qui semble être nécessaire pour que l’éveil se produise. Et puis, lorsque l’éveil survient, on réalise en même temps que la souffrance n’est désormais plus nécessaire.

Je dis à ceux qui viennent à moi :  » Vous êtes prêt à entendre ce que je vous dis parce que vous l’écoutez. Il y a encore des millions de personnes au dehors qui ne l’écoutent pas. Ils ont encore besoin de temps, mais je ne m’adresse pas à eux. Vous entendez que vous n’avez plus besoin de temps, que vous n’avez plus besoin de souffrance. Vous faisiez votre recherche dans le temps et vous cherchiez encore plus de souffrance.  » Le fait d’entendre soudain que  » vous n’avez plus besoin de cela  » peut être, pour certains, le moment de la transformation.

AC: Souvent, le terme  » éveil  » est interprété comme la fin de la division au sein du moi et la découverte simultanée d’une perspective ou façon de voir qui est intégrale, complète, ou libre de la dualité. Certains, qui ont fait l’expérience de cette perspective, disent que la réalisation ultime est qu’il n’y a pas de différence entre le monde et Dieu ou l’Absolu, entre le Samsara et le Nirvana, entre le manifesté et le non-manifesté. Mais d’autres disent qu’en fait, la réalisation ultime est que le monde n’existe pas du tout, qu’il n’est qu’une illusion, vide de sens, de signification et de réalité. Dans votre expérience, le monde est-il réel ? Est-il irréel ? Ou les deux à la fois ?

Je ne perçois donc aucune séparation. Il n’y a pas de séparation entre l’être et le monde manifesté, entre le manifesté et le non-manifesté. Mais le non-manifesté est tellement plus vaste, profond et grand que ce qui se passe dans le manifesté.

on peut presque dire que tout ce qui se produit dans le domaine du manifesté ressemble à un jeu d’ombres. C’est comparable à de la vapeur ou de la brume, où de nouvelles formes surgissent et disparaissent sans cesse. Pour celui qui est profondément enraciné dans le non-manifesté, le manifesté pourrait très facilement être qualifié d’irréel. Je ne le qualifie pas d’irréel car il ne m’apparaît pas comme étant séparé de quoi que ce soit.

C’est exact, et même en chaque forme sujette à la naissance et à la mort, l’immortel est présent. L’essence de toute forme est ce qui est immortel. Même l’essence d’un brin d’herbe est l’immortel. C’est pour cette raison que le monde des formes est sacré

C’est seulement lorsqu’il y a complète soumission au maintenant, à ce qui est, que la libération est possible.

Votre propre vie est le terrain où cela peut se produire.

AC: C’est vrai, beaucoup de personnes disent qu’elles souhaitent méditer ou suivre des pratiques spirituelles, mais leurs aspirations spirituelles ne sont pas fondées sur une volonté de renoncer à quoi que ce soit de substantiel.

ET: Non, ce peut même être l’opposé. Une pratique spirituelle n’est parfois qu’un moyen de trouver quelque chose de nouveau à quoi s’identifier.

AC: Ce que vous dites, c’est qu’un monde a été abandonné au profit d’un autre, qu’une identification a été remplacée par une autre. On abandonne un rôle et on en emprunte un autre mais on n’a véritablement rien lâché.

ET: C’est exact. Par conséquent, faites-le là où vous êtes, ici et maintenant. Il n’est pas nécessaire de rechercher un autre endroit, une autre situation pour le faire. Faites-le ici et maintenant.

AC: Vous parlez d’une action pure, non teintée par l’ego ?ET: Oui, l’essentiel d’abord. Ce qui vient en premier est la réalisation et la libération. Puis laisser l’action découler de cela – elle sera pure, non teintée, aucun karma ne sera attaché à elle. Autrement, quelle que soit l’envergure de nos idéaux, nous renforcerons irrémédiablement l’ego à travers nos bonnes actions. Malheureusement, on ne peut vivre les commandements à moins d’être sans ego – ce qui est le cas de fort peu -, comme l’ont découvert tous ceux qui ont tenté de mettre en pratique les enseignements du Christ.  » Aime ton prochain comme toi-même  » est l’un des enseignements principaux de Jésus, et on ne peut accomplir ce commandement, quelle que soit notre bonne volonté, si on ne sait pas qui on est au plus profond de soi. Aime ton prochain comme toi-même signifie que ton prochain est toi-même, et cette reconnaissance d’unité est amour. « 

Sébastien