Le terme Sanskrit « karma » signifie tout simplement l’action et, encore plus précisément, l’activation, la manière dont une action en induit une autre, dans une réaction en chaîne; chaque action, au sein de la chaîne, en active – en impulse – la suivante. L’Hindouisme et le Bouddhisme font référence à la « loi du karma » comme s’il s’agissait d’une formulation inéluctable qui soit imposée, de quelque façon, par une autorité cosmique ou qui, peut-être, soit la résultante d’un circuit fermé d’échanges d’énergie dans l’univers. Selon la définition habituelle qui en est donnée, la loi du karma garantit que toute action va éventuellement rejaillir sur son auteur en équivalence. Le bien va attirer le bien et le mal va attirer le mal. Cette loi est à l’oeuvre dans tous les événements du cours de la vie, telle une chape de plomb de déterminisme, et son emprise s’étend bien au-delà du seuil de la mort. Les situations de souffrance ou de plaisir, en cette vie, résultent d’actions réalisées lors d’une vie antérieure.

un extrait d un essai de John lamb Lash disponible dans son intégralité sur le site LIBERTERRE lien a la fin de l article .

Compulsion aveugle

C’est peut-être suffisamment clair mais comment l’interférence archontique « adultère-t-elle » le potentiel humain? L’additif (l’équivalent du sirop de maïs dans le miel) est une tendance à tomber en transe, en auto-hypnose ou en auto-suggestion, ainsi que le texte l’indique clairement. Cette tendance est purement archontique. En effet, Sophia permet aux Archontes de générer un facteur de mise sous transe dans le mental humain, comme si on handicapait le mécanisme de l’oreille interne pour garder quelqu’un légèrement étourdi, en déséquilibre permanent. C’est notre perception, en fait, qui est handicapée, en raison du brouillage induit par la suggestion: il n’est que de suggérer que quelque chose soit perçu d’une certaine manière pour que les êtres humains soient enclins à le percevoir de cette manière. D’où l’aspect magique de la publicité. D’où l’impact des opérations spéciales psychologiques qui ont recours à la technologie de la simulation. Sophia agit ainsi afin qu’en détectant le truquage de l’auto-suggestion, nous puissions trancher l’illusion à sa racine et nous élever à notre potentiel authentique en utilisant l’imagination pour fusionner dans la réalité sublime des desseins terrestres plutôt que dans la fantaisie et l’évasion.

Tout bon pour l’instant. Nous sommes à mi-chemin de la pleine exégèse du passage sur hiemarmene. Selon l’Apocryphe de Jean, le syndrome d’illusion ne se contente pas d’opérer en tant que disposition mentale mais il est en fait fonctionnellement « installé » dans le mécanisme du comportement humain, actif corporellement. La compulsion aveugle du destin est due à la manière dont le comportement se répète lui-même en s’imprimant sur l’organisme humain, à la mode NPL. Notre ligotage au karma réside en cela: sur le plan comportemental, nous nous imitons nous-mêmes.

Maintenant, je réalise que certaines personnes ne vont pas apprécier que je mélange le langage mythologique avec l’analyse psychologique. Mais il n’existe pas d’autre voie pour recadrer le diagnostic. La métaphore mythologique « Sophia a conclu un deal avec le Seigneur des Archontes lui permettant de laisser ses sbires lier les actions humaines par des chaînes de quelque sorte. » décrit une réalité psychologique vécue physiquement. Une activité compulsive imprime l’organisme humain de sorte à se répéter elle-même selon des schémas sans cesse récurrents (les entraves interchangeables) mais elle se manifeste ainsi au travers d’actions uniques et différentes (les entraves changeables). Par exemple, l’ivrogne qui bat sa femme, laquelle est le vecteur de son addiction, répète un schéma compulsif d’abus et elle répète son implication dans ce schéma mais à chaque fois que cela se passe, il y a deux personnes réalisant des actions différentes à ce moment précis du temps. Chaque fois qu’il la frappe au visage est un exemple unique d’abus physique même si son acte manifeste un schéma répétitif d’abus.

La force corporelle de la compulsion à la répétition ligote l’humanité au destin « qui est plus dure et plus puissante que celle avec laquelle les dieux s’unirent et les anges et les démons et toutes les générations jusqu’à ce jour ». Sophia prend véritablement une chance avec nous en permettant que le karma fonctionne corporellement et non pas simplement comme un processus mental. Je m’aventurerai à dire qu’elle agit ainsi parce que notre dotation divine d’epinoïa est également corporelle et il en faut une qui puisse s’opposer à l’autre et la maîtriser.

Sur ce point, voir « Pas en Son Image » au chapitre 22 : « L’epinoia est le pouvoir directeur de l’imagination, l’authentique facteur de rédemption dans la Gnose. L’Apocryphe de Jean indique comment la Divine Sophia, lorsqu’elle prit conscience du problème que l’humanité allait confronter avec les Archontes, investit Zoé de “la lumineuse epinoïa”, la force de vie, afin que nous puissions porter une faculté imaginative dans notre constitution biologique. »

L’essence du karma, selon le paradigme Gnostique, n’est pas la récompense et le châtiment, tel qu’on le retrouve dans la croyance Abrahamique en la rétribution divine et, d’une autre manière, dans la doctrine Hindoue/Bouddhiste de la réincarnation. C’est plutôt en fait une pure compulsion qui se nourrit d’elle-même et qui s’enlise dans des schémas répétitifs. L’accord conclu avec les Archontes lie chaque être humain dans un enchaînement corporel de sorte qu’une action, réalisée en tant que pur automatisme, tend à produire un acte similaire, ou un acte opposé, et compensatoire, chez la même personne. Le concept-clé est enchaînement, ce qui est la signification de hiemarmene. La chaîne du lien karmique n’est pas telle qu’une bonne action va en générer une autre, ni qu’une mauvaise action va en induire une similaire, qualitativement parlant. Cette chaîne fait en sorte que n’importe quel type d’action devienne répétitif et acquière une vie propre. Cela étant, quelqu’un qui nuit à autrui est condamné par ses propres actions à continuer d’agir ainsi jusqu’à ce qu’il se corrige lui-même – ou jusqu’à ce quelqu’un d’autre le corrige ou l’empêche, purement et simplement, de nuire encore plus. La compulsion à la répétition oblige la personne agissant à l’auto-correction ou bien alors l’entropie physique même de la répétition l’anéantira éventuellement.

C’est de cette manière que Sophia met en place le karma humain: sans système de récompense ou de punition, si ce n’est celles que l’on s’inflige à soi-même au travers de l’action compulsive et aveugle. Un acte authentiquement libre n’entraîne aucune récompense ou punition, aucune conséquence qui en dériverait automatiquement, pour la personne qui en est l’auteure. Je répète: une action libérée ne se traduit par aucune conséquence étrangère ou extérieure pour la personne qui en est l’auteure. Ses conséquences, si tant qu’il est qu’il y en ait, résident dans le pur plaisir de réaliser l’action, un geste dans la perfection de l’éphémère.

La conclusion de sens commun de ce diagnostic comportemental ésotérique est la suivante: ceux qui nuisent vont continuer à nuire et n’encourront aucune punition émanant de l’ordre cosmique car il n’existe aucun système tel de rétribution. Soit ils s’apercevront de ce qu’ils commettent et s’auto-corrigeront, soit ils continueront ainsi jusqu’à l’épuisement ou jusqu’à l’auto-destruction dans une violente déflagration – s’ils ne sont pas empêchés de nuire par quelqu’un d’autre avant. L’option d’auto-correction signifie qu’il n’existe pas de clause de responsabilité en-dehors du libre-arbitre souverain de chaque individu solitaire. Il n’existe aucun système cosmique de compensation morale. Il n’existe pas de justice décrétée dans l’univers bien que la justice puisse être occasionnellement accomplie par l’initiative humaine dans certaines occasions. Le malfaiteur qui spolie et dupe autrui, et qui ne peut pas s’auto-corriger, ne peut être stoppé que par un autre individu, dans une interaction directe. Ne sont-ils pas nombreux les films d’Hollywood qui démontrent cette vérité évidente?

Un extrait du film Phénomène paranormaux qui illustre l intrusion archontique, j ai pensé que ce passage pouvait être pertinent .

L’Anarchie, enfin!

un court extrait du paragraphe

An-archie est composé de la racine arch que l’on trouve dans Archonte. Anarchie est la condition d’être non-archontique, an-archontique. L’anarchie s’oppose à toute autorité sauf celle qui réside dans la volonté souveraine de chaque être humain. Le karma considéré comme un système de punitions et de récompenses, n’existe tout simplement pas. C’est une fabrication de toutes pièces mise en place par des vieux mâles cherchant à intimider les enfants. Vous êtes libre de faire tout ce qu’il vous plait de faire dans la vie et libre de traiter les gens comme « bon » vous semble sans prescription d’une quelconque régulation morale. « Faites ce que vous voulez » ainsi que Crowley le conseillait si notoirement. Cet adage est à peine une moitié de vérité fondamentale, et une demi-vérité, de plus, dangereuse, assurément. L’autre moitié s’exprime ainsi: tout ce que vous faites se manifeste selon un schéma de compulsion aveugle à moins que vous ne perceviez ce schéma et que vous le dissolviez. C’est alors que vous devenez réellement libre de faire ce que vous voulez; alors que tant que vous n’êtes pas libre de compulsion, vous ne pouvez pas réaliser la nature authentique du libre-vouloir. La liberté ne dépend pas seulement de la faculté et de la capacité d’agir mais bien de la mise en oeuvre d’actions dépourvues de schémas répétitifs, de compulsion aveugle, d’entropie archontique, d’heimarmene.

Bonne lecture ;)

Elem