Traduction en Français de  »Chapter 2 of the Yoga Sutras : Practice (Sadhana Pada) » extrait de :  »Yoga Sutras of Patanjali. The 196 Sutras »
Par Swami Jnaneshvara Bharati pour la traduction en Anglais
swamij.com

Chapitre 2 des Yoga Sutras : Pratique (Sadhana Pada)

Réduction de la coloration dense (Yoga Sutras 2.1-2.9)

2.1 Le Yoga est la forme d’action (kriya yoga) comportant trois parties : 1) entraînement et purification des sens (tapas), 2) autodidaxie dans le contexte des enseignements (svadhyaya), et 3) la dévotion et le lâcher prise en la source créative à partir de laquelle nous avons émergé (ishvara pranidhana).

2.2 Le yoga de l’action (kriya yoga) est pratiqué pour accomplir le samadhi et pour minimiser les shémas de pensées colorées (kleshas).

2.3 Il y a cinq sortes de colorations (kleshas) : 1) l’oubli ou l’ignorance sur la vraie nature des choses (avidya), 2) sens du  »je suis », individualité ou égoïsme (asmita), 3) attachement ou dépendance aux impressions du mental ou aux objets (raja), 4) aversion pour des formes de pensées ou objets (dvesha), et l’amour de ces derniers comme si étant vivants eux-mêmes, aussi bien que la crainte de la perte de ceux-ci comme si étant éteints.

2.4 L’origine de l’oubli ou l’ignorance de la nature des choses (avidya) est le bouillon de culture pour les autres des cinq (kleshas) et chacune de celles-ci se trouve dans l’un des quatre états : 1) endormi ou inactif, 2) atténué ou affaibli, 3) séparé de ou interrompu temporairement, ou 4) actif et produisant des pensées ou actions à degrés variés.

2.5 L’ignorance (avidya) est de quatre sortes : 1) par rapport à ce qui est transitoire en guise d’éternel, 2) la confusion entre l’impur et le pur, 3) la pensée de ce qui apporte la misère pour apporter le bonheur, et 4) la prise de ce qui n’est pas le Self pour le Self.

2.6 La coloration (klesha) du sens du  »je suis » ou l’égoïsme (asmita) laquelle nait à partir l’ignorance survient en raison de l’erreur de prise de l’intellect lui-même (buddhi lequel sait, décide, juge et discrimine) pour la conscience pure (purusha).

2.7 L’attachement (raga) est une modification de l’esprit séparée qui suit la recrudescence de la mémoire du plaisir où les trois modifications de l’attachement, du plaisir et de la mémoire de l’objet sont associées les unes avec les autres.

2.8 L’aversion (dvesha) est une modification qui résulte de la douleur associée avec un peu de mémoire au moyen de laquelle les trois modifications de l’aversion, de la douleur et de la mémoire de l’objet de l’expérience sont donc associées les unes avec les autres.

2.9 Même pour ces peuples qui sont instruits il y a une fluidité perpétuelle, un amour fermement établi pour une continuation et une peur de cessation, ou bien la disparition de ces modifications colorées variées (kleshas).

Traitement des pensées subtiles (Yoga Sutras 2.10-2.11)

2.10 Lorsque les cinq sortes de coloration (kleshas) sont à leur fin, simplement sous forme potentielle, elles sont détruites par leur disparition ou cessation à l’intérieur et à l’extérieur du champ de l’esprit lui-même.

2.11 Lorsque les modifications ont encore peu de pouvoir de coloration (klishta), elles sont amenées par la méditation à l’état de simple potentiel (dhyana)

Rupture de l’alliance du karma (Yoga Sutras 2.12-2.25)

2.12 Les impressions latentes colorées (karmashaya) résultent depuis d’autres actions (karmas) lesquelles ont été causées par les colorations (kleshas) et deviennent actives et expérimentées dans une vie présente ou dans une vie future.

2.13 Aussi longtemps que ces colorations (kleshas) subsistent à la racine, trois conséquences sont produites : 1) naissance, 2) durée de vie, et 3) expériences dans cette vie.

2.14 Parce qu’avoir la nature des mérites et des démérites (vertu ou vice), ces trois (naissance, durée de vie et expériences) peuvent être expérimentées autant par plaisir que par douleur.

2.15 Une personne sensée et capable de discerner voit les expériences terrestres comme douloureuses car le raisonnement de toutes ces expériences conduit à plus de conséquences, d’anxiété et d’habitudes viscérales (samskaras), aussi bien l’action que le jeu en opposition avec les qualités naturelles.

2.16 Parce que les expériences terrestres sont perçues comme douloureuses, c’est la douleur qui est encore à venir qui doit être évitée et abandonnée.

2.17 L’union de l’observateur (le sujet ou l’expérimentateur) avec l’observé (l’objet ou ce qui est expérimenté) est la cause ou la connexion à éviter.

2.18 Les objets (ou les connaissables) sont par leur nature de : 1) l’illumination ou de la sensibilité, 2) l’activité ou la mutabilité, ou 3) l’inertie ou le profond ralentissement (stase); celles-ci comportent les éléments et les pouvoirs des sens et existe dans la finalité de l’expérimentation du monde et pour la libération ou l’illumination.

2.19 Il y a quatre états des éléments (gunas), et ceux-ci sont : 1) diversifiés, spécialisés ou particuliers (vishesha), 2) undiversifiés, non-spécialisés ou non-particuliers (avishesha), 3) indicateurs-seulement, phénomène indifférencié ou marqué-seulement (linga-matra), et 4) sans indicateur, nominal ou sans marques (alingani).

2.20 L’observateur est pourtant la force d’observation elle-même, apparaissant voir ou expérimenter ce qui est présenté comme un principe cognitif.

2.21 L’essence ou la nature des objets connaissables existe uniquement pour servir en tant que champs d’objectif pour la conscience pure.

2.22 Aussi les objets connaissables cessent d’exister en fonction de celui qui a expérimenté leur principe fondamental, vraie nature informe, l’apparence des objets connaissables n’est pas détruite, vu que leur existence continue d’être partagée avec les autres qui les observent encore dans leur formes grossières.

2.23 Comporter une alliance ou une relation entre les objets et le Self est le moyen nécessaire par lequel plus tard il peut y avoir réalisation de la vraie nature de ces objets par ce Self véritable.

2.24 Avidya ou l’ignorance (2.3-2.5), la condition d’ignorance, est la cause secrète qui permet à cette alliance d’apparaitre, d’exister.

2.25 En causant un manque d’avidya ou d’ignorance il y a donc une absence d’alliance et ceci aboutit à une liberté connue comme étant un état d’affranchissement ou d’illumination pour l’âme.

Raison des 8 branches (Yoga Sutras 2.26-2.29)

2.26 Claire, distincte, la connaissance discriminante intacte est le moyen d’affranchissement de cette alliance.

2.27 Sept catégories de discernement ultime arrivent à celui qui a atteint ce degré de discrimination.

2.28 A travers la pratique des différentes branches ou étapes du yoga par lequel les impuretés sont éliminées, là surgit une illumination qui culmine dans la sagesse discriminante ou l’ensoleillement.

2.29 Les huit branches, membres ou étapes du yoga sont les codes d’autorégulation ou réfrènements (yamas), disciplines ou pratiques d’auto entrainement (niyamas), postures (asana), expansion de la respiration et du prana (pranayama), retrait des sens (pratyahara), concentration (dharana), méditation (dhyana) et une concentration parfaite (samadhi).

Yamas et Niyamas, #1-2 des 8 branches (Yoga Sutras 2.30-2.34)

2.30 Non-blessure ou non-nuisance (ahimsa), sincérité (satya), abstention de vol (asteya), marche dans la conscience de la réalité la plus élevée (brahmacharya), et non-possessivité ou détachement des sens (aparigraha) sont les cinq yamas, ou codes de self-contrôle ou restriction et sont les premières des huit étapes du yoga.

2.31 Ces codes de self-contrôle ou restriction deviennent un grand vœu lorsque ceux-ci deviennent universels et ne sont pas restreints par aucune considération de la nature du genre d’être vivant avec lequel on est apparenté, ni dans tout endroit, temps ou situation.

2.32 Hygiène et pureté de corps et d’esprit (shaucha), une attitude de contentement (santosha), auto-discipline ou entraînement des sens (tapas), autodidaxie et méditation sur les mots sacrés (svadhyaya) et une attitude de lâcher-prise en notre source unique (ishvarapranidhana) sont les pratiques d’auto-entraînement (niyamas) et sont la seconde marche de l’échelle du yoga.

2.33 Lorsque ces codes d’auto-régulation ou de maîtrise (yamas) et les pratiques d’auto-entraînement (niyamas) sont appréhendés d’être pratiqués en raison de pensées perverses, malsaines, problématiques ou déviantes, les principes dans la direction opposée ou pensées contraires devraient être cultivés.

2.34 Des actions survenant en dehors de telles pensées négatives sont effectuées directement par soi-même, causées pour être accomplies à travers autrui ou approuvées lorsque réalisées par d’autres. Toutes celles-ci peuvent être précédées par ou créées à travers la colère, l’avarice ou l’illusion et peuvent être légères ou intenses en nature. Pour se rappeler soi-même que ces pensées et actions négatives sont les causes d’une ignorance et misère sans fin c’est la pensée contraire ou principe dans la direction opposée lesquels sont recommandés dans la sutra précédente.

Avantages de Yamas et de Niyamas (Yoga Sutras 2.35-2.45)

2.35 Au fur et à mesure que le yogi devient fermement bien établi dans la non-blessure (ahimsa), d’autres personnes qui arrivent à proximité perdront naturellement tout sentiment d’hostilité.

2.36 Lorsque la véracité (satya) est achevée, les fruits ou les actions résultent naturellement selon la volonté du yogi.

2.37 Lorsque l’honnêteté (asteya) est établie, tous les joyaux ou trésors se présentent eux-mêmes ou sont disponibles pour le yogi.

2.38 Lorsque le cheminement à travers la conscience de la plus haute réalité (brahmacharya) est fermement établi, alors une grande puissance, capacité ou vitalité (virya) est acquise.

2.39 Lorsque l’on est résolu dans la non-possessivité ou la non-perturbation avec les sens (aparigraha), là surgit la connaissance du pourquoi des incarnations futures et passées.

2.40 A travers la propreté et pureté du corps et de l’esprit (shaucha), on développe une attitude de recul, ou de désintérêt envers notre propre corps et devenons peu enclin à entrer en contact avec les corps des autres.

2.41 Aussi à travers la propreté et la pureté du corps et de l’esprit (shaucha) vient : la purification de l’essence mentale subtile (sattva), une exaltation, bonté et allégresse des sentiments, une subtilité unique accompagnée d’intensité, la conquête ou la maîtrise au-delà des sens et une forme physique, qualification ou aptitude à la réalisation de Soi.

2.42 A partir d’une attitude de contentement (santosha), un bonheur souverain, un confort mental, une joie et satisfaction sont obtenus.

2.43 A travers l’ascèse ou l’entraînement des sens (tapas), là vient la destruction des imputées mentales et une maîtrise qui s’en suit ou perfection au-delà du corps et des organes mentaux des sens et des actions (indriyas).

2.44 A partir de l’autodidactie et la réflexion sur les mots sacrés (svadhyaya), on atteint : contact, communion, coordination ou accord avec cette réalité ou force naturelle fondamentale.

2.45 A partir d’une attitude de lâcher-prise en notre source (ishvarapranidhana), l’état de concentration parfaite (samadhi) est atteint.

Asana, #3 des 8 branches (Yoga Sutras 2.46-2.48)

2.46 La posture (asana) pour la méditation du yoga devrait être : régulière, stable et immobile aussi bien que confortable et c’est la troisième des huit branches du yoga.

2.47 Les moyens de perfectionner la posture sont ceux de la détente ou du desserrement de l’effort et de la permission à l’attention de fusionner avec l’éternité ou l’infini.

2.48 Dès l’accomplissement de cette posture parfaite, là surgit une liberté imprenable et sans entrave de la souffrance due aux paires d’opposés (telles que : chaleur et froid, bon et mauvais, ou douleur et plaisir).

Pranayama, #4 des 8 branches (Yoga Sutras 2.49-2.53)

2.49 Une fois que cette posture perfectionnée a été réalisée, le ralentissement ou décélération de la force postérieure, et du mouvement non réglementé de l’inhalation et de l’exhalation s’appelle : « contrôle du souffle et expansion du prana (pranayama) » qui mène à l’absence de conscience de chacun des deux (inhalation et exhalation) et est la quatrième des huit branches.

2.50 Ce pranayama a trois aspects d’écoulement : externe ou flux extérieur (exhalation), interne ou flux intérieur (inhalation) et le tiers lequel est l’absence de chacune des deux durant la transition entre celles-ci et est connu en tant que stabilité, conservation ou suspension. Celles-ci sont réglées en fonction du lieu, du temps et du nombre avec respiration devenant lente et subtile.

2.51 Le quatrième pranayama est ce prana continu qui surpasse est au-delà ou derrière ces autres lesquels fonctionnent dans les régions ou zones extérieures et intérieures.

2.52 A travers ce pranayama, le voile du karmasheya (2.12) qui masque l’illumination intérieure ou la lumière s’amincit, diminue et disparait.

2.53 A travers ces pratiques et procédés de pranayama lequel est la quatrième des huit étapes, l’esprit acquiert ou développe la forme physique, aptitude ou habileté à la véritable concentration (dharana) laquelle est elle-même la sixième des étapes.

Pratyahara, #5 des 8 branches (Yoga Sutras 2.54-2.55)

2.54 Lorsque les organes mentaux des sens et des actions (indriyas) cessent d’être engagés avec les objets correspondants à l’intérieur de la zone du mental et assimilent ou tournent de nouveau dans le champs de l’esprit à partir duquel ils ont surgi, ceci s’appelle le pratyahara et est la cinquième étape.

2.55 Par l’entremise de cette orientation intérieure des organes des sens et des actions (indriyas) vient également une faculté souveraine, une contrôlabilité ou maîtrise au-delà de ces sens incitant à aller vers l’extérieur en direction de leurs objets.

Patanjali