Allez rigolons, j’adore rire, rire, rire. Plus c’est galère plus je ris… Je ris de ma bêtise humaine et de l’absurdité de ce plan d’expérimentation. Un immense décor de théâtre avec d’excellents acteurs que nous sommes tous…

Où est le vrai où est le faux dans tout ce fatras d’information ? Même les messagers alimentent en fatras. Merde, plus rien à quoi s’accrocher… Le trou gigantesque et je tombe et je tombe, plus de paroi, du vide… Quand est ce que cela va finir, ouhhh cela va vite. Et je me vois tomber avec le monde, des explosions, des cris, des souffrances et je suis la souffrance dans le trou et je crie, je crie, comme dans les trains des montagnes russes …

Et cela va de plus en plus vite, tout s’accélère. La pression devient encore plus forte, les émotions s’amplifient, les pensées s’affolent et le cri de la souffrance devient si fort si angoissant que je ferme les yeux et je me bouche les oreilles et je m’abandonne au cri. J’en peux plus, je lâche tout…

Un souffle sort, et je lâche les bras qui couvraient mes oreilles, la pression de l’instant d’avant se relâche et j’écoute

Tik, tik,tik, puis…..

Le silence absolu.

J’ouvre les yeux.

Changement subit de décor… Une montagne à l’air pur. Où suis-je ? Suis-je morte ? Je suis pourtant toujours là vivante.

J’entends: « Le monde est un système de croyance où la vie a été bafouée par les idéologies et des systèmes de conditionnement pour valider les croyances. Tu as tout abandonné un instant, tu t’es manifesté. Le trou c’est toi qui l’a creusé avec tes colères et tes souffrances; de quoi souffrais tu ? Du mal vivre, du mal être. Leurs sources ? Tes croyances, tu croyais tellement à tes pensées, tes raisonnements, tes schémas, tu t’identifiais à tout cela. Et plus c’était complexe et alambiqué et plus tu les trouvais séduisants parce que tu te séduisais. Qu’as tu fait ? Tu t’es laissée séduire par tes représentations mentales au lieu de t’aimer. Il t’a fallu traverser le néant de croyance pour trouver qui tu es. Ce que tu es n’est pas un système de croyance ce que tu es est la Vie et elle se manifeste en fonction de la conscience de qui tu es. »

– Qui suis-je ?

– Je suis un être de lumière…

Et je vois la montagne et je me rappelle du trou; mais alors si j’étais dans le trou et que je suis maintenant sur la montagne c’est que je suis aussi ces décors…Les décors sont la manifestation de mon état d’être. Oh merde j’ai cru en superman au lieu d’être ; je suis silence. Le silence n’est pas l’absence de bruit. En fait, le silence c’est la vie non interprétée, la vie vécue quand par exemple je croque une pomme de verger à pleine dent et que son jus dégouline dans ma bouche. Sentir la saveur de la vie. La vie est savoureuse. C’est tellement simple, et c’est tellement effrayant pour l’acteur ! Certains deviennent fous quand ils assistent à la capitulation de celui qui pense en regardant le monde, au lieu de le vivre. Toute la création est une manifestation de l’Esprit… Même les planètes.

Le réveil est douloureux parce que je prends conscience que j’ai marché à côté de mon coeur alors qu’il était là pourtant à battre; je voulais tant faire, faire, faire, me battre contre l’injustice du monde. J’étais en permanence saisie par l’extérieur, je me suis empêchée d’être, j’ai joué et j’ai souvent pris le jeu tellement au sérieux, plus le monde souffrait plus je me prenais au sérieux… Et oui, je jugeais en permanence, les bons, les méchants, je me plaçais bien évidemment toujours du côté des justes. Je ne voyais pas que la souffrance du monde était mienne. Je ne percevais pas le ciel de mon esprit car il y avait toujours des murs pour me protéger ou protéger les autres. Je me suis isolée de moi même. Je me suis perdue dans le labyrinthe de mes pensées.

Où sont ceux que j’aime ? A l’instant je me retrouve au bord d’un fleuve bleu magnifique et je reconnais quatre d’entre eux. Où sont les autres ?

Ils ne se sont pas posés la même question que toi, comment pouviez vous vous rencontrer ?

Une immense paix nous envahit, le clapotis de l’eau, le chuchotement du vent …

Et ma pensée va vers l’amour de cette vie. Et je me vois transportée au même instant vers lui dans un décor apocalyptique de guerre. Je marche dans une paroi en verre translucide. Entre son plan de vie et le mien cette paroi. Et je le vois lutter contre la vie, affolé par le bruit, défendre les siens, courir. Alors mon esprit lui envoie un oiseau bleu et un magnifique merle apparait devant lui sur une branche. Il lève la tête et s’interroge… Et je vois percer une lumière.

Vive la vie !