Mes lecteurs m’ont fait parvenir toutes sortes de dépliants, brochures, annonces publicitaires et magazines provenant de ces organisations orientées vers la connaissance. Certains étaient visiblement de fabrication artisanale, d’autres étaient le brillant produit d’une technologie sophistiquée. Mais ce n’est pas non plus cette question de forme qui me pose problème où suscite mes réserves.

Ce contre quoi je m’élève formellement, c’est le fait que la plupart de ces organisations, qu’elles soient ou non a but non lucratif, ont l’audace de prétendre apporter l’illumination alors que, d’un autre côté, elles mettent une vulgaire étiquette de prix, c’est-à-dire la chose la moins spirituelle qui soit, sur ce qu’elles offrent au sincère chercheur de vérité. Il s’agit de deux actions diamétralement opposées. Et je suis consternée de voir que cette pratique est si répandue. Elle trahit une intention de servir son intérêt personnel, de tirer profit de ceux qui cherchent innocemment la connaissance.

Le fait qu’il existe aujourd’hui des gens qui, pour enseigner des vérités spirituelles et/ou de nouvelles façons de vivre en accord avec l’environnement, demandent des droits d’inscription, honoraires, participations aux frais, etc. d’un montant exorbitant pour leurs séminaires, symposiums, cours et autres conférences est tout simplement en contradiction flagrante avec les bases les plus élémentaires de la spiritualité. Faire de la connaissance un « service » ou un « produit » comme un autre, c’est rendre vulgaire la notion même de spiritualité. Le « partage » de la connaissance a été vide de son contenu de véritable et pure spiritualité pour se transformer en ce qui apparaît aujourd’hui comme un écœurant « marche » de la connaissance.

C’est exactement comme si l’on disait aux gens : « Si vous voulez la connaissance spirituelle, trouvez d’abord l’argent »
Ces infamantes étiquettes de prix signifient-elles que seuls ceux qui en ont les moyens peuvent prétendre à la connaissance, à la sagesse, à être informés ou aidés ? La connaissance est-elle donc réservée aux riches? La lumière de la connaissance doit-elle être refusée au plus grand nombre pour la simple raison que ceux qui la cherchent ne peuvent la payer? On le dirait bien, et, a l’approche d’une période aussi critique, quand tant de gens aspirent a trouver un sens spirituel a leur vie, cette situation est totalement inacceptable !

Dans l’esprit de ceux qui enseignent aujourd’hui la nouvelle connaissance, le concept de Grand Don, dans la belle tradition de la voie indienne, devrait occuper la première place. Le Grand Don, c’est simplement le fait de donner, de partager avec humilité tout ce que nous avons à offrir aux autres. Peu importe s’il s’agit de sagesse spirituelle, d’une philosophie éclairée, de conseils pour mener son existence, d’innovations écologiques ou simplement de chaleur humaine. La voie indienne, c’est le don gratuit. C’est la voie de la spiritualité humaine. La vraie voie indienne, c’est de donner sans attendre de récompense d’aucune sorte. C’est la voie de la vraie spiritualité. La voie indienne, c’est de donner simplement parce que c’est la seule façon d’être un être humain spirituel.
Regardez l’exemple de la nature. Tous les magnifiques présents qu’el1e fait à l’homme lui sont donnés gratuitement. Donner est naturel. La connaissance spirituelle, quel que soit son objet, devient triviale lo1squ’on entend tinter les pièces dans la main de celui qui la donne. Cette détestable pratique doit cesser. I1 faut renverser complètement la tendance si l’on veut que la vraie spiritualité se développe sur notre sol. Les responsables et les fondateurs de ces centres d’enseignement et d’information doivent trouver un moyen de gagner leur vie sans aller chercher l’argent dans les poches d’élèves innocents et sincères. C’est une véritable parodie que l’on joue devant ceux qui aspirent à élargir le champ de leur conscience. Il faut que cela cesse si nous voulons voir naître une spiritualité humaine véritable et pure, dans une relation d’unité avec tous les autres et avec notre douce Terre.

Paix. Amour. Don. Spiritualité. Humanité. Connaissance.
Ces mots si tendres ne sont que des coquilles vides s’il n’y a pas absence totale d’attente d’un retour de la part de celui qui donne. Sinon, il n’y a que rhétorique creuse, bavardage, hypocrisie, avidité, faux maîtres.
Dans le meilleur des cas, les intermédiaires tarifés de la connaissance sont des gens bien intentionnés, mais tristement fourvoyés.
Je vous en prie, nous vivons des temps beaucoup trop critiques pour que celui qui cherche honnêtement soit oblige de « payer » la vérité dont il a si cruellement besoin. Changer le cours de son évolution spirituelle est une chose trop importante pour que l’on doive se satisfaire d’assister à des conférences, des séminaires, des cours ou des symposiums qui ont besoin de notre argent pour exister.
Ecoutez-moi, s’il vous plait. Le sang du chercheur de vérité ne doit pas nourrir les veines du professeur ! Le professeur doit se nourrir de 1’interieur et non aspirer a lui ce qui est a l’extérieur ! Un vrai être de sagesse, un vrai maître ne prend jamais, il donne ! Gardez cela présent a l’esprit : la connaissance est par essence universelle, elle n’est donc la propriété de personne, et personne n’a le droit de vendre ce qui ne lui appartient pas.

Extraits de « L’Envol du Phénix »

Mary Summer Rain

Paul