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Article publié le : 02/04/2010

Auteur: Boutou BIMBENE

La Congolaise en tant que mère, femme, sœur, et lumière de la nation congolaise ne s’est jamais orientée vers une nouvelle tendance de sa culture de coiffure et d’esthétisme. Son statut ambigu rend son apparence plus complexe qu’à celui de la femme européenne et chinoise. Pourtant, la beauté de ces femmes a changé positivement du tout au tout au 21e siècle, leur permettant de se présenter de plus en plus belle dans son milieu. Malheureusement la Congolaise contaminée par la domination du culte général de ces beautés et d’esthétisme, a oublié complètement les codes et les critères de sa beauté native (1).

Dans ce trouble culturel, les valeurs qu’elle avait autrefois, personne ne s’en souvient. Animale de beauté, canon attirante et bouleversante, elle est devenue aujourd’hui presque ou la dernière du monde; elle n’a simplement aucune valeur de beauté culturelle propre à elle. En fait, chaque ethnie n’a de valeur que dans un ensemble figé de règles et d’exemples mises en évidence ; c’est-à-dire une culture vivante qui doit évoluer au fil des années et des siècles. Mais la notre (culture de la beauté de la femme congolaise) n’est restée qu’à l’état larvé ou à la voie de disparition.

La considération même que le reste du monde lui accordait n’a sans doute plus de signification, plutôt : « imaginez vous-même ».

Pour elle, exister et être belle est avant tout de changer la couleur de la peau et porter une perruque sur la tête. Ce sont là des conditions idéales à lesquelles s’attachent 90% des congolaises (d’après mes investigations de 1998 à 2009). Elle est dénaturée de sa culture véritable, laissant ainsi libre cour à la domination idéologique, économique et médiatique du dehors.

Dès l’âge de 14 ans, voire 15 ans, aussi jeune qu’elle soit, elle porte déjà une perruque sur la tête, se pelle la peau comme un sauvage. Et, c’est cette nature de beauté qu’elle me présente courageusement ; encore pire en Europe, en Amérique, en Asie, etc.… je les vois, je les vois tous les jours : vous, regardez la Congolaise qui est à vos côtés, sans doute elle porte une perruque sur la tête et a la peau dépigmentée. Elle nous montre moins de goût à la congolaise, toujours à l’infériorité (2). Ce qui est pire, le divorce avec sa véritable nature culturelle est en marche. D’où son influence symbolique n’y est plus [ce poids de retard m’inquiète personnellement]. Quelle transgression culturelle ? Sa culture de beauté n’a jamais tout de même connu de révolution. Bien plus, la femme congolaise n’hésite pas, et avec succès à mettre à genou sa propre beauté au lieu de la mettre en valeur : diminution du coût des tresses, se tresser bellement chaque semaine, (elle manque d’organisation en plein 21e siècle : état primitif.), garder la pigmentation naturelle de sa peau, et, il n’en faut pas plus pour que, une copine blanche européenne dénonce violemment la beauté surnaturelle pratiquée par les femmes congolaises. Disait-elle : elles portent toutes les perruques sur la tête, comme l’homme blanc du 15e siècle.

Et le Congolais, qui est son mari, son père, et son frère à ses côtés aussi absurde qu’il soit, ne lui conseille pas d’arreter toutes ces pratiques irresponsables.

Dans un tel contexte, peut-être faut-il commencer par s’interroger sur ce qui fait la valeur de la beauté d’une femme. A quels impératifs s’agit-il de répondre pour faire preuve de beauté ? Dans la théorie comme dans la pratique, cette question permet de passer en revue les multiples dimensions de la coiffure et de l’esthétisme de la femme congolaise, de rechercher dans sa culture native les impératifs de beauté. Je pense, qu’on pourrait trouver des réponses satisfaisantes et concurrentielles. Comme disait le Professeur Pascal Lissouba : une Afrique maîtresse de son destin, de plein pied avec le monde et apportant sa contribution à la recomposition d’une civilisation universelle […] non seulement de ne pas disparaître, mais d’exister en égalité avec les autres peuples.

L’égalité dont nous parle le Professeur Lissouba fait référence à la concurrence. Donc, à quoi tient la valeur d’une beauté féminine ? Si ce n’est dans la concurrence avec les autres beautés féminines. Il nous faut aussi nous interroger sur l’intérêt que représente une coiffure et l’esthétisme d’une femme dans un milieu quelconque. Car ces valeurs à vocation uniquement culturelle, expriment une fierté ethnique. Comme faisait ma mère à Pointe-Noire (Congo Brazzaville), dresser ses cheveux chaque dimanche c’est aussi représenter la plus belle femme du monde.

Si j’ose dire, la beauté ethnique est considérée comme des attraits, des valeurs continentales répondant à des valeurs culturelles et destinée à reproduire, à inciter le copiage, l’enthousiasme et l’universalité. Et pour terminer mon exposé, je dirais que la femme congolaise devrait révolutionner sa culture de beauté pour remettre en valeur ce qu’elle a, et ce qu’elle est.

Ces interprétations sont une vue personnelle de la femme congolaise et de sa beauté; en ce sens qu’elles correspondent à mes propres observations et investigations.

(1)- Selon les résultats de mes études, la femme congolaise ne tire pas profit de sa culture de beauté, économiquement. Par manque d’attachement, de créativité, d’innovation et d’organisation.

(2) le complexe qu’ont certains congolais à embrasser tout ce qui vient d’ailleurs. Cf., Ngombulu Ya Sangui Ya Mina Bantu LASCONY, Qui se sent morveux se mouche (réponse à Mr Bedel Baouna), § premier, article publié le : 11-02-2010, zenga-mambu.com

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Jean Maisonneuve et Marilou Bruchon – Schweitzer, 1999, le corps et la beauté, éd

Lacoste J., l’idée de beau, Paris, Bordas, 1981

Mouchès A., la représentation subjective de la silhouette féminine, les cahiers internationaux de psychologie sociale, 1994, 4, 24, 76-87.

Etudiant en ethnologie
Ecrivain essayiste
Evolutionniste
Aventurier des grandes lignes

Boutou BimbÉnÉ