Je viens de découvrir ce livre suite à la parution sur la toile de la bande-annonce du film à venir « Cloud Altas » basé sur le dit libre.
CLOUD ATLAS relate l’histoire fantastique de l’humanité racontée au travers de plusieurs histoires interconnectées, qui se déroulent à la fois dans le passé, le présent et le futur et font état des conséquences de nos gestes, toutes époques confondues. Ces premières images impressionnantes de ce projet d’adaptation d’envergure considéré comme inadaptable plongent Tom Hanks, Halle Berry, Hugh Grant, Hugo Weaving, Susan Sarandon, Jim Broadbent, Ben Whishaw, Bae Doona ou encore James d’Arcy dans différents univers grandioses avec des décors futuristes ou primitifs fabuleux et des effets spéciaux et visuels spectaculaires. Ce premier trailer semble déjà bien retranscrire l’ambition du roman où tous ces êtres participent à un destin commun. Chaque vie est l’écho d’une autre et revient sans cesse dans l’espace et le temps, telle un refrain musical qui se répéterait au fil d’innombrables variations.
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Lorsque le magazine Glamour encense un bouquin, ça n’est pas forcément bon signe… Mais il y a des exceptions : c’est le cas de Cartographie des nuages de David Mitchell, un ouvrage de 2004 qui vient tout juste d’être traduit par les Editions de l’Olivier.
La Grande-Bretagne produit de très grands écrivains contemporains, de Kazuo Ishiguro à Julian Barnes en passant par Salman Rushdie. David Mitchell s’inscrit dans cette lignée d’auteurs qui non seulement savent raconter une histoire, mais qui en plus bâtissent leurs romans selon une structure formelle exigeante et virtuose, qui permet souvent un jeu avec le lecteur.
Ainsi Cartographie des nuages est-il composé de onze parties. La sixième partie, qui est donc exactement le milieu du livre, permet d’être un axe de symétrie et renvoie en écho les cinq premières et les cinq dernières parties. Ce qui fait, pour être clair, que l’on peut ainsi schématiser les fils narratifs de l’ouvrage (chaque lettre correspondant à une partie ayant le même fil narratif) :
A – B – C – D – E – F – E – D – C – B – A
Cette structure extrêmement originale (à ma connaissance cela n’avait jamais été fait, mais si quelqu’un peut me détromper alors merci de le faire) permet de créer plusieurs cercles concentriques. Finalement, seule la sixième partie (notée F dans mon schéma) ne se donne à lire qu’une fois, alors que toutes les autres sont scindées en deux.
Plus intéressant encore, alors que chaque partie campe un personnage principal inscrit dans une temporalité précise (le XIXe, les années 30, les années 70, l’époque contemporaine, un futur lointain, un futur encore plus lointain), des liens se créent entre ces personnages. Cela va même plus loin puisque chaque histoire est en fait générée par l’histoire suivante. Par exemple, la première partie (notée A dans mon schéma) est le journal d’un homme du XIXe nommé Adam Ewing ; ce journal va être retrouvé par Robert Frobisher, musicien dans les années 30 et protagoniste de la deuxième partie (notée B dans mon schéma) ; lequel va correspondre avec un homme qui sera en contact, dans les années 70, avec la journaliste Luisa Rey (l’héroïne de la troisième partie notée C), qui va mettre la main sur ces lettres et donc s’intéresser à la vie de Frobisher, mort depuis longtemps, etc.
Ces techniques littéraires complexes sont encore magnifiées par des formes de narration différentes : un journal de voyage, des lettres envoyées à un ami et confident, un entretien, etc. Mitchell égrène donc plusieurs types de narration, confirmant un art romanesque déjà très abouti pour quelqu’un qui avait 35 ans lorsqu’il a écrit ce livre.
Mais que ceux qui sont un peu effrayés par la critique littéraire et les constructions de romans un peu élaborées et ambitieuses ne prennent pas peur : en effet, l’essentiel dans Cartographie des nuages ce sont les différentes histoires, toutes passionnantes en elles-mêmes (et qui plus est, comme je le disais, dont il s’avère finalement qu’elles sont toutes plus ou moins imbriquées les unes aux autres).
Ces histoires enchâssées permettent de dresser une sorte de panorama de la civilisation depuis le XIXe jusqu’à un futur hypothétique dont il s’avère qu’il a fait replonger l’humanité dans le primitivisme. Elles font s’interroger le romancier, puis le lecteur, sur les notions de progrès, d’égoïsme, de bien et de mal, sans jamais sombrer dans le didactisme ou le moralisme. Il s’agit simplement d’explorer des possibilités, des comportements, et de placer dans la bouche (ou sous la plume) des différents narrateurs une conception de la vie, de la liberté, du langage.
Si, toutefois, un seul « message » devait être trouvé dans cet excellent roman (encore que la vocation d’un roman ne soit pas selon moi de délivrer de message), peut-être serait-ce le suivant : toutes nos actions, individuellement et collectivement, ont des conséquences bien évidemment immédiates, mais également à plus long terme, id est sur les générations suivantes. Sans doute est-ce pour cela que David Mitchell laisse sous-entendre que chaque narrateur serait la réincarnation du précédent : une façon allégorique de montrer que, même si la vie se construit pour chacun de nous ici et maintenant, même si nous ne croyons pas en la transcendance, ce que nous faisons aujourd’hui influera sur le futur et que, par conséquent, nous sommes tous reliés les uns aux autres.
La dernière page de Cartographie des nuages me semble aller dans ce sens. Alors que le narrateur Adam Ewing s’interroge sur les hommes pris à la fois individuellement et collectivement (« A l’échelle d’un individu, l’égoïsme enlaidit l’âme ; à l’échelle humaine, l’égoïsme signifie l’extinction ») et qu’il se demande si l’humanité aura la force de se perpétuer sans sombrer dans l’anéantissement, voulant y croire, il s’imagine la réaction outrée de son beau-père : « Celui qui compte livrer bataille à l’hydre aux cent têtes de la nature humaine paiera le prix de tous les maux du monde (…) enfin comprendrez-vous que votre vie n’a guère davantage compté qu’une goutte dans l’infini de l’océan ! »
Adam Ewing livre alors cette ultime pensée, qui correspond peut-être à l’éthique personnelle de Mitchell : « Cependant qu’est-ce qu’un océan, sinon une multitude de gouttes ? »
Merci, quand sort ce film qui semble effectivement très intéressant?
de mon point de vue, chaque expression artistique délivre un message, celui de l’essence révélée de l’être de son auteur à un instant T, y compris dans un roman ou même une chanson… ; la « vocation » serait peut être que le message soit directement « engagé »; mais direct ou subliminal, toutes les expressions quelles qu’elles soient, artistiques ou pas, véhiculent un message ne serait ce que par la signature vibratoire de l’émetteur, sinon à quoi ça servirait de rendre public une œuvre si ce n’est partager un état d’esprit à un moment donné?
Un roman a donc aussi pour « vocation » de transmettre un message, sauf que celui ci est laissé à la discrétion de celui qui le lit, c’est à dire que l’auteur prend une voie centrale qui lui appartient selon son propre imaginaire et état d’esprit mais toutes les interprétations secondaires ramifiées à cette voie centrale sont possibles et potentielles, selon les différents lecteurs, y compris celle correspondant de façon complétement identique à ce qu’il a élaboré lui même, et donc aussi la plus opposée.
Le dit libre ? Un lapsus Vedaïen ?
Merci pour l’info, je suis impatient de le voir et peut-être de le lire aussi,j’aime bien les idées développées, un peu proche des univers de Frank Herbert et de Philip K Dick.
Elle, tu sembles intéressée par l’écriture.
Beaucoup, très intéressée, et plus douée dans ce domaine que dans la peinture! j’ai eu un début de vie dans les Lettres Modernes et présentement un livre en cours d’édition aussi; j’ai adoré Dune mais je n’ai pas vu le film, l’as tu vu Recital?
Surement oui
Je n’ai vu que le film mais apparemment il est loin de retranscrire le livre (réputé inadaptable au cinéma)
Le propos des films des Wachowski (Matrix, V for Vendetta, Cloud Atlas) reflètent leur intérêt pour certains sujets dit « spirituels » à mon avis
Vu sur zoo-cinema
Hum…
En passant je conseille des films comme Babel, Magnolia ou Crash qui parlent des connections entre les vies humaines.
youtube.com
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Il existe deux films Dune, le film réalisé par David Lynch, qui est très réussi, et le téléfilm Dune qui doit durer 12 ou 13h et qui super également car plus proche des romans.
J’ai lu plusieurs fois les romans et vu plusieurs fois les films et j’ai vraiment adoré.
Pour Elle, tu aimes écrire quel genre d’histoires ? Tu aimes la poésie ?
J’aime simplement écrire sur l’histoire de l’Éternité de la vie. Oui j’adore la poésie chantée aussi, mais je suis plus à l’aise pour écrire en prose toutefois le haïku m’amuse énormément.Bonne soirée
Super, il y a un endroit où l’on peut te lire ?
oui au toilettes , rien de tel pour bouquiner
Oui c’est là où tu dois écrire tes textes m… !
Non moi au toilettes je n’ecris rien , je ne fais que transmettre a travers les canalisations
Affirmatif ! De merde qui pue
Ca fait partie de l’incarnation la merde, on s’essuie le derrière et on frotte ses doigts avec la merde et puis on met le doigt à la bouche pour avoir l’inspiration et la parole devient caca…
Mêchante aapm ? Ou crue ?
Le « prêtre » de C-R qui refoule sa sexualité et ses vices dirait « mêchante aapm » va pas aller au paradis (c’est pour ).
aapm n’a aucune mêchanceté quand elle exprime cela, aucune émotion me traverse, aucune volonté de faire du mal. Je dis ce que je vois et sens de façon crue sans prendre de pincettes. Je pense qu’il vaut mieux dire les choses telles que nous les percevons. C’est vrai, parfois, il vaut mieux faire silence mais ici, l’occasion était trop belle par rapport à un autre post dans un autre chapitre sur la parole et l’écriture qu’Elle exprime si bien. Et je ne suis pas écrivain, je ne lis pas grand choses en dehors de rapports austères et de textes spirituels.
Quand l’écrivain capte des forme-pensées de merde, on a beau utiliser et agencer des mots, ça délivre un message merdique qui sent pas bon. Pourquoi pas ? le monde occidental actuel est rempli de choses comme ça, un monde dégénéré quelquepart qui s’oublie dans son essence. Bon pas toujours c’est vrai, j’ai tendance à exagérer toujours.
Et j’anticipe le prêtre en affirmant que dans cette vie incarnée je ne suis pas là pour faire le bien mais d’abord pour aimer la Vie et ce que je suis avec mes « imperfections ». Aimer pour manifester cet amour dans mon chemin de vie en essayant d’être cohérente avec mes convictions profondes qui sont liées à une certaine conscience.
Parfois ses convictions sont chamboulées, et parfois tu tranches des liens d’amour parce qu’ils remettent justement en question ses convictions profondes.
C’est pas toujours simple l’incarnation justement, mais ces crises de conscience sont bénéfiques au bout du compte, car elles ouvrent toujours des portes et permettent une expansion de l’être. Il y a le jeu des nuances (j’ai beaucoup à apprendre à ce sujet), il y a aussi le jeu de l’agencement, un peu comme dans l’histoire racontée ici, telle chose interfère avec telle autre on ne sait trop comment pour produire tel scénario. Mais il est possible de changer de scénario à tout moment mais là, faut apprendre à trancher et parfois ça fait mal.
Bonne soirée à tous
En morse ? Maitre télégraphiste.
Oui et meme en pingouin !!!
Pas pour le moment mais très très bientôt sinon mail dans mon profil
tschüss
Merci infiniment Veda. J’avais justement envie de voir ce genre de film dont l’histoire me semble palpitante avec ses jeux de tiroirs. Octobre 2012 youpi !