Libre de toute habitude comme d’ambition,
Elle n’est pas l’effet d’une cause, ne convoite nul fruit.
Parce que l’art de la Présence[1] ne nourri nul désir
Sa perfection innée regagne alors sa souveraineté.
Ne vous risquez pas à engendrer ce qui est déjà !
Rien n’a jamais quitté l’état naturel,
L’emploi de la force est donc vain.
Toute expérience se déploie d’elle-même dans la perfection.
Aucun parfait Bouddha – passé, présent où à venir –
N’a jamais conseillé de s’appuyer sur l’effort volontaire.
Si nous cherchons l’éveil dans la stabilité de la méditation,
Non seulement nous ne le trouverons pas,
Mais encore nous en subirons préjudice.
(…)
Moi, roi créateur de toute chose,
Je suis déjà parfait.
Je serais donc incapable de jamais enseigner à quiconque
L’idée d’un remède nécessaire –
Sauf, si mon entourage est affligé de la maladie de l’effort !
Sauf s’il se prive lui-même de la conscience qui surgie d’elle-même.
Sauf s’il s’égare en essayant de fabriquer le réel :
Si ces erreurs sont tolérées et qu’elles corrompent le vrai,
Alors cette pratique hypocrite
Empêchera la compréhension de la vérité :
Il n’y a rien à faire.

Le Roi créateur de toute chose

[1] tib. rig pa; skt : vidyā. Conscience pure, regard sans visage.

Le Roi Créateur De Toute Chose