Le temps est une dimension énigmatique pour l’Homme. Pourquoi certains moments nous paraissent-ils plus longs que d’autres ? Le temps suit-il vraiment une flèche linéaire comme semble nous l’indiquer la physique? Ou bien est-ce une valeur subjective, qui parcourt un territoire et des événements déjà là, présents dans l’éternité ?

Le temps semble nous filer entre les doigts. Plus on vieillit, plus les jours, les mois, les années paraissent s’accélérer. Pourtant, une nouvelle hypothèse avancée par des chercheurs espagnols de l’Université du Pays Basque à Bilbao et de Salamanque, en Espagne, suggère que l’accélération de l’expansion de l’Univers serait une illusion induite par le temps qui ralentit. En observant les supernovae, et en se basant sur la théorie des cordes, ces chercheurs ont conclu à une décélération graduelle du temps qui, dans quelques millions d’années, pourrait complètement s’arrêter, laissant l’Univers comme figé. Si cette théorie crée le buzz dans les journaux, la communauté scientifique demeure silencieuse à cette annonce. L’astrophysicien Morvan Salez reste dubitatif :

« Pour moi, parler d’accélération ou de ralentissement du temps n’a pas de sens car le temps est une dimension, un espace. Ce n’est pas quelque chose en mouvement, avec une vitesse et un déplacement. On peut seulement mesurer les choses qui vivent dans cette dimension. »

Le temps est une dimension énigmatique pour l’Homme. Pourquoi certains moments nous paraissent-ils plus longs que d’autres ? Le temps suit-il vraiment une flèche linéaire comme semble nous l’indiquer la physique? Ou bien est-ce une valeur subjective, qui parcourt un territoire et des événements déjà là, présents dans l’éternité ?

Le temps semble nous filer entre les doigts. Plus on vieillit, plus les jours, les mois, les années paraissent s’accélérer. Pourtant, une nouvelle hypothèse avancée par des chercheurs espagnols de l’Université du Pays Basque à Bilbao et de Salamanque, en Espagne, suggère que l’accélération de l’expansion de l’Univers serait une illusion induite par le temps qui ralentit. En observant les supernovae, et en se basant sur la théorie des cordes, ces chercheurs ont conclu à une décélération graduelle du temps qui, dans quelques millions d’années, pourrait complètement s’arrêter, laissant l’Univers comme figé. Si cette théorie crée le buzz dans les journaux, la communauté scientifique demeure silencieuse à cette annonce. L’astrophysicien Morvan Salez reste dubitatif :

« Pour moi, parler d’accélération ou de ralentissement du temps n’a pas de sens car le temps est une dimension, un espace. Ce n’est pas quelque chose en mouvement, avec une vitesse et un déplacement. On peut seulement mesurer les choses qui vivent dans cette dimension. »

Mais qu’est-ce que le temps ? A cette question, Saint Augustin répondait : « Si personne ne me le demande, je le sais, mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, alors je ne le sais plus. » En fait, le temps reste une énigme. Chaque fois que l’on s’applique à mieux cerner sa nature, on se heurte à tout un tas de paradoxes et d’apories. Car ce n’est ni de la matière que l’on peut toucher, ni de l’espace que l’on peut parcourir, ni des ondes, ni de l’énergie ou de la chaleur que l’on peut ressentir. Même s’il a une réalité, il n’est pas directement perceptible par nos sens, et demeure, encore aujourd’hui, une notion évanescente, comme le sable qui nous échappe de la main lorsqu’on en serre une poignée pour mieux le sentir.

Depuis toujours, le temps est une notion que l’Homme a cherché à comprendre, à mesurer, en imaginant de nombreux systèmes et appareils : la clepsydre, le cadran solaire, les calendriers, le sablier, la bougie, l’horloge ou encore les montres sont autant de moyens qui utilisent l’espace pour se repérer dans un cadre temporel.

Le temps possède diverses acceptions, selon les philosophies, les cultures, les religions et les sciences. Il peut être perçu comme cyclique – le renouvellement des saisons – ou comme vectoriel – la flèche du temps qui passe (passé, présent, futur). Il peut également être abordé comme un temps social, un temps psychologique, un temps de la conscience. Il représente une valeur objective, puisqu’il se mesure. Pourtant, il nous arrive de l’interpréter comme une grandeur subjective. Ce temps humain, bien que mécanisé, reste vécu de manière personnelle par chaque individu. Car comme l’énonçait Arletty dans le célèbre film Hôtel du Nord, « il y a des moments qui durent longtemps ! »

Notre perception du temps

La plupart des recherches sur la perception du temps suggèrent, en effet, que les émotions négatives – comme l’anxiété, la dépression ou la peur -, et les stimuli inédits créent l’illusion d’un temps qui ralentit, rendant souvent l’attente pesante. L’an dernier, par exemple, le Président des Etats-Unis, Barack Obama, confiait à la presse américaine que le raid contre Oussama Ben Laden avait représenté « les 40 minutes les plus longues de sa vie ». « Exception faite du jour où ma fille Sasha, âgée de trois mois, a eu une méningite et que j’attendais que le médecin me donne de ses nouvelles. » Autre exemple : les nombreux témoignages de personnes victimes d’un accident qui souvent, racontent avoir revu toute leur vie défiler au ralenti, et avoir l’impression que l’accident lui-même a duré une éternité. A l’inverse, les émotions positives comme la joie, l’excitation, la réjouissance vont avoir tendance à accélérer le temps. Ne dit-on pas que « le temps passe trop vite quand on s’amuse » ?

« Le temps est extrêmement subjectif, concède Morvan Salez. On est culturellement prisonnier de l’idée qu’on vit le temps physique et qu’on le perçoit avec notre conscience mais je pense qu’en fait, le temps que perçoit notre conscience est quelque chose qui – comme le Canada Dry – ressemble au temps physique, en a la saveur, a l’air de prendre la même direction, d’aller au même rythme mais que ce n’est pas le temps physique. Cette notion du temps linéaire est une illusion qu’on fabrique soi-même et qui ressemble au temps physique. Il nous permet de suivre les événements. De les vivre, de les expérimenter de manière vivable en sachant que notre présence sur terre n’est pas éternelle, ce qui nous permet d’apprécier la manière dont les choses se déroulent en suivant inexorablement la flèche du temps. Mais lorsqu’on accède à un état modifié de conscience, le temps n’a plus la même échelle de valeur.
Les mystiques qui atteignent l’expansion de conscience affirment que, pendant leur expérience, le temps s’arrête ou ne s’écoule plus du tout au même rythme. Même chose lors d’une Expérience de Mort Imminente, d’une session d’ayahuasca, d’une séance de méditation ou durant un rêve… Ces expériences d’états modifiés de conscience soulignent que le temps physique, celui de nos horloges, celui dans lequel se déploient les phénomènes, n’est pas le même que celui perçu dans d’autres réalités. Pour moi, cela montre que notre notion de temps est intimement liée à notre état de conscience car, à partir du moment où il est modifié, le temps sera évalué de manière totalement différente. »

Parfois, les états modifiés de conscience donnent accès à des informations passées ou futures qui, par la suite, se confirment. Comment savoir ce qui a déjà ou n’a pas encore eu lieu ? Est-ce que le monde et la vie de chacun sont créées au fur et à mesure que le temps passe, instant après instant ? Ou bien le temps ne fait-il que parcourir un territoire et des événements déjà là, présents dans l’éternité ?

« En méditation, explique l’astrophysicien, également méditant, plus on se concentre sur l’instant présent, plus on lui donne de la densité, plus le champ de conscience s’élargit, l’accès au passé et au futur s’ouvre alors, et nous offre la possibilité de capter des informations. C’est comme si le temps était un disque avec plusieurs microsillons et une vitesse de rotation, que l’on avait pour habitude d’explorer qu’une seule piste et que d’un coup, on posait la tête de lecture sur le microsillon d’à coté. »Ces phénomènes de clairvoyance suggèrent-il que le passé, le présent et l’avenir sont en fait reliés indistinctement en une espèce de réalité intemporelle ? « On a projeté sur le monde la vision d’un temps linéaire car c’est notre propre tête de lecture, c’est comme cela que nous fonctionnons mais en physique, rien ne nous dit que le temps existe ! Peut-être que finalement ce temps linéaire n’est qu’une illusion.

Inrees