Je me prends souvent pour Dieu, la source de tout ce qui existe.

En fait j’ai l’impression d’être Dieu à chaque fois que je dis « je » et que je m’oppose à ce qui est. J’essaye de me mettre face à la vérité, face aux faits et de nier ce qui est, de nier en déclarant « Ce qui devrait c’est… ». Et je lutte, je suis en conflit, j’essaye de changer ce qui est pour que cela soit conforme à ce que je souhaiterais voir à la place.

Ne suis je pas en train de me débattre tout seul dans une illusion en manipulant des illusions et cela même lorsque je me crois le manipulateur en haut d’une pyramide d’illusion, en étant le roi, le leader de nombreux serviteurs volontaires se déclarant mes amis et alliés, ne suis-je pas en fait le plus grand des manipulés ?

Voilà que je déprime quand je découvre qu’il y a une vérité plus grande que « moi », cela me dépasse et me fais perdre le sens de mon existence, de ma vie. Le peu d’énergie dont il me reste, je le perds aussi en essayant de m’opposer à la vérité pour essayer de donner raison à ce que je sois au centre. Une lutte pour créer et maintenir un centre qui me donne une sécurité psychologique, un sens du moi, une identité à laquelle m’attacher.

Et voilà que tout s’effondre de nouveau, mon château de cartes n’était pas bien solide, je me retrouve seul avec mes illusions, mes souffrances, un sentiment d’être abandonné de tous ceux que j’appelais « mes » amis, « mes » relations, « mes » contacts. J’ai maintenant peur, je hais cette vérité dont j’ai plusieurs idées et que j’instrumentalise de différentes façons , grossières ou subtiles pour essayer de reconstruire mon illusion faite de « moi, moi, moi…. » et de « je, je, je…. ». Si je ne fais pas ça, c’est le néant, il n’existe plus rien pour me donner un sol solide, une sécurité. Mais la seule chose que j’instrumentalise, ce sont mes pensées, mes idées, moi-même, la personnalité anxieuse et malheureuse.

Alors je m’agite encore, je crée de nouvelles illusions, de nouvelles histoires ou je suis au centre. Le succès et la gratification ne fonctionnent plus, alors il reste mes souffrances et mes peurs pour construire un sens du « moi » qui me donne une sécurité, je suis une victime, l’autre me fait souffrir et j’ai de la colère pour cette personne, ce peuple, ce groupe ou cette idée.

Voilà, je retrouve une identité, je peux exprimer ma violence intérieure tout en restant respectable dans mon propre groupe, mes propres alliés, ensemble nous pouvons détruire les autres, les formes, les illusions et décider de ce qu’est la vérité.

Et voilà que tout s’effondre encore, même si j’ai beaucoup détruit autour de moi, je me rends compte que je suis celui qui s’est détruit le plus par lui-même, toujours manipulé par mes propres illusions et désirs de vouloir placer une fausse vérité pour cacher les faits.

Ce fait que je ne veux pas découvrir et qui me terrifie c’est que je ne suis pas Dieu, que je ne suis pas aimé de Dieu et que je ne peux pas devenir Dieu. La raison ? C’est que je suis Dieu, je le suis déjà et je n’ai jamais cessé de l’être. Je suis tout ce qui est et ce qui n’est pas. La source de toute chose.

La séparation de la totalité, la séparation d’avec les autres, la séparation des idées est un processus créatif qui me donne une expérience incroyable et immense de dualité, de séparation. Cette expérience qui pourrait se résumer par cette hypothèse : « Qu’est-ce qui se passerait si je n’étais pas Dieu ? » Alors, pourquoi lutter contre une expérience que je me suis créé moi-même ?

Pourquoi ne pas embrasser complètement mon existence et être ce que je suis, quelles que soient mes conditions présentes, pourquoi ne pas accepter cette expérience de ne pas être Dieu, d’accepter son ego individuel et jouer le jeu avec nos frères et sœurs comme si tout allaient très bien.

Pourquoi ne pas accepter de créer individuellement une personnalité humaine plutôt que d’essayer d’être ce que tu es déjà et qui ne changera jamais dans son point de présence intemporelle. Pourquoi ne pas faire la paix avec son véhicule, son corps et prendre soin de lui et l’aimer pour ce qu’il est, un véhicule qui aime et accepte le contrôleur et décideur quel que soit ses choix. Il communique par la souffrance physique et la maladie, pourquoi ne pas l’écouter ?

Il y a un ange en moi qui englobe le corps et la personnalité, il est là comme une conscience intemporelle, il n’a rien à revendiquer et laisse se passer ce qui doit se passer, il me glisse parfois à l’oreille, je t’aime, fais attention ici, tu te mens à toi-même. Je choisis d’écouter ou pas, cela n’altère jamais l’amour qu’il me porte.

N’essayes pas d’être Dieu me dit-il, car tu l’es déjà, soi qui tu es, toi, tout simplement, car tu es aimé à la folie par toute la création. Je me sens tellement triste que tu ne puisses le voir ni le sentir. Cet amour est là, partout, tellement évident quand tu ouvres les yeux. Ange réveille toi, je t’aime tellement.

Accepte-toi tel que tu es, lâche prise de ce que tu n’es pas et découvre la vérité, à quel point la vie est belle et à quel point tu es beau.

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Michaël