Il nous vient un éclairage nouveau au moment où on se rend compte que toutes les pratiques et les techniques sont généralement des tactiques pour en arriver à ne plus sentir ce qui est là. Car que sentons-nous ? La misère, le mal-être. Et nous voulons retirer ça. Pourquoi ? Parce que de toute évidence nous ne sommes pas cela.C’est la joie qui est le critère universel de tout ce que nous faisons, disons ou pensons. C’est par référence à cette joie indélébile en nous que nous voyons que nous ne vivons pas ça. Nous voulons alors faire quelque chose. Mais plus nous nous enfonçons dans une tactique pour ne plus sentir, plus nous nous éloignons de ce que nous cherchons. Le seul dénouement possible est justement de sentir et d’arrêter de vouloir ne plus sentir. C’est le sens même de la démarche traditionnelle, si on peut utiliser ce mot, qui s’oriente vers le pur ressenti. Jean Klein a eu un choc, dit-on, au moment ou il a réalisé qu’ il n’y a rien à faire. C’est un choc extrêmement difficile à accepter pour le cerveau, car celui-ci est toujours en train de vouloir faire quelque chose. Nous ne pouvons sortir délibérément de ce fonctionnement. Le constat qui consiste à voir que nous fonctionnons de façon automatique ne vient pas d’une pratique. Il vient « comme ça »…de lui-même.


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Jean Bouchart d’Orval

Jean Bouchart D’orval