Un journaliste occidental demanda un jour au Mahatma Gandhi : « Pouvez vous me donner le secret de votre vie en trois mots ? » Gandhi, vous le savez, n’a jamais failli à un défi. « Trois mots ? » répondit-il. « Bien sûr : Renoncez et profitez !« .

Si vous voulez vraiment profiter de la vie, signifiait-il, renoncez à toutes vos exigences personnelles.

Le Bouddha, qui n’a pratiquement jamais parlé de lui-même, admit un jour calmement : « Je suis le plus heureux des mortels. Personne n’est plus heureux que je ne le suis ».
Il s’agit de la joie pour laquelle chacun d’entre nous est venu au monde. Non pas les plaisirs futiles, non pas les joies étincelantes ou les bijouteries fantaisies, mais un trésor hors de prix : celui dissimulé au plus profond de nos coeurs.

Le détachement [bonheur] libère non seulement de la joie mais est aussi le secret de la santé. Il est la meilleure assurance médicale au monde, et pas seulement parce qu’il peut nous libérer des habitudes physiques qui sappent notre vitalité.

Le détachement [bienveillant] est un don de la longévité. Se libérer des enchevêtrements émotionels compulsifs, est la meilleure assurance contre le stress. Plus encore, en ouvrant une fenêtre sur une vue plus complète, plus imposante de la vie, que celle dictée par son intérêt propre, le détachement apporte un objectif. Sans raison d’être, l’être humain dépérit et meurt intérieurement.

Aussi paradoxale que cela puisse paraître, c’est le détachement qui nous permet de nous lancer corps et âme dans une tâche qui en vaut la peine, sans jamais être déprimé, abattu, ou épuisé – jusque dans les derniers jours de notre existence.

La plupart des gens qui travaillent dur, par exemple rapportent du travail chez eux, aboyant comme un caniche à leurs pieds. Le détachement nous donne la capacité de nous concentrer entièrement une fois au travail, et de le lâcher complètement lorsque nous traversons le pas de la porte.

Un employé [en vacance] détaché est un employé sur qui on peut compter, un employé [les pieds en éventail] en harmonie. Et lorsque vous êtes capable de lâcher votre travail complètement à la fin de la journée, vous arrivez chez vous prêt à donner tout votre amour à votre famille et vos amis. Le Mahatma Gandhi a travaillé 15 heures par jour, pendant 50 ans. Quand on lui demandait : « Ne voulez vous pas de vacances M. Gandhi ? », il répondait calmement : « Je suis toujours en vacances ». Ce n’était pas là de la désinvolture ; il en pensait chaque mot.

Ne vous contentez donc pas de deux semaines en juillet ou bien de deux semaines de ski en janvier. Vous méritez 365 jours de vacances, et c’est justement ce que vous apporte le détachement.

Extrait De « conquest Of Mind » Par Eknath Easwaran