Tout le monde connaît cette légende mythologique grecque qui définit une tâche absurde et sans fin, le but étant de remplir un tonneau percé qui se vide fatalement au fur et à mesure qu’on tente de le remplir.

C’est en gros ce qui se passe dans la centrale dévastée de Fukushima.

Qui peut encore croire raisonnablement qu’il y a aura un jour une issue favorable au Japon, après la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011 ?

Plus le temps passe et plus la situation s’aggrave, dans un silence médiatique discret.

En tout cas, l’annonce récente de fuites à répétitions n’est pas de nature à rassurer qui que ce soit, et si on essaye en haut lieu de calmer les populations, assurant que la pollution qui a lieu depuis bientôt 30 mois, avec cette intense radioactivité qui se jette dans le pacifique, n’aurait que de faibles conséquences, vu la dilution, sur l’environnement carte

Ce qui demande a être prouvé.

Une bonne nouvelle, l’une des fuites d’eau radioactive a été enfin repérée lien et à ce jour Tepco avoue ne pas savoir quelle quantité d’eau polluée à rejoint la mer lien

En tout cas l’état japonais, actionnaire majoritaire de l’entreprise nucléaire, vient d’être obligé, une fois de plus de mettre la main à la poche.

360 millions d’euros, voila ce qu’il va verser pour tenter de résoudre le problème crucial des fuites à répétition lien

Ils viennent s’ajouter aux milliards déjà consacré à tenter de gérer cette crise nucléaire.

Cet argent devrait permettre le renforcement du mur souterrain, destiné à contenir l’eau très radioactive qui s’échappe du site, soit par des infiltrations dans la nappe phréatique, soit par des fuites sur les kilomètres de tuyaux divers, censés récupérer l’eau qui a servi au refroidissement des réacteurs en fusion.

Une partie de la somme servirait aussi à ce qui a été appelé l’opération de congélation de la terre.

Ça consiste à geler jusqu’à une profondeur de 27 mètres la terre entourant la centrale afin de tenter d’empêcher la pollution de retourner dans l’Océan.

Il s’agit de faire circuler des réfrigérants à basse température dans des tuyaux verticaux souterrains installés dans un millier de puits lien

Reconnaissant que l’exploitant nucléaire gère la situation de la pire des façons, masquant la réalité, et n’avouant que de longs mois après les problèmes découverts, l’état japonais s’inquiète maintenant de la possibilité d’annulation des Jeux Olympiques, prévus pour l’été 2020, et attend la décision du comité olympique, en principe le 7 septembre prochain, qui devrait dire si ils sont maintenus, ou pas, à Tokyo.

En attendant, l’autorité de régulation japonaise vient de relever le niveau, préalablement fixé à 1, et le portant à 3, (échelle INES) en ce qui concerne ces énormes fuites radioactives, le qualifiant maintenant d’incident grave, alors que précédemment, c’est le qualificatif « anomalie » qui avait été retenu lien

Aujourd’hui plus de 1000 énormes containers sont déjà remplis d’eau très radioactive, et les experts estiment que la quantité d’eau contaminée qui s’est accumulée sur le site se monte à 360 000 tonnes, alors qu’à la date du 20 août, 85% de la capacité totale avait été atteints, puisque cette dernière représente 430 000 tonnes.

Quand l’on sait que chaque jour, 400 nouvelles tonnes s’ajoutent au stock existant, on devine aisément qu’il faudra vite trouver une solution pour stocker toute cette eau.

Ce serait aussi oublier que, manifestement depuis mai 2011, au moins 300 tonnes d’eau très polluée, ont rejoint l’Océan Pacifique, chaque jour, soit pour les quasi 900 jours qui se sont écoulés depuis la catastrophe, 270 000 tonnes.

En résumé, Tepco a quasiment rejeté autant d’eau dans l’océan, que celle stockée dans ses réservoirs lien

Alors que depuis le début, Tepco a tenu a distance les experts internationaux, ne leur permettant que des visites discrètes, et non approfondies, il semble que le vent soit en train de tourner, puisque Takuya Hattori, un ex directeur du site nucléaire, a déclaré : « il est indispensable de coopérer avec des organismes et des experts étrangers » lien

Reste à savoir s’il sera entendu ?

En attendant, le président de l’autorité de régulation nucléaire japonaise, Shunichi Tanaka, estime qu’il est impossible d’imaginer un stockage définitif et permanent de toute cette eau radioactive, et assure qu’il faudra la rejeter en mer, une fois purifiée « jusqu’à un certain point admissible pour la communauté internationale » lien

Sauf que le système qu’avait proposé Areva pour tenter de purifier cette eau à montré les limites de ses possibilités…et que sous la centrale s’est formé un marécage radioactif lien

Un nouveau système de décontamination appelé ALPS testé récemment permet de douter de son efficacité, et de toute façon, il est impossible d’éliminer le tritium, même si une partie du césium pourrait être filtrée lien

Ajoutons que Tepco a besoin chaque jour de 350 m3 d’eau pour refroidir les réacteurs en fusion, alors que le système de décontamination en place ne peut pas traiter plus de 250 m3 par jour, ce qui n’est pas rassurant pour la suite lien

Le 4 septembre dernier, un nouveau et violent séisme, accompagné de tornades, à frappé le Japon : d’une force de 6,5 il a touché entre autres le secteur de Fukushima, et les responsables de Tepco assurent « qu’aucun problème nouveau n’avait été constaté sur le site endommage dans l’immédiat » lien

Plus grave, mais on s’y attendait un peu, les autorités américaines constatent que les radiations de la centrale japonaise atteignent maintenant leurs concitoyens en affectant leur nourriture et leur santé.

Selon Vérité World TV, des échantillons de lait pris dans tous les états américains démontrent que la radioactivité est 2000 % plus élevée que le permet la norme.

La FDA a résolu le problème comme les japonais en augmentant les niveaux acceptables.

Un article du New York Times fait mention d’un rapport du département nucléaire de l’Université de Berkeley apportant la preuve d’une importante augmentation du niveau d’iode 131 dans l’eau de pluie alors qu’une récente étude publiée dans l’international journal of Medecine affirme que 20 000 décès américains seraient dus à la pollution nucléaire provenant de Fukushima, et selon le docteur Sherman, la mortalité infantile à augmenté de 35% suite à la catastrophe japonaise lien

La carte des états touchés est sur ce lien

Le journaliste américain Harvey Wasserman a récemment écrit : « la réalité est que Tepco ne sait pas ce qui se passe. L’ensemble de notre planète est en danger. 2 ans et demi se sont écoulés après ces explosions et ils sont encore dans l’obscurité. C’est terrifiant ».

En France, le gesticulant ministre pro nucléaire Arnaud Montebourg, surnommé par certains commentateurs facétieux Averell, (le grand dadais des Dalton), assure la filiation du « célèbre » Thierry Rolland, qui avait déclaré « rien ne ressemblait plus à un footballeur coréen qu’un autre footballeur coréen », en assurant que « la Corée du sud était en train de battre la France dans le nucléaire, parce qu’ils sont un État, issu du communisme… ».

Il n’est manifestement pas au courant de la panne qui vient de frapper mercredi le réacteur d’une des plus importantes centrales nucléaires de Corée du Sud, et que ce pays traverse une crise de confiance sur le sujet nucléaire, à la suite de plusieurs scandales, dont l’un portait sur de faux certificats de sûreté garantissant le bon état de milliers de pièces détachées, utilisées dans les réacteurs lien

Sommes-nous à l’abri en Europe d’accidents tels celui de Fukushima ?

D’après une étude européenne, des séismes sans précédent pourraient avoir lieu en Europe, bien plus importants que ceux qui ont servi de référence pour la centrale de Fessenheim.

Alors qu’il a été évalué à 6,2 sur l’échelle de Richter, une marge d’erreur de 0,5, le porterait à près de 7, et si EDF assure qu’un tel niveau de séisme ne provoquerait pas de dégâts dans la centrale alsacienne, les experts européens assurent qu’un tremblement de terre bien plus important pourrait se produire à Fessenheim lien

De plus, après avoir découvert il y a un an des fissures dans les cuves de 2 réacteurs belges, la WENRA (Western European Nuclear Regulators Association) vient finalement de décider enfin d’inspecter toutes les cuves de l’Europe de l’Ouest lien

L’EPR de Flamanville n’en finit pas de défrayer la chronique, et après avoir plus que doublé son budget de départ, et accumulé les retards, il est suspendu suite à une vanne montée à l’envers lien

Normal des lors que les services de communication en matière nucléaire s’activent pour rassurer tout le monde, en organisant comme par exemple à Valence d’Agen, des réunions pour informer les populations leur assurant gérer parfaitement leur sécurité en cas d’accident nucléaire lien

Mais au vu des couacs constatés au fil du temps lors de situations de crise, il devient difficile d’être rassuré.

Comme dit mon vieil ami africain : « dites à quelqu’un qu’il y a 300 milliards d’étoiles et il vous croira…dites lui que la peinture n’est pas sèche et il voudra le vérifier ».

L’image illustrant l’article vient de nextup.org

Merci aux internautes de leur aide précieuse

Olivier Cabanel

Une pétition à signer pour défendre les énergies propres.

Films à voir : «fukushima, chronique d’un désastre» ARTE

terres souillées, documentaire de Marie Dominique Robin

Beaucoup de vidéos sur le : site de Scoop It.

A lire : «Fukushima, récit d’un désastre» de Michaël Ferrier

A découvrir :ce reportage dans la zone interdite, ainsi que ces vidéos décrivant chronologiquement la catastrophe.

Sites à visiter :

Le blog de Fukushima

Fukushima Diary

Scoop It

Next-up organisation

Blog de Jean Pierre Petit

Site de la CRIIRAD

Site de l’ACRO

ENENEWS

Olivier Cabanel