À la suite de mon ami le Sage, je pénètre dans une pièce de dimensions moyennes, aménagée avec beaucoup de goût. De grandes baies vitrées faites d’un matériau semblable au cristal, nous offrent un spectacle d’une grande sérénité, tandis que des coussins vastes et enveloppants nous attendent sur un sol qui semble aussi doux qu’un épais tapis.

Les coussins sièges aux dessins géométriques et aux couleurs douces sont une invitation à la détente. Je me demande toutefois, à la vue des arbres en fleur, si le printemps dure éternellement ici ou si le temps change parfois. Je n’ai guère le temps de me poser d’autres questions car Djarwa et Sumalta, accompagnés d’un autre couple, s’approchent pour nous accueillir. Je suis profondément heureuse de les revoir et c’est avec joie que je prends place dans l’un des sièges qui s’offrent à moi. Le couple que je ne connais pas semble d’une extrême gentillesse et ils nous servent aussitôt dans de grands verres irisés, une boisson à base de fleurs, odorante et délicatement colorée. J’apprécie ce moment où je n’attends rien. Rien d’autre que ce qui m’est proposé, et je songe à notre façon de vouloir, d’agir, de prouver que l’on existe et qui bien souvent entrave notre véritable action. Je me souviens d’un temps douloureux à l’extrême, où il m’était impossible d’envisager un quelconque futur, ni de rejoindre un passé déjà lointain. Le présent seul était possible et j’avançais dans cet espace-temps, un pas après l’autre, dénuée de toute volonté personnelle, de tout désir. Je faisais ce qu’il fallait selon les événements et les personnes rencontrées. Dans cet état de vacuité, je me rendais compte que l’absence de toute volonté personnelle de diriger quoi que ce soit selon mes désirs était un atout, et que tout s’accomplissait à travers moi avec bien plus de facilité et de justesse que lorsque j’y mettais toute mon énergie personnelle.

« Cette fois, nous allons aborder ensemble un point qui semble d’une grande importance sur la planète Terre, me dit Sumalta avec des yeux pétillants de malice. »

Elle fait une pause de quelques minutes avant de poursuivre.

« Le couple, la sexualité, l’amour entre deux êtres fait paraît-il, et selon vos propres termes, couler beaucoup d’encre sur Terre. Il paraît même que les passions, là-bas, entraînent des guerres ou des traités de paix, n’est-ce pas incroyable ? »

«Je sais que l’interrogation de Sumalta n’en est pas une et qu’elle sait parfaitement ce qu’il en est. Je me contente donc de sourire en acquiesçant d’un signe de tête.

« Chez nous, continue Djarwa, ainsi que sur la plupart des planètes confédérées, la sexualité ne comporte aucun interdit, aucun tabou. Cela ne signifie nullement que nous faisons n’importe quoi, mais que tout est possible. »

Ces derniers mots ne manquent pas de me surprendre, car je connais la délicatesse, la tendresse, l’amour que sont capables de déployer de tels êtres, mais sur leur sexualité j’ai en fait peu de souvenirs ou d’éléments…

La jeune femme du couple qui nous accueille prend à son tour la parole. Sa voix, claire comme l’eau d’une source, coule en moi, fraîche, apaisante, cristalline :

« En nos êtres, en nos âmes, en nos consciences, est inscrit, depuis si longtemps que ma mémoire n’en a pas gardé le souvenir, les grandes lois qui dirigent nos corps, des plus subtils aux plus denses. Nous savons tous ce qui fait chanter nos âmes et nos corps, nous connaissons les mots et les caresses qui permettent à chaque cellule de s’ouvrir, de s’expanser et d’aimer. Durant nos nuits et nos jours, nous faisons d’étranges voyages à deux hors de nos corps, et tout en nous, sait alors que l’autre est la partie qui reste à découvrir de nous, à aimer, à comprendre pour atteindre une complétude encore jamais égalée. Pour cela il n’y a ni dogmes, ni interdits. Nos âmes et nos cœurs sont nos seuls maîtres et l’Amour seul en est la Loi ! »

La jeune femme fait alors une pause, pendant laquelle elle semble réfléchir à la suite de ce qu’elle veut me dire, puis, elle reprend avec une grande limpidité :

« L’Amour ici est différent, sur bien des points de ce que connaissent les habitants de la Terre… Il ne change pas au fil de nos émotions. Par exemple, il ne nous est pas possible d’aimer passionnément, puis de haïr quelque temps plus tard et ce, avec autant de force la même personne. Nous ne l’aimons pas parce qu’elle appartient à notre clan ou à notre famille de chair, et lorsque par une reconnaissance mutuelle, nous décidons de passer notre vie avec un être de sexe opposé, ce n’est jamais par besoin ou par nécessité.

Ce qui nous attire, nous pousse l’un vers l’autre n’est jamais un élément extérieur à nous. Cela ne peut venir ni de notre éducation, ni d’une obligation familiale, ni d’un manque intérieur que nous cherchons désespérément à combler, comme nous le constatons lorsque nous vous étudions. Nos choix ne sont dictés ni par des révoltes, ni par des contraintes ; Il n’y a aucune volonté de fonder un foyer pour faire comme tout le monde, ou selon telle ou telle tradition…non ! Cela n’existe pas ici. »

La voix de notre hôtesse se fait un peu plus nostalgique, et je crois percevoir une pointe de tristesse en elle.

« Je ne suis pas triste, mais un peu surprise lorsque j’étudie les comportements en couple des êtres de la planète Terre. Je suis étonnée du nombre de personnes qui se lient sans trop savoir pourquoi, qui s’accouplent par convention ou pour faire comme les autres et par celles, très nombreuses, qui ne sont guidées que par des pulsions momentanées. »

Djarwa d’une voix profonde continue :

« Nous savons bien sûr que dans tout cela il n’y a pas de hasard, et que l’âme, aussi désordonnée soit-elle, choisit un itinéraire qui lui ressemble et qui convient à sa route ; Mais nous ne pouvons pourtant éviter de penser à ce que serait l’Amour des couples, si vous acceptiez un instant d’ouvrir votre cœur, et non de masquer vos manques et vos incapacités sous une apparence d’Amour.

Combien de fois regardons-nous, sur les écrans de nos salles d’enseignement ou de nos vaisseaux, des scènes de vie sur Terre, où l’autre est simplement là pour combler les besoins et les carences de son partenaire ! Ici, nous considérons cela comme une proposition d’emprisonnement qui, tôt ou tard, mène à une impasse.

Mais voyons plutôt ce qui se passe ici, car derrière l’impasse il y a toujours une issue ! »

Notre hôte qui jusqu’à présent ne disait mot, semble prêt à s’exprimer. II est assis face à moi en lotus, ses longs membres repliés sous lui.

« Lorsque j’ai rencontré la compagne qui est avec moi aujourd’hui, il s’est passé quelque chose de très particulier. Nous étions assis tous deux dans l’une de nos salles de cours, écoutant l’enseignant qui nous proposait quelque pratique psychique, lorsque tout à coup, chacune de mes cellules s’est mise à vibrer. Le mot est difficile à traduire en langage quel qu’il soit, car il s’agit là d’une sensation très fine, mais celui qui l’éprouve sait exactement ce que cela veut dire.

J’avais depuis un certain temps, une affinité avec cette jeune femme et nous partagions souvent les messages de notre âme et de notre cœur ; mais cette fois, je savais qu’il s’agissait de quelque chose de très important. Le cours se déroula, et je sortis car je ne pouvais fixer mon attention suffisamment, ce qui est rare en ce qui me concerne. J’attendis avec patience que ma compagne ait fini son cours et très vite je lui fis part du message contenu dans mon cœur.

Dans son regard, je compris aussitôt que mon amour était partagé, et à cet instant précis je sentis mon cœur s’agrandir, s’élargir, s’expanser dans toutes les directions ! Cet amour nous enveloppait mais il cessait de nous appartenir : il était tellement vaste qu’il englobait tout, il était le Tout sans en exclure la moindre parcelle… Je ne peux parler pour mon amie, mais je sais qu’ici c’est de cette façon que nous connaissons une facette de l’Amour… Dans un premier temps, cela se fait d’une manière plus personnelle, un peu comme si chacune de nos cellules chantait puis, si cet amour est complet, il s’étend à toute forme de création et de créature !

Ne croyez pas que ceci puisse durer longtemps, non, c’est un chant qui vole avec rapidité vers le Grand Tout, pour revenir aussitôt et nourrir son destinataire en retour. C’est une Initiation Majeure et c’est Elle que nous vivons toutes les fois où notre cœur s’expanse à l’infini. »

L’être s’arrête, tandis que notre hôtesse, aux longs cheveux clairs, ajoute :

« Lorsque nous choisissons l’un et l’autre de vivre ensemble, nous sommes conscients du respect et de la liberté que nous nous engageons à préserver l’un chez l’autre et l’un pour l’autre. Mais là encore, le mot Liberté n’a pas toujours le sens que les habitants de la Terre lui donnent parfois. Ici, liberté ne signifie pas agir sans l’autre, ou aux dépens des autres. Notre sens de la liberté touche plus à l’intégrité, au respect profond de ce qu’est notre partenaire et à l’Amour de la Vie. Il n’y a aucun interdit parce que cela ne nous servirait pas. Nous pouvons, ensemble ou séparément, expérimenter ce qui nous semble important pour la croissance de notre amour. Cela n’a rien d’égoïste et nous ne transgressons aucune des Grandes Lois de la Vie. Nous savons par exemple, que la sexualité sans amour laisse un être vidé de ses forces et de son âme… Nous avons étudié certains comportements humains, où l’avidité sexuelle laisse croire que la sexualité débridée est indispensable à l’évolution de l’homme.

Au risque de choquer, nous pouvons dire que c’est un passage nécessaire dans l’évolution de la planète Terre, car les interdits, les lois restrictives qui ont fait du corps physique un mal, nécessaire à l’unique reproduction, ont appelé cet état actuel où les barrières explosent enfin !

L’Homme a oublié que le corps est le temple de son âme. Il a simplement oublié que chacun des éléments de son corps est à l’image du cosmos et que l’infiniment petit est contenu dans l’infiniment grand. Tout ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas… Dans la Matière souffle l’Esprit, et l’Esprit lui-même contient une parcelle du dense. L’homme et la femme ne sont pas des opposés mais des compléments. Par l’union de leurs corps, de leurs âmes, de leurs esprits, ils créent la Vie. L’union de leur Amour est Création, et à l’image de Dieu ils créent, quel que soit le plan sur lequel cela se fait.

La division, la séparation n’ont que trop duré sur la planète Terre, et les humains récoltent maintenant les résultats d’interdits qui ont été semés depuis des temps et des temps… Mais viendra un jour où l’Homme retrouvera la splendeur de l’Union sur tous les plans de son être ! À ce moment-là, ses créations seront de l’Amour densifié, que ce soit sur un plan physique, psychique, intellectuel ou autre, et dès ce moment, une partie des nœuds qui entravent l’avance de l’humanité prendra fin. Ce temps peut être aujourd’hui même, si vous le voulez…Mais le voulez-vous vraiment ? »

Je suis confuse et ne sais que dire ; D’ailleurs je n’ai rien à dire, tant tout cela est évident, et Sumalta me pose avec douceur et affection la main sur l’épaule, ce qui a pour effet de me détendre aussitôt.

« D’où viennent ces blocages, ces divisions, ces interdits, sont les seules questions qui me viennent à l’esprit ? »

« De deux sources essentielles, me répond Sumalta dans un sourire rassurant : l’une est extérieure à l’homme et vient de très loin, d’il y a très longtemps, de l’époque où des êtres ont commencé à convoiter la planète et ses habitants. Mais pour qu’ils puissent faire régner la dualité sur Terre jusque dans l’Amour qui est Unité, il fallait que les cœurs des humains soient d’accord, ou du moins qu’en eux l’unité soit incomplète. Ces êtres de planètes lointaines savaient qu’ils trouveraient des partenaires terrestres pour appliquer et faire appliquer leurs lois de division. Ils jouèrent sur l’orgueil, la vanité, le pouvoir… Et les humains s’asservirent entre eux. Les femmes, moins fortes physiquement, furent soumises aux hommes, le sexe fut un objet tabou et donc convoité, la sexualité fut considérée comme œuvre du démon et ceux qui détenaient un pouvoir religieux inculquèrent que seule, la chasteté conduisait à l’illumination ou à la sainteté.

Le Démon n’était pourtant pas là où on le croyait. D’interdit en interdit, les humains crurent vraiment que tout ce qui touchait au physique éloignait du ciel… La séparation ainsi faite permettait alors à toutes les lois de division de régner. Une partie de l’Homme s’endormit peu à peu, permettant à un mental froid et duel de gérer la Création.

C’était sans compter sur le pouvoir de l’Amour, qui au-delà des interdits et des lois humaines, essayait de réveiller le cœur assoupi des humains.

Aujourd’hui, la Terre est prête à prendre un grand essor et ses habitants aussi. L’Humain est essentiellement bon, et si souvent il a cru perdre sa route, il y a toujours en lui l’étincelle de l’Amour qui veille, et qui le réveille à chaque étape du chemin qui est sien.

Ce que nous avons appris en regardant vivre les Hommes de la Terre, c’est que l’Amour reste présent en vous, au-delà de tout ce qui peut arriver. Aussi sombres que soient vos vies, l’espoir, comme une petite goutte de lumière, est toujours là. Nous savons que dès que vous en aurez conscience, vous pourrez la faire grandir cette lumière, car c’est elle qui en vous transformera l’impossible en possible. »

Le Sage n’est plus avec nous et c’est avec les deux couples que je me dirige vers une autre pièce de la maison. Là, comme dans la plupart des habitations, un écran géant occupe l’un des murs. Nous prenons place face à lui, tandis que mes amis et les hôtes continuent de m’expliquer :

« Ce que tu vas voir ici concerne un épisode très bref de nos vies de couples, mais il ne manque pas d’intérêt ! »

La pièce prend une atmosphère étrange aux couleurs hypnotiques et peu à peu, l’image qui se forme dépasse les limites de l’écran, pour donner la sensation de nous inclure dans la scène qui commence.

Un couple est là que je n’ai encore jamais vu. Il se promène tendrement enlacé le long d’une plage de sable fin, lorsque tout à coup l’homme laisse sa compagne pour se diriger vers l’eau bleue qui s’offre à lui. Rien d’étonnant jusque-là et j’attends… Les deux Êtres sont nus et la voix de Sumalta pénètre en moi pour me murmurer :

« Ici, nous n’avons aucune honte de nos corps et nous avons parfois des difficultés à comprendre vos réactions de pudeur comme vous l’appelez. »

C’est alors que l’homme surgit des flots et se dirige vers sa compagne qui prend la fuite en riant. Les deux êtres s’enlacent dans un jeu amoureux, roulent sur le sable fin dans un éclat de rire et je ne vois rien d’autre que des amants joyeux quand soudainement tout devient silencieux. Les deux Êtres sont maintenant face à face, distants de quelques mètres l’un de l’autre. Dans leur regard, il y a l’Amour… Peu à peu, de leur centre sacré (second chakra), de divers endroits de leur corps, de leur cœur, de leur tête, de leur sexe, de longues bandes de lumière virevoltent autour d’eux. Cette danse sacrée se propage en eux comme une onde de joie et leurs corps dansent dans une extase infinie ! Cet orgasme à distance est d’une beauté, d’une plénitude, d’une joie difficiles à imaginer. Le mot sacré est sans doute à cet instant le seul qui me parvienne.

Sur le sable à présent, il ne reste que les deux corps étendus l’un près de l’autre dans une détente absolue.

L’écran s’éteint et j’entends la voix de Sumalta qui reprend au fond de moi :

« Ce que tu as vu est l’une des manifestations de l’Amour. Sur Terre, des liens identiques et subtils se créent entre tous les êtres avec lesquels il y a un contact affectif. Seulement, vous ne les voyez pas et souvent même, vous ne les sentez pas. Il existe des milliers de liens avec des formes et des qualités différentes. Les uns sont bénéfiques, les autres peuvent être nocifs et vous en resterez dépendants aussi longtemps que vous ignorerez leur existence. Dis simplement aux hommes de la Terre que tous les êtres humains ont des liens entre eux qui ne dépendent pas de la proximité physique, ni de la vie, ni de la mort. Ces liens qui relient deux êtres sont parfois d’amour, mais ils peuvent aussi être de dépendance ou de soumission, d’agressivité ou de haine et les amoureux ne sont pas seuls à en créer. »

« Vous parlez de ce que je viens de voir comme l’une des manifestations de l’Amour. Cela veut-il dire qu’il y en a d’autres, et lesquelles ? »

Notre hôte prend alors la parole :

« Crois-tu réellement que les enfants ici naissent dans les roses ou dans les choux selon l’expression de la Terre ? »

Dans son sourire, je devine un enjouement juvénile et une pointe d’humour… Il continue sans attendre de réponse de ma part :

« La planète Vénus est l’école par excellence pour tout ce qui touche à la sensualité, aux arts et à l’amour. Nous ne sommes pas insensibles à la courbe d’un dos, au velouté de la peau, à la douceur d’une caresse, à la chaleur d’un baiser. La Beauté est, pour nous tous ici, un élément qui fait partie intégrante de notre vie et l’amour sur le plan physique est l’une de ses composantes. Lorsque nous enlaçons nos corps pour qu’ils ne deviennent qu’un, lorsque à travers cette fusion sacrée nous atteignons à l’Unité primordiale, alors autour de nous se créent des mondes qui sont des mondes d’amour. Ils s’échappent de nous comme de petites étincelles de lumière qui peu à peu prennent forme et deviennent autonomes. D’autres fois, des entités qui ont prévu de s’incarner chez nous utilisent ces rampes de lumière pour densifier leurs cellules. Mais quelle importance ! L’Amour sera toujours le jaillissement de la Vie, sous quelque forme que ce soit.

L’Amour physique n’est jamais seul et il permet de redonner la divinité à chacune de nos cellules. Par l’intermédiaire des caresses, des baisers, des paroles aussi nous faisons ressortir ce qu’il y a de plus beau en chacun et c’est alors que ce qu’on appelait défaut devient qualité. Tout, absolument tout, a de la Beauté pour celui qui le perçoit ainsi, et celui qui se voit beau dans le regard de l’autre le devient aussitôt… N’est-ce pas aussi une facette de l’Amour ?

L’extase n’est pas réservée, comme certains pourraient le croire aux ascètes ou aux abstinents de la sexualité ! Il existe plusieurs façons d’atteindre l’état de grâce dont font mention certains de vos écrits. L’amour physique, lorsqu’il est accompagné de l’Amour envers un être et envers la Vie, y mène assurément. Lorsque nos corps sont enlacés dans une étreinte sublime, nous savons que nous montons à travers les douze portes qui le composent, et qu’à chacun de ces passages nous traversons un état de nous-mêmes qui nous conduit à la Divinité. Que cette Divinité soit en nous ou hors de nous n’a aucune importance, car nous ne pouvons réellement dissocier cela. Mais je vais ajouter un élément, car pour atteindre cet état il est quelque chose que vous ne pouvez éviter. »

Notre hôte s’arrête quelques instants, le temps de me laisser peut-être percevoir un embryon de réponse.

« L’engagement ! » Mon exclamation le fait sourire :

« En effet, l’engagement doit être absolu, complet sur tous les plans, ce qui, je crois savoir, n’est pas facile sur Terre. Atteindre à l’extase demande une présence, un amour total. Vous ne pouvez agir mécaniquement en pensant à autre chose, car chaque porte demande une présence immédiate que ce soit sur le plan physique, intellectuel, affectif ou autre. S’offrir, c’est s’ouvrir sans crainte d’être touché, c’est être vulnérable et atteint. Cela demande une grande confiance et une force intérieure pour que l’abandon ait lieu et que la vacuité soit ! »

Je pense à l’homme que j’aime et avec lequel j’aimerais réussir tout cela, et je souris :

« Y a-t-il des divorces et des séparations sur cette planète : et que deviennent ceux qui n’ont pas envie d’être en couple ? »

Dans le silence qui suit ma question je saisis une musique qui n’est pas celle de la nature. Elle doit être présente depuis le début de mon arrivée, mais je ne la perçois réellement qu’en cet instant.

La réponse incisive et précise vient de Djarwa :

« II ne peut y avoir de divorce là où il n’y a pas de mariage ! Cette institution qui fut créée très artificiellement ne concerne que la planète Terre. Nous n’avons pas de biens à protéger, d’héritages matériels à transmettre puisque rien ne nous appartient au sens où vous l’entendez. Légaliser une Union n’a aucun sens pour nous, quels que soient les textes ; L’autre ne nous appartient pas et aucune loi ne pourra changer cela !

Après quelques instants, Djarwa continue :

« Par contre, nous célébrons l’Union d’une manière tout à fait symbolique, et des êtres que nous estimons et que nous aimons y participent joyeusement. Ceci est essentiel à nos yeux, car ce que nous symbolisons à travers des gestes et des mots, prendra corps dans tous les plans, de notre planète et de nous-mêmes, des plus physiques aux plus subtils. Nous pourrions parler de célébration, non pas au sens religieux du terme mais au sens symbolique porteur de joie. Nous n’avons pas de prêtres comme sur Terre, mais il est des êtres qui sont des sages dans le vaste domaine de l’avance des religions sur Terre. Ils connaissent le sens des symboles et de certains rites. Mais là encore, le mot rite est trop restrictif dans le sens actuel que lui donnent les hommes de la Terre. Notre religion, si l’on veut employer ce mot, c’est cheminer chaque jour un peu plus vers le Grand Soleil de notre cœur, pour y découvrir un Amour qui ne peut se quantifier, se décrire, au risque de le limiter. C’est connaître les grandes Lois de l’Univers qu’aucun homme ne peut dicter ni diriger. .. C’est peu à peu dépasser ce qui a un nom et une forme, pour aller vers le Sans Nom. C’est nous dépouiller de nos écailles pour rejoindre notre Essence.

Se séparer, se quitter est parfois possible mais nous ne le faisons pas par dégoût ou par colère, car nous savons tous que ce qui a été réveillé en nous par l’autre demande à être soigné puis guéri, avant d’entamer autre chose quelle qu’elle soit. Nous ne pouvons fuir des aspects de nous que nous ne supportons pas, vous le savez aussi : il nous faut les résoudre ; Si nous le faisons, alors nous acceptons de voir ces aspects nous suivre jusqu’à leur complète dissolution. »

« Il me semble que sur Terre nous commençons à percevoir cela aussi, ne puis-je m’empêcher de m’exclamer ! »

« En effet, acquiesce Djarwa, mais ici la séparation a lieu lorsque deux êtres ont fini ce qu’ils avaient prévu d’accomplir ensemble. À ce moment-là, l’Amour qui les lie peut les réunir à nouveau pour un nouveau périple, sinon ils s’acheminent l’un et l’autre vers un avenir différent. Cela n’occasionne pas de déchirure ni de blessure, car il n’y a dans cet acte ni colère ni agressivité, ni sentiment d’échec ou de dévalorisation ; Et les enfants s’il y en a, sont assez adultes pour comprendre qu’aucune vie n’appartient à une autre, sans un consentement mutuel. De toute façon, l’enfance est ici de courte durée, notamment eu égard à la longévité sur notre planète qui peut s’étendre sur plusieurs centaines de vos années.

Donner naissance à un enfant n’est d’ailleurs pas le but de vie des couples sur cette planète. La Création est à tous les niveaux et sous différentes formes. Des mondes complets sont créés par nos actes et nos pensées et nous sommes conscients d’en être aussi les créateurs, géniteurs et parents. Sur Terre, vous pensez bien souvent que donner naissance à un enfant est la seule création possible et la seule raison de vivre. Vous voyez en cela une initiation, et pourtant : combien sont parmi vous des créateurs conscients et aimants ? La Vie est partout et nous pouvons lui donner corps à chaque instant, quel qu’il soit. Je sais combien la fierté parentale est grande sur la planète Terre, mais cet acte de prêter des éléments pour qu’une Vie puisse éclore est à la portée de tous, conscients ou non, aimants ou non ! Parfois, des êtres ne sont parents que par les éléments génétiques qu’ils apportent, mais ils sont tellement fiers de leur création qu’ils l’attachent par des liens de dépendance qui n’ont rien à voir avec l’Amour. Ils tournent en rond autour d’eux-mêmes en abandonnant le monde, leur monde, au détriment de ce qu’ils croient souvent leur appartenir. Si vous saviez combien de vies autres vous créez parfois de manière insensée, inconsidérée, combien de mondes sont aussi vos créations laissées à l’abandon, vous ne vous fixeriez pas autant sur ce que vous croyez une partie de vous et qui pourtant ne sera jamais vous.

Tout ce que vous créez dans l’Amour, par Amour et avec conscience est une véritable Initiation. Le reste n’est que supposition et verbiage. La Vie qui veut s’incarner dans un corps trouve toujours le moyen d’y arriver. Vous êtes le prétexte, l’occasion de ce voyage vers la matière, mais celui qui reçoit la véritable initiation est celui qui s’incarne. Nous savons que nous sommes là pour aider des êtres à venir et à avancer, mais jamais nous ne tirons de cet acte un orgueil quelconque, ni d’obligation. Lorsque d’un commun accord, nous accueillons un être chez nous, nous lui accordons toute notre attention et nous lui donnons toute son importance, mais en cela il n’y a ni fierté ni culpabilité. Les liens qui se créent sont parfois très forts, d’autres fois, très passagers, mais cela n’a rien à voir avec l’acte de créer ni avec une quelconque nécessité. »

Tout est tout à coup très calme et j’entends à nouveau cette musique que je ne saurais définir, mais qui apporte une nourriture bienfaisante à mon âme.

« La musique, comme toutes les formes d’art, est très présente chez nous. »

C’est la voix de mon hôtesse qui rompt cet instant musical et poursuit :

« Elle apaise nos sens ou au contraire les amplifie, dans l’acte d’Amour par exemple. Elle se glisse en nos âmes et nos corps telle une onde de joie, et ouvre les portes de la Vie en nous pour y intensifier l’impact de l’acte Sacré.

Les sons que nous émettons viennent de nos organes vocaux, mais parfois nous utilisons des instruments qui pourraient par certains aspects ressembler à vos lyres. Les cordes sont cependant de la lumière densifiée et les diverses couleurs qui les composent donnent une infinie variété. D’autres instruments sont créés sur ce même principe et nous participons à de petits rassemblements musicaux que nous apprécions beaucoup… Écoute et regarde avec attention. »

J’entends toujours ces sons mélodieux tout en essayant, cette fois, d’en percevoir la qualité. Mon mental qui veut savoir m’empêche en définitive de recevoir en moi ce qui est émis par ces sons et d’en apprécier toutes les possibilités. Je m’en aperçois rapidement, et à nouveau la détente s’installe plus encore que précédemment car cette fois je capte en conscience ce qui se passe en moi. C’est un peu comme si des milliers de petites lumières me pénétraient et me nettoyaient. Un massage subtil et réparateur jusqu’au fond de l’âme, serait peut-être une description plus juste. Mais je renonce à trouver les mots pour décrire l’indescriptible. Je sens derrière moi une présence puissante et rayonnante qui me fait me retourner aussitôt. Un Grand Être en vêtement blanc est là, près de moi. Je ne l’avais pas entendu venir, mais cela ne m’étonne plus guère étant donné la façon légère de se déplacer, ici.

Son sourire bienveillant me met tout de suite en confiance et d’une voix musicale j’entends au plus profond de moi :

« J’aimerais te parler ici de ceux qui ont choisi de vivre seuls. Je dis ont choisi parce qu’en effet, c’est bien le cas. Celui qui vit seul pour des raisons qui lui sont propres, fait une expérience différente mais tout aussi essentielle de ceux qui vivent en couple ou en famille. Ils créent souvent sur un plan plus subtil, et certains parmi eux sont d’un grand niveau de conscience. Leur être entier est voué à des activités planétaires ou interplanétaires et leur temps est consacré à l’ensemble des humanités, et non à quelques-unes. Cela arrive aussi aux couples qui n’ont pas d’enfants et œuvrent dans le même sens.

C’est aussi une question de logique, car les énergies de ces êtres n’étant pas consacrées à quelques personnes privilégiées, peuvent être utilisées de façon plus vaste. La sexualité pour ces êtres seuls existe également, bien que rien ne soit une obligation.

L’essentiel réside dans l’acceptation et la joie de ce que l’on s’est proposé d’accomplir, le reste n’est qu’extérieur à nous. Je sais que d’autres questions te seront posées sur la jalousie, la possessivité, la tromperie. La réponse découle de ce qui t’a été dit précédemment ! Celui qui vit avec nous ne nous appartient pas et nous ne le possédons pas ; Cependant, ne confonds pas cela avec un manque d’engagement comme c’est bien souvent le cas sur Terre. Certains êtres de la planète Terre, prétendent ne pas souffrir de jalousie lorsque leur compagnon ou leur compagne dirige leur amour ailleurs. Il arrive bien souvent que ces êtres, par simple peur de souffrir ne se soient jamais totalement engagés. Ils ne souffriront pas en effet de jalousie, mais atteindront-ils la plénitude et l’expansion de ceux qui n’ont pas peur de dire oui et de dire je t’aime avec tout ce que cela comporte d’ouverture, de fragilité et de Don ?

Aimer sans attendre de retour, sans peur d’être blessé, en ayant confiance en l’autre, ne laisse pas de place à la jalousie.

Sur cette planète et sur toutes celles de la confédération, on ne se trompe pas entre partenaires, car le physique n’est pas la priorité et personne ne reste s’il n’aime pas ou plus.

Il arrive parfois qu’il y ait des amours multiples mais cela reste rare et concerne quelques êtres qui traversent une expérience particulière, avec le consentement de chacun. C’est un peu comme une grande famille d’Amour. L’Amour a différentes facettes et ce sont celles-là que nous pratiquons toujours dans nos vies.

Aimer un enfant, un ami, les animaux, la Vie ou la Nature n’est-ce pas là diverses manières d’exprimer l’Amour ? L’Amour est Un, mais ses manifestations sont multiples. Je n’ai pas de leçons ni d’enseignements à donner, vous n’en avez que trop reçus… Apprenez simplement à goûter aux instants de votre Vie et donnez-leur la dimension de l’Amour ; Alors, votre Vie deviendra comme un grand Soleil et la Vie vous habitera vraiment ! Agissez sans arrière-pensée, sans devoir, sans remords et sans culpabilité, faites de chaque acte un don de joie, décrispez-vous et votre quotidien sera un jeu avec lequel vous aimerez jouer car cela aussi, c’est L’Amour !

Si je vous dis : détendez-vous, bannissez les craintes et les jugements de vos jours et de vos nuits, cela ne signifie pas : ne faites rien et acceptez tout ! Faites simplement de la Vie un jeu dont chaque jour vous apprenez les nouvelles règles. Ces règles changent parfois superficiellement, à vous de bien jouer et de bien les connaître. Si le rire règne dans vos cœurs, l’Amour y aura sa place. Vous vous tracassez souvent inutilement pour un futur qui n’est pas encore là, ou un passé regretté qui n’est plus, tandis que l’instant présent attend de vous que vous lui donniez corps. Aimer s’apprend, et pas à pas chacun découvre, à travers les diverses facettes de l’amour, ce qu’est l’Amour. Un jour arrive où il devient Amour, mais ce jour-là son regard cesse d’être extérieur à lui, il ne sait pas alors qu’il est Amour puisqu’il EST. »

Le grand Être s’est tu, et avec douceur je sens qu’il scrute en moi ce qui pourrait être une ultime question sur le sujet.

« Je comprends que la question de l’homosexualité puisse paraître importante sur Terre. Ici comme tu le sais, tout est possible et nous n’avons aucun interdit. L’Amour est toujours l’Amour quelle que soit sa facette et il arrive que des êtres s’unissent dans leur cœur. Cependant, les mœurs sont très différentes de la Terre. Il n’y a pas d’exaspération de la sexualité, ni quoi que ce soit qui puisse désacraliser l’Amour, qu’il soit sur un plan physique ou subtil. Ce qui diminue, abaisse, avilit, n’existe pas ici, car nous ne connaissons plus, depuis longtemps, les maladies de l’âme qui rongent un être jusqu’à lui faire oublier sa dignité et sa divinité. »

Je sais que celui qui me sourit maintenant n’en dira pas davantage… Je le remercie d’avoir sondé mon âme, et d’un geste où je réunis mes deux mains au niveau du cœur, je le salue.

L’atmosphère du lieu est à la détente, et le petit groupe que nous formons se prépare à partir vers un autre rendez-vous.

Là encore, je suis prête à recevoir tout ce qui pourrait permettre à la Terre et à ses habitants de vivre avec plus encore de conscience, et surtout de Joie.

.

Extrait du livre « Alliance » écrit par Anne Givaudan
Source du texte sur Internet :
fr.scribd.com
Sélection, décompactage pour mise en forme, correction orthographique, édition, annotations en italique : Delta de la Lyre
Photo : freehdw.com

Précisions :
– ce voyage en expansion de conscience, s’effectue sur Vénus où ce qui est décrit existe dans une dimension supérieure à la troisième dimension. C’est pour cela que depuis la Terre qui vibre en troisième dimension nos yeux de chair ne peuvent pas appréhender ou voir quelle que vie que ce soit tant au sein qu’à la surface de Vénus. De ce fait notre science physique déduit qu’il est peu probable qu’une vie intelligente puisse y évoluer puisque son atmosphère est constituée de dioxyde de carbone, d’azote, puis en plus faible quantité de dioxyde de souffre.
– Les types de témoignages concernant Vénus regroupent un socle commun bien précis, ils disposent d’une forte crédibilité puisqu’émanant de personnes aux compétences ou dons qui n’ont rien d’identiques les uns par rapport aux autres : voyages astraux, réception de messages médiumniques, témoignages des contactés sur Terre et ceux invités sur Vénus : et tous témoignent d’à peu près la même chose.
– La matrice peut toujours nous jouer des tours en nous montrant ce qu’elle aurait bien envi de nous présenter. Il ne faut pas omettre cette éventualité !

Anne Givaudan