Les filtres et la manifestation

Salutations à tous,

Me revoilà, de nouveau disponible, pour partager avec vous un nouveau volet des enseignements que j’ai pu intégrer au cours de mon cheminement spirituel et de ma pratique d’accompagnement individuel des dernières années. Aujourd’hui, j’aimerais échanger avec vous sur le thème de la manifestation, en lien avec les filtres que nous portons tous, consciemment ou inconsciemment, à des degrés divers.

Mon travail m’amène à entendre les gens me présenter leur univers personnel. Je vois comment ils perçoivent la vie à travers les événements qu’ils manifestent dans leur quotidien. En observant ces situations, je comprends ce que sont leurs émanations, je vois ce qu’ils projettent d’eux vers le monde extérieur.

Nous sommes tous des créateurs. À chaque instant de notre vie, nous participons à modeler notre futur à l’image de nos émanations présentes. Que nous en soyons conscients ou non, nous créons notre vie à chaque instant. Ce processus est sans fin, il est ce que nous sommes, c’est notre nature divine en mouvement.

L’ennui est que plusieurs aspects de nous créent en parallèle, selon des réalités et des enjeux qui leur sont propres. Cela amène une confusion dans nos émanations, un peu comme des êtres qui rament en sens inverse dans une embarcation. Le bateau avance, mais la direction est incertaine. Cet énoncé concerne d’abord et avant tout les corps émotionnel et mental, souvent associés à l’enfant intérieur, qui fonctionnent différemment de la conscience. Comprendre leur réalité permet de reprendre la direction du navire, car au lieu de subir leur réalité, nous pouvons les accompagner vers leur guérison, leur transformation et leur élévation.

L’impuissance
Depuis le début de mon cheminement spirituel, je n’ai personnellement jamais rencontré un être réellement impuissant. L’impuissance, si souvent ressentie par les gens qui essaient «très fort» de changer leur vie mais qui n’y arrivent pas, est en soit l’une des expressions les plus évidentes de ce pouvoir qui habite chacun d’entre nous.

Mon rôle d’accompagnant consiste à créer un pont entre l’inconscient et la conscience, pour faciliter une circulation énergétique et une transformation des situations plus lourdes. Ceci permet d’amplifier la qualité de la présence à soi-même, et nécessairement, l’amour propre.

C’est à partir de sa toute-puissance qu’un être peut annuler son propre pouvoir et s’interdire la transformation d’une situation ou d’un état. Aucun être extérieur n’a ce pouvoir. Nous sommes les seuls responsables de tout ce que nous créons dans notre vie, consciemment ou – et c’est surtout là le problème – inconsciemment. Car même si un être n’a plus en main les rênes de sa vie, du moins en apparence, il n’en demeure pas moins l’ultime maître d’œuvre.

De par son rôle, l’Univers amplifie tout ce qu’un être porte à son attention. Si celui-ci résiste à une situation qu’il veut fuir, l’Univers recevra alors la «commande» d’amplifier l’élément qui crée la résistance, car là est dirigé l’attention de l’être. Consciemment, il aura l’impression de chercher à aller dans une direction, mais inconsciemment, il voudra plutôt fuir ce qui le perturbe. Énergétiquement, cela sollicitera son attention. Même s’il n’en a pas conscience, il participera à maintenir la situation en place jusqu’à ce qu’il transforme son regard sur l’élément qui le perturbe et choisisse de le contempler au lieu de le fuir.

L’appel ou la fuite
Puisque la nuance est subtile et souvent inconsciente, comment faire la différence entre un souhait réel d’aller de l’avant et une envie de fuir un élément perturbateur? Par exemple, si je ressens l’élan de créer un nouveau travail dans ma vie, est-ce lié à un appel intérieur profond ou à une situation perturbatrice que je vis dans mon travail actuel et que je cherche à fuir (ex : un patron trop dérangeant)? Pour répondre à cette question, le premier élément à observer est le pouvoir que j’ai à transformer la situation. Suis-je «entendu» dans l’Univers avec ma demande ou ai-je plutôt l’impression que rien ne bouge?

Si la situation semble stagner, il se peut que je sois simplement invité à la patience, car l’Univers fonctionne par cycles, à l’image des lunes qui deviennent pleines tous les 28 jours. Mais il se peut également que je sois placé devant un élément qui me reflète extérieurement un aspect non pacifié de moi qui cherche ma lumière, qui cherche mon attention. Dans ces conditions, l’Univers ne pourrait collaborer à créer une résolution de la situation sans qu’une guérison n’ait préalablement lieu. Au contraire, il va plutôt amplifier la problématique pour qu’elle ne puisse plus échapper au radar de la conscience. C’est le rôle que l’Âme lui demande de jouer. S’il agissait autrement et tentait de nous «sauver», l’Univers enfreindrait la volonté de l’Âme d’évoluer. Cette dernière cherche à devenir maître de toutes ses émanations, conscientes et inconscientes, et non à satisfaire les désirs de la personnalité.

L’alliance universelle
Si l’Univers collaborait à créer une transformation réelle dans des conditions qui ne seraient pas alignées avec les émanations d’un être, le principe même de notre divinité serait en déséquilibre. Car comment pourrions-nous proclamer notre alliance universelle et notre pouvoir créateur si, en même temps, nous n’étions pas responsables de toutes nos émanations? Comment pourrions-nous demander à l’Univers de ne retenir de nous que nos intentions lumineuses, tout en évacuant celles qui nous contrarient. Ce faisant, l’Univers se présenterait comme un juge, dans une dimension conditionnelle et limitée, en assumant notre pouvoir créateur à notre place, pour compenser notre inaptitude à le faire.

Que nous le voulions ou non, nous sommes tous «condamnés» à redevenir les dieux créateurs que nous sommes, les maîtres souverains de notre existence. Nous ne pouvons échapper à ce destin, car cela est notre nature. Mais puisque le temps n’existe pas au niveau universel, nous sommes les seuls à souffrir du prolongement de la sensation de séparation ressentie. De son côté, l’Univers sait qui nous sommes et il sait que tôt ou tard, nous «reviendrons à la maison». Pour l’Univers, nous n’avons jamais réellement quitté. Seule l’illusion de la séparation nous fait croire l’inverse.

Nous ne voudrions pas d’un Univers qui réduirait notre pouvoir créateur de façon arbitraire, sous prétexte qu’il est parfois utilisé pour nous piéger et nous limiter. Son rôle n’est pas de nous infantiliser ni de nous prendre en pitié, mais de nous pousser à devenir maîtres de toutes nos émanations et d’en assumer pleinement leurs orientations. Sa façon de nous accompagner dans l’expérience de séparation consiste à nous pousser vers la maîtrise. C’est le mandat que nous lui avons donné.

Première sensation vécue
L’incarnation n’est pas accompagnée d’un manuel de l’utilisateur. Qu’on le veuille ou non, la première sensation vécue par tous les êtres qui s’incarnent sur Terre en est une de séparation. Il est impossible de se préparer à cette sensation, elle est un choc pour quiconque s’aventure dans la 3 e dimension. Une fois incarné, le malaise créé par la séparation nous pousse à chercher par tous les moyens à nous unir aux autres.

La première relation avec ces «autres» est en lien avec les parents biologiques. En construisant notre relation avec eux, et éventuellement avec les autres autour, nous réintroduisons graduellement en nous une sensation d’union. Et le rôle de l’Univers est de collaborer à nous faire ressentir, petit à petit, que nous ne sommes pas séparés, que nous ne l’avons jamais été. Et dans cette sensation d’union avec l’extérieur, l’une des premières choses que nous apprenons est que nos pensées créent, qu’elles ont un impact sur le monde. Cela est LA découverte que tout être est appelé à faire dans l’incarnation, que ce soit dans cette vie ou une autre. C’est ce qui lui permet de comprendre que l’intérieur n’est pas séparé de l’extérieur.

Cheminement spirituel
C’est à partir de cette conception unifiée de la vie que ce que nous nommons le «cheminement spirituel» peut prendre réellement forme. Nous apprenons alors que nous faisons partie intégrante d’un univers d’amour unifié, que nous n’en sommes pas séparés. Nous cheminons tous graduellement vers cette réalisation. Mais à partir du moment où ce parcours s’effectue consciemment, il devient le moteur de toutes les ouvertures qui pourront par la suite se mettre en place. Quand nous réalisons que nous influençons l’extérieur par nos émanations, nous voulons découvrir l’énergie qui se cache derrière ce pouvoir, et c’est là que la curiosité laisse place au véritable parcours initiatique.

Plus le rythme vibratoire planétaire s’accélère – comme c’est le cas actuellement sur Terre – plus le délai entre la pensée et sa manifestation concrète est court. Ainsi, nous sommes de plus en plus exposés au lien qui existe entre nos émanations et leurs répercussions sur l’extérieur. C’est ainsi qu’à sa manière, l’Univers collabore à nous rappeler notre nature de créateurs divins.

Même si, au départ, nous pouvons avoir l’impression de subir nos pensées parfois destructrices, nous sommes forcés d’en observer les répercussions concrètes. À partir de cette réalisation, nous pouvons choisir d’entreprendre le parcours spirituel qui nous permettra de devenir maîtres de notre vie, en apprenant à orienter consciemment nos pensées, nos émanations.

Le rôle des parents
Bien sûr, des parents conscients aideront leurs enfants à le devenir. L’influence extérieure qu’ils représentent est le premier point de contact avec la vie terrestre. Plus l’accueil sera amoureux et inconditionnel, plus l’enfant sera invité à se rappeler de sa nature universelle unifiée, au lieu de chercher à s’adapter à ce que l’on attend de lui pour être aimé. Mais là encore, il faudra reconnaître que nous choisissons nos parents, tout comme nous choisissons une profession où nous pourrons nous épanouir. Quand une Âme se réincarne, son potentiel d’ouverture spirituelle «de naissance» est en lien direct avec l’ouverture qui a été créé dans sa précédente incarnation. S’il est vrai que nous oublions nos vies passées, il existe un fil conducteur qui les relie entre elles. Cela permet aux acquis de suivre d’une incarnation à l’autre. Autrement, il n’y aurait pas d’évolution possible.

Le choix des parents ne se fait donc pas à partir de la personnalité ni des désirs humains, mais à partir de l’Âme et de ses enjeux d’évolution. Nous choisissons ainsi un milieu d’accueil qui sera favorable aux acquis que nous souhaitons intégrer dans l’incarnation. Les influences reçues, même en bas âge, font donc aussi partie des choix de l’Âme qui les aura magnétisées, en sachant qu’ils serviront son évolution.

Bien qu’intéressant pour la conscience, l’évolution ne consiste pas à chercher à comprendre pourquoi une situation nous arrive (ou nous est arrivée) – ce qui a parfois tendance à éveiller de la culpabilité ou une sensation d’impuissance – mais plutôt à chercher à la pacifier en transformant son regard sur elle. Au lieu de nous sentir victimes, nous chercherons à nous reconnaître comme étant le créateur de toutes les situations que nous expérimentons, et par le fait même, nous demanderons à être éclairés sur ce que cette situation nous présente. Que me reflète-t-elle de moi-même que je n’arrive pas à voir et qui cherche toute mon attention aujourd’hui?

Les émotions et le monde extérieur
Dans mon dernier écrit, j’ai beaucoup parlé du corps émotionnel, souvent associé à l’enfant intérieur, et de la nécessité de le rencontrer comme si nous étions son confident (voir autre texte). Lui permettre d’exprimer les émotions ressenties est la première étape, aussi la plus importante, pour permettre la guérison. Un corps émotionnel en déséquilibre aura nécessairement un impact sur le corps physique et sa vitalité. Dans l’incarnation, avoir une hygiène émotionnelle saine est le premier pas qui conduit un être vers sa maîtrise.

Lorsqu’une émotion perdure, il faut se poser la question si nous sommes réellement en contact avec elle et notre corps physique durant l’expérience. Je rencontre souvent des gens qui me disent être submergés par des émotions ressenties et avoir l’impression qu’elles n’auront pas de fin. Ils ont l’impression qu’elle n’arrêtera jamais, qu’ils n’en verront jamais la finalité. Comprenons ensemble que ressentir une émotion est une expérience qui ne dure que quelques secondes, une ou deux minutes tout au plus. Au-delà de ce temps, nous ne sommes plus en contact avec elle. Le meilleur moyen pour ne pas sentir une émotion est de «sortir de son corps».

Être dans son corps
Vous seriez étonnés de constater combien de gens ne sont pas dans leur corps, même s’ils sont bien vivants et qu’ils respirent. En fait, chacun d’entre nous, à des degrés divers, expérimente des moments où nous ne voulons plus ressentir notre corps physique. L’incarnation nous fait trop souffrir. Si nous n’y sommes pas attentifs, cette situation nous poussera à «commander» à notre force vitale de se dissocier du corps physique. C’est ainsi que nous nous déconnectons du corps sans le savoir, par une envie de ne plus sentir la souffrance qui y est associée. Mais l’ennui est que cela entraîne un cercle vicieux qui empêche l’émotion d’être réellement ressentie, et par le fait même, transmutée. L’être aura alors l’impression de subir son état, et son émotion se stockera dans le corps émotionnel au lieu de circuler en lui. Le plexus solaire sera alors en déséquilibre et un malaise physique se fera sentir, parfois même des vertiges.

Quand une émotion perdure, pratiquer une respiration profonde, ralentie et soutenue est le meilleur moyen de la faire circuler. Cela amplifie la qualité de présence à soi, à son corps physique, et nécessairement, à son corps émotionnel. C’est le meilleur moyen pour permettre à une émotion d’être transmutée par le feu de son intensité créatrice, symbolisée par le Graal intérieur (centre énergétique situé au niveau du hara, sous le nombril). Il n’est pas nécessaire de focusser sur l’émotion, il faut surtout s’assurer d’être présent à soi durant la rencontre. Le corps émotionnel sait comment relâcher les tensions, il a simplement besoin que nous y soyons présents, que nous l’accompagnions durant le processus.

Le corps émotionnel est un aspect de nous qui perçoit la vie à travers les sensations. Il n’a pas un cheminement spirituel comme le nôtre, il évolue en parallèle. Son rôle est de ressentir les émotions associées aux expériences vécues, pas d’en comprendre le sens ni l’origine. Il n’interprète pas les expériences d’un point de vue spirituel, il vit les émotions qui y sont associées.

Cette nuance, en apparence banale, est fondamentale, car elle nous amène à comprendre qu’on ne peut pas intellectualiser le corps émotionnel. Par exemple, on ne peut pas lui expliquer que la violence que l’on a vécue étant jeune était due à un karma que nous avons créé dans une autre vie ou à une blessure que portait notre «bourreau». Notre conscience pourra le comprendre, mais pas le corps émotionnel. Son rôle est de ressentir la vie avec toutes ses nuances, pas de la spiritualiser.

Tenter de se convaincre
Si je vous partage ceci, c’est parce que je rencontre souvent des gens qui intellectualisent leur corps émotionnel en essayant de dialoguer avec lui, de le convaincre de se transformer. S’ils se sentent petits, ils voudront se convaincre qu’ils sont grands et surs d’eux. S’ils se sentent vulnérables, ils voudront être forts et puissants, etc. Ils interprètent les expériences ressenties d’un point de vue spirituel, en esquivant les émotions qui y sont associées. Très souvent, la situation qui nous embête camoufle une prise de conscience que nous n’arrivons pas à effectuer. C’est pour cela qu’elle est vécue si intensément.

Quand nous prenons conscience de notre pouvoir d’influencer l’extérieur, le piège que plusieurs rencontrent est de focusser très fort pour créer un changement souhaité, au lieu de ressentir d’abord les émotions associées à l’impasse qui est expérimentée. «Un être spirituel n’a pas peur, donc pour être spirituel, je dois m’efforcer de ne pas avoir peur, je dois m’en convaincre». Ou encore, «si j’ai vécu ceci, c’est dû à une expérience karmique que je souhaite voir derrière moi maintenant et je prie pour qu’elle soit terminée».

Toutes ces perspectives sont intéressantes pour la conscience qui évolue, mais le corps émotionnel ne voit pas la vie ainsi. Pour lui, de savoir qu’une situation est karmique ou qu’elle est créée par un conditionnement ne change absolument rien. Si un être a vécu un abus par exemple, son corps émotionnel voudra pleurer l’émotion qui y est associée, pas en comprendre le sens spirituel. Sa contribution à l’expérience consistera à vivre l’émotion qui y est associée pour apprendre et évoluer. C’est sa raison d’être, son mode d’expression.

Ressentir la vie
Le corps émotionnel est l’aspect de nous qui nous permet de ressentir la vie et la matière. Sans lui, les levers de soleil et les rires des enfants n’auraient pas la même saveur. C’est aussi l’aspect de nous qui nous permet d’amplifier la manifestation. Pour l’Univers, vivre l’émotion d’être dans une relation amoureuse, même sans partenaire, et vivre une relation amoureuse, c’est la même chose. Plus un être ajoute la contribution de son corps émotionnel à ses visualisations créatrices, plus celles-ci seront amples et leur manifestation sera accélérée. Le corps émotionnel n’est pas l’ennemi de la matière, il est le moyen que nous avons mis en place pour nous permettre de sentir toute l’intensité de la vie en nous et autour. Devenir maître dans l’incarnation implique nécessairement la maîtrise du corps émotionnel.

Le corps émotionnel n’est pas non plus le nouveau dieu de l’incarnation. Il ne cherche pas à occuper tout l’espace ni à attirer l’attention sur lui. Comme un enfant qui deviendra adulte, il veut trouver SA place et créer une alliance solide avec l’être que nous sommes. Il veut pouvoir partager les sensations ressenties dans les expériences vécues, sans filtre ni retenue. Quand il n’est pas reçu, c’est là qu’il s’ankylose. Il cherchera alors par tous les moyens à se libérer, et la pression intérieure s’intensifiera de plus en plus, comme un enfant qui n’est pas entendu et qui augmentera ses cris. Mais quand il est en équilibre et qu’il peut s’exprimer librement, il voudra accomplir son rôle spécifique.

Après avoir vécu les émotions associées à une situation, il est intéressant de visiter la dimension spirituelle de l’événement pour en comprendre le sens profond et l’origine. Sans être nécessaire à la guérison, cela est souhaitable si l’être a tendance à se complaire dans un état de victime ou d’impuissance. Mais cette étape doit absolument se présenter APRÈS le rendez-vous avec le corps émotionnel. Car si elle sert à intellectualiser l’émotion, cette dernière ne sera pas vécue pleinement et une «cicatrice énergétique» s’installera dans le corps émotionnel, ce qui aura éventuellement un impact sur le corps physique.

Quand une situation est vécue, peu importe laquelle, il est fondamental de vivre d’abord l’émotion qui y est associée. Ensuite, l’étape de la résolution pourra se présenter.

Une émotion ressentie
Dans un ashram que je connais, le Maître renvoyait parfois des résidents «dans le monde», et certains étaient même chassés «à vie» du temple. Les êtres qui vivaient pleinement les émotions qui s’éveillaient en eux suite à ce «rejet» du Maître étaient souvent rappelés dans les jours qui suivaient. J’étais toujours fasciné d’observer comment on pouvait renvoyer quelqu’un à vie d’un lieu, pour ensuite le rappeler quelques jours après, comme si rien ne s’était produit. Humainement parlant, cela ne faisait aucun sens pour moi. Mais au niveau spirituel, je savais que quelque chose de plus important se déroulait derrière.

En parallèle à ceci, j’observais que les êtres qui agissaient comme si l’événement était banal, en se disant que le Maître allait de toute façon les rappeler bientôt comme il l’avait fait pour d’autres, n’étaient jamais rappelés. Au lieu d’entrer en contact avec leurs émotions éveillées, ils intellectualisaient l’expérience et rien ne se produisait. Ils étaient vraiment invités à vivre le rejet, et aucune transformation n’était possible tant que l’émotion n’était pas sincèrement et complètement ressentie. On peut se leurrer soi-même, mais on ne peut pas leurrer l’Univers.

Mon cheminement spirituel m’a amené à distinguer de plus en plus mon corps émotionnel des autres aspects de moi. Je comprends maintenant que cette facette de ma dimension incarnée voit la vie selon son propre univers, selon ses propres balises.

Il m’arrive souvent aujourd’hui de vivre des émotions comme si j’étais le conducteur d’un train. Je me permets de ressentir toute l’intensité des drames que mes émotions me font ressentir, tout en sachant complètement que je ne suis pas cela. Loin d’être submergé par mes émotions, je deviens plutôt observateur de celles-ci. Elles m’apparaissent comme dans une pièce de théâtre à laquelle je serais à la fois l’acteur principal et le metteur en scène. Quand je vis l’émotion, je suis l’acteur sur la scène, mais en même temps, j’ai conscience d’être le metteur en scène qui observe la situation de l’extérieur. Je me surprends même parfois à penser à autre chose, pendant que je vis l’émotion. Je ressens l’énergie qui se dégage de mon plexus solaire, mais je ne m’y identifie pas. Je ne me déconnecte pas non plus de l’émotion, au contraire, je la vis avec beaucoup de présence et d’intensité. Mais en même temps, je sais qu’elle passera. Elle est énergie en mouvement, force vitale en circulation. Elle est impermanente.

De son côté, le corps mental, partenaire du corps émotionnel, emmagasine les conditionnements, les décrets et les mémoires cellulaires. Ces deux corps combinés sont responsables de tous les déséquilibres physiques et psychiques dans l’incarnation. En même temps qu’ils affectent la circulation de l’énergie vitale dans le corps physique, ils créent des filtres qui influencent notre réalité extérieure.

Un échec social
Dans un récent écrit, j’ai raconté que mon père a fait une faillite personnelle alors que j’étais adolescent. À cette époque, la honte ressentie par cet «échec» social était majeure, surtout pour les hommes qui avaient le rôle d’être les pourvoyeurs de la famille. Ils échouaient alors à remplir leur fonction et comme ils n’avaient pas vraiment de place dans la maison, ils n’avaient plus de rôle à jouer. Cette expérience a plongé mon père dans une dépression importante.

À cette époque, alors que je n’avais que 13 ans, je partageais la honte que mon père vivait et j’avais décidé que le vol à l’étalage serait la solution pour m’en sortir. Ma «carrière» de voleur n’a pas été très fructueuse, puisque je me suis rapidement fait prendre (quelle bénédiction !), mais derrière cette solution de fortune, se cachait une émotion que je ne voulais pas ressentir. Je voulais me prouver que j’étais capable d’abondance financière pour fuir la honte qui se présentait en moi, associée au fait de ne pas en avoir.

Devenu jeune adulte, alors que je comprenais désormais la valeur des objets et l’importance de respecter leur propriétaire, j’ai découvert le crédit. Pour moi, cet accès soudain à une forme d’abondance (illusoire) allait devenir LA solution à toute la honte ressentie. Pendant des années, j’ai utilisé le crédit comme de la liquidité, dépensant l’argent de toutes les marges disponibles aussitôt que les limites augmentaient.

Ma relation avec le crédit était totalement dépourvue de sens critique. Je l’utilisais comme de l’argent comptant, jusqu’au jour où je ne pouvais plus rien obtenir de plus. J’étais rendu au maximum des capacités du système de crédit. Pendant des années par la suite, je ne faisais que payer les montants minimums réclamés, sans jamais pouvoir réduire les soldes. J’ai vécu cette vie en attendant une somme d’argent importante qui n’est jamais venue.

Un jour, lors de l’une de mes méditations, j’ai commencé à percevoir le croisement énergétique qui existait entre moi et la situation de mon père. J’ai alors compris pourquoi j’avais transformé le crédit en liquidité. Pour moi, c’était ma façon de fuir la honte de ne plus rien posséder. Puisque ma relation avec l’abondance était réactive – je voulais plutôt fuir la pauvreté et la honte qui étaient associées au manque – je n’avais aucune capacité de magnétiser l’abondance réelle dans ma vie. Elle se présentait comme un mirage, une illusion aux apparences trompeuses qui ne visait qu’à camoufler la sensation de pauvreté que je ne voulais pas accepter.

Une résolution
Quand j’ai compris la situation, j’ai alors pris contact avec l’émotion de pauvreté que j’avais camouflée en moi, et surtout, avec la honte qu’elle avait éveillée. Aussitôt que l’émotion a été ressentie, en quelques instants, l’énergie s’est transformée. Je ressentais tout d’un coup un allègement, une forme de «fraicheur» qui circulait dans mes énergies, en lien avec une sensation d’abondance retrouvée. Quelque temps après, des solutions concrètes et réelles se sont présentées à moi et j’ai pu me libérer totalement de mes dettes.

Aujourd’hui, ma relation avec le crédit est totalement transformée. Non seulement je n’ai plus aucune dette, mais je suis moi-même étonné de constater qu’aussitôt que j’utilise une carte de crédit pour effectuer un achat, mon réflexe premier est de payer la transaction en entier pour remettre la carte à zéro. Je ne suis plus l’ombre de ce que j’étais dans ma relation avec le crédit.

Et ce changement concret, que je considère spectaculaire dans ma vie, est entièrement relié à l’acceptation d’une émotion de honte que j’avais si longtemps camouflée en moi. En apparence banale et anodine, cette émotion refoulée gérait toute ma relation avec l’abondance. Tant que celle-ci n’a pas été ressentie, mon Univers extérieur continuait de me présenter une abondance illusoire, un mirage, dont le prix à payer était toujours de plus en plus important.

Vous seriez étonnés de constater à quel point des détails, certains insignifiants en apparence, ont un impact majeur sur notre vie. Ils affectent nos projections extérieures et limitent notre liberté de choisir. Les intentions que nous émettons traversent continuellement les filtres de nos émotions et de nos conditionnements. Elles sont ainsi reçues par l’Univers de façon déformée. Celui-ci aura alors pour rôle d’amplifier la distorsion reçue pour nous représenter extérieurement notre projection déformée.

Si nous ne sommes pas attentifs à nos émanations, nous aurons soit l’impression d’être impuissants à créer notre vie comme nous le souhaitons, ou encore pire, d’être victimes des autres et de la vie en général.

Une intuition concrète
Je pratique régulièrement une activité sportive avec un groupe où nous devons parfois tirer «au hasard» des duos. Quand je suis au point zéro, je peux sentir le choix que je dois effectuer pour me retrouver avec tel ou tel partenaire. Mon intuition m’indique si je dois choisir pile ou face, selon ma préférence. Voilà l’un des bénéfices collatéraux que procure le cheminement spirituel, soit celui d’améliorer son intuition au quotidien et de façon pratique (à la limite de la manipulation, j’en conviens).

Mais là où je veux en venir, c’est que dès que j’entre en résonnance avec une émotion, par exemple lorsque je considère que je ne devrais pas choisir le «meilleur» partenaire pour moi, puisque l’autre personne devra jouer avec le moins bon et que j’apprécie bien cette personne, mon intuition me dirige vers l’option la moins intéressante. C’est pourtant toujours mon intuition qui m’indique le choix à exprimer, mais la finalité est différente, alors que je me retrouve dans une situation moins intéressante.

Quand ceci survenait, je me disais au début que j’avais probablement mal interprété mon intuition. Mais après certaines expérimentations, je me suis rendu compte que je recevais exactement ce que mon corps émotionnel ressentait. Si je ne me sentais pas légitime à obtenir quelque chose, mon intuition me guidait précisément vers l’expérimentation de cette illégitimité.

J’ai compris que mon pouvoir était toujours présent, mais que mes filtres émotionnels venaient brouiller mes antennes et me faisaient voir la vie comme si je regardais à travers une vitre teintée. Et je ne pouvais blâmer qui que ce soit d’autre pour cette «erreur de réception», car c’était vraiment mon intuition qui guidait mes pas. Mais ce que je recevais était en alignement avec mon Âme pour venir amplifier mes émanations inconscientes afin que je voie, et non pour que je les contourne.

Expérience initiatique
Comme chacun d’entre vous, j’ai vécu une expérience initiatique majeure dans ma vie au niveau relationnel. J’ai reçu un jour l’intuition très forte de me diriger dans un lieu précis et j’y ai fait la rencontre d’une personne avec qui j’ai vécu une histoire karmique intense. J’aurais pu remettre en doute mon intuition de l’époque en me disant que j’avais certainement mal reçu, puisque j’avais beaucoup souffert dans cette relation. Mais avec le recul, je comprends aujourd’hui que c’était précisément là où je devais me diriger, même si l’expérience a été difficile à gérer par la suite. Cette relation m’a rendu plus solide et m’a rapproché un peu plus de la maîtrise.

C’est notre propre pouvoir créateur qui est à l’origine de tout ce que nous expérimentons dans notre vie. Rien n’existe à l’extérieur de nous. Nous sommes les créateurs de toute notre vie et il n’existe aucune exception à ceci. Nous sommes au cœur de notre propre Univers. Et c’est la somme de tous les Univers personnels qui composent le Grand Univers, celui que certains nomment Dieu.

Quel que soit le nom que nous lui associons, l’énergie unifiée de Tout-Ce-Qui-Est représente l’ultime destination de notre parcours dans l’incarnation. Revenir au Tout est le but du voyage de notre Âme. Qu’on le veuille ou non, notre destin est de «revenir à la maison». Peu importe quand, cela n’a aucune importance pour l’Univers. Quand nous en avons assez de souffrir de la séparation, nous choisissons de nous poser les vraies questions et alors, les vraies réponses peuvent se présenter à nous (sous plusieurs formes).

S’il est vrai que certains filtres et voiles nous empêchent parfois de les recevoir, il n’en demeure pas moins que l’Univers collabore continuellement à nous rapprocher de la vérité de qui nous sommes en réalité. Pour contourner les filtres et les voiles, l’Univers utilise la vie pour nous refléter notre grandeur et la vérité sur notre pouvoir créateur, notre véritable nature.

J’espère que cet éclairage éveillera de nouveaux questionnements intérieurs, qui permettront à leur tour d’apporter de nouvelles réponses. Dans l’Univers, il n’existe aucune question sans réponse. Aussitôt qu’une question est posée, la réponse se présente dans l’énergie. Tôt ou tard, elle sera disponible pour participer à notre évolution.

Je suis heureux d’avoir pu partager avec vous ce nouvel éclairage.

Salutations à tous

Simon Leclerc
… au service de la Grande Fraternité Humaine et Universelle

Écrit le 1er décembre 2013, par Simon Leclerc (www.psychologiedelame.com)

Vous pouvez partager librement ce message à la condition d’en conserver l’intégralité, sans rien modifier ni enlever, y compris sa provenance et ces quelques lignes. Merci

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(Note par Delta de la Lyre :
Ci-dessous une planche réalisée par Barbara Ann Brennan. Elle nous permet de se rappeler de la localisation du corps émotionnel. Celui-ci est la seconde couche aurique. Il est rattaché au second chakra en partant du bas ou chakra Sacré.
Le corps mental quant à lui est la troisième couche aurique et est rattaché au troisième chakra ou chakra Plexus Solaire.)

Simon Leclerc