DEBUT, OU PREMIERE DES DEUX PARTIES : Embarquement pour la terre de Kal – 1ère partie

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En effet, par un jour de grand vent, le monde prit pour moi un autre visage. Nous avions trouvé une hutte délabrée. Elle était sise au sommet d’une petite montagne ronde habitée par quelques insectes et des épineux envahissants. La route depuis le dernier village avait été longue à travers la campagne odorante, et comme le soleil se couchait, Myriam ressentit de terribles frissons.

Je l’enveloppai du mieux que je pus dans mon manteau et elle s’allongea sur un lit de fortune hâtivement composé d’herbes séchées. Le vent cependant redoubla, ôtant toute possibilité d’allumer un feu. Il fallait accepter les faits : la nuit serait longue, fraîche et difficile. L’obscurité tomba donc, amenant avec elle tous les cris de la nature et des éléments. Au-dessus de nos têtes la hutte craquait, le vent s’y engouffrait impitoyablement. Nous nous trouvions démunis du plus élémentaire confort et Myriam fut rapidement prise d’une forte fièvre. Avec une promptitude étonnante des tremblements saisirent tout son corps. Je revois ses yeux et leur éclat étrange à la lueur de la lune : ils plongeaient en moi leurs rayons interrogateurs. Je posai mes mains sur le visage brûlant de Myriam et entrepris une longue prière tout en orientant ma force dans mes paumes. Puis je tentai de localiser la racine de son mal en vibrant au rythme de son corps, en apaisant celui-ci au moyen du souffle. Mais la longue obscurité ne faisait que commencer… La fièvre qui, un instant avait paru décroître, redoubla… Peut-être me manqua-t-il, cette nuit-là, cette énergie, cette confiance qui avaient si souvent fait de nous jusque-là, des vainqueurs avant même d’avoir entrepris nos combats ? Peut-être fallait-il qu’un chemin s’arrête là ?…

Les membres de Myriam tressaillirent avec plus d’intensité et je me rendis compte qu’elle perdait conscience. Seuls quelques rares mots incompréhensibles parvenaient à s’échapper de ses lèvres, entre deux contractions.

Pour la première fois je me sentis totalement démuni. Combien étaient-ils, ces êtres que nous avions soulagés des pires fièvres et sortis des griffes des épidémies ? Fallait-il que l’art d’Essania ne serve pas à celle qui l’avait tant pratiqué ? J’aurais voulu brûler des herbes… Je n’en avais pas ! Pendant une bonne partie de la nuit mes paumes ne quittèrent pas les roues de feu de son corps, les dynamisant ou les apaisant selon le cas… Lorsque l’aube pointa ses premiers rayons, toute énergie s’était enfuie de moi et il me sembla que mon corps était comme un roc froid. Le visage de Myriam était livide, ruisselant de sueur. Dehors, le vent se calmait un peu et je me levai dans l’espoir de pouvoir allumer un grand brasier. Les tressaillements de Myriam s’étaient faits plus espacés et sa respiration lente donnait l’illusion d’un profond sommeil.

Cependant, comme je me retournai en direction de la porte j’entendis une sorte de froissement venant du lit de feuilles. Immédiatement je fis volte-face. Myriam était étendue sur le côté, le teint gris, la peau tendue. Alors… je compris… je compris que Myriam était partie pour l’or du temps… Je me sentis tomber à genoux, privé de toute force, hébété. Je ne parlerai pas de cette seconde de déchirement.

Il me suffit de l’avoir revécue et d’en sentir encore tout le poids. C’est toujours sur soi-même que l’on pleure… et l’on crie à l’injustice sans souci de comprendre…

Myriam fut veillée trois jours et trois nuits dans le silence de la petite montagne pelée et je l’ensevelis près de la hutte sous la terre et la pierre parmi les ronces et la lavande.

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. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LES JARDINS D’IESSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Les semaines qui suivirent le départ de Myriam me laissèrent dans une profonde torpeur et je cherchai un isolement total. Je me battais contre moi-même, contre cette partie de mon être qui me faisait la rechercher égoïstement alors que je connaissais son bonheur présent. Je me revis aussi seul que dans l’obscur labyrinthe du Krmel en quête d’une source d’air et de lumière. La disparition de Myriam était mon piège, je le savais. C’était comme un voile épais au moyen duquel une force insidieuse tentait d’étouffer ce qui avait été réveillé.

Je restai quelques semaines à méditer autour de la petite hutte. Il m’aurait été possible d’appeler Myriam ou de projeter mon corps jusqu’à elle mais je savais qu’il ne le fallait pas. Chacun tient son rôle et si celui-ci ne nous plaît pas, nous n’avons pas à en accuser la Fortune. Nous somme notre propre Destin.

Dans mon esprit encore confus, je ne parvenais plus à ordonner les idées. Il me souvient alors avoir réclamé un signe avec toute la force de mon corps ; j’appelai le Maître, j’appelai toutes les énergies que je sentais présentes et cruellement muettes.

Un matin enfin, pour toute réponse j’entendis un cri retentir dans la montagne. Il paraissait s’envoler vers moi à tire d’ailes ; on m’appelait. Quelques silhouettes attirèrent mon attention au sommet d’un petit rocher grisâtre. Il y avait là plusieurs hommes ; ils m’adressaient de grands mouvements de bras tout en venant dans ma direction. Pour la première fois depuis longtemps, je crus deviner mon nom qui résonnait dans les hautes collines. Je fis quelques pas. Quatre hommes vêtus de larges culottes et de longues tuniques serrées à la taille émergèrent lentement d’un repli du terrain.

Es-tu bien Simon, Frère de Iésus ?

Le Frère de Iésus ? Je faillis dire non, tant cette appellation sonnait étrangement en moi… Jamais je n’avais été dénommé ainsi et jamais sans doute n’avais-je moins mérité un tel titre !

Un Frère en Iésus ne pouvait pas dormir ainsi près d’un tombeau et d’une hutte. Quelque chose n’allait plus et le titre dont on me gratifiait me jeta dans un profond trouble pendant un court mais terrible instant. Je le reçu comme un baume et une gifle salutaire.

– Est-ce toi Simon ? reprit l’un des hommes dont le visage ne m’était pas inconnu. Nous te cherchions partout depuis bien des jours et nous désespérions de te trouver ! Tu dois venir, il y a trop de malades chez nous. Nos prêtres ont dit que tu devrais venir avec celle qui t’accompagne.

La demande était autoritaire sans ambages, prononcée d’une voix à la fois rocailleuse et chantante. Nos regards se croisèrent rapidement et je vis dans les yeux de l’homme la réponse à mon appel. C’était un ordre, le signal de mon départ. Je n’ai pas prononcé un mot, me contentant de sourire. Sans attendre, j’ai pris ce qui restait de mon sac et j’ai dit oui de la tête.

Ce jour-là marqua un nouveau départ, un nouveau soleil. Je n’étais plus allé vers les autres et les autres étaient venus vers moi ! Cette pensée tournoyait en moi-même, éclairée bientôt par cette réflexion de Kristos : « Les autres ? Comment pouvez-vous parler des autres ? Vous devez parler de vous, en d’autres lieux, avec d’autres visages ! Ne voyez-vous pas comme vous êtes liés ? La clarté de votre cœur complète celle de celui que vous appelez autrui. Soyez autrui et vous serez partout à la fois, dans tout les esprits, vous serez ce que Je Suis, c’est-à-dire vous-mêmes ! »

Ce jour-là je sentis qu’une flamme ardente jaillissait du creux de ma poitrine. Elle était semblable à un rayon vert frais et apaisant. J’y voyais la force de Myriam ajoutée à la mienne, opérant jusque dans mes moindres gestes avec une précision absolue.

Une nouvelle fois, je dus donc parcourir la contrée, de bourgade en bourgade et je joignis mon savoir à celui des prêtres en place. Parfois on me parlait d’un « autre Frère » que l’on avait vu à quelques milles de là. Je ne ressentais pourtant pas la nécessité d’aller vers lui ; il me suffisait d’avoir appris qu’il travaillait aussi pour la Grande Conscience Cosmique qui dort encore sur cette Terre.

A cette époque, je tentai plusieurs contacts avec ceux de Moïse établis depuis longtemps dans la région. Ces actions furent infructueuses ; les cœurs et les vies de ces hommes me semblèrent singulièrement fermés. Leur Moïse n’était pas celui que je connaissais et il me sembla qu’en eux ne vibrait que la Lettre. Plus que ceux du Grand Temple de Jérusalem, ils craignaient le Père.

Avec crainte, ils fermèrent donc leur porte aux paroles du Maître, lui qui avait banni ce mot de notre cœur. Je comprends aujourd’hui que leur réaction, leur histoire, n’était pas celle d’un peuple ou d’une caste définie ; elle était celle de tout homme qui refuse de regarder autre chose que ce qu’on lui a toujours montré. L’esprit d’immobilité a le visage de l’esprit de sommeil. Celui du mouvement passe souvent par l’inconfort et parfois par le scandale, mais il faut choisir : « La Force du Deux appartient à celui qui piétine et qui martèle le sol de son pas duel, disait le Maître… Celle du Trois se projette en avant à travers tous les risques, elle est en quête de l’omniprésence et s’identifie à l’énergie du Un ».

Joseph m’avait confié un manuscrit appartenant à la Fraternité. Je devais le remettre à ces hommes mais il n’en fut donc pas ainsi.

Mon effort, celui de tous ceux ayant posé pied sur ce sol, se concentra alors dans le choix et l’instruction d’hommes et de femmes dont le front s’ornait déjà de la flamme de Kristos. Je n’eus pas à marcher vers eux ni à parcourir les foules pour sonder les regards ; ils vinrent à moi, à nous, sans qu’il fût nécessaire d’échanger de profondes et graves paroles. Le vocabulaire de l’amour est toujours simple. Il fait fuir ceux qui ne le sont pas et craignent d’afficher une forme de gaîté. Les Frères d’Essania ne furent jamais tristes dans leur façon de s’exprimer car l’Esprit véritable en expansion n’est pas du domaine des reclus.

Bon nombre des hommes qui se présentèrent à moi, et – je le sus – aux autres Frères, appartenaient à des familles de guerriers. Ils possédaient des domaines et avaient des domestiques à leur service. Ils vivaient dans une entente relative avec Rome et s’étaient habitués à voir ses armés défiler et contrôler la région. Leurs personnalités, leur position sociale me déroutèrent tout d’abord. Ces hommes se présentaient toujours bardés de cuir, de peaux et de métaux, la taille chargée de riches coutelas. Je revois certains d’entre eux m’offrir l’hospitalité dans leurs grandes demeures de bois fortifiées. Ils écoutaient des paroles que je voulais de liberté et de paix. Leur cœur me fut acquis rapidement sans que je comprisse toujours ce que j’avais fait. Il fallait qu’un fil directeur les plaçât là à un moment précis… et qu’ils entendent !

Contre mes espoirs, ils n’abandonnèrent pas leurs armes ni leur ascendant que je jugeais abusif sur leur domaine. Je compris cependant qu’ils avaient raison, leurs raisons.

Aucun de nous ne pouvait former des Frères à part entière. On naissait directement de la souche d’Essania ; c’était pour nous un enseignement ancestral et cette même souche devrait s’éteindre un jour, pour se transmuer en une autre dont nous ignorions le visage.

Se pouvait-il que ces rudes guerriers, bien que maniant des concepts de paix et d’amour, fussent nos successeurs sur la terre de Kal ? Des soirées entières, la question demeura brûlante en mon cœur. Avais-je le droit de tout donner à ces hommes ? Joseph et les autres allaient-ils faire de même là où ils étaient ? Mon âme disait « oui » mais ma raison se refusait à l’entendre.

Un soir, dans la riche demeure de bois sculpté appartenant à l’un des guerriers qui m’hébergeaient, je me décidais à recourir à une vielle méthode de notre peuple. La pièce que l’on avait mise à ma disposition était vaste. Les cloisons et le plafond se composaient d’une multitude de troncs de petits conifères dont certains, habilement ouvragés, représentaient des visages faisant songer aux forces de la Nature. Je bénéficiais d’un large siège, objet auquel je n’étais guère accoutumé, et d’un lit bas pourvu de quelques coussins. J’avais fait ôter la multitude de peaux dont le mur et le sol étaient ornés à mon arrivée. Leur rayonnement éthérique nuit à la pureté d’un travail psychique, hormis dans certains cas précis.

Par chance mon hôte possédait des résines pouvant faire office d’encens. J’en brûlai de petites pincées aux quatre coins de la pièce et je disposai dans un plateau métallique un peu de la terre sablonneuse de l’endroit. A la lueur d’une torche, j’y dessinai, à l’aide du doigt, une croix aux branches égales et une spirale régulière partant de son centre vers la périphérie du plateau. Cela accompli, je me plongeai dans la prononciation du son « M » propre à la Fraternité, puis je me couchai, l’esprit vide. La nuit passa et, lorsque je me réveillai, la réponse désirée m’attendait. La spirale tracée la veille avait disparu, soigneusement effacée par une sorte de souffle qui avait épargné la croix. Selon le code défini par la Fraternité dans l’enceinte du Krmel, cela signifiait « oui ». Oui, je devais faire confiance aux chefs rudes de cette contrée ; oui, je pouvais leur léguer le contenu de mon cœur. La réponse était nette, d’autant plus claire que l’opération n’avait rien de magique. Ceux d’Essania n’aimaient guère manier des forces extérieures à eux et au Grand Agent Universel. C’était moi-même, mon corps lumineux, que j’avais projeté vers la terre du plateau. Il n’est pas d’interrogation dont nous ne portions la réponse inconsciemment, et nous serions bien moins aveugles si nous comprenions que toutes les nuits nous buvons à une source claire. Il nous faut nous joindre à ce que nous sommes, à notre force première si nous voulons savoir et pouvoir…

C’est si simple… Notre manque de foi brise tout !

Ainsi confiai-je donc l’entière parole de Kristos, la vie du Maître, les méthodes d’Essania et l’existence des Frères des étoiles à quelques fiers seigneurs de Kal. Ainsi firent ailleurs les nôtres.

Selon la demande de Joseph, un accord symbolique fut scellé : les chefs initiés à notre enseignement s’engagèrent au port des cheveux longs, cela en mémoire d’un autre pacte bien plus ancien (*******).

Tout se passa alors très rapidement. Devant les yeux de mon âme s’animent encore les images de ces hommes rudes auréolés d’un feu d’argent et parlant à leurs petites troupes de guerriers ou de serviteurs, d’un grand Maître de Justice qui avait vécu au-delà des mers. Ils leur racontaient la vie de celui qui avait hébergé Kristos, prouvant ainsi que chacun était apte à le recevoir à son tour… Les prêtres qui connaissaient la marche des cycles s’associèrent bientôt à leur mouvement et je vis des assemblées se former sur les places des villages, au sein même des marchés. On parla de l’abandon des chaînes, de l’indépendance et de l’union des êtres.

Mais pour Rome, les êtres n’étaient que des corps, des volontés à briser ! Les réunions publiques firent peur et d’éternelles scènes se déroulèrent devant mes yeux : des étals renversés, des foules dispersées ; la légion romaine, pilum au côté, imposait sa loi et se méfiait…

Le jour se leva enfin où je devais tourner une des grandes pages de mon propre livre. Il était convenu que je m’adresserais à une foule hétéroclite sur le marché d’un petit village côtier. Ceux qui la formaient me connaissaient pour m’avoir maintes fois vu au côté de leurs seigneurs. Les images de ces instants m’emplissent encore d’émotion et d’une étrange sensation… on m’avait fait une place sur une table de bois et les hommes et les femmes, disparates, commençaient à se rassembler bruyamment sous un soleil pâle.

Avant que j’eusse pu dire quoi que ce soit, une troupe d’hommes en armes fit irruption à l’angle d’une rue. C’étaient des légionnaires romains. Ils avancèrent au pas de charge, la lance plaquée au côté droit, soulevant de petits nuages de poussière. Leur approche rapide et silencieuse sur le sol sablonneux déclencha une véritable panique. En peu de temps, ceux qui étaient présents furent dispersés sans ménagement. Je revois des paniers renversés, des jarres cassées, des étals et leurs chargements de poissons piétinés ou laissés à l’abandon. Je ne sais la raison qui me fit rester là, sans réaction… Etait-ce le souvenir du Maître à Magdala ? Il n’y avait pas de peur en moi, pas même de crainte… une simple confiance ou une prescience !

Vingt lances vinrent appliquer leur fer sur ma poitrine et longtemps elles attendirent un ordre. Alors, enfin, un centurion parut qui prononça quelques phrases brèves d’une voix calme. On me noua rapidement les poignets et je fus emmené hors du village. J’ignorais où l’on me conduisait. Personne ne m’avait questionné ni même adressé la parole. Je marchai donc en silence attaché étroitement à l’encolure d’un cheval. Nous parcourûmes sans doute ainsi quelques milles dans la campagne plate et marécageuse. Dans le lointain se dessinait, émergeant de la brume chaude, la ligne des petites montagnes bleues. Je la contemplais et je pensais à une hutte que le vent balayait peut-être encore…

Soudain mon escorte parut décider un arrêt. Un groupe d’arbres chétifs aux troncs noueux se présentait à notre gauche. Deux légionnaires me poussèrent rudement vers eux et une profonde sensation de froid, irraisonnée, se saisit de moi. Je n’eus pas le temps de m’interroger et je me retournai brutalement dans la direction des soldats. Alors je vis comme un bras qui s’élançait vers moi et un éclair déchirant… Je perçus un bruit sourd, un choc au creux de ma poitrine. Puis, plus rien… plus rien pendant l’espace d’un court instant ; fugitive sensation de vertige… Une image jaillit, baignant dans une clarté inhabituelle. Je me reconnus enfin, allongé sous un arbre, une lourde et courte lance plantée dans le thorax.

Il n’y eu nulle terreur, nulle douleur, et tout s’effaça.

Lentement, l’image de mon corps sans vie fut soufflée par une brise blanche, dissoute dans un souffle doux. Je m’abandonnai à une forme de torpeur, pris par la fraîcheur d’une myriade de langues de feu tourbillonnantes.

A nouveau, mon corps m’apparut comme entre les deux pans d’un rideau que l’on écarte. Les soldats l’avaient déplacé et le recouvraient rapidement de branchages et de pierres. La vision fut brève et je me sentis aspiré au cœur d’une force, vers une énergie impossible à localiser. Comment décrire ce qui suivit alors ? Comment ne pas trouver les mots ridicules, face à ce que je vécus ?

Je vis un monde blanc, plus blanc encore que toutes les neiges de nos rêves ; je vis sa blancheur prendre vie puis exhaler toutes les teintes de l’arc-en-ciel. Je vis des montagnes et des forêts, des arbres et des calices multicolores, des mers et des rivages de diamants. Je vis la Paix, la Paix qui n’était pas celle des hommes.

C’est ainsi que les jardins d’Iesse m’ouvrirent leurs portes. Je m’éveillais et les images de ma vie sur Terre se précipitèrent en moi avec toute la force de l’amour que j’avais cherché. C’étaient les maisons de mon village, les rives de Capharnaüm, les yeux du Maître, le sourire de Myriam, mes erreurs, mes joies…

Je regardai la goutte d’eau que nous avions tenté d’ajouter au grand Océan que cherchent tous les cœurs. Je songeais… Une herbe couverte de rosée se présenta sous mes pieds, la terre des âmes ! Une voix cristalline m’emplit alors, plus gaie que toutes celles que j’avais connues.

J’ignore aujourd’hui d’où elle venait exactement et ce qu’elle distilla longuement en moi. Pourtant je sais qu’elle ne naissait de personne. La force qui l’habitait appartenait au Tant Désiré. Elle était celle qui n’inscrit le mot « fin » nulle part. Elle avait un nom, un seul, semblable à mille soleils ; AMOUR.

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Le Maître Jésus continua d’enseigner en secret au Krmel jusqu’à un âge avancé.

Lorsque l’heure fut venue il quitta son corps de sa propre volonté. Ses proches virent alors sa forme de lumière resplendissante et d’une densité telle qu’elle semblait être son corps physique s’élever lentement au-dessus du Krmel.

Cependant, son corps de chair tenu en parfait état d’incorruptibilité séjourna dans le monastère plusieurs siècles encore puis fut transporté avec le concours des Frères des étoiles… plus à l’Est.

Ainsi s’exprima pour nous la mémoire du Temps.

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Daniel Meurois et Anne Givaudan

De Mémoire d’EssénienTome 1L’Autre Visage de Jésus

1984

Les extraits présentés ici sont identifiés dans le livre sous le nom de LIVRE III, chapitres II et III

L’ouvrage « De Mémoire d’Essénien – Tome 1 » aura demandé près de deux ans de réalisation échelonnée au jour le jour suivant le défilement des Annales Akashiques.

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Note en bas de page de Anne et de Daniel

(*******)

Les descendants de ces chefs furent ceux que l’on connaît sous le nom de « rois mérovingiens »

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Précisions

Anne Givaudan endossa la vision et le ressenti de Myriam.

Daniel Meurois, ici le narrateur, endossa la vision et le ressenti de Simon ; son père à l’époque étant Joshé.

Le Joseph intervenant ici est ni le père humain de Jésus mis en avant par la religion chrétienne, pas plus qu’il ne s’agit de Jésus lui-même. En effet, comme le révèle Alexandre Moryason (Doctrine Hermétique) tout autant que Anne Givaudan ou encore Daniel Meurois (par la lecture des mémoires akashiques), Jésus eut pour premier prénom celui de Joseph avant d’avoir celui de Jésus puis de devenir le Christ ou Kristos lorsque son corps fut investi des énergies du Logos (Logos Solaire).

Le Joseph dont il est question ici est Joseph d’Arimathie.

Le lieu supposé du débarquement est Les Saintes-Maries-de-la-Mer, commune française située en Camargue dans le département des Bouches-du-Rhône en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

« Marie » est au pluriel car en plus de Marie-Myriam de Magdala (Marie Madeleine), il se dit que Marie elle-même ou mère de Jésus fut du voyage tout comme Marie Jacobé ainsi que Marie Salomé ; d’où les nombreux pèlerinages et processions se déroulant plusieurs fois l’an aux Saintes-Maries-de-la-Mer.

Les ossements présumés de Myriam de Magdala (Marie Madeleine) sont veillés depuis de nombreux siècles par les moines Dominicains à Saint-Maximin-la Sainte-Baume (département du Var, région Provence-Alpes-Côte d’Azur) et par les moines Bénédictins puis Franciscains en la basilique de Vézelay (département de l’Yonne, région de la Bourgogne). Concernant la crypte de Vézelay il est à noter quatre points intéressants : le premier est la pierre couchée ou partie de dolmen contre l’escalier sud menant à la crypte et inséré directement dans les fondations (science druidique) – le second est la très belle châsse qui contiendrait des reliques de Marie Madeleine à l’ouest de la crypte – tandis que le troisième, à l’est, très étrange, est la forme de la croix posée sur l’autel face auquel les religieux se relaient continuellement pour prier, cette croix est la croix ansée ou croix égyptienne au lieu d’être la croix catholique ordinaire ! Une partie de l’équipe ayant aidée Jésus dans sa mission sur Terre étant à l’époque localisée à Héliopolis en Egypte… peut être qu’il pourrait y avoir un lien… Le quatrième, dans toute la crypte, étant le courant tellurique.

Myriam de Magdala, ou Marie-Madeleine, selon le calendrier, est fêtée le 22 juillet.

Delta de la Lyre demande à Anne Givaudan le 3 décembre 2016 d’infirmer ou de confirmer si elle fut Marie-Madeleine. Voici la réponse d’Anne :

« En ce qui concerne Marie Madeleine je m’appelais il y a 2000 ans Myriam mais je n’étais pas Myriam de Magdala. Je suis morte peu après mon arrivée en Gaule mais Myriam de Magdala a continué son périple et est morte bien plus tard.
J’ai endossé le corps qui avait été le mien autrefois : celui d’une éssenienne thérapeute et proche de Jésus mais pas celui de Marie Madeleine.
Belle journée à vous
»

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Sites des auteurs de l’ouvrage

Anne – Sois.fr

Daniel – DanielMeurois.com

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Sculpture

« White Deer » – Ellen Jewett – 2015

(Le Cerf Blanc en tant qu’animal et symbole peut apparaître instantanément devant l’écran de notre esprit. Cependant sa signification, ou l’une de ses significations est livrée ici – d’après Guer-Coetquidan-Broceliande :

– dans la culture chrétienne il symbolise le Christ ;
– il est dans la mythologie celtique le messager de l’Autre Monde et le conducteur des âmes ;
– enfin, dans la légende arthurienne la chasse au cerf blanc entraîne les chevaliers au-devant de leur destin.)

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Source présent article, transcription internet, corrections orthographiques, mise en page, précisions, lexique, partage avec plaisir d’un moment riche autant qu’inoubliable – Delta de la Lyre

Daniel Meurois, Anne Givaudan