Chaque pensée, chaque parole a une portée, et les petites gouttes s’accumulent…

Pourquoi la violence ? Si l’on répond du point de vue de la vie, l’on ne peut répondre. Si l’on répond du point de vue de l’être humain, l’on ne peut répondre. Seul l’ego peut répondre, expliquant des entêtements, des soi-disant impératifs.
Comprenez-le bien, la cause n’est pas tant ces quelques groupes isolés extrémistes. La cause est l’extrémisme de l’ego qui veut imposer son point de vue, qui se sent menacé, qui sent qu’il doit agresser car il se sent incompris, tous ces ressentis puérils qui font encore le quotidien des êtres humains dans des petits détails peut-être. Et l’être humain rigidifie son comportement et s’obstine à vouloir imposer son point de vue, ce qu’il croit être son droit, ce qu’il croit être l’expression de quelque offense.
Cela en soi n’a pas grande portée, mais pourtant, vous le savez, chaque expression, chaque pensée, chaque parole a une portée, et les petites gouttes s’accumulent, et l’on s’étonne que lorsque les petites gouttes ont formé un nuage épais, il explose en averse. C’est là sans nul doute qu’il faut surtout chercher la cause.
L’être humain est bien d’accord pour envisager une terre d’harmonie, de liberté, de paix. Pourtant il s’accroche à des petits détails insignifiants. Il doit montrer qu’il a raison, il doit exprimer son offense, il doit se mettre en colère, il doit s’attrister, il doit s’identifier aux crispations égotiques ou émotionnelles qui ne sont souvent que des habitudes ancestrales. Vos ancêtres faisaient pareil.
Que véhiculent les medias ? Que véhicule le collectif ? C’est là peut-être qu’il s’agit de s’éveiller.
Il est vrai, tant que les êtres humains croiront que les armes peuvent faire taire les armes, ils fabriqueront d’autres armes. Le cercle est vicieux. Il est vrai, tant que les êtres humains fabriqueront d’autres formes-pensées pour justifier des attachements puérils, des obstinations à des soi-disant ressentis d’offense, d’injustice, ils créeront des portes ouvertes pour que frappent les armes. Chacun peut être créateur de paix maintenant.
Pourquoi les attentats, les guerres, les souffrances des mondes humains, animaux, végétaux, minéraux même ? Pourquoi la souffrance alors que la vie est pure félicité ? Nous avons donné les réponses. La pure félicité n’implique aucune passivité. La pure félicité implique que l’on rende hommage à la félicité à travers chaque pensée, chaque sentiment, chaque parole, chaque action, chaque réaction.
Les êtres humains le disent souvent, ils gardent un ressentiment. Et s’ils choisissaient de l’offrir au soleil de leur propre bonheur ? Et s’ils choisissaient de lâcher prise, le vrai lâcher-prise, non celui qui essaie d’oublier, restant accroché à la croyance qu’il puisse y avoir offense, mais celui qui est dévotion au bonheur, celui qui est dévotion à la joie profonde qu’est la vie.
Pourquoi cette terre qui est pure harmonie n’exprime-t-elle pas le reflet de sa nature d’harmonie ? Chacun a la réponse.
Il s’agit de voir et de choisir maintenant quelle terre chaque être veut-il créer, maintenant.
Ce que l’humanité a oublié, c’est que l’expression « la vie est félicité, la vie est ananda », est peut-être l’invitation la plus exigeante. Car cette affirmation « la vie est félicité et Je Suis la félicité qu’est la vie », implique un positionnement qui n’honore que la félicité. Cela veut dire que l’on choisit inconditionnellement d’offrir la félicité à sa structure égotique, mentale, émotionnelle, à ce que l’on nomme la conscience du collectif, aux événements même, tout en restant l’incarnation de compassion.
Quelle autre solution ? Quelle autre réponse ? La peur est goutte qui va nourrir les bombes. L’agressivité est goutte qui va nourrir les bombes. La tristesse, le désespoir sont gouttes qui vont nourrir les bombes.

Puérile peut-être la croyance qu’un seul être humain qui choisirait d’être pure dévotion à la félicité peut à lui seul empêcher l’explosion de toute arme ou de toute bombe réelle, et qu’ainsi cet être humain crée une énergie d’une infinie puissance qui le protège, qui protège les siens, qui protège sa ville et qui protège même les malheureux enfermés dans des croyances fanatiques. Quel choix fait chaque être humain maintenant ? Quelle spirale va s’enclencher ?
Nous le disons encore et toujours, l’invitation est à l’authentique. Il ne s’agit pas dans sa tête d’avoir un idéal abstrait et dans ses émotions ou dans son mental que l’on croit déchaîné, ruminer les mêmes pensées, les mêmes histoires de soi-disant injustice, de soi-disant ressentiment ou de soi-disant justification. C’est là qu’est la réponse. Et cela reste la seule réponse.
Nous l’avons dit souvent, ralentissez le rythme. Posez-vous dans l’assurance de votre propre bonheur et de l’ouverture. Le pardon est le don de l’amour. Le pardon n’est pas s’accrocher à quelque soi-disant offense et se sentir supérieur de passer au-dessus. Le pardon est de transcender la possibilité même qu’il puisse y avoir offense. Car son attention est tout offerte à l’infini de l’amour avec dévotion, avec persistance, avec détermination.
C’est ainsi que vous affirmez votre puissance. Incarner sa propre puissance et avoir cette passion offerte à l’amour, cette exigence et cette détermination d’être pleinement ouvert à l’essence de la beauté de chaque être, ne s’accrochant pas à quelque apparence d’imperfection qui n’est perçue que parce qu’elle reflète sa propre imperfection. Car vous le savez, n’est-ce pas, l’on ne voit dans l’autre que ce que l’on est. L’on ne voit dans l’autre que ce que l’on est.
N’oubliez pas, lorsqu’un nombre suffisant incarne, le collectif bascule. Là est l’invitation à retrouver pleinement la puissance.
A l’humanité, nous offrons l’infinie tendresse.

Agnès Bos-masseron