Que nous comprenions ou non les mécanismes sous-jacents, nous assistons aux dernières convulsions de nos modèles sociétaux contrefaits. Nous les dénonçons parfois avec rage mais toujours dans un profond rejet de ce qui est en soi. Nous les ignorons régulièrement par dépits. Nous les tournons souvent en dérision par impuissance. Nous nous complaisons finalement de ce triste spectacle dans l’inique espoir d’en amoindrir les effets sur le pré carré de notre orgueil. Nos désirs et nos besoins sont toujours au-dessus de tout.

Les discours sur la fin du monde, ou eschatologie, alimentent complaisamment nos mécanismes de peur. L’addiction à cette énergie de peur est devenue viscérale. Par absence apparente d’alternative, les gens continuent de voter. Le pouvoir centralisateur et déresponsabilisant séduit comme jamais. Nous libérer de la responsabilité de nos actes tout en satisfaisant nos besoins de base est SI CONFORTABLE, pauvres hères que nous sommes !

Comment en sommes-nous venus à nous laisser contrefaire à ce point ?

J’ai fait un voyage. Un voyage que jamais personne ne m’a enseigné dans ma jeunesse. Un voyage que la science sans conscience ne reconnaît pas. J’ai visité un lieu que jamais aucun verset, épitre, canon, sourate, évangile n’a su retranscrire à sa juste grandeur. Ce soir-là, je me suis déployé comme jamais. J’ai retrouvé mon âme. Elle gardait précieusement toutes mes mémoires. J’ai compris à quel point notre conscience incarnée n’est qu’une fraction solitaire. La jouissance est immense de retrouver ses mémoires, je vous l’assure. Pas uniquement ses autres vies incarnées, mais toutes ses vies, ici sur Terre et ailleurs. De retrouver ses aspects multidimensionnels. Tout ce qui était important dans ma vie de tous les jours me parut dérisoire. Plus je redevenais complet, plus mes corps subtils vibraient à l’unisson jusqu’au corps physique allongé sur mon lit. Alors, j’ai pu ressentir la toute-puissance de l’Amour divin. Elle ne m’a pas imprégné, j’étais en elle, j’étais une part entière de cette vibration d’Amour. J’étais avec elle, j’étais avec mon corps physique qui pleurait à chaudes larmes, j’étais partout où mes multidimensionnalités se déployaient.

J’ai fait le voyage de retour. J’ai rendu une à une mes mémoires, ne gardant que le souvenir de leur contact extatique mais oubliant leur histoire. Je me suis rhabillé progressivement de ma personnalité, de mon égo, de mes peurs, de mes vils instincts, de ma charge karmique, de mes blessures émotionnelles. Rien n’a changé mais tout a changé. Le divin ne m’a pas allégé de mes maux ni libéré de mes blessures karmiques. Le divin ne fait pas le travail à ma place. Cependant, je suis revenu de ce voyage avec une conscience et une compréhension nouvelles. Et là, le monde qui m’a vu naître avait changé car j’ai changé cette nuit. Il a changé pour tous ceux qui ont déjà entrepris un tel voyage et il changera pour tous ceux qui vont être amenés à s’engager sur cette voie.

Il n’y a pas eu de raccourci. Oublié la chimère d’un processus d’ascension sans effort. Dieu n’accorde pas un sauf conduit pour revenir vers lui. Les guides qui m’ont accompagné tout au long de ce voyage m’ont laissé entrapercevoir la ligne d’arrivée. Je sais d’où je viens et où je vais. Je dois maintenant m’atteler à une marche longue, remplie d’embûches et d’épreuves. J’ai pris conscience du changement de paradigme que je dois opérer en moi, seulement en moi, uniquement en moi. Le monde peut s’embraser mais seul le travail en moi pèsera dans la balance de Dieu.

La fausse lumière

En me réduisant de nouveau dans mon corps physique, je me suis rhabillé de ma personnalité et de mon mental. Je ne me suis pas débarrassé par magie des oripeaux de mon égo. Si j’ai compris ce que nous sommes TOUS en réalité, je ne pourrais jamais le faire comprendre à quiconque qui n’est pas prêt à s’y intéressé.

On façonne les esprits à jouir de plaisirs immédiats sans penser à l’éternité, par un flux tendu de stimuli et d’informations. L’homme cesse de se poser des questions. Un terrible aveuglement fait de l’homme un naufragé balloté par les évènements.

Nous voulons être libérés des vicissitudes de l’existence, fondement même des choix de notre âme. Ce qui n’évolue pas, se sclérose et meurt. Mais sans phare dans les ténèbres du monde, nous tournons en rond dans notre évolution de conscience. On subit passivement les effets du karma individuel et du karma collectif.

Nous nous inscrivons dans le mouvement perpétuel du bien et du mal dans l’univers clos de l’illusion. Car oui, tout ce qui m’entoure n’est qu’une construction vibratoire dense. Ce que mes yeux voient dans le quotidien est un hologramme. Un hologramme c’est de la lumière diffractée sous un certain angle pour restituer une image en relief. C’est exactement ce qu’est le monde physique sur Terre, une illusion d’optique. Celui qui est au-delà peut aisément manipuler celui qui se limite aux frontières de cet hologramme.

Alors tout ce qui attire à l’intérieur de cet hologramme est de la fausse lumière, ces cases blanches sur le damier de la dualité bien mal. On tente d’éviter de poser le pied sur les cases sombres. Mais allez vers la (fausse) lumière pour se cajoler ne rend pas plus lumineux. C’est en plongeant vers ses propres ténèbres que l’on révèle sa Lumière divine.

Sortir de l'illusion de la croyance et de la fausse lumièreLa véritable Lumière est au-delà de l’illusion de l’hologramme. C’est un puit à l’intérieur de nous qui nous y mène. Le puit parait sombre car il est obstrué par notre démon intérieur, notre Léviathan. L’affronter est inévitable et demande du courage.

Ne pas le faire, c’est se réincarner encore et encore, dans la fuite de soi au travers du damier de la vie terrestre.

Ne pas le faire, c’est continuer le mécanisme de l’idolâtrie propre à l’ère des Poissons. L’idolâtrie est le culte rendu à des idoles ou à des créatures adorées comme divinité même. L’idolâtrie c’est prendre les cases blanches pour la véritable Lumière unificatrice de Dieu.

L’ère du Poisson fut celle de la Croyance.
L’ère du Verseau sera celle de la Connaissance.

Dans un lent mouvement de 260 siècles pour remonter chacune des douze constellations du zodiaque, le point vernal de la Terre pointe progressivement sur le signe du Verseau. Ce point vernal où se trouve le Soleil le jour de l’équinoxe de printemps, les 20 et 21 mars de chaque année, est dans la direction de la transition des constellations du Poisson et du Verseau. Le signe du Verseau envoie son influx énergétique afin de façonner la psyché humaine différemment de celui issu du Poisson.

De l’individualisme à l’unicité

L’ère du Poisson fut celle de l’individualisme sans cohérence.
L’ère du Verseau sera celle de l’unicité dans la cohérence.

L’individualisme est une expression exacerbée de l’égo sous la loi du libre-arbitre. Cette individualité est revendiquée dans la plus grande cacophonie de comportements. Elle s’insère dans une trame sociale à laquelle elle est très largement perméable. Nous constituons une foule aléatoire qui se laisse influencer par les évènements. Plus nous cherchons à nous distinguer, en famille, en couple ou au travail, plus nous nous alignons sur les codes du système. Si le système se durcit et devient anxiogène, plus notre personnalité exacerbera sa nature chaotique, essence de l’individualisme ou service envers soi. Nos esprits nourris à la cause du système cherchent alors une idole complaisante. Cette idole prend souvent matière autour d’un personnage, mais peut être une cristallisation autour d’une cause ou d’une morale sociale à défendre. Cette idole offre la complaisance facile avec sa structure de valeurs. Elle conforte l’égo. Elle rassure le conditionnement adopté. Elle raisonne convenablement aux oreilles. Elle charme l’esprit naïf. Elle flatte les instincts grossiers. La décadence de l’esprit contemporain se nourrit de l’idolâtrie.

Alors que l’individualisme élève l’égo au-dessus de l’autre, l’unicité l’abaisse en faveur de l’autre et de la cause universelle.

La moralité se fonde sur la vibration du Cœur et sur la fermeté vis-à-vis de son égo. Sans autorité sur soi, le grand Soi, notre essence divine, ne peut reprendre sa place. La moralité sont les gestes concrets que l’on pose sur soi pour travailler ses défauts et guérir ses blessures émotionnelles.

L’immoralité se fonde quant à elle sur la complaisance vis-à-vis de son comportement. Nous pesons sans cesse l’autre. Nous définissons ce qu’il vaut pour nous. Il n’est plus la petite flamme bleutée qui brûle en son Cœur, identique à la sienne, issue du même Grand Feu qu’est Dieu. Il est une apparence physique qui excite mes hormones ou qui m’engendre indifférence ou dégoût. Il est un moyen pour satisfaire mes besoins ou un outil pour atteindre mes buts dans la vie. Il est un réconfort à mon vide intérieur ou un exutoire à ma noirceur intérieure.

On croit que cela est le cours normal de la vie. On croit… on s’assujettit au royaume de la Croyance.

L’ère de la Croyance

Dans le royaume de la Croyance, il n’y a pas de recherche du sens profond de la vie. Nous prenons acte que certaines personnes souffrent de maux physiques ou psychiques dès leur naissance sans qu’un lien de causalité puisse transparaître. Certains meurent dans la fleur de l’âge ou sont morts nés. D’autres sont sujets naturellement à la cruauté, au vice, à la dépendance aux drogues ou à l’alcool. La charge karmique est simplement rejetée du revers de la main. À l’inverse, des individus naissent dans un milieu favorable à une réussite matérielle, dotés de talents innés, de qualités morales et appuyés par une bonne santé. La grande majorité portent des fardeaux tout en s’appuyant sur des cadeaux.

Dans ce royaume de la Croyance, le hasard est l’explication des athées, la volonté du Très Haut celle des fidèles des doctrines religieuses. Les chrétiens aiment ainsi rappeler que les voies du Seigneur sont impénétrables, les musulmans citent notamment la Sourate Ibrahim, verset 27 : « Et Allah fait ce qu’Il veut ! ».

Tous s’entendent sur la nature temporaire de la vie physique sur Terre. Le corps est mortel, victime de l’usure du temps. L’âme est quant à elle éternelle. Son devenir n’intéresse que peu les athées. La conception du monde spirituel accueillant l’âme est par contre au cœur des conflits théologiques et du déchainement actuel des passions.

L’âme fut enfantée par la Conscience divine universelle afin d’explorer des possibilités infinies et ramener vers cette Source divine une plus grande compréhension. Engendrée par Dieu, l’âme est animée par l’appel de revenir en Dieu. Ce chemin de retour passe par une élévation de son niveau de conscience. Pour les hommes, cela passe par des épreuves et des expériences de vie sur Terre, qu’ils doivent surmonter et assimiler. Le corps physique s’usant prématurément depuis la perte de la connexion divine, l’âme en change. L’âme envoie alors une fraction d’elle-même dans le monde de la matière, en s’incarnant dans le corps d’un nouveau-né. Ce nouveau corps dans un scénario de vie différent offre ainsi l’opportunité de parfaire son élévation de conscience. Elle travaillera de nouveau sa capacité à s’affranchir des pulsions, des instincts et de l’attrait du monde matériel.

La résurrection est lorsque l’âme atteint un niveau de conscience suffisant pour se détacher de sa dépendance à un corps terrestre. Elle peut continuer à exprimer une forme dense ou privilégier une forme éthérée selon. L’âme a dompté les contingences et les pièges de la vie matérielle. Cette maîtrise passe préalablement par le détachement à la Croyance pour atteindre la Connaissance.

L’absence de Maîtrise est la soumission au Désir.
Le Désir est la dérive de l’être vers l’Illusion.
L’Illusion est le refus de la mise à l’épreuve de l’Âme.
L’Âme s’éloigne de la Vérité.

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Samuel