Le terme de liberté dans le langage commun, offre la caractéristique de présenter de multiples faces selon les champs dans lequel on le place.

Premier sens : un être est dit libre s’il agit sans contraintes et si son action n’est empêchée par aucun obstacle ou volonté d’autrui. Cependant agir c’est nécessairement rencontrer un certain nombre de limites et de contraintes, mais tout obstacle à notre action n’est pas forcément une contrainte.

Nous sommes forcément limités par les lois :

– de la nature ( le déterminisme de la nature ),
– des hommes, ( la loi )
– et de la morale. ( la conscience )

Mais il n’y a pas de contradiction à penser le même acte à la fois comme déterminé et libre.

Deux thèses semblent s’affronter.

Le Déterminisme: en partant de l’expérience des lois de la nature, les déterministes affirment que les contraintes sont « irrésistibles », que nous en ayons conscience ou non avant d’agir. Si la théorie déterministe est vraie, tous les événements qui surviennent sont nécessités par une situation passée.
Le « libre arbitre» : être libre, c’est faire un choix et cela implique que notre volonté seule est la raison d’être de nos actions.

Mais déterminisme et libre-arbitre s’excluent-ils réellement, et n’y a-t-il pas un système qui les réconcilierait ? Vivre libre parmi la nature des choses… tout un programme que le Cormoran vous propose de décortiquer !

LES PHILOSOPHES

Selon les Stoïciens

Il faut distinguer deux domaines : les choses qui dépendent de nous et celles qui n’en dépendent pas, et les stoïciens veulent ne s’attacher qu’à celles qui dépendent de nous. « Le sage est libre même en prison » et Gandhi parmi d’autres nous l’a magnifiquement démontré : c’est l’ataraxie, cette tranquillité de l’âme que rien ne vient troubler.

Selon Descartes

Dans ses Méditations métaphysiques, Descartes distingue la substance matérielle ( conditionnée par les lois de la nature ) de la substance spirituelle qui est libre ( la pensée ). On est d’autant plus libre que l’on est en accord avec soi-même.

Selon Spinoza

Pour Spinoza « la liberté est tout simplement l’autre nom de l’ignorance où nous nous trouvons des causes qui nous déterminent ».

L’homme est une partie de la nature et ne parvient à la liberté que dans la mesure où il prend conscience de sa position.

Selon Kant

La morale est l’expression la plus haute de notre liberté et de notre dignité humaine : je ne suis libre que si je suis capable de dépasser mon intérêt personnel au profit du plus grand nombre.

Selon Bergson

Comme Descartes, il pense que notre liberté résulte d’un accord profond avec soi-même. L’acte libre serait l’acte qui révèle notre nature essentielle.

Selon Heideger : le piège du « On »

Dans le quotidien, l’homme préoccupé est perdu dans le « On ». Il se plie inconsciemment à d’innombrables règles de comportement, accepte le plus souvent l’idée commune, au détriment de la sienne propre.

C’est une fuite, un évitement de notre nature profonde qui fait de nous un être unique. Etre soi, c’est prendre le risque du changement contre l’avis de tous, au prix de garder coûte que coûte nos vieilles souffrances.


LA LIBERTE ET SES ENJEUX : sociétaux, psychologiques, théologiques et spirituels

Enjeux sociétaux

Déterminisme moral

Si je veux être moral, je suis obligé d’observer certaines règles de conduite. Mais ces règles, je les accepte librement : ma liberté est le fondement même de ma morale. J’agis par devoir moral totalement accepté, et non par contrainte, et permets ainsi à mon action de prendre sens.

Déterminisme des lois

« Ma liberté finit là où commence celle d’autrui ». Les lois sont en fait des contraintes nécessaires qui, en restreignant la liberté de chacun, empêchent les libertés de se nuire et de s’annuler les unes les autres.

Cependant, les lois ne doivent pas être promulguées par un individu ou un groupe d’individus pour leur accorder des privilèges particuliers. Une loi imposée sans consentement de la population est une loi dictatoriale et elle restreint la liberté individuelle.

Franklin D. Roosevelt a résumé ainsi l’ambition purement humaniste des lois :

« Pour l’avenir, dont nous cherchons à assurer la sécurité, nous souhaitons un monde basé sur quatre libertés essentielles.

La première est la liberté de parole et d’expression, partout dans le monde.

La deuxième est la liberté de chacun d’adorer Dieu à sa manière, partout dans le monde.

La troisième est l’affranchissement du besoin, ce qui, traduit en termes mondiaux, signifie une entente économique qui assurera à toute nation, pour tous ses habitants, une vie saine dans la paix, partout dans le monde.

La quatrième est l’affranchissement de la peur, ce qui, traduit en termes mondiaux, signifie réduction mondiale des armements, à tel point et de manière si complète qu’aucune nation ne sera plus en mesure de perpétrer une agression physique sur aucun de ses voisins, où que ce soit dans le monde ».

Déterminisme économique

Un enfant né dans un milieu économiquement et intellectuellement défavorisé voit sa liberté forcément entravée.

Déterminisme du conformisme

Pour Ellul « L’homme n’est pas du tout passionné par la liberté, comme il le prétend. La liberté n’est pas chez lui un besoin inhérent. Beaucoup plus constants et profonds sont les besoins de sécurité, de conformité, d’adaptation, de bonheur, d’économie des efforts… et il est prêt à sacrifier sa liberté pour satisfaire ces besoins. » parce que « plus notre civilisation devient complexe, plus il se produit une intériorisation des déterminations. Celles-ci sont de moins en moins visibles, externes, contraignantes, choquantes. Elles deviennent (…) insidieuses, se présentant même pour le bonheur. Si bien que leur poids n’est pas ressenti comme tel et qu’elles sont acceptées comme des évidences. Ainsi justifiée, notre aliénation devient quasiment indolore. »

Ellul distingue alors la « liberté-prétexte » de la liberté authentique :

« La liberté-prétexte est le fondement de toute notre société, c’est celle du libéralisme économique, qui autorise le plus fort à écraser autrui, et celle du libéralisme politique, qui permet à la classe bourgeoise de justifier sa domination sur la classe ouvrière. »

Et au niveau individuel : les enjeux psychologiques de la liberté ou la perception de la réalité

Être libre c’est laisser nos préjugés de côté et vivre les événements pour ce qu’ils sont réellement, sans projeter nos propres limites. Laisser la chose être ce qu’elle est et l’accepter comme telle, libérée du prisme de nos projections et de nos sensations forcément limitées et subjectives.

La notion est à rapprocher de la Maya ou illusion des Orientaux : nos sens nos donnent accès à une réalité forcément limitée et accorder exclusivement notre jugement en fonction de notre perception subjective limite notre liberté.

Nous avons la capacité de créer de toutes pièces la prison qui nous enfermera psychologiquement. La liberté est à chercher dans notre être intérieur, dans notre esprit, et non à l’extérieur de nous-mêmes. Elle nous incombe.

Les enjeux théologiques de la liberté

Luther : par opposition au libre arbitre, Luther parle du « serf arbitre». Il désigne ainsi la dépendance totale de la volonté humaine à l’égard de la grâce de Dieu.
Selon St Augustin, Dieu est exonéré du mal sur terre. En nous donnant le
libre-arbitre, Il rend totalement responsable l’homme de sa destinée.

Les enjeux spirituels de la liberté : les samskaras

Nous sommes prédéterminés par ce que les anciens rishis, ces sages de l’Inde antique, nomment les « samskaras ». Et notre liberté se trouve entravée, assujettie par eux.

Les samskaras sont le résultat de l’accumulation dans notre système vital d’impressions, d’émotions, de conditionnement divers. Cette accumulation se traduit dans notre vécu par des désirs, des aversions, des penchants.

Il y a dans l’idée de liberté, l’affirmation d’une capacité qu’aurait l’homme de se régler sur sa raison et non simplement d’être dirigé par des désirs ou des penchants qui l’entraineraient malgré lui.

Par exemple, si j’ai eu à subir une humiliation qui s’est répétée, n’a pu s’extérioriser et donc n’a pu être réparée, je peux en concevoir une propension à des mouvements de colère inappropriés. Cet état de colère, conditionnant mon ressenti, mes pensées, mes interprétations, conditionne de fait mon comportement et entrave mon libre-arbitre.

Comment se libérer de ses samskaras et instaurer de plus en plus de liberté en nous ? Par la méditation et le processus de Transmission Yogique.

La Transmission Yogique est un processus de transmission d’une énergie spirituelle subtile de cœur à cœur. Elle est une émanation sous forme d’une onde extrêmement pure du cœur d’un « émetteur », vers le cœur d’un ou plusieurs « récepteurs ».

Sa fonction et son pouvoir sont de gommer les samskaras, d’évacuer les impressions trop encrées dans le système de la personne, et donc de libérer véritablement l’être du conditionnement accumulé pendant son existence.

La libération par rapport à cette empreinte des impressions permet l’illumination vécue par les grands mystiques. En effet cette accumulations d’impressions, bonnes ou mauvaises, se comporte comme une succession de couches opacifiant notre accès à notre Lumière intérieure. Les voiles des samskaras levés, apparaît la Lumière de notre cœur, signe de notre liberté reconquise.

La Transmission Yogique est donc l’outil privilégié de notre liberté.

EN CONCLUSION

Les liens entre liberté et moralité, les enjeux sociétaux et spirituels de la liberté nous ont démontré, si besoin en était, que notre liberté ne peut faire bon ménage avec notre égoïsme : le choix singulier que je fais de moi-même est aussi une façon de m’intégrer véritablement dans la communauté des hommes et plus largement dans la communauté de l’existant.

Le processus de Transmission Yogique est un formidable outil pour acquérir cette liberté intérieure, cette adéquation à la Réalité des « objets » avec lesquels nous sommes en interaction. Elle génère la perception juste, la pensée juste et donc l’action juste, toutes trois garantes et signaux de notre liberté.