Si le rire est le propre de l’homme, comme l’affirmait le plaisantin et talentueux Roman Kacew, allias Romain Gary et aussi allias Emile Ajar (3 noms pour un seul homme !), posons que « le sourire est le propre de l’âme » ; ça c’est de moi, allias le Cormoran, cet oiseau qui plonge profond dans la mer pour chercher sa nourriture et voler plus haut…

Bon, l’âme, chez Heartfulness, on connaît pas forcément, mais on fréquente.

« Le sourire est une expression du visage qui se forme par la tension de muscles, plus particulièrement aux deux coins de la bouche, mais aussi autour des yeux[]. Il exprime généralement le plaisir ou l’amusement, mais aussi l’ironie, et joue ainsi un rôle social important. », nous dit madame Wikipédia, qui sait tant de choses ! 17 muscles, pas moins, participent à la naissance d’un sourire sur notre visage.

Nous avons un large éventail de sourires à notre disposition : le sourire de la Joconde, le franc sourire du travailleur qui a fini son labeur, le sourire narquois, cynique, malicieux, calculateur, embobineur, le sourire amoureux, timide… et puis il y a le sourire du Bouddha, le sourire de l’âme.

Partons des faits probants, vérifiés, scientifiquement démontrés.

Le sourire a une fonction antistress autant pour celui qui l’émet que pour celui qui le reçoit. Il est facilitateur de nos échanges et fait partie des signaux infra-verbaux. A lui seul, il induit une tonalité, un climat, à une rencontre, à un dialogue, une émotion toute particulière, calculée ou spontanée.

Il est carrément antalgique, au point que sourire lorsqu’on a mal réduit la sensation de douleur, grâce aux endorphines, ces substances anesthésiantes fabriquées par notre organisme, dont il permet la libération. Mais une autre chimie l’accompagne : libération de dopamine, de sérotonine, stimulant le système nerveux parasympathique. Relâchement des artères, des muscles, ralentissement de la respiration et du rythme cardiaque… cette libération, vous l’avez compris, concerne par voie de conséquence nos émotions négatives qui se trouvent par son entremise évacuées. Que la Nature est donc bien faite !

Et puis, c’est là une de ses grandes vertus, le sourire est communicatif. A, qui est d’un naturel joyeux, sourit et, si ça n’est pas devant sa glace comme certains le préconisent tous les matins, A communique ce sourire à B, son interlocuteur, qui sourit à son tour, peut-être sans même s’en apercevoir. Dans des dispositions d’esprit ainsi apaisé et faisant l’expérience d’un mieux être après ce sourire reçu puis rendu, notre B détendu va être enclin à sourire à C à la première occasion, qui sourira à D, E, F… toute une chaîne vertueuse se met en place grâce aux 17 premières contractions musculaires sur le visage de A.

Alors, on peut légitimement se demander si nous sourions parce que nous sommes contents ou bien si nous sommes contents parce que nous avons souri ? Les psychologues ne s’y trompent pas : les mouvements de joie produisent de la joie.

Et voilà le grand mot lâché : la Joie – et n’hésitons pas à lui mettre une majuscule !

C’est par l’observation de la mère et de son nourrisson que nous pouvons entrevoir les perspectives spirituelles qui, pour nous, méditants, nous concernent tout particulièrement.

La maman sourit à son nourrisson qui lui rend son sourire ; le lien d’amour puissant qui les unit est chaque jour renforcé par cette interaction. La mère et l’enfant… et nous, enfants de Dieu, Lui sourions-nous ?

La réponse est affirmative lors de nos méditations et c’est ici que la chimie évoquée plus haut se transmute en Alchimie. La méditation est un sourire à Dieu, c’est le sourire de notre âme à la Nature-Mère. Nous aimons Dieu, Lui sourions, Il nous aime et nous sourit en retour. La méditation est le sourire d’Ulysse qui retrouve sa maison après un long voyage (« Heureux qui comme Ulysse… »). Lorsque nous méditons, nous sommes ce voyageur qui retrouve sa demeure originelle, qui retrouve le sentiment d’être et la Joie qui l’accompagne. C’est l’Ici et Maintenant

Alors souriez, vous êtes filmés !