Communication avec le monde végétal
À bien des égards, nous sommes des arbres “automobiles”. La peau qui recouvre notre corps nous masque nos “ramures” qui n’en sont pas moins là. On a pris nos racines comme si on soulevait notre jupe et nous v’là à caracoler sur les chemins. Seule l’apparence fait de nous des êtres différents, et nous masque une parenté qui demeure bien là.
Imaginons une caméra placée à un carrefour, près d’un Parc, et puis passons le film en accéléré.
Les “passants” vont se mettre à défiler à toute allure, de plus en plus vite. Bientôt, le passage clouté ne sera parcouru que par des sortes de courants colorés, et à part quelques fonctionnaires qui font la causette (!), bientôt toute l’activité humaine va disparaître dans des “courants d’air”.
Tout à coup, ce sont les nuages qui vont commencer à s’animer et défiler de plus en plus vite. La lumière du soleil va monter puis décroître : nuit, jour, nuit, les flashes seront de plus en plus rapides. Printemps, été, automne, hivers…
… et alors, on va se rendre compte que les arbres respirent, une fois l’an, qu’ils bougent, grandissent et s’étirent, et peuvent même s’éprendre l’un de l’autre.
Le monde végétal est tellement lent qu’on ne le voit pas vivant.
Nos pensées ne leur sont pas plus réelles que ces courants colorés sur le passage clouté.
Pour cette raison, je crois que toute communication avec le monde végétal nécessite d’abord, de ralentir.
Ralentir le flot de nos pensées trop souvent en ébullition, ralentir nos mouvements et se tenir quiet ainsi qu’ils sont, ralentir notre impatience qui nous empêche d’attendre, qui nous empêche d’entendre.
Les arbres pensent, mais avec lenteur. Les arbres pensent, mais non en idées mais en évidences, ce qui ne les empêche nullement de briller dans les abstractions.
Converser avec les arbres implique de se mettre à leur rythme. Il faut aller à leur rencontre. A l’orée de la forêt, on va se présenter respectueusement et formuler, sans nécessairement l’articuler, pourquoi nous venons dans ce lieu qui est le leur. Exactement ce que nous faisons lorsqu’on se trouve sur le seuil d’une maison qui n’est pas la nôtre. Il ne nous viendrait pas à l’idée de se comporter autrement, et pourtant, ça nous semble saugrenu d’agir ainsi, au seuil de la forêt.
Il est pourtant bienvenu d’y mettre des “usages”.
Cette politesse, cette attention respectueuse, va se transmettre de racines en racines comme des murmures. On pourrait presque entendre des “Oh !”, des “Ah !”.
Comme il en est des arbres comme des personnes, il y a des hiérarchies dans une forêt, certains arbres sont plus causants que d’autres, certains sont plus turbulents, d’autres plus sages, et puis certains nous correspondent plus que d’autres.
On se promène un instant et lorsqu’on arrive près de l’un d’eux qui nous semble plus engageant, on s’asseoit tranquillement, adossé à son tronc.
Là on va attendre paisiblement et ralentir encore, attendre jusqu’à percevoir la “musique” de l’arbre. Chaque arbre vibre, et s’il est difficile pour nos oreilles d’entendre leur ronronnement, nos corps peuvent néanmoins le ressentir, par la peau probablement. Ils possèdent chacun, une “présence rayonnante”. Se tenir tranquillement le long de son tronc, s’abandonner à son rayonnement, c’est d’une certaine façon, se laisser prendre dans ses bras.
Par cet “embrassement”, lui aussi va “ressentir” notre “présence rayonnante”, et bien souvent, il en sera d’abord intrigué.
Alors, il nous faudra faire connaissance, se présenter, souhaiter le bonjour, et à nouveau attendre le retour de politesse.
Certaines personnes disent qu’il vaut mieux faire cela l’été car les vibrations d’hivers seraient “nocives”. Pour ma part, je n’ai rien ressenti de tel, mais il est vrai, que si on réveille un ours dans sa tanière, on a plutôt intérêt à le faire avec une infinie gentillesse.
Avant de se confier à lui, il va nous falloir apprendre de lui ; qui il est, sa “position” dans la forêt, s’il est satisfait de son sort, etc… Bref, s’intéresser à lui, sans le feindre.
Peut-être, il ne faut pas espérer tout en une seule fois. Un arbre, ça s’apprivoise d’une certaine façon. Il faut se faire “apprécier” de lui et lui prodiguer toute la tendresse qui est en nous. Ces grands éléphants immobiles y sont bien plus sensibles qu’on ne l’imagine.
La répétition des visites, l’habitude, rendra moins longs les préliminaires, car comme le dit le Renard du Petit Prince : “chacun aura pu se préparer le coeur”.
Il faut savoir que l’arbre de la forêt est un être pour moitié individuel, et pour moitié collectif. Parler avec l’arbre de la forêt, c’est également parler avec la forêt.
Il y a peu de vrais solitaires.
Il y en a parfois, au milieu des champs, et ceux-là sont généralement de grands “télépathes”. La nécessité de devoir communiquer à distance les aura rendu d’autant plus “sensibles”, et aura également forgé leur caractère. Mais il ne faut pas accorder plus d’importance qu’il n’en faut, à leur côté “bourru”, au fond, ce sont des tendres !
Chaque espèce d’arbre a conscience de son “sang”. Certains sont tout en simplicité, et d’autres sont “monarques”. Du fait de ce qu’ils sont, leur accès individuel peut différer et donc la nature de leur “discours” ou de l’échange possible. Avec certains, il faudra mettre plus de manières et d’emphase qu’avec d’autres. Il en est ainsi entre les jeunes et les vieux. Les jeunes sont généralement plus faciles d’accès, mais les vieux ont souvent plus à dire. Comme pour les humains, le temps confère l’expérience, ce pour quoi le monde végétal a le plus grand respect.
De par leurs racines, ils sont en contact étroit et permanent avec la “conscience” de la Terre et entretiennent avec elle une relation véritablement passionnelle, par le biais des éléments.
Il peut nous être donné parfois à observer, ces moments incroyablement magiques, où la Terre et le monde végétal se font mutuellement l’amour dans des orages grandioses où se mêlent appel, désir, réponse, partage, jouissance et plénitude retrouvée.
Mais les forêts sont aussi tournées vers le Ciel. Leurs paraboles sont déployées en permanence. Les forêts de la terre communiquent avec les forêts d’autres mondes. C’est pourquoi, dans les temps anciens où l’homme savait cela, il se servait des forets comme amplificateur de signal, ou comme “onde-porteuse” pour communiquer lui-même avec les autres mondes.
Certainement, il y a beaucoup de richesses disponibles dans la communication avec ces “frères” végétaux. Il y a beaucoup d’équilibre à trouver pour l’homme moderne, stressé, et nerveusement malade de tout un tas de “trops” et de “trop vite”, simplement en laissant leur rayonnement réaligner le nôtre. Ils sont pour nous, une source de santé et de vitalité.
Mais le temps fait également d’eux des “philosophes”, et l’apprivoisement en fait d’infatigables conteurs de l’histoire du monde et des mondes. Ils sont bien plus qu’on ne le pense, les gardiens de notre propre mémoire, celle de notre espèce humaine.
Chaque arbre est un “cristal biologique”, un “sphinx” qui ne demande qu’à délivrer ses secrets.
Gwelan Aour
C’est un merveilleux article !! Qui me touche beaucoup.Merci Paprika !!
L’arbre est totalement vital pour notre humanité et ceci sur tous les plans.D’ailleurs les Sciences sacrées ne s’y sont pas trompé : je pense particulièrement à l’Arbre des Séphirots de la Kabbale.
J’aime aussi beaucoup ce petit texte :
«L’arbre et l’homme luttent au plus proche, dans ce combat anthropocosmique qui a une longue histoire dans les rêveries humaines. Qui sera vainqueur? L’arbre est-il le sarcophage dressé qui va dévorer une chair humaine suivant les vieux songes de l’arbre des morts ou bien l’homme vient-il chercher pour ses muscles, pour ses nerfs, la force de la fibre? L’arbre a une main, une longue main blanche. Et le bras de l’homme s’épanouit comme une palme. Une racine de l’arbre est déjà une jambe. Une jambe de l’homme prend une torsion térébrante pour s’installer comme une racine profondément en terre. Nous sommes vraiment au nœud d’un métabolisme des images. Tronc d’un chêne et tronc du corps humain: voilà un doublet usé du langage courant.»
Gaston Bachelard, décrivant une gravure d’Albert Flocon, dans Le Droit de rêver, Paris, PUF, 1970, p. 83.
Pour les amoureux des arbres, il y a un petit livre que j’ai en ma possession. Il est de Jean-Marie Pelt -ami cher à mon coeur- . Il s’intitule « A l’Ecoute des Arbres ». Ce sont surtout de magnifiques photos, chacune étant commentée de quelques lignes par un poète ou un philosophe.
Enfin, le prochain alignement planétaire de décembre 2012 est appelé « ARBRE DE VIE » ….
Bisous
Oups ! SéphirotH… avec un h final bien sûr!
Il y en a même dans les crop circles…
lucypringle.co.uk
Le règne végétal nous éveillera, quelquesoit notre point de vue ou notre façon de l’approcher. Il nous nourrit évidemment, puis nous habille et nous soigne, nous chauffe, nous dépollue, nous émerveille et oui, il nous sensibilise aux cycles et à l’harmonie de la nature, la vie comme elle vient, direction la lumière…
Pour moi c’est évident, les plantes nous éveillent ‘spirituellement’; et il y a un effet global, en partie inconscient, ou elles nous irradient constamment de leur harmonieux ‘nombre d’or’, nous rappelant à nos origines dans la perfection du tout. et il y a, pour ceux qui les ‘élèvent’, les chérissent, un retour particulier, un dialogue, on s’est adressé à un végétal, par intention et attention, et à travers sa réplique, toute la création vous répond… et vous remercie. (à moins que vous n’utilisiez des engrais chimiques ^^)
Bonjour paprika, peux tu me dire ou voir la merveille dont tu met la photo ( l’arbre geant!!!)! merci!
@Sophie : Kikooo Sophie …. Je ne comprends pas ce que tu souhaites ..
Tu veux bien préciser … ♥
Sophie
Il me semble qu’il s’agit du figuier de Java dans le parc de Peradeniya
de la ville de Kandy au Sri Lanka et qui couvre une superficie de 1600m2
Pour Sophie : angeloaktree.org
Heh Joie, il y en a que pour Sophie ,et nous alors :?: :-|
Merci a tous pour vos reponses!!!! surtout le lien de joie, les photos sont waow!!!!! ça donne envie d’etre sur place!!! belle journee!!!