Les plaques tectoniques et leurs effets secondaires

Le camionneur raconte son calvaire
12 mai 2010, Lundi soir après 21h, alors qu’il roulait dans son camion, un homme de 59 ans reste coincé dans une crevasse provoqué par le glissement de terrain à Saint-Jude. Il a raconté son calvaire à l’animateur Claude Poirier ce matin.

«Je roulais sur le chemin, pour me rendre chez mon garçon. Tout à coup, ‘Heille, il n’y a plus de chemin’», s’étonne l’homme, qui a préféré taire son nom en entrevue à l’émission Le Vrai négociateur.

«J’étais comme plaqué pas mal, j’entendais débouler», raconte-t-il, encore sous le choc, de son lit d’hôpital où il est soigné pour diverses blessures. Immédiatement, l’adrénaline lui fait prendre le dessus sur la situation. Il se dit qu’il doit sortir au plus vite de son camion, avant d’être englouti dans la glaise.

Il réussit à s’extirper de son camion par le pare-brise. «La terre me partait sous les pieds, je criais comme un perdu pour savoir s’il y avait quelqu’un dans la maison». C’était celle de la famille Préfontaine qui a été retrouvée engloutie le lendemain du drame.

«C’était comme un volcan en irruption», affirme le rescapé.

Il marche tant bien que mal, mais «glisse tout le temps», alors que ses blessures saignent. «Je suis descendu vers la rivière, je n’étais plus capable d’avancer».

Cette marche dans la boue et la glaise, qui lui aura semblé interminable, prendra une bonne heure, selon le principal intéressé. Il affirme qu’il devait «s’agripper» sur la terre qui lui coulait entre les mains pour avancer.

«Je suis finalement remonté sur le chemin et j’ai marché jusqu’à la maison de Mme Leblanc». Tout de suite, en entrant chez la bonne samaritaine, qui selon lui était «sur le nerf», il l’avise d’alerter le 9-1-1 car «le chemin a disparu».

Les secours arriveront quelques instants plus tard sur les lieux du glissement de terrain pour constater l’ampleur des dégâts.

Deux jours après les événements, le survivant soigne plusieurs ecchymoses et des tendons sectionnés dans un centre hospitalier de Saint-Hyacinthe. Il est grandement endolori: «Je ne suis pas capable de bouger. J’ai mal aux côtes, à l’estomac, au cou, partout», se plaint-il, en soulignant qu’il n’a aucun membre de cassé, heureusement.

Ce camionneur peut se compter chanceux dans son malheur. Il a eu la vie sauve, contrairement à Richard Préfontaine, Line Charbonneau et leurs deux filles de 9 et 11 ans qui ont été retrouvés engloutis, dans leur maison de Saint-Jude

Lors du glissement de terrain, la maison a glissé a une centaine de pieds plus bas et s’est détachée de sa fondation, le sous-sol était complètement rempli de débris et de terre», explique M. Demers. Les secouristes devaient dégager le sou-sol de ses débris avant de pouvoir atteindre les trois autres disparus, dont les corps inanimés ont été retrouvés vers 20h.

La petite famille était vraisemblablement en train d’écouter le match de hockey dans leur sous-sol lundi soir lorsque le glissement de terrain s’est produit.

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