J’ouvre les bras
Vers toi et l’avenir en abime m’enchante et me déroute
Des sirènes en volutes dessinées tracent dans l’air la voie vers ta bouche
Dans l’obscurité la falaise semble moins dangereuse, voilant la peur de tomber Amoureuse

J’ouvre les bras
Immobile je te mets au défi de répondre à mes questions incessantes et stupides
Crois tu qu’il y a un monde ou si je les bougeais très très très vite je me mettrai à voler
Ou si je suis clouée ici comme un oiseau tombé du nid dans le réel impossible

J’ouvre les bras
Sous le sourire il y a la peur qu’on ne montre plus depuis qu’on est grand
J’ai oublié ce qu’il y avait avant, c’était il y a très longtemps.
J’ai réinventé mon enfance, ses monstres avaient la forme du vide

J’ouvre les bras
Et j’essaie de me rappeler. Tu sais ce que ca veut dire “mélancolie” ?
Je crois que je l’ai lu, un jour, quelque part, mais je ne me souviens plus vraiment
Parfois, c’est bizarre, il y a des mots ou je perds la mémoire

J’ouvre les bras
Tu sais, tout a l’heure maman a laissé un message, elle voulait savoir si j’avais posté
La lettre, si je toussais toujours. Et me dire qu’elle m’aimait.
Enfin, ça, c’est ce que j’ai cru entendre dans les silences.

J’ouvre les bras
En fermant mes paupières, prisonnière derrière des barrières qui ne tiennent qu’à un cil
Captive de tes prières quand ton désir vient souffler sur ma nuque. Offre à saisir.
Le soleil de minuit frappe mais n’efface pas l’ombre que je porte.
C’est mon essence propre. J’y tiens autant qu’elle t’échappe.

J’ouvre les bras
Tu me prends les poignets et t’étonnes du rire qui bat sous les veines
Mappemondes, profondes comme l’eau des fleuves qui se sont mêlés à la mer
Au rythme d’hymne de vie qui tourbillonne, ivre comme un kaléidoscope

J’ouvre les bras
Ton élue a la couronne de ronces, la femme qui dénature la pudeur enfantine
Et ta peau qui transpire prend le dessin timide de petites formes écloses
Ressemblant à ces perles qui trahissent la rose percée par ses épines

J’ouvre les bras
Et la main sur mon sein tu murmures « tu es belle » à mon arrogance
Me voudrais-tu autant si tu m’avais vu pleurer la vie, fierté à terre
Les mains dans l’amer et la poussière. Dans l’ombre d’un doute, Serai-je encore ta putain de victoire ?

J’ouvre les bras
C’est un salut de bienvenue, ou un adieu dans un sourire
Tu sais, moi-même j’ignore ce que mes mains veulent vraiment dire
Et avant que tu m’en parles, je ne savais pas que j’avais les yeux tristes .

août 17, 2010 par Elle

Elle