.
.
.

J’avoue que je peux être prise d’une extase sans limite devant un tableau, un écrit, un air de musique.
Je touche alors du doigt l’excellence universelle à savoir cette conscience honorable dans laquelle nous baignons après la mort. (C’est une idée) !

Rien avoir avec une délectation du morbide qui engendre souvent un état d’exaltation où s’en suit une chute désespérante…

Sachez que si nous sommes capables d’aller chercher au tréfonds de nos êtres, l’épouvante en Soi, nous sommes aussi capables d’aller trouver : Autre chose !

Voici Complexus pour le nom de scène qu’il s’est donné. Il s’appelle plus précisément Boris. J’étudie ses écrits depuis plusieurs mois par gout de l’écriture telle que je la conçois, une virtuosité qui telle un élan d’instruments me transporte. Un concert de mots qui se réalise à la perfection.

Boris est un maître en la matière, sans conteste !

Je vais ci-après vous faire partager quelques uns de ses textes. Je tiens à dire tout de même que la personne de Boris est à mon avis introvertie au point qu’il est impossible de rentrer en dialogue avec elle. Evidemment, je connais mon aptitude à désagréger les barrières d’une manière trop brusque mais je sais que cet écrivain, bien qu’illimité dans l’écriture, n’a pas encore entamé de véritable chemin sur les peurs qui l’assaillent..Merci de le laisser passer en toute quiétude ! Cet un ange qui cherche…

« Je me recycle dans cette baignoire, l’eau d’éther et de rêve ôte de mon esprit les scories incrustées de mes croyances. Ma vision perd ses structures et ses formes arrangées de mes croyances, elle accueille d’autres géométries, les angles s’ouvrent, se contorsionnent. En mon registre des connaissances, les définitions s’effacent à mesure que le vin des origines diffuse son ivresse dans mes veines. Je sens le silence qui me compose et sa longue suite de notes entremêlées, ses chants immémoriaux, ses cicatrices noueuses qui font des mélopées de plaintes et d’émerveillement, un charme indicible.

De mes deux mains en coquillage, je puise l’essence sacrée en laquelle se défont les siècles, et passe sur mon visage cette liqueur émolliente. Je n’entends plus les voix des prétendus sages et des grands règnes, la litanie des règles d’usage s’essouffle dans un espace sans limites, ne parviennent à mes oreilles que la pulsation sourde de mon sang, le grognement animal de mon âme, l’effroi de mon interrogation.

Sans comprendre pourquoi, il me faut continuer sur ce chemin, pousser plus loin la quête infinie, la vaine quête qui n’a d’autre destination que son propre questionnement. Qui n’a pour ultime sens que l’étourdissement qu’elle me procure, où ma conscience oscille entre clarté et pénombre, lumière et ténèbres. Ce je ne sais quoi qui m’échappe et me contient tout en même temps.

Ainsi, je dérive dans le flanc du jour, matrice poétique en laquelle renaître au monde. Quotidiennement, je reprends mon voyage vers les lointains innommables, suspends mon attention au-dessus des paysages…. »

(à suivre)

Ds Ya