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dans l’émission de Jean-Jacques Bourdin.

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Le Sénat : enquête sur les super-privilégiés de la République

A quoi sert le Sénat, institution deux fois centenaire qui nous coûte chaque année plus de 300 millions d’euros?

D’abord à financer les privilèges (plus de 4 000 euros mensuels de retraite pour 15 ans de cotisation) et les rémunérations royales (11 540 euros net par mois) des derniers princes de la République, nos 331 sénateurs.

Et aussi à entretenir les 1 260 fonctionnaires les mieux rémunérés de l’Hexagone (de 2 300 à 20 000 euros net mensuels), qui font la semaine de 32 heures et ont presque 4 mois de vacances.

Luxe, calme et volupté.

Et, dans l’esprit de beaucoup, de Jospin à Sarkozy, ces super-privilèges n’ont pas la moindre justification, car, selon eux, cette deuxième Chambre ne sert à rien.

La réalité est édifiante: un petit tiers des sénateurs travaille, un gros tiers vient de temps en temps à Paris et les autres appartiennent à la famille des rois fainéants.

Un royaume hors du monde et du temps ?

Pas tout à fait. Car nos sénateurs, qu’ils soient de droite ou de gauche, sont assidûment courtisés par des lobbies de tout poil.

Des marchands d’armes aux semenciers, chacun connaît la capacité de ces édiles à peser sur la diplomatie française ou à modifier un texte de loi.

Cela justifie bien des « voyages d’études », tous frais payés, quelquefois au bord d’un lagon lointain.

D’autres ténors politiques, en revanche, continuent à considérer la Chambre haute comme un précieux garde-fou contre les dérives des gouvernements et l’obéissance servile de l’Assemblée nationale.

Robert Colonna d’Istria et Yvan Stefanovitch ont mené une enquête pointilleuse qui révèle les petits et grands secrets de l’institution Sénat.

Ils racontent, avec beaucoup de brio, les splendeurs et les misères de notre Chambre « haute « .

Et recensent les quinze réformes évidentes à mettre facilement en œuvre pour que les sénateurs ne soient plus des superprivilégiés.

La critique [evene]

Si les médias se sont exclusivement attachés à reprendre l’affaire du président Poncelet, il serait caricatural de réduire ce très bon livre à cette révélation.

Posant intelligemment la question de la légitimité institutionnelle de la seconde chambre, les deux journalistes, dans la lignée du journaliste Vincent Quivy, en ont ensuite évalué les conditions de fonctionnement : rémunérations, avantages, retraites et pensions, mandatures, etc.

Malheureusement, le constat est amer. Entre absentéisme, lobbying, cumul de mandats, abus de pouvoir, refuge des recalés du suffrage universel, train de vie disproportionné et obscurité des comptes – entre autres des questeurs – le terme explicite de « privilégiés » semble justifié.

Mais contrairement aux apparences, loin de stigmatiser arbitrairement et injustement la chambre et ses sénateurs, ce travail d’investigation peut se vanter d’une véritable objectivité. Sceptique sur le monocaméralisme, les deux auteurs mesurent constamment leur propos en insistant autant sur les mérites que sur les anomalies du Sénat. Ainsi, rien ne semble éviter l’injonction de la vérification concrète et du jugement.

S’ils relativisent, à juste titre, le conservatisme de la chambre et exaltent le travail des commissions, ils n’hésitent pas à dénoncer les fainéantises et les privilèges. Mais surtout, contre l’opinion publique ou la communication des sénateurs, cet essai, loin du réquisitoire radical, a la qualité de présenter un certain nombre de réformes, propices à la démocratisation des pouvoirs publics.

Une preuve incontestable d’un choix judicieux : celui de la critique affirmative.

par Thomas Yadan

evene.lefigaro.fr

[b]Robert Colonna D’istria Et Divers Auteurs[/author]