Alexandre Moryason

A l’effet de mieux comprendre comment la Loge Noire et ses affidés agissent, nous souhaitons livrer à votre méditation quelques lignes extraites de l’œuvre de Louis-Claude de Saint-Martin, ou dénommé aussi le Philosophe Inconnu, intitulée : « Le Crocodile, ou la guerre du Bien et du Mal ». Cet épisode est la description « symbolique » d’un cercle de magiciens noirs, saisi et crayonné sur le vif de leurs opérations scélérates. Elle montre comment la pile génératrice d’influences négatives est amorcée et la chaîne électromagnétique bouclée afin que… le Crime puisse techniquement fonctionner…

Nous entrons dans le récit au moment où le héros, Ourdeck (Aoûr d’Aesch, la Lumière du Feu), pénètre dans un temple où prêche un redoutable Hiérophante, grand maître d’un cercle de magiciens pervers, et nous conte ce dont il est témoin.

Louis-Claude de Saint-Martin

« J’entre, je trouve un grand concours de peuple assemblé et paraissant écouter un homme qui était assis dans une chaire et leur parlait. Je pus, à mon aise, lire toutes les paroles de son discours, parce que, comme il parlait seul, elles s’étaient conservées d’une manière très distincte ; et je puis dire que ce discours renfermait tout ce que la plus Sage Philosophie du Portique et du Pyrée a jamais enseigné de plus pur et de plus imposant, quant à la sévérité des Principes et à la sainteté de la Doctrine. »

« Mais, chose étonnante ! indépendamment de ces paroles visibles, et qui étaient sorties de la bouche de l’orateur, j’en apercevais, dans son intérieur, qui étaient un peu moins marquées, mais qui l’étaient assez pour que je pusse les lire et les discerner ; c’était comme des germes de paroles, dont les uns étaient presque entièrement développés, d’autres à moitié, d’autres au tiers. Ce qui me confondit et me remplit d’indignation, ce fut de voir que ces paroles que j’apercevais dans l’intérieur du corps de l’orateur, avaient un sens absolument opposé à celles qui étaient sorties de sa bouche ; autant celles-ci étaient sensées, sages et édifiantes, autant les autres étaient impies, extravagantes et blasphématoires, de façon que je ne pus douter alors que cet orateur en avait imposé
audacieusement à son auditoire, et qu’il ne croyait pas un mot de ce qu’il lui avait débité… »

« Comme cet orateur traitait de matières saintes et divines, et qu’il les traitait publiquement, il fallait qu’il fît tous ses efforts, non seulement pour ne pas scandaliser son monde, mais encore pour l’édifier ; d’un autre côté, ces efforts eux-mêmes contrariant ses sentiments intérieurs, il redoublait aussi d’efforts en dedans, pour faire le contrepoids de ce qu’il était obligé de débiter tout haut ; et ce sont ces efforts secrets, qui, donnant à ses pensées sacrilèges un plus grand degré de fermentation, donnaient en même temps aux paroles internes qui en naissaient, une forme plus déterminée et un caractère plus marqué…

« … A force de l’examiner avec attention, je remarquai encore qu’il sortait de son cœur comme un courant de ces mêmes paroles impies et sacrilèges. Ce courant était d’une couleur sombre et bronzée : il était double, c’est-à-dire qu’il y en avait un rentrant et l’autre sortant ; et le cœur de l’orateur était à la fois comme le foyer et le terme de ce double courant : ces effluves se succédaient avec rapidité, et s’étendaient dans le temple et même au-delà, car ils passaient outre par la grande porte d’entrée ; mais comme je les voyais aussi rentrer par cette même porte, je présumai qu’il devait y avoir un second foyer à l’autre extrémité de ce courant, et je résolus de le chercher à l’instant, en suivant les traces très sensibles de cet extraordinaire phénomène. »

Je parcours donc, non sans souffrir, cette longue chaîne de paroles impies sortant du cœur de l’orateur ; je détournai mes yeux de tout autre objet, tant j’avais envie de satisfaire ma curiosité… En sortant de la grande porte du temple, je vis ce courant infect tourner à gauche dans une grande rue,
au bout de laquelle se trouvait une place elliptique assez vaste ; il la traversait par le milieu, et de là entrait dans une petite rue sombre, malpropre, mal alignée et d’une longueur à m’ennuyer ; au bout de cette rue il enfilait une autre, qui me parut encore plus désagréable, plus sale et plus tortueuse.
Mais ces dégoûts furent tempérés, en partie, par la joie et l’espoir de trouver ce que je désirais avec tant d’ardeur ; car enfin, en regardant l’inscription de cette vilaine rue, je vis qu’elle s’appelait « la rue des Singes » ; et je n’eus pas atteint la vingtième maison de cette rue, que ce double courant de paroles qui m’y avait conduit, entra dans une porte au-dessus de laquelle je vis écrit : l’Hiérophante. »

« Jugez de ma satisfaction. Je ne doutai point que cet Hiérophante ne fût ce même personnage… que je venais de voir prêchant dans le Temple. J’entre précipitamment par cette porte ; je traverse, toujours à la lumière sombre du double courant, une petite allée obscure, au fond de laquelle se trouvait un escalier, dont une partie montait à des appartements supérieurs ; mais dont l’autre, recouverte seulement par une trappe, descendait dans une cave ; le courant se dirigeait sur cette trappe, je la lève et je le suis jusque dans la cave, où j’arrive après avoir descendu cinquante marches. »

« Là, je trouve un grand emplacement de forme pentagonale. Quatorze personnes étaient rangées tout autour sur des sièges de fer, ayant chacune au-dessus de leur tète un nom écrit, qui indiquait leur fonction et leur emploi dans celte assemblée ; au fond de cette cave, et sur une estrade élevée de deux gradins, était un autre siège de fer plus ample que les autres et mieux travaillé, mais vide ; et au-dessus de ce siège était écrit en grande lettre : l ‘Hiérophante. J’eus alors une pleine conviction que j’avais trouvé ce qui était l’objet de mes recherches. »

« Indépendamment de ce courant de paroles qui m’avait conduit jusqu’à cette cave et qui avait précisément le fauteuil de l’Hiérophante pour second centre, il y avait de semblables courants qui allaient depuis ce fauteuil de l’Hiérophante jusqu’à la bouche de chacun des quatorze assistants, et qui retournaient de leur bouche à ce fauteuil ; de façon que je jugeai que cet Hiérophante était comme l’âme de leurs paroles, et qu’ils n’en étaient que les organes et les instruments. »

« Au milieu de la place était une grande table de fer, ayant la forme pentagonale comme la cave, et sur cette table, une espèce de lanterne de papier, transparente, également pentagonale, et dont les côtés répondaient aux côtés de la table et à ceux de la cave ; au centre de cette lanterne, il y avait une pierre brune, mais luisante, et qui laissait voir à chaque assistant, des mots et des phrases toutes entières, écrites sur les faces du papier qui lui étaient correspondantes ; et ces phrases répondaient aux paroles que j’avais lues dans l’intérieur de I’Hiérophante. »

« Devant son fauteuil, il y avait une autre table oblongue, aussi de fer, et sur cette table, deux singes de fer qui avaient chacun à chaque patte et au col, une chaîne de fer rivée sur cette table ; ce qui faisait dix chaînes. Devant ces deux singes de fer, il y avait un gros livre dont les feuillets étaient aussi en fer, et que je pouvais remuer et lire à mon gré. »

« J’y lus clairement les traités des différents émissaires des docteurs occultes, avec plusieurs conquérants de la terre, et les horribles conditions sous lesquelles ils leur livraient les nations de ce monde… »

« J’y lus que ces entreprises avaient pour but de faire anéantir l’ordre de toutes choses, et d’établir à sa place un ordre fictif qui ne fût qu’une fausse figure de la vérité. On devait renverser tous les calculs, connus depuis sous le nom de calculs de Pythagore, et tellement les confondre, que l’esprit le plus simple et le mieux conservé ne pût jamais en retrouver les traces. »

« On devait ramener par cette même loi tous les règnes de la nature et de l’esprit, à un seul règne ; toutes les substances, soit élémentaires, soit spirituelles, à une seule substance ; toutes les actions visibles ou occultes des êtres à une seule action ; toutes les qualités, bonnes ou mauvaises, vivantes ou mortes, à une seule qualité ; et ce seul règne, cette seule substance, cette seule action, cette seule propriété devait résider dans ce chef de l’assemblée, ou dans ce Hiérophante, qui allait bientôt lancer hautement dans le monde cette doctrine, et exiger pour récompense, dès son vivant, les honneurs de l’apothéose et sa divinisation, à l’exclusion de tout autre Dieu… »

« Ourdeck, notre héros, frémit d’horreur et d’indignation à la lecture de ce grimoire annonçant les malheurs et la ruine devant fondre sur l’Europe et le Monde ; mais il découvrit qu’un mage de Lumière, doit lutter contre ce Hiérophante des Ténèbres, afin de déjouer ses horribles trames et ruiner ses exécrables projets. Le cœur d’Ourdeck (La Lumière du Feu) s’embrasa du violent désir de connaître le Nom de celui par qui seraient sauvés les hommes. Il poursuivit son récit… »

« Ce désir s’empara tellement de moi, qu’il fut comme un feu brûlant dans mon sein ; mais bientôt ce feu ne pouvant plus se contenir en moi, il en sortit une lumière d’une blancheur ravissante, au milieu de laquelle je vis clairement le nom d’Éléazard, et cela par trois fois consécutives… »

« Sachez donc qu’à l’instant où ce nom d’Éléazard fut ainsi manifesté dans cette enceinte souterraine, les quatorze hommes qui étaient assis sur des sièges de fer reprirent la vie, en faisant des grimaces et des contorsions épouvantables ; sachez que les courants particuliers qui les liaient au fauteuil de l’Hiérophante, se détachèrent de ce fauteuil, et rentrèrent dans ces quatorze hommes, ce qui sembla rendre leur état plus violent ; sachez que les deux singes de fer, qui étaient enchaînés sur la petite table, furent détachés à l’instant ; qu’ils devinrent vivants et engendrèrent aussitôt chacun six autres singes vivants comme eux ; que ces quatorze singes se jetèrent comme des éperviers, chacun sur un des quatorze hommes, et les dévorèrent tous.

« Sachez que l’Hiérophante même, par une violente attraction, fut amené en un clin d’œil depuis le Temple jusqu’à son fauteuil, où il me parut à lui seul plus tourmenté que les quatorze autres ; sachez aussi que les quatorze singes se précipitèrent aussitôt sur lui, et le dévorèrent, après lui avoir arraché les yeux ; sachez que les quatorze singes, après avoir mangé tout le monde, finirent par se manger les uns les autres, sans qu’il en restât vestige devant mes yeux… »

« Sachez enfin, qu’il se fit un tremblement de terre si violent, que tout sembla prêt à s’écrouler sur moi. Mais au milieu de ces scènes si effrayantes, une main invisible s’est emparée de moi… ; et elle m’a transporté, je ne sais par où ni par quel moyens, jusqu’à cet égout de la rue Montmartre, où vous savez que j’ai pris terre. »

Alexandre Moryason

Ici ce termine ce récit, écrit en 1798 !… Toute cette horreur n’est pas nouvelle ! Lisez-le avec attention. Vous débusquerez, avec l’acuité de votre esprit et la lumière de votre intuition, décrite sous une forme imagée, l’organisation secrète et destructrice de notre planète.

Delta de la Lyre

Un conseille est donné, celui de sauvegarder ce texte qui ne sera peut-être pas éternel sur le net.

« au centre de cette lanterne, il y avait une pierre brune, mais luisante »
Traduisez par « pierre noire », puis traduisez en anglais qui est la langue à la mode en ce moment et cela donne « Black Rock », qui est l’une des très importantes sociétés financières des Rothschild. Voici donc, peut-être, en ces secondes, venue enfin la compréhension de ce pourquoi la société Black Rock a ainsi été baptisée ! Ce nom m’a interpellé depuis quatorze ans, puis me suis aperçu qu’il en intriguait plus d’un. Peut-être aujourd’hui la réponse est-elle donnée ?…

« était une grande table de fer, ayant la forme pentagonale comme la cave » – – –
Penser au Pentagone à Washington D.C. qui est un exemple.

« rue Montmartre »
Puisque la rue Montmartre, qui n’est pas à Montmartre mais au Sud de lui, dans le deuxième arrondissement, est mentionnée, existerait-il à tout hasard à Paris une rue des Singes ?
Oui et non !
Selon Wikipédia – La rue des Singes est une ancienne voie de Paris qui était située dans l’ancien 7e arrondissement et qui a été absorbée en 1868 par la rue des Guillemites.

Expérience à Toulouse
Comme quoi ce texte lu pour la première fois en 1999 est plus vrai que nature, je vous invite à lire ou relire ma propre expérience de juin 2011 relatée en commentaire sous l’article « Jésus : sa vie jusqu’à ses 30 ans, sa mission, puis ce qui s’est passé après le supplice »

C’était le cadeau de fin d’année.

Bonne continuation

Source article et photo – delta de la Lyre

Publié par delta de la Lyre (Profil & Articles associés)