Une équipe de chercheurs de la Nasa a découvert sur trois météorites, et photographié au microscope, des bactéries fossilisées dont ils affirment qu’elles sont d’origine extraterrestre.

Si ces conclusions sont confirmées, l’étude marquerait une avancée majeure dans l’exobiologie et tendrait à démontrer que la vie s’est développée ailleurs dans l’Univers. Elle pourrait aussi suggérer que la vie apparue sur Terre venait d’ailleurs et qu’elle a été « transportée » par des comètes ou d’autres objets célestes. Mais, signe de la controverse en germe, cette étude, publiée ce week-end sur le site internet du Journal of Cosmology, est accompagnée d’un appel à commentaires scientifiques lancé par le comité de rédaction de la revue.

L’étude menée par l’équipe de Richard Hoover, astrobiologiste de la Nasa, se centre sur la présence sur ces météorites de microfossiles similaires aux cyanobactéries du type des algues bleues-vertes présentes sur notre planète. Ces structures microscopiques renferment du carbone, un marqueur de la vie de type terrestre, et pratiquement pas de trace de nitrogène, a précisé le professeur Hoover, joint dimanche par téléphone.

« Nous savons depuis longtemps qu’il y a des biomarqueurs intéressants dans les météorites carbonées et la détection de structures très similaires aux cyanobactéries terrestres connues est intéressante, parce qu’elle indique que la vie n’est pas limitée à la planète Terre », a-t-il dit. Hoover, qui travaille au Marshall Space Flight Center de la Nasa, dans l’Alabama, s’est spécialisé dans les formes microscopiques de vie capables de survivre dans des environnements extrêmes (glaciers, permafrost ou geysers).

Déjà la mystérieuse météorite ALH84001…

Il n’est pas le premier scientifique à affirmer avoir découvert des formes de vie microscopique venues d’autres mondes. En 1996, des chercheurs de la Nasa avaient exposé les conclusions de leur étude d’une météorite vieille de 4 milliards d’années découverte en Antarctique qui, selon eux, portaient les traces microscopiques d’organismes fossiles en provenance de Mars. Leurs conclusions avaient été accueillies avec enthousiasme, et la mystérieuse météorite ALH84001, sans doute arrachée à la croûte martienne, avait été exposée au siège de la Nasa, à Washington. Mais l’étude de même que l’origine martienne de la météorite ont depuis été remises en cause. L’équipe de Richard Hoover pourrait bien connaître le même sort.

Le Journal of Cosmology entoure du reste de précautions la publication de ses conclusions. « Le Dr Richard Hoover est un scientifique et un astrobiologiste hautement respecté (…) Compte tenu de la nature sujette à controverse de sa découverte, nous avons invité 100 experts et adressé une invitation générale à plus de 5.000 chercheurs de la communauté scientifique à évaluer cet article et en faire une analyse critique », écrit le rédacteur en chef de la revue, Rudy Schild, dans un communiqué.

Nasa