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Cette lumière en nous…

L’esprit … est constamment préoccupé de lui-même… de ce qu’il doit faire, ou ne pas faire, de sa réussite, de ses gains, de l’opinion d’autrui. Il étouffe sous l’emprise des connaissances empruntées à d’autres, des “a priori”, des idées, des opinions. L’espace lui fait donc cruellement défaut. Or l’un des facteurs responsables de la violence est ce manque d’espace. L’espace dont nous disposons en nous-même est très insuffisant, il est pourtant indispensable. L’un des aspects de la méditation consiste à entrer en contact avec ce vaste espace qui n’est pas une invention de la pensée, car lorsque cet espace s’ouvre à nous, l’esprit peut fonctionner pleinement. Un cerveau qui est parfaitement en ordre — qui a en lui l’ordre absolu, et pas un ordre relatif —ignore tout conflit, et il peut donc se mouvoir dans ce vaste espace. Le silence est en réalité une forme extrême de l’ordre le plus haut qui soit.
(page 97)

La nature du silence mérite d’être examinée en détail. Il y a un intervalle de silence entre deux pensées. Ou entre deux notes de musique. Il y a le silence qui fait suite à un bruit. Il y a le silence artificiel imposé par la pensée, lorsqu’on dit : « Je dois être silencieux », et que l’on croit créer un vrai silence. Il y a le silence du méditant qui reste assis là, immobile, et qui force son esprit au silence.

Il s’agit chaque fois d’un silence artificiel, et non d’un silence réel, profond, qui n’est ni cultivé ni prémédité. Psychologiquement parlant, le silence ne peut advenir que lorsque notre esprit n’enregistre absolument rien. Alors, l’esprit, le cerveau est dénué de tout mouvement.

Au cœur de ce silence, qui n’est ni induit ni cultivé, et qui n’est pas non plus le fruit d’une pratique, il se peut qu’advienne cette extraordinaire sensation d’une présence, de quelque chose d’incommensurable, et qui n’a pas de nom.
( page 88)

La Vraie Méditation de Jiddu Krishnamurti

L’homme est énergie, voyez-vous, et s’il n’est pas en quête de vérité, cette énergie devient destructrice, c’est pourquoi la société contrôle et façonne l’individu, ce qui a pour effet d’étouffer cette énergie.

Crédit peinture AGOSTINO ARRIVABENE

Publié par Karen (Profil & Articles associés)