Je ne peux plus marcher, je suis contraint au repos forcé dans une petite chambre. Je me suis brûlé la plante des pieds par une trop longue marche sous le soleil. Je médite, je me vide, le vide se fait en moi, peu à peu, en mon cœur, mon esprit, mon corps.
Je suis léger, la montagne me sourit d’un côté et une arche de pierre me fait de l’œil de l’autre, côté soleil couchant… Je suis là dans la pénombre de cet après-midi de début d’été, dans cette chambre minuscule, je repose sur le lit, couché sur le côté.
Je sens mon cœur battre dans ma poitrine, le sang qui circule dans mes veines et artères, une pulsation profonde, de plus en plus profonde, de plus en plus grande. Je la sens dans tout mon corps, vivante, de plus en plus vivante, tellement vivante que cela devient impressionnant, difficile à supporter tout ce vivant en moi!

Il me semble que je me redresse, le battement de mon cœur emplit tout mon corps, il commence même à pulser dans l’air autour de moi. L’air est vivant de ce même battement et ce battement, cette pulsation s’amplifie encore jusqu’à remplir la pièce entière… Jusqu’à la déborder!…
Ce battement de cœur devient le battement du monde et le monde s’engloutit dans ce cœur battant, ce cœur vivant, et le monde disparaît dans cette pulsation et le monde et ce cœur ne sont plus qu’un seul battement, et ce cœur et ce monde disparaissent et s’engloutissent à leur tour dans le cœur de l’Univers … Et tout autour de moi disparaît et s’engloutit dans ce Cœur… Dans ce Chœur Unique, dans ce Flux Unique.

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Charles Coutarel