C’est un jour où il fait beau. Je décide de prendre un café à la terrasse d’une brasserie près de chez moi. Un homme à mes côtés veut engager la conversation. Pourquoi pas ? Après quelques minutes il me demande ce que je fais. Ma réponse à cette question varie en fonction de mon interlocuteur.
Parfois je réponds que je suis écrivain, d’autres fois que j’accompagne les gens dans la réalisation de leurs objectifs, parfois que j’enseigne ou que je suis artiste mais cette fois-ci je réponds :
– « Je travaille dans la guérison. »
(Ce qui est la réponse que je fais le plus rarement).
Comme si j’avais appuyé sur un bouton, mon interlocuteur me dit alors :
– « Vous ne voulez pas le guérir celui-là ? »

Mais de qui donc me parle-t-il ? D’un homme qui vit dans notre quartier : un « clochard ».

C’est comme ça, qu’avant, on appelait les « sans domicile fixe ». Même enfant j’en ai toujours vu 1 ou 2, assis sur un banc public, souvent entourés de bouteilles de vins vides.
Il y a toujours eu des clochards dans toutes les sociétés et à toutes époques. Cela fait partie d’une société d’avoir un certain nombre de personnes qui ne veulent pas s’intégrer dans la société et vivre leur vie en marge. « Sans domicile fixe » ? Ce que je sais moi c’est que cet homme dont me parle mon interlocuteur vit dans les quelques rues de notre quartier. Nous avons tous besoin de trouver notre coin, cela fait partie d’avoir ses repères et de se sentir en sécurité. Même un « clochard » a besoin de se sentir en sécurité c’est pour ça qu’on les voit souvent au même endroit, souvent même dans les mêmes mètres carrés.

Le clochard de mon quartier porte toujours sur lui une guitare, parfois en bandoulière sur son gros ventre, parfois à la main, ballante au bout de son bras. Il sent très souvent l’alcool. Il déambule dans le quartier avec son instrument de musique. Mais parfois assis sur une chaise d’un café, aux propriétaires complaisants, il gratte sa guitare et chante une chanson. Je devrais dire qu’il tente de chanter quelque chose qui ressemble à une chanson sur les 2 ou 3 accords qu’il connaît.
Je ne l’ai jamais vu agressif. Souvent il me demande une cigarette et, toujours, je réponds gentiment la même chose : « je ne fume pas. » Souvent aussi il me demande ce que j’écoute avec mon walkman sur les oreilles et si c’est bien. Je lui réponds en souriant que « oui » et nous continuons notre chemin lui dans sa direction moi dans la mienne.

Mais revenons à mon interlocuteur.
Je lui dis :
– « Mais pourquoi voulez-vous que je le guérisse ? Il vit la vie qu’il veut ! En plus il ne m’a rien demandé ! »

Mon interlocuteur me fait alors cette réponse :
– « Il me fait peur. »

Je lui réponds :
– « Alors c’est vous qui avez besoin de guérir, pas lui ! Parce que si vous avez peur de lui c’est vous qui avez un problème. »

Mon interlocuteur acquiesce mais visiblement nous ne voyons pas le monde de la même manière… Il voulait faire connaissance avec moi. C’est fait. Je ne l’ai plus revu. Par contre je continue à voir le guitariste qui me pose toujours les mêmes questions, souriants.

Tant que vous voulez guérir quelqu’un d’autre c’est que vous avez échoué à vous guérir vous-même.

Chantal Attia
Scientifique, écrivain, accompagnatrice sur le chemin de l’accomplissement personnel, enseignante, Artiste :-)))))

Livres :
« Rappelle-toi que tu as une Ame. »
« Réaliser l’Union. »

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Chantal Attia