Citations Martin Luther King

Comment déterminer si une loi est juste ou injuste ? Une loi juste est une prescription établie par l’homme en conformité avec la loi morale ou la loi de Dieu. Une loi injuste est une loi qui ne se trouve pas en harmonie avec la loi morale. Toute loi qui élève la personne humaine est juste. Toute loi qui la dégrade est injuste.

On pourrait fort bien nous demander : Comment pouvez-vous recommander de violer certaines lois et d’en respecter certaines autres ? La réponse repose sur le fait qu’il existe deux catégories de lois : celles qui sont justes et celles qui sont injustes. Je suis le premier à prêcher l’obéissance aux lois justes. L’obéissance aux lois justes n’est pas seulement un devoir juridique, c’est aussi un devoir moral. Inversement, chacun est moralement tenu de désobéir aux lois injustes. J’abonderais dans le sens de saint Augustin pour qui une loi injuste n’est pas une loi.

Le grec possède trois mots pour désigner l’amour. Le premier terme est erôs, qui désigne une sorte d’amour esthétique auquel Platon consacre de longs développements dans ses dialogues, désir de l’âme pour le bien. (. .. ) Chacun l’a expérimenté dans toute sa beauté dans l’attraction qu’il ressent à l’égard d’un individu pour lequel il déborde d’amour. Le grec emploie également le terme philia, qui désigne un autre type d’amour, très beau lui aussi. C’est une sorte d’affection intime entre des amis proches. Le grec emploie encore un autre mot, agapè. Agapè est plus qu’erôs et plus que philia ; dans l’agapè il y a une bonne volonté pour tous les hommes, compréhensive, créatrice, rédemptrice. C’est un amour qui n’attend rien en retour. Un amour débordant, que les théologiens appelleraient l’amour de Dieu travaillant au cœur des hommes.

Sermon « Aimer vos ennemis ».

L’amour n’est pas cet élément sentimental dont nous parlons, cette simple émotion. L’amour est une bonne volonté créatrice, compréhensive à l’égard de tous. Il est le refus de dominer quiconque. Parvenu au niveau de l’amour, de sa beauté et de son pouvoir, vous ne cherchez plus qu’à combattre les mauvais systèmes. Quant aux individus, qui peut-être sont pris dans un tel système, vous les aimez, tout en cherchant à vaincre ce système.

Sermon Aimer vos ennemis

Vous pourriez donner vos biens pour nourrir les pauvres, faire des dons substantiels aux œuvres de charité, être de grands philanthropes ; sans l’amour, cela ne signifie rien. Et même livrer votre corps aux flammes, mourir en martyr, répandre votre sang pour qu’il devienne symbole d’honneur pour des générations à venir, être glorifié par des milliers comme un héros de l’histoire, sans l’amour, votre sang aurait été versé en vain. (. .. ). La générosité peut nourrir son ego et la piété gonfler son orgueil. L’Homme a la capacité terrible de transformer une haute vertu en vice tragique. Sans amour, la bienfaisance devient culte de soi et le martyre, orgueil spirituel.

Sermon de 1956, la « Lettre de saint Paul aux Chrétiens d’Amérique »

Un mouvement social qui se contente de faire bouger les gens n’est qu’une simple révolte. Un mouvement qui change les individus comme les institutions est une révolution.

Autobiographie, textes réunis par Clayborne Carson, éditions Bayard

Si je peux faire mon devoir de chrétien, si je peux travailler au salut de ce monde, si je peux répandre le message comme me l’a enseigné mon maître, alors je n’aurai pas vécu en vain.

Sermon sur « L’instinct du tambour-major

Oui, si vous voulez dire que j’étais un tambour-major, dites que j’étais le tambour-major de la justice. Dites que j’étais le tambour-major de la paix. J’ai été le tambour-major du bon droit. Et tout le reste, tout ce qui est superficiel, ne comptera pas. Je ne laisserai pas d’argent derrière moi. Je ne laisserai derrière moi aucun de ces objets qui font le luxe ou la beauté de la vie. Mais je ne veux laisser derrière moi qu’une vie de dévouement.

Sermon sur « L’instinct du tambour-major ».

Si vous voulez dire que j’étais un tambour-major, dites que j’étais un tambour-major pour la justice, la paix et le droit.

Sermon sur « L’instinct du tambour-major ».

Le pouvoir sans amour est dangereux et abusif, l’amour sans pouvoir est sentimental et anémique. Le pouvoir à son meilleur est l’amour implémentant la demande de justice, et la justice à son meilleur est le pouvoir corrigeant tout ce qui fait obstacle à l’amour.

Je refuse d’accepter la notion cynique que nations après nations doivent descendre l’escalier militariste vers l’enfer de la destruction thermonucléaire. Je crois que la vérité désarmée et l’amour inconditionnel auront le mot de la fin en réalité. C’est pourquoi le bien, même temporairement vaincu, est plus fort que le mal triomphant.

Les hommes, depuis des années maintenant, ont parlé de la guerre et de la paix. Mais maintenant, ils ne peuvent plus juste en parler. Ce n’est plus un choix entre la violence et la non-violence dans ce monde ; c’est un choix entre la non-violence et la non-existence.

J’ai toujours prêché que la non-violence demande que les moyens que nous utilisons doivent être aussi purs que la fin que nous recherchons. J’ai essayé de rendre clair que c’est mal d’utiliser des moyens immoraux pour atteindre une juste fin. Mais je dois affirmer maintenant que c’est aussi mal, voir pire encore, d’utiliser des moyens moraux pour préserver une fin immorale.

L’ultime faiblesse de la violence est que c’est une spirale descendante, engendrant la chose même qu’elle cherche à détruire. Au lieu d’affaiblir le mal, elle le multiplie. En utilisant la violence, vous pouvez tuer le menteur, mais vous ne pouvez pas tuer le mensonge, ni rétablir la vérité. En utilisant la violence, vous pouvez assassiner le haineux, mais vous ne pouvez pas tuer la haine. En fait, la violence fait simplement grandir la haine. Et cela continue… Rendre la haine pour la haine multiplie la haine, ajoutant une obscurité plus profonde à une nuit sans étoiles. L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité : seule la lumière peut faire cela. La haine ne peut pas chasser la haine : seul l’amour peut faire cela.

Souvent, les hommes se haïssent les uns les autres parce qu’ils ont peur les uns des autres ; ils ont peur parce qu’ils ne se connaissent pas ; ils ne se connaissent pas parce qu’ils ne peuvent pas communiquer ; ils ne peuvent pas communiquer parce qu’ils sont séparés.

Martin Luther King