Ce fut pour moi l’occasion d’une nouvelle expérience : les poltergeists. A cette époque j’ignorais ce mot que je n’ai découvert que plus tard. Lorsque j’éteignais la lumière et que je me couchais, les bruits commençaient. Parfois ils étaient très forts et pourtant ma mère qui dormait au même étage, n’entendait rien, alors que les portes restaient ouvertes. Il y avait des coups donnés sur une étagère avec quelques bibelots qui se mettaient à trembler mais ne tombaient pas. Dans la chambre se trouvait la collection de livres que ma sœur avait laissée. Les livres étaient recouverts de plastic transparent pour les protéger. Avec le temps le plastic avait durci et était bruyant sous les doigts. Parfois, la nuit j’aurais pu croire que quelqu’un s’amusait à tous les toucher en même temps pour faire craquer le plastic. Je me souviens qu’une nuit j’ai pensé que tous les livres allaient être dérangés et qu’il me faudrait les remettre en ordre. Mais, le matin, à mon réveil, je constatai qu’aucun volume n’avait bougé. Il n’y avait jamais de trace visible de ce que j’avais entendu durant la nuit contrairement à ce qui s’était passé dans la petite chambre que j’occupais avant. En effet il s’y trouvait une petite étagère que j’appréciais beaucoup. Dessus étaient disposés quelques bibelots dont une statuette représentant sainte Anne avec Marie petite fille. Cette statuette tournait seule, de manière à me montrer son dos lorsque j’étais au lit. Même si je la replaçais bien, face à moi, je la retrouvais détournée.

Comme je suis convaincue que rien n’arrive par hasard, qu’il y a une raison à chaque évènement, les années passant, j’en suis arrivée à la conclusion que les différentes manifestations qui ont jalonnées mon enfance, avaient pour but de me permettre d’apprendre à ne plus avoir peur et, au contraire, à élargir ma conscience au-delà des limites de la matière.

L’habitude venant de ce genre de choses, j’en avais de moins en moins peur et les manifestations perdaient leur caractère effrayant. Adulte j’ai continué dans certaines maisons à percevoir différents phénomènes qui amèneraient dans le langage courant à qualifier ces habitations de hantées.

Extrait de : « Hexonyum – L’Un visible et l’invisible »

Mili